• Symbole de la tech chinoise, Alibaba tombe en disgrâce
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/29/symbole-de-la-tech-chinoise-alibaba-tombe-en-disgrace_6064720_3234.html

    Depuis deux mois, les enquêtes lancées contre l’entreprise fondée par Jack Ma se multiplient, notamment sur ses pratiques monopolistiques présumées.

    Il y a encore deux ans, lorsque des dirigeants étrangers effectuaient une visite officielle en Chine, ils passaient souvent par Hangzhou, le siège d’Alibaba, rencontrer le patron de la société, Jack Ma. Nul mieux que cet ancien professeur d’anglais devenu multimilliardaire n’incarnait la réussite d’une Chine ouverte sur le monde et à la pointe de la technologie.

    Qu’il soit membre du Parti communiste (PCC) paraissait secondaire. Son adhésion ne fut rendue publique qu’en 2018. Fondateur d’Alibaba, Jack Ma a non seulement bouleversé le commerce et la logistique en popularisant la vente en ligne mais il a aussi révolutionné la finance. Grâce à Alipay – et à Wechatpay lancé par son rival Tencent –, la Chine a délaissé le billet de banque à l’effigie de Mao au profit du paiement en ligne sans passer ni par les chèques ni les cartes de crédit.

    Longtemps adulé, Jack Ma aurait dû se méfier. Depuis plusieurs mois, les critiques en ligne à son encontre se multipliaient. On lui reproche sa cupidité, son arrogance, l’exploitation de ses salariés. L’important n’est pas tant ces critiques que le fait que la censure les ait tolérées.Retour ligne automatique
    Humiliation totale

    De fait, le vent a tourné. Depuis deux mois, Alibaba est dans la tourmente. Début novembre, les autorités interdisent au dernier moment la mise en Bourse de sa filiale financière Ant. Une décision prise par le président Xi Jinping en personne, selon le Wall Street Journal. Le record attendu – Alibaba espérait lever plus de 34,5 milliards de dollars (28,2 milliards d’euros) – tourne à l’humiliation totale.

    En fait, les autorités s’inquiètent de l’importance prise par le crédit à la consommation en ligne. Un projet de loi présenté en novembre oblige les prêteurs en ligne comme Ant à ne plus être seulement des intermédiaires entre les banques et les particuliers mais à prendre un risque en fournissant eux-mêmes au moins 30 % du crédit accordé. Actuellement, Ant n’inscrit à son bilan que 2 % du montant des prêts.

    En décembre, deuxième coup de semonce : le lundi 14, Alibaba est condamné à verser 500 000 yuans (environ 62 000 euros) pour avoir omis, en 2017, de demander l’autorisation des autorités de la concurrence avant d’accroître sa participation dans un groupe de distribution, Intime Retail. Certes, la somme peut paraître dérisoire à l’échelle d’Alibaba mais c’est la première fois en douze ans que la loi anti-monopoles s’applique à un géant de l’Internet. Le même jour, Tencent est également condamné pour un manquement comparable. Selon un projet de loi, à partir de 2021, les amendes devraient d’ailleurs être bien plus élevées.

    Trois jours plus tôt, le vendredi 11 décembre, le Bureau politique du PCC avait dénoncé « l’expansion désordonnée du capital ». Une nouvelle expression qui tend à prouver que le contrôle sur les géants de la finance et de la technologie ne va pas se relâcher de sitôt.Retour ligne automatique
    « Rectification »

    D’ailleurs, jeudi 24 décembre, les autorités de la concurrence annoncent le lancement d’une enquête contre Alibaba pour ses pratiques monopolistiques présumées. De fait, lorsqu’un commerçant veut vendre ses produits sur Alibaba, il doit s’engager à ne pas le proposer sur d’autres plates-formes. Par ailleurs, payer par Alipay un produit acheté chez un concurrent relève parfois du tour de force. Une pratique dont se plaignent ses rivaux, notamment JD.com et Pindoduo.

