Le charnier de Descartes

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  • Affaire du « charnier » de Paris-Descartes : un an après le début du scandale, la colère des familles
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    170 plaintes ont été déposées par des proches de défunts à la suite de la révélation de dysfonctionnements au Centre du don des corps.
    Laurence Dezélée et Jean-Jacques Guinchard se seraient bien passés d’un tel anniversaire. Comme quatre autres membres du bureau de l’association Charnier Descartes, justice et dignité, ils vont manifester, vendredi 27 novembre, au pied du Centre du don des corps (CDC) de la rue des Saints-Pères, à Paris.

    Le 26 novembre 2019, L’Express a révélé les dérives liées à la conservation et à l’usage des dépouilles au CDC. Cette structure est le plus grand centre anatomique de France, créé en 1953 et rattaché à l’université Paris-Descartes, devenue en janvier l’Université de Paris, après la fusion avec sa consœur Paris-Diderot. Odeur de putréfaction, corps démembrés et inutilisés, pannes d’électricité, incinération de masse, prolifération de mouches, de vers et de rats…

    Ce scandale a entraîné, dès novembre 2019, la fermeture administrative du CDC et poussé, à ce jour, 170 proches de défunts à porter plainte contre X devant le parquet de Paris. Lequel a ouvert, en juillet, une information judiciaire pour « atteinte à l’intégrité du cadavre ».

    « En février, la directrice de l’Université de Paris, Christine Clerici, nous avait promis que des recherches seraient effectuées pour qu’on sache ce que sont devenus nos proches. On a déposé nos demandes en août. Depuis, silence total », soupire Laurence Dezélée, vice-présidente de l’association. « On le garde en travers de la gorge », ajoute Jean-Jacques Guinchard.
    « Tout ne remonte pas au président »

    Pour sa part, l’Université de Paris assure que « le lien n’est pas rompu avec les familles ». En juin, sa présidente affirmait que l’établissement se constituerait partie civile dès l’ouverture d’une information judiciaire.

    Cette demande de constitution de partie civile a-t-elle été acceptée par la justice ? Contactés, les avocats de l’Université de Paris, Mes Patrick Maisonneuve et Bérénice de Warren, n’ont pas donné suite.

    Dans le cadre de l’information judiciaire, les magistrats instructeurs et la brigade de répression de la délinquance contre la personne ont mené plusieurs auditions. L’ancien président de l’université Paris-Descartes (2011-2019), Frédéric Dardel, a été entendu, le 12 novembre, sous le régime de la garde à vue.

    #paywall #charnier #CDC
    Si quelqu’un·e qui a accès à l’article peu le mettre ici je serais prenneuse car l’affaire m’interesse.

    • « M. Dardel est le premier et le seul président d’université en soixante ans qui ait initié, fait voter et trouvé les crédits pour financer des travaux, et pas uniquement au CDC, assure son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard. Il a, en effet, réalisé tout ce qui pouvait être fait à partir du moment où il a été effectivement informé. Tout ne remonte pas au président. »
      M. Dardel avait quitté, en juin, ses fonctions de conseiller de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal. Ce départ était intervenu la veille de la publication, par le ministère, d’une synthèse de huit pages du rapport des inspecteurs chargés de faire la lumière sur la chaîne des responsabilités dans l’affaire du « charnier » du CDC « ces dix dernières années ». Les conclusions de ce document étaient très sévères, pointant de « graves manquements éthiques qui ont perduré pendant plusieurs années ».

      « Le choix de M. Dardel [qui officie actuellement comme conseiller du président de l’Inserm, Gilles Bloch] de quitter ses dernières fonctions avait été entériné avant que l’annonce publique n’en soit faite et il n’y a donc pas de lien de cause à effet entre le rapport et son départ du cabinet de la ministre [de l’enseignement supérieur et de la recherche] Vidal », précise Me Canu-Bernard, alors que Mme Vidal n’a pas souhaité divulguer ce rapport et assure l’avoir transmis au pôle santé du parquet de Paris.

      « Peu de personnes voulaient entendre et voir »

      Lanceuse d’alerte dans cette affaire, l’ex-secrétaire générale du CDC (2016-2018), Dominique Hordé, espère que l’instruction en cours « permettra d’établir comment le CDC a pu en arriver à un tel état de vétusté, particulièrement dans les espaces de conservation et à un tel non-respect des morts mais aussi des vivants ».

      « Apparemment, depuis des années, peu de personnes voulaient entendre et voir la réalité au CDC, ajoute-t-elle. Cette situation a perduré en 2018, puisque, fin février, les responsables de l’enquête administrative de l’université en cours sur le CDC ont refusé de regarder les photos de l’intérieur des chambres froides que je venais de prendre. »
      Mme Hordé observe que l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait déjà dénoncé, en 2002, « l’archaïsme et les dysfonctionnements » dans les centres de don en France. A l’époque, « ce rapport n’a pas eu de suite », estime-t-elle. Seize ans plus tard, une nouvelle enquête a été menée par le ministère de la recherche au niveau national. « Cette fois, aucun rapport n’a été publié », déplore Mme Hordé.

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      #Centre_du_don_des_corps #CDC