• Le président Tebboune de retour en Algérie après deux mois d’absence
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/30/le-president-tebboune-de-retour-en-algerie-apres-deux-mois-d-absence_6064811

    L’Algérie retrouve un président. Deux mois après avoir été transféré en Allemagne pour être soigné du Covid-19, Abdelmadjid Tebboune est finalement rentré à Alger. « C’est difficile d’être loin de son pays et plus difficile encore pour quelqu’un qui a beaucoup de responsabilités », a déclaré le chef de l’Etat, dont des images ont été diffusées, mardi 29 décembre, au journal télévisé du soir.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#allemagne#sante#politique#elite#circulationtherapeutique

  • Sahara occidental : « Entre la diplomatie agressive de Donald Trump et celle, plus policée, de l’Union européenne, la différence n’est pas aussi grande »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/28/sahara-occidental-entre-la-diplomatie-agressive-de-donald-trump-et-celle-plu

    Reconnu par l’ONU et les juridictions internationales, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est bafoué par Donald Trump, mais l’Union européenne laisse faire et pratique ses propres « arrangements », déplorent, dans une tribune au « Monde », le juriste François Dubuisson et le magistrat Ghislain Poissonnier.

    #paywall

    • La récente annonce faite par le président Donald Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/11/le-deal-de-donald-trump-entre-le-maroc-et-israel_6063018_3212.html a remis sur le devant de la scène un conflit oublié, celui du Sahara occidental. La reconnaissance d’Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan avait été obtenue par la promesse d’avantages économiques et militaires. Cette fois, ce sont les droits de tout un peuple qui ont été bradés par l’administration états-unienne, pour s’assurer les bonnes faveurs marocaines.

      En effet, dans une déclaration publiée le 10 décembre, les Etats-Unis « reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental », en estimant « qu’un Etat sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ». Une fois de plus, et à l’instar de son « accord du siècle » supposé résoudre le conflit israélo-palestinien, Donal Trump prétend régler un différend au Moyen-Orient au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario.

      A cet égard, il est bon de rappeler que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations unies, et que son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies (notamment la résolution 2229 du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de justice rendu en 1975. https://www.icj-cij.org/public/files/case-related/61/6196.pdf

      Lire aussi « Le traitement des militants sahraouis s’inscrit dans le retour au Maroc d’une répression des voix critiques »

      En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara occidental a été conquise par le Maroc en 1975, qu’il a ensuite annexé, la présence marocaine ayant été qualifiée d’« occupation » par l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 34/37 du 21 novembre 1979).

      Silence

      Il en résulte que le Sahara occidental se voit reconnaître un statut séparé et distinct par rapport à celui de tout Etat, y compris celui du Maroc. Il en résulte aussi que sa population dispose d’un droit à l’autodétermination, qui doit être mis en œuvre par la tenue d’un référendum, exigée de longue date par le Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle le #Maroc s’oppose, s’en tenant à une offre d’autonomie sous souveraineté marocaine, solution désormais avalisée par les Etats-Unis.

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Sahara occidental en proie à un regain de tension

      Dans un tel contexte, on s’attendrait à une prise de position forte de la part de l’Union européenne (UE) ou de la France, rappelant les Etats-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et #Israël contre toute velléité de « normaliser » leurs #annexions et #occupations respectives.
      Mais jusqu’à présent, c’est le silence qui domine, renvoyant l’UE et la France à leurs propres ambiguïtés, leurs propres « petits arrangements » avec le respect du droit international.

      En effet, depuis de très nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental, contribuant ainsi à renforcer l’emprise du royaume sur ce territoire.

      La prétention des autorités européennes de ne pas voir dans cette application une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine est en réalité de peu de poids face à la contribution qu’elle apporte à la position du Maroc, telle qu’elle vient encore de se manifester dans le cadre de l’accord de normalisation conclu avec Israël et les Etats-Unis.