    Enfin, dimanche 27 décembre, dernier acte : la Banque centrale exige une restructuration majeure d’Ant. L’entreprise va devoir se concentrer sur son métier de base : les paiements. Le groupe va également devoir mettre en place une holding financière, avec un capital adéquat. « Son service privé d’information sur le crédit devra faire la demande d’une licence et protéger la confidentialité des données personnelles », a indiqué Pan Gongsheng, le vice-gouverneur de l’institution monétaire. Le groupe devra être plus transparent sur les transactions de paiement sur sa plate-forme effectuées par des tiers et ne pas se livrer à une concurrence déloyale.

    Ces décisions font suite à une rencontre, samedi 26 décembre, entre les dirigeants d’Ant et d’Alibaba et des responsables de la Banque centrale ainsi que d’autres autorités de régulation du secteur bancaire, des valeurs mobilières et des changes. Selon Pan Gongsheng, les régulateurs auraient souligné notamment la mauvaise gouvernance de l’entreprise et son mépris des exigences réglementaires. Les dirigeants d’Alibaba n’ont eu d’autre choix que d’annoncer qu’ils allaient entreprendre une « rectification » de leurs activités et qu’ils la présenteraient sous les meilleurs délais. Selon l’agence Bloomberg, les autorités auraient « conseillé » à Jack Ma de ne pas quitter la Chine.Retour ligne automatique
    Une industrie devenue trop puissante aux yeux de Pékin

    Celui-ci a officiellement pris sa retraite en septembre 2019 mais il reste le principal actionnaire d’Alibaba. S’il est probable que sa personnalité flamboyante ne lui vaut pas que des amis au sein du pouvoir, il serait erroné de ne voir dans les mesures prises contre Alibaba qu’une attaque ad hominem. Jack Ma est devenu le symbole d’une industrie devenue trop puissante aux yeux de Pékin, tout comme Google et Amazon sont devenus trop envahissants pour nombre de dirigeants nord-américains et européens.

    En rappelant les géants de la tech à l’ordre, les dirigeants chinois envoient plusieurs messages. C’est bien le PCC qui reste aux commandes de l’économie et celui-ci prend ses décisions en fonction de ce qu’il pense être l’intérêt de la Chine et non sous la pression de Washington. Enfin, l’économie et les perspectives de croissance sont suffisamment bonnes – au moins + 8 % en 2021 – pour que Pékin puisse prendre le risque d’affaiblir ses fleurons.

    Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant)

    #Alibaba #JD.com #Tencent #Alipay #payement #WeChatPay #domination #finance #lutte

  • Vente en ligne, livraison… la folie du colis contraint la ville à se transformer
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/21/la-folie-du-colis-contraint-la-ville-a-se-transformer_6064050_3234.html

    Une chemise achetée en un clic a en effet des conséquences directes sur le nombre de camionnettes qui circulent sur les routes. Aujourd’hui, 20 % des déplacements urbains sont liés au transport de marchandises. La règle qui a longtemps prévalu – des camions les plus chargés possible, qui vont aussi loin que faire se peut – est désormais révolue. Le nouveau modèle est de rapprocher la marchandise du consommateur pour réduire la distance à parcourir, et, pour le dernier kilomètre, utiliser des modes de transport plus écologiques comme la camionnette électrique ou le vélo-cargo.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le vélo-cargo, petite reine des pros

    L’installation d’Amazon, il y a quatre ans, boulevard Ney, à Paris intra-muros, a marqué le signal de la réintroduction massive de ce foncier en centre-ville. Le mouvement s’est depuis généralisé. Le groupe Prologis vient ainsi de racheter quatre entrepôts entre l’A86 et le boulevard périphérique, dont deux à la Défense qui desserviront l’Ouest parisien, historiquement moins doté en entrepôts mais très demandeur de livraisons premium.

    La difficulté est que ces espaces sont rares et chers pour une activité moins rentable qu’un programme de logements ou de bureaux. La Ville de Paris a bien essayé de réserver des parcelles à la logistique, mais le pari est plutôt de transformer les « délaissés urbains », ces espaces inutilisés ou qui tombent en désuétude.

    Dans la mesure où la circulation des camions devient impossible en ville, transporteurs et start-up se disputent le dernier kilomètre. La Poste tente de garder la main, en signant des conventions avec les métropoles et en priant les grandes sociétés de poids lourds de lui confier leur chargement à l’entrée des villes tandis qu’elle se charge du reste.

