• Covid-19 : l’amère expérience du Thanksgiving canadien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/26/covid-19-l-amere-experience-du-thanksgiving-canadien_6061247_3210.html

    « Cette hausse subite est multifactorielle, explique Santiago Perez, infectiologue à l’hôpital général de Kingston (Ontario), mais l’incidence des rassemblements familiaux le jour de l’Action de grâce est une réalité : de ce jour, nous avons perdu le contrôle de l’expansion de la pandémie ». Le 27 octobre, l’adjoint à la Santé publique du Canada, Howard Njoo, en convient, « dans certaines régions, nous apprenons que les rassemblements pendant le week-end du Thanskgiving ont contribué à l’augmentation du nombre de cas que nous constatons aujourd’hui ». Le jour même, l’Ontario, la Colombie-britannique et l’Alberta battaient leurs records de cas quotidiens de contamination, et le Canada franchissait la barre des 10 000 décès survenus depuis le début de la pandémie. Des étudiants, de retour pour la première fois depuis la rentrée chez leurs parents, passant parfois d’une province à l’autre, des grands-parents goûtant au plaisir de recevoir de nouveau leurs enfants, ont bravé et rendu inefficaces les nouvelles mesures de restrictions imposées par plusieurs provinces en tout début d’automne, comme l’interdiction de voir des proches ou la fermeture des bars et des restaurants.Les autorités politiques et sanitaires avaient pourtant multiplié les mises en garde à l’approche du jour fatidique : François Legault, le premier ministre du Québec, appelait ses concitoyens à « résister à la tentation » de voir du monde, son homologue de l’Ontario, Doug Ford, après s’être réjoui de prévoir un « dîner familial avec dix personnes », avait dû publiquement se raviser pour se conformer aux recommandations de son propre gouvernement et s’en tenir à fêter Thanksgiving avec les seuls membres de sa famille vivant sous son toit. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait suggéré à tous d’annuler tout rassemblement, « afin de se laisser une chance pour Noël ». L’approche des fêtes de fin d’année fait craindre au Canada une répétition de l’amère expérience du dernier Thanksgiving. Avec un nombre total de 347 466 cas recensés mercredi 25 novembre, et un accroissement de quelque 5 193 contaminations quotidiennes sur la dernière semaine, avec des pics inquiétants dans certaines provinces comme l’Ontario ou l’Alberta, les pouvoirs publics tentent de faire passer le message qu’il ne saurait être question de célébrer un « Noël normal ».

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  • A Goris, dans le sud de l’Arménie, la vie en suspens des réfugiés du Haut-Karabakh
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/26/a-goris-la-vie-en-suspens-des-refugies-du-haut-karabakh_6061153_3210.html

    Entre 15 000 et 25 000 sont déjà repartis depuis le 14 novembre, selon les estimations. Mais d’autres continuent d’arriver, avec la restitution progressive de trois districts entourant le Haut-Karabakh – Agdam, Kelbajar et Latchine – qui échappaient au contrôle de Bakou depuis près de trente ans après la première guerre. Ces habitants dépossédés de leurs terres, qui représentent près de 30 % de la population du Haut-Karabakh enregistrée avant le conflit, arrivent dans une Arménie exsangue après la défaite, alors que le nombre de cas de Covid-19 explose et qu’une crise économique majeure se profile. C’est l’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les autorités arméniennes, qui les encouragent à se réinstaller dans l’enclave.Vartan Mangassarian, 62 ans, a attendu le dernier moment pour partir. L’idée d’abandonner sa maison et de la voir passer aux mains de ses ennemis lui était insupportable. Le voilà maintenant à Goris, à pousser un chariot rempli de sacs de pommes et de biens de première nécessité dans un immense bâtiment transformé en entrepôt d’aide humanitaire. Arrivé le matin même, il ne songe déjà qu’à repartir vers la capitale de la région : « J’attends de voir ce qui va se passer à Stepanakert, si je peux avoir un appartement là-bas. » Autour de lui, les cartons virevoltent dans une atmosphère agitée. Des bénévoles trient les dons de conserves, huile et farine qui s’empilent jusqu’au plafond. L’adjointe au maire, Irina Yolyan, fait claquer ses hauts talons en courant d’un point à l’autre. Depuis le début de la guerre, c’est elle qui gère tout : le maire est parti au front dès les premiers jours. « Toute l’aide arrive ici, explique-t-elle. Depuis le 27 septembre, 10 500 réfugiés en ont bénéficié. Pour l’instant, les besoins fondamentaux sont satisfaits, mais on manque cruellement de chaussures d’hiver. » Les premières neiges rendent la situation encore plus difficile pour les réfugiés, partis dans l’urgence, les mains vides.

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