      Lire aussi « Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

      Cette politique économique a récemment été mise au pas par deux décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (le 21 décembre 2016 et le 27 février 2018). Celle-ci a rappelé qu’au regard du droit international, les accords conclus par l’UE avec le Maroc (sur la pêche, sur l’agriculture, sur le transport aérien, etc.) ne pouvaient s’appliquer au territoire du Sahara occidental sans méconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dont le consentement serait nécessaire pour toute conclusion de tels accords.

      Droits humains au second plan

      Pourtant, en méconnaissance des principes rappelés par la Cour de justice, l’Union européenne a conclu de nouveaux accords économiques avec le Maroc https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/17/le-parlement-europeen-inclut-le-sahara-occidental-dans-son-accord-commercial qui, cette fois, s’appliquent très explicitement au territoire du Sahara occidental, sans avoir obtenu le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant, le Front Polisario. Des recours en annulation ont à nouveau dû être intentés contre ces nouveaux accords, preuve que l’obtention du respect effectif de leurs obligations par les autorités de l’UE dans le dossier du Sahara occidental est un labeur de très longue haleine.

      Lire aussi Le « deal » de Donald Trump entre le Maroc et Israël

      Finalement, on constate qu’entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits du Moyen-Orient à coups de Tweet, de passages en force, de plans élaborés sans les parties prenantes et de mise au rebut des règles du droit international, et celle, plus policée, de l’Union européenne, qui affirme de beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, la différence n’est pas aussi grande qu’il n’y paraît.

      L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, du contrôle de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme, en faisant passer au second plan les droits humains, comme ceux des peuples palestinien et sahraoui.

      Il est grand temps que l’Union européenne, dont le traité précise que le respect du droit international doit être au cœur de sa politique étrangère, se ressaisisse en condamnant très clairement la déclaration du président Trump concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et en mettant enfin ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’Union européenne.

      #Sahara_occidental #Union_européenne

  • Soumaïla Cissé, principal opposant malien, est mort du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/25/covid-19-mort-de-l-opposant-malien-soumaila-cisse_6064490_3212.html

    Le principal opposant malien, Soumaïla Cissé, qui avait été retenu en otage pendant six mois par des djihadistes, est mort en France du Covid-19, vendredi 25 décembre, a-t-on appris auprès de sa famille et de son parti. « Soumaïla Cissé, leadeur de l’opposition malienne, est décédé ce jour en France où il avait été transféré pour des soins du Covid-19 », a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) un membre de sa famille. « Je confirme la terrible nouvelle. Il est mort. Son épouse, qui est en France, me l’a confirmé », a déclaré à l’AFP un responsable de son parti, l’Union pour la république et la démocratie (URD).Figure de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé avait été enlevé le 25 mars alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou (nord-ouest). Il avait été libéré en octobre, soit après six mois de captivité aux mains de djihadistes. Il avait recouvré la liberté en même temps que la Française Sophie Pétronin et deux Italiens, en échange de 200 détenus relâchés à la demande des groupes djihadistes. « Je n’ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale », avait-il déclaré après sa libération. Ancien chef de l’opposition parlementaire, Soumaïla Cissé s’était présenté à trois reprises à l’élection présidentielle. Aux scrutins de 2013 et 2018, il s’était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des colonels.

    #Covid-19#migrant#migration#mali#france#sante#morbidite#circulationtherapeutique#elite#politique

  • La foire d’art contemporain africain 1-54 s’étend à Paris
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/17/la-foire-d-art-contemporain-africain-1-54-s-etend-a-paris_6063736_3212.html