    La gare du Nord, en pleine rénovation, sera aussi approvisionnée par un opérateur unique. Fini les livraisons anarchiques sur le parvis historique ou le long des Abribus. Commerces, restaurants de la gare et voitures-bars de la SNCF seront livrés par un même logisticien. La marchandise, déjà déballée de façon à limiter les déchets, arrivera par camion depuis un entrepôt au nord de la capitale. La même réflexion est en cours à Lyon, pour le quartier de la Part-Dieu.

    A Paris, la Mairie voudrait permettre aux livreurs de réserver leur aire de livraison à distance, comme à Barcelone

    La logistique pousse les murs en sous-sol, en surface et, inévitablement, « la voirie de demain sera une voirie de service réservée aux artisans et aux livreurs », prédit la chercheuse Laetitia Dablanc, spécialiste de la logistique urbaine. Si les triporteurs se multiplient, les pistes cyclables devront être suffisamment larges. Des stationnements devront leur être attribués. A Paris, la mairie voudrait permettre aux livreurs de réserver leur aire de livraison à distance. A Barcelone, c’est déjà possible. Pionnière, la ville espagnole a aussi réglementé l’accès à ses boulevards urbains : la nuit est réservée au stationnement, les heures de pointe à la circulation, et les livraisons se font aux heures creuses.

    #Livraison #Logistique #Nouvelle_domesticité #Smart_city

  • Ikea : grève et débrayages dans plusieurs magasins français
    « Localement, il y a des tracts partout. On a davantage l’impression d’avoir affaire aux “Gilets jaunes” »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/18/greve-et-debrayages-dans-certains-magasins-ikea_6063841_3234.html

    Depuis le 10 décembre, plusieurs magasins du géant suédois de l’ameublement enregistrent des débrayages ponctuels un peu partout en France. Les salariés protestent contre la suppression de leur prime de fin d’année.

    Chez Ikea en France, même la grève est en kit. Avignon, Metz, Caen, Vénissieux, Vitrolles…. Depuis jeudi 10 décembre, plusieurs magasins du géant suédois de l’ameublement enregistrent des #débrayages ponctuels un peu partout dans l’Hexagone. Certains avec des piquets de grève de quelques salariés, d’autres obligeant le magasin à fermer ses portes, comme à Franconville (Val-d’Oise), samedi 12 décembre.

    En désorganisant ainsi le bon fonctionnement des magasins, les salariés veulent protester contre la suppression de leur #prime_de_fin_d’année – partie intégrante de la composante variable de leur #salaire − et ce, pour la première fois depuis qu’Ikea est installé en France. Les résultats « ne permettent pas de redistribuer de la participation aux collaborateurs. Il n’y a pas d’alternative », explique-t-on chez Ikea France. A la place, dans les magasins, les salariés ont reçu « un sapin et une carte-cadeau de 15 euros valable uniquement à l’épicerie suédoise », ironise Roger Pouilly, délégué syndical central CGT.

    Lundi, une cinquantaine de grévistes accueillaient les clients devant l’entrée du magasin Ikea du centre commercial de Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime), avec une pancarte arborant des carottes et portant l’inscription « Merci pour tout, voici votre récompense », rapportait Paris Normandie, lundi. Ils étaient également une cinquantaine devant l’Ikea Buld’air à Vedène dans le Vaucluse, samedi, selon Le Dauphiné, et autant à Mulhouse, mardi, d’après L’Alsace.

    « Chacun fait à sa sauce », reconnaît M. Pouilly. Ces débrayages auraient touché près de 15 magasins depuis une semaine, selon la CGT, sur les 34 que compte le groupe dans le pays. Les uns à l’appel de la CGT, les autres de la CFDT, de FO, de l’UNSA… « On est dans la totale improvisation », reconnaît un syndicaliste. Certaines organisations demandant une revalorisation des salaires, les autres une prime. « Localement, il y a des tracts partout. On a davantage l’impression d’avoir affaire aux “gilets jaunes” », reconnaît un salarié.

