L’intersectionnalité au travail | Entre les lignes entre les mots

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  • L’intersectionnalité au travail

    Avec la pandémie de la Covid-19, la représentation de la hiérarchie sociale des métiers a été symboliquement ébranlée, puisque des activités et des services méprisés et dévalorisés comme les caissières, les aides à domicile, les aides-soignantes, les personnels de nettoyage se sont révélés être indispensables pour la survie de nos sociétés. Ces « sales boulots », au sens d’activités pénibles et peu rémunératrices, souvent en contact avec la saleté et la maladie [Hughes, 1996 ; Sellier, et Silvera, 2020] sont réalisés par 67% de femmes et 29% de salarié·e·s de nationalité étrangère, dans le cas du secteur du nettoyage (1). L’articulation des rapports sociaux permet de comprendre pourquoi ces travailleuses se trouvent reléguées au plus bas de la hiérarchie dans la division sexuée et raciale du travail. Cette position qu’elles subissent est parfois renversée par les femmes elles-mêmes pour dénoncer des conditions inhumaines d’exploitation du travail, le racisme et le sexisme, et revendiquer dignité et application de leurs droits. Depuis le début des années 2000, en France, les grèves s’étaient d’ailleurs multipliées dans le secteur du nettoyage et des maisons de retraite, soutenues par certains syndicats (2). D’ordinaire frappées d’invisibilité, les travailleuses racisées (3) comme leurs mobilisations marquent temporairement l’espace de leur présence.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/12/01/lintersectionnalite-au-travail

    #féminisme #travail