    Touria El Glaoui a longtemps hésité avant d’annuler la prochaine édition de la foire 1-54, qui devait se tenir en février à l’hôtel La Mamounia, à Marrakech, au Maroc. Il a bien fallu s’y résoudre… « On n’a aucune visibilité. Beaucoup de liaisons aériennes ont été supprimées, il n’y a plus qu’un vol par jour avec la France », indique la fondatrice de cet événement consacré à l’art contemporain africain.Impossible, qui plus est, en pleine crise sanitaire, d’assurer les festivités qui font le sel de ce salon dédié aux artistes du continent et attire, depuis 2018, une large clientèle cosmopolite composée d’expatriés, d’exilés fiscaux français et de touristes.Pour les galeries de Marrakech, qui se représentaient l’effervescence d’1-54 comme une planche de salut, cette annulation tombe au plus mal. Certaines ont perdu jusqu’à 80 % de leurs chiffres d’affaires durant le confinement de mars à juin et la plupart n’ont pu rouvrir leurs portes que cet automne. « Marrakech était classée zone rouge et, cet été, la ville a été vide jusqu’en novembre, alors que les galeries de Casablanca étaient globalement moins touchées car plus proches des clients nationaux », confie Hicham Daoudi, fondateur dans la ville rose du centre d’art contemporain le Comptoir des mines, qui a bénéficié d’une aide de 20 000 euros de l’Etat marocain pour poursuivre ses activités.Touria El Glaoui n’exclut pas de reporter le salon plus tard dans l’année, en juin peut-être. En attendant des jours meilleurs, la jeune entrepreneuse n’est pas restée les bras croisés, transformant une déconvenue en opportunité. Le salon rebondit ainsi du 20 au 23 janvier dans les locaux parisiens de Christie’s, avenue Matignon. (...)
    Cette édition hybride, qui se tiendra à la fois en présentiel et en ligne sur le site Internet de Christie’s, a vite rallié les galeries parisiennes comme Lelong & Co, Anne de Villepoix ou Dominique Fiat. « Toute initiative pour voir de l’art et recréer un lien est bonne », salue la galeriste Nathalie Obadia, qui proposera une exposition de l’artiste guinéen Nu Barreto. Philippe Boutté, directeur de la galerie Magnin-A, s’est lui aussi laissé convaincre par « cette vitrine mondiale qu’offre Christie’s et la localisation dans un quartier central de Paris ».
    #Covid-19#migrant#migration#france#maroc#angleterre#art##sante#visa#frontiere#expatrie#circulationartistique
    Sur les dix-huit exposants, un peu moins de la moitié seulement viendront d’Afrique. La plupart d’entre eux disposent d’annexes – et d’équipes – à Londres ou Paris. Cécile Fakhoury par exemple, basée à Abidjan et Dakar, s’est implantée depuis un an et demi, dans le sixième arrondissement.
    Fermeture de galeries

    « Paris est un point névralgique en Europe, un lieu de passage pour des collectionneurs qui ne viendraient pas en Afrique et un point de rencontre avec les institutions et curateurs que nous souhaitons toucher », détaille la jeune femme.

    De même, la galerie 127, basée à Marrakech, s’appuie sur son extension de Montreuil. Sa consœur casablancaise Loft Art Gallery tente aussi le coup, sans garantie toutefois de pouvoir être au rendez-vous, le consulat de France au Maroc ne délivrant actuellement pas de visa.

  • La Mauritanie frappée par une deuxième vague de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/14/la-mauritanie-frappee-par-une-deuxieme-vague-de-covid-19_6063331_3212.html