    « Beaucoup de contrats de 25 heures, rémunérés 900 euros net par mois »

    Réduite au fil des ans, cette prime de participation pouvait « représenter, ces dernières années, autour de 1 000 euros, ajoute M. Pouilly. C’était le double quand je suis entré dans l’entreprise en 2005, alors qu’on faisait moins de chiffre d’affaires ». Un complément financier qui, aux dires des organisations syndicales, compensait jusqu’à présent des rémunérations peu élevées dans l’entreprise. Le salaire moyen des employés « est environ 8 à 10 % plus élevé que le smic, quand celui des directeurs avoisine les 9 000 euros brut par mois », indique M. Pouilly, précisant qu’il y a « beaucoup de contrats de 25 heures chez Ikea, rémunérés 900 euros net par mois. Des gens dont c’est le seul travail ».

    Les syndicats dénoncent le manque de rétribution pour les efforts déployés pendant les deux confinements par les salariés, qui ont basculé dans la préparation des commandes pour la vente en ligne, alors que les magasins étaient fermés au public. « Les vendeurs sont venus renforcer l’organisation logistique en restant dans le magasin », raconte Jean-Paul Barbosa, délégué syndical central pour la CFDT, le syndicat majoritaire chez Ikea France. « La cadence était infernale. On n’est pas Amazon, on n’a pas ce genre de rythme. Les salariés pouvaient aller chercher un meuble en zone libre-service, puis récupérer de la vaisselle en rayon et remonter à l’étage prendre un luminaire. Ils en ont fait, des kilomètres. Aujourd’hui, les salariés sont dégoûtés », ajoute-t-il.

    La direction se félicite néanmoins d’avoir « maintenu 100 % des emplois et 100 % des salaires », alors que « le site Internet a dû fermer pendant quatre semaines lors du premier confinement ». Elle assure que « le dialogue est maintenu avec les organisations syndicales ». A la demande des syndicats, une réunion a été organisée vendredi 11 décembre avec la direction générale, qui « nous a expliqué qu’Ikea gère son entreprise comme un bon père de famille, raconte M.Barbosa. On a répondu qu’un bon père de famille fait des cadeaux à ses enfants ! »

    L’entreprise avait connu une grève historique, en 2010

    Un comité central extraordinaire s’est tenu dans la foulée, lundi 14 décembre. « Mais la réunion n’a servi à rien, relate M. Pouilly. Ils nous ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas verser la prime de participation car ils ont fait moins de chiffre d’affaires que l’an dernier », mais aussi « qu’ils avaient provisionné 3,5 millions d’euros en vue de l’affaire d’espionnage de 2012 qui sera jugée en avril 2021 ». Le chiffre d’affaires de l’enseigne en France a baissé de 7 % sur l’année fiscale de septembre 2019 à août 2020, à 2,790 milliards d’euros, dont 15,4 % réalisés par l’e-commerce.

    Longtemps réputée pour son climat social apaisé, l’entreprise avait connu une #grève historique, en 2010, qui avait touché 23 de ses 26 magasins français. « Cela avait duré un mois, se souvient M. Barbosa. Le mouvement avait commencé par un magasin, puis deux, puis trois, et il avait fait boule de neige, avec les mêmes problématiques sur les conditions de travail et de rémunération ». Sans pour autant, à l’époque, que les salariés parviennent à leurs fins.

    #Ikea France avait été renvoyé en correctionnelle dans une affaire d’espionnage de ses #salariés
    https://seenthis.net/messages/853189
    https://seenthis.net/messages/854304

    #travail #conditions_de_travail #emploi #temps_partiel #bas_salaires

    • J’aime particulièrement :

      A la demande des syndicats, une réunion a été organisée vendredi 11 décembre avec la direction générale, qui « nous a expliqué qu’Ikea gère son entreprise comme un bon père de famille, raconte M.Barbosa. On a répondu qu’un bon père de famille fait des cadeaux à ses enfants ! »

  • Police floutée - #Broute - CANAL+
    https://www.youtube.com/watch?v=Gdzen0lVce4

    Étudiant
    https://www.youtube.com/watch?v=zZ_2ArlWgkU

    Bertrand Usclat se débrouille vraiment pas mal. Je lui dois quelques moments de détente ces dernières semaines (on peut farfouiller là https://www.canalplus.com/divertissement/broute/h/12412331_50001 pour une ou des rallonges de cette automédication). Mais voilà qu’il doit céder aux injonctions de Canal et éviter absolument de critiquer Cnews pour ne pas finir viré comme Sébastien Thoen. Le Monde vient de publier un entretien avec lui réalisé en octobre en signalant que Usclat avait demandé une modification de l’article (sans préciser qu’il s’agissait d’expurger toute mention de CNews).

    Un apéro avec Bertrand Usclat de « Broute » : « Maintenant, je fais rire mes parents »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/12/12/un-apero-avec-bertrand-usclat-maintenant-je-fais-rire-mes-parents_6063115_44

    ...comme j’ai un peu une tête de con , s’amuse-t-il, le premier mec du système que je pouvais interpréter, c’était un parlementaire macroniste. »

    L’humoriste Sébastien Thoen licencié de Canal+ après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud
    Le chroniqueur avait participé à un sketch mis en ligne par Winamax et parodiant l’émission « L’Heure des pros » de #CNews, la chaîne info du groupe #Canal+
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/11/27/l-humoriste-sebastien-thoen-licencie-de-canal_6061397_3236.html

    Il n’a pas fait rire tout le monde. L’humoriste et chroniqueur Sébastien Thoen, qui officiait sur la chaîne Canal+ (pour les émissions « Canal Sports Club » et la présentation du « Journal du hard ») a été licencié, d’après les informations de l’Equipe. Il avait participé à un sketch diffusé par le site de paris Winamax, le 19 novembre.

    Dans cette vidéo qui reprenait en les parodiant les codes de l’émission « L’Heure des pros » de CNews, la chaîne info du groupe Canal+, Sébastien Thoen jouait le rôle de Lionel Messiha, caricature de Jean Messiha, chroniqueur de l’émission de débat et ancien membre du Rassemblement national, qui a relayé la vidéo sur son compte Twitter. Dans cette vidéo qui a été vue près de 650 000 fois, Julien Cazarre parodiait l’animateur #Pascal_Praud aux côtés de Sébastien Thoen.
    #Vincent_Bolloré, le PDG du groupe Canal+, n’a jamais caché qu’il détestait l’humour corrosif de la chaîne. Lorsqu’il a pris le contrôle du groupe Vivendi et de ses chaînes payantes, il a obtenu l’arrêt des « Guignols de l’info » et du « Grand Journal ». Sur Canal+, il ne reste que « Groland » émission parodique hebdomadaire, dernier repaire de l’humour caustique et provocateur dont la chaîne s’était fait une spécialité.

    Interrogée par Le Monde, la direction de Canal+ n’a pas souhaité faire de commentaire.

    #CAC40 #humour #bouffon #censure

    • Oui, j’avais vu. Mais c’ est une parodie qui, comme tu le dis, « grossit peu ». Ça souligne à peine du déjà connu, quoi qu’on en ait, la tenace balourdise réac du « colérique » gueulard Praud), alors que Broute est plus inventivité il me semble, avec des histoires variées, des petites mise en scène, du montage. Ses clips (?) valent des dispositifs plus simples, comme ceux de Guillaume Meurice (qui s’appuie sur des micro trottoirs qu’il réalise) ou de Waly Dia (quoi ! un Noir qui fait rire parce qu’il dit mieux - et plus vite, si vite !- la France que nous ? ouloulou.).

      #écriture #comique

    • lu cette info dans le dernier médiacritiques n°36 la revue trimestrielle d’acrimed :

      Nouvelle censure politique à Canal+. L’émission « Ciné le Mag » tournée le 23 juin 2020 a été grossièrement censurée par Canal+. La raison ? On pouvait y entendre l’actrice Annabelle Lengronne citer Assa Traoré en réponse à une question sur les femmes noires qui l’inspiraient. D’après son témoignage, l’actrice aurait été immédiatement coupée par le directeur des programmes de la chaîne Frédéric Dezert ; et la scène, complètement coupée au montage ! L’animatrice du programme Claire Diao a également publié son témoignage, repris par 20 Minutes (18 juill.) : « Suite à la pression puis à la menace d’ éviction de notre équipe par la production suivis par plusieurs pourparlers avec la direction de Canal+ Afrique, notre équipe qui a animé avec passion et professionnalisme cette émission depuis 82 épisodes a le regret de vous annoncer son départ. » Elle et quatre autres salariés ont depuis démissionné

      https://seenthis.net/messages/881554

      En attendant le n°37 qui sortira en janvier, nous vous offrons gratuitement le pdf du n°36, paru en octobre et déjà épuisé. Pour recevoir le n°37 et les suivants, abonnez-vous !

      https://www.acrimed.org/IMG/pdf/mediacritiques36.pdf

      #acrimed #gratuit

    • A Canal+, la crainte d’une parole cadenassée dans un « climat de terreur »
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/18/a-canal-la-crainte-d-une-parole-cadenassee_6063812_3234.html
      Le licenciement brutal de l’humoriste Sébastien Thoen et la convocation du présentateur Stéphane Guy témoignent que, dans le groupe dirigé par Vincent Bolloré, « tout ce qui peut ressembler à de la critique doit disparaître ».

      Jour J pour Stéphane Guy. Mis à pied il y a deux semaines par sa direction, le présentateur vedette de Canal+ est convoqué, vendredi 18 décembre, à un entretien préalable à une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement. Son faux pas ? « Avoir utilisé l’antenne » de Canal+, le 5 décembre, pour affirmer que son collègue, « l’ami Sébastien Thoen », n’avait pas eu « la sortie qu’il aurait méritée », et lui avoir souhaité « bon vent ».

      Lire aussi Vivendi veut devenir propriétaire de « Capital », « Géo », « Voici », « Gala » et « Femme actuelle »

      Dans l’attente de ce rendez-vous, M. Guy, commentateur de matchs de football au style singulier entré à Canal+ en 1997, garde le silence. Sollicité par Le Monde, Gérald-Brice Viret, le directeur des programmes et des antennes de Canal+, ne souhaite pas davantage s’exprimer. Les soutiens de M. Guy se taisent aussi, craignant de lui causer du tort, même involontairement.

      A en croire plusieurs témoignages, c’est en effet un « climat de terreur » qui règne au sein de Canal+, propriété du groupe Vivendi, dont Vincent Bolloré est le premier actionnaire. A l’origine du message de M. Guy qui lui vaut cette menace de sanction, l’annonce, le 27 novembre, du licenciement de Sébastien Thoen, chroniqueur dans l’émission hebdomadaire « Canal sports club » et présentateur du mensuel « Journal du hard ».

      Siège éjectable

      La direction de Canal+ lui reproche d’avoir participé à un sketch diffusé sur les réseaux sociaux qui moque « L’Heure des pros », l’émission de Pascal Praud sur CNews, la chaîne d’information du groupe. Qui plus est en compagnie de Julien Cazarre, son ancien acolyte de l’émission « Action discrète », qui « dénigre constamment le service des sports de Canal », selon M. Viret, interrogé à ce sujet le 9 décembre sur Europe 1. Une assertion qualifiée de « lunaire » par M. Cazarre, qui voit plutôt dans cette éviction un « excès de zèle » de la part de la direction.

      « Les patrons de Canal+ ne supportent plus que les salariés fassent preuve de ce qu’ils considèrent comme de la déloyauté », décrypte un membre du service des sports. Les 148 « collaborateurs du service des sports et/ou journalistes des rédactions du groupe » qui ont signé (publiquement ou non) un texte de soutien à M. Thoen se le sont vu reprocher par leur direction. « On nous a dit que ce n’était pas bien et qu’il fallait arrêter de s’exprimer » sur les affaires de la maison, raconte-t-il.

      Dans le même esprit, les messages de solidarité envoyés sur les réseaux sociaux à leurs confrères de Téléfoot, la chaîne du groupe Mediapro bientôt disparue, ont été peu appréciés, « sur le thème : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous ». A tel point que certains ont regretté leur paraphe de peur de se retrouver sur un siège éjectable, tandis que l’absence apparente de solidarité de quelques figures du groupe, non signataires, a achevé d’empoisonner l’atmosphère.

      A ces deux événements s’en est ajouté un troisième le week-end dernier, lorsque Le Monde a publié un article sur Bertrand Usclat, à l’origine des vidéos « Broute » diffusées sur Canal+, pastiches de celles du média en ligne Brut. Mis en ligne samedi matin, l’article mentionnait l’interdiction faite au comédien d’y critiquer CNews − la chaîne est pointée pour sa dérive conservatrice. Un passage retiré à sa demande, après que la chaîne le lui a reproché.

      « Dix-huit mois avant la présidentielle, il faut que tout le monde se taise devant la droitisation de CNews », cingle Jean-Baptiste Rivoire, ancien rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial investigation », supprimée par Vincent Bolloré, et représentant syndical SNJ-CGT. En juin, lors d’un comité social et économique, il a demandé s’il existait « des différences éditoriales et idéologiques entre le traitement de l’actualité par CNews et les opinions du Rassemblement national ». Sa question est restée sans réponse, la direction préférant se féliciter des succès d’audience de la chaîne.

      « Ce qui se passe ces derniers jours n’est pas différent de ce qui se déroule depuis l’arrivée de M. Bolloré à la tête du groupe, mais à chaque fois, on réussit à s’étonner », se désole un représentant du personnel. Comme d’autres, il relève la coïncidence de ces tensions avec la conclusion, à la fin du mois, d’un plan de départs volontaires auquel 320 salariés ont souscrit, là où la direction de Canal+ projetait de supprimer 442 postes. « Ceux qui avaient obtenu l’assurance de garder leur job s’entendent suggérer de “penser à bouger” », s’alarme-t-il, prévoyant de nouvelles ruptures de contrats dans les prochains mois.

      L’annonce lundi 14 décembre, du départ, en 2022, d’Arielle Saracco, qui dirige toute la création originale (fictions, séries, programmes courts, etc.) et est à ce titre l’interlocutrice privilégiée de Thoen, Usclat et tous les talents du groupe depuis plus de vingt ans, a ajouté au trouble. Même si, selon plusieurs sources internes, cette décision relève d’un choix personnel, étranger aux dernières péripéties, elle marque la fin d’une ambition éditoriale emblématique de la chaîne cryptée. « Tout ce qui peut ressembler à de la critique, de la digression, de l’irrévérence doit disparaître, regrette une élue. L’époque où Canal voulait des talents est finie. Aujourd’hui, on ne veut plus que des exécutants. »

    • La fête de la liberté d’expression continue, à Canal Plus ! Après le limogeage de Sébastien Thoen pour crime de lèse majesté (la parodie de « L’Heure des pros », de Pascal Praud, sur le site winamax), le directeur des antennes, Gérald Brice Viret, a courageusement défendu son patron licencieur, Vincent Bolloré (Europe 1, 9/12) : « [Sébastien Thoen] s’est affiché avec des personnes qui dénigrent constamment la direction des sports et le service des sports de Canal », a-t-il lâché.
      Un joli bobard : depuis la rentrée, Thoen avait déjà réalisé une douzaine de sketchs sur Winamax avec les personnes en question, dont son vieux copain Julien Cazarre, sans que cela dérange la chaîne...

      le Canard enchaîné 16/12/2020

      Non seulement Pascal Praud est un sale con mais il est aussi très susceptible et, il faut le croire, un protégé de son patron, Bolloré qui, lui, est une enflure intégrale.
      https://seenthis.net/messages/886219
      #canal_prout

    • Bolloré et le parti des porcs

      Ainsi, ces derniers temps, une partie des journalistes s’inquiète de la mainmise sur leurs entreprises et remarque que le milliardaire étend toujours plus son empire médiatique (le rachat de Prisma est sa dernière acquisition). Par contre, il n’y a que très peu d’alertes sur son achat d’Editis (en 2018), qui détient pourtant près de cinquante maisons d’édition (dont La Découverte [3]). Or, si on peut imaginer qu’il existe des garde-fous pour empêcher un management interne et/ou une ligne éditoriale imposés chez ces éditeurs, rien n’empêche en revanche au Groupe de décider lesquels des ouvrages produits méritent une promotion dans l’une de ses chaînes de Radio ou TV (c’est ce que les affairistes appellent une “synergie”). Si on ajoute que Vivendi possède une bonne part du moribond Lagardère, propriétaire d’Hachette, pas besoin d’être complotiste frapadingue pour y voir une campagne d’envergure en vue de contrôler tout ce qui se dit dans le pays.

      @vanderling ne crois-tu pas que l’article justifie un seen spécifique ?

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 13 décembre 2020
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-international

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien. Et pour commencer la journée, voici la Revue de presse de notre Contributeur anonyme (qu’il vous avait préparé hier), et bien sûr plus de titres dans la Defcon Room.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 11 au 13 décembre 2020 vues par notre contributeur anonyme

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    PANDEMIE :..force l’harmonisation UE sur le modèle anglo-saxon

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/10/en-europe-du-sud-la-pandemie-a-fauche-des-economies-deja-tres-fragilisees_60

    CITATION :..Klaus Schwab : (...)

  • Bruxelles : bataille de lobbies autour des GAFA
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/05/bruxelles-bataille-de-lobbies-autour-des-gafa_6062310_3234.html

    La Commission européenne a reporté au 15 décembre sa présentation de deux textes visant à encadrer le monde numérique. En arrière-plan, une lutte d’influence des principaux acteurs de la « tech », comme Facebook ou Amazon. Pour la deuxième fois, la Commission européenne a, le 2 décembre, reporté la présentation de ses projets pour mieux encadrer le monde numérique. Ce sera finalement pour le 15 décembre. A moins que les deux textes – Digital Services Act et Digital Markets Act – qui traitent de sujets (...)

    #législation #GAFAM #lobbying #Google #Amazon #Facebook

  • « C’est la fin d’une époque » : deux méga-faillites dans les commerces britanniques mettent en danger 25 000 emplois
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/01/c-est-la-fin-d-une-epoque-deux-mega-faillites-dans-les-commerces-britannique

    Deux faillites spectaculaires, précipitées par le confinement, secouent les commerces britanniques. Lundi 30 novembre, Arcadia, qui possède 500 boutiques, dont l’enseigne très connue Topshop, a déposé le bilan. Le lendemain, mardi 1er décembre, les grands magasins Debenhams, dont Arcadia est justement le premier locataire, ont été mis en liquidation. Au total, 13 000 et 12 000 emplois respectivement sont en danger. Derrière eux, l’inquiétude est de voir de nombreux sous-traitants mettre eux-mêmes la clé sous la porte. « Le risque systémique est énorme », analyse Flemming Bengtsen, le patron de Nimbla, une entreprise qui fait de l’assurance-crédit.

    La situation est particulièrement inquiétante pour Debenhams. Enseigne star des années 1990, encore aujourd’hui incontournable dans les centres-villes britanniques, ses 124 grands magasins sont appelés à fermer définitivement une fois que les stocks seront écoulés. « Tout a été essayé pour trouver un repreneur qui assure l’avenir de Debenhams, mais la conjoncture économique est extrêmement difficile, et avec les incertitudes auxquelles font face les commerces britanniques, un accord viable n’a pas pu être trouvé », explique Geoff Rowley, qui s’occupe de la procédure de liquidation au cabinet FRP.

  • Le géant informatique Salesforce achète la messagerie Slack pour près de 23 milliards d’euros
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/01/le-geant-informatique-salesforce-achete-la-messagerie-slack-pour-presque-23-

    Fondée en 2013, l’entreprise qui propose une plate-forme d’outils pour collaborer plus facilement en ligne avait fait son entrée en Bourse six ans plus tard. Salesforce, le spécialiste des technologies de relation client, a annoncé mardi 1er décembre l’acquisition de la messagerie d’entreprises Slack. Cette opération devrait lui permettre d’entrer en compétition plus frontale avec Microsoft. La transaction, en numéraire et actions, valorise Slack à 27,7 milliards de dollars (22,95 milliards d’euros), (...)

    #Microsoft #Salesforce #Slack #bénéfices #télétravail #travail