    Dans un communiqué, la présidence a expliqué que ce couvre-feu entrait en vigueur en raison d’un « accroissement inquiétant des cas de contamination au coronavirus et des décès qu’il a causés, et en renforcement des mesures barrières qui sont actuellement les meilleures armes dont nous disposions ». Des mesures sociales d’accompagnement destinées aux couches les plus pauvres doivent être envisagées. La soudaineté de ces décisions a surpris tout le monde. Début décembre pourtant, une première série de restrictions, allant de la fermeture des écoles et des universités à la réduction de la fréquence du conseil des ministres, avait déjà été décrétée. « Mais instaurer un couvre-feu pour le soir même, on n’aurait jamais pu l’imaginer, estime Ciré Kane, sociologue. Cette précipitation prouve l’échec de notre politique sanitaire. » Dès l’annonce officielle, les Nouakchottois se sont organisés pour rentrer chez eux avant l’heure fatidique. A la hâte, les coups d’envoi des matchs de football ont été avancés pour finir à temps et, vers 17 heures, les files d’attente se sont allongées devant les milliers d’épiceries que compte la capitale. Au dernier moment, il fallait acheter quelques sandwichs pour le dîner, des paquets de gâteaux et évidemment du thé. « Ce couvre-feu, c’est vraiment n’importe quoi, s’emportait Ahmed, un épicier de Tevragh Zeïna, le quartier de la capitale le plus touché par la pandémie. Les gens n’ont même pas eu le temps de s’organiser pour faire leurs courses. » La soudaineté de l’annonce alimente aussi les théories complotistes.
    Mais les chiffres officiels ne laissent aucune place au doute : depuis une quinzaine de jours, la Mauritanie, comme d’autres pays africains, est frappée de plein fouet par une deuxième vague de Covid-19. D’une trentaine de cas quotidiens fin novembre dans un pays qui compte quelque 4,4 millions d’habitants, le nombre de contaminations a bondi à une centaine début décembre pour atteindre le niveau historique de 279 cas pour 7 morts samedi 12 décembre, battant au passage le record de 227 cas établi le 24 juin. Au total, 10 780 personnes ont été touchées par le Covid-19 en Mauritanie et 222 en sont mortes.Le directeur de la santé publique Sidi Ould Zehave a déclaré samedi que les centres hospitaliers « s’approchaient de la saturation ». « La deuxième vague est bien là, explique au Monde Afrique le docteur Mohamed Mahmoud Ely Mahmoud, directeur de l’information stratégique et de la surveillance épidémiologique (Disse). Son apparition est très certainement liée au rafraîchissement des températures, mais aussi au relâchement de la population qui, après la première vague, s’est regroupée lors de cérémonies ou d’évènements sportifs. Les différents protocoles mis en place, comme le port du masque et la distanciation sociale, n’ont pas toujours été respectés. » D’autres restrictions sont-elles à prévoir dans les prochains jours ? Nul ne peut le dire, « mais je pense que la fermeture de l’espace aérien et les interdictions de déplacements entre les villes, qui avaient fortement affaibli notre économie en juin, ne sont pas à envisager », indique le directeur de la Disse.

    #Covid-19#migration#migrant#mauritanie#couvrefeu#sante#restrictionsanitaire#deplacement#frontiere#deuxiemevague

  • L’Afrique du Sud se prépare aux effets dévastateurs des « coronavacances »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/14/l-afrique-du-sud-se-prepare-aux-effets-devastateurs-des-coronavacances_60632

    A mi-chemin entre « rage » et « rave », proche des « spring breaks » dionysiaques sur les plages de Floride aux Etats-Unis, c’est à la base une série de concerts et de fêtes multiples dans des endroits fermés aux personnes non inscrites, tout cela au bord de l’océan Indien. Il y a désormais plusieurs Rage, en divers points d’Afrique du Sud, qui font un peu la tournée des plages et comptaient même investir Johannesburg cette année, s’étalant entre novembre et février, ce qui correspond au sens le plus large à la période des fêtes de fin d’année dans le pays.Le premier Rage de l’année 2020, organisé dans la station balnéaire de Ballito, près de Durban, dans le Kwazulu-Natal, avait à peine commencé, le 27 novembre, que les images en circulaient et suscitaient quelques interrogations. En ce mois de novembre, l’Afrique du Sud regardait déjà anxieusement remonter les courbes du nombre de personnes infectées à travers le pays (on approche du million de cas), et ce qui se découvrait sur les comptes Instagram, TikTok, Twitter ou encore Snapchat ne ressemblait pas à des mesures de précautions élémentaires.
    Or, cet événement a une puissance évocatrice considérable. Se rendre à un Rage n’est pas donné. C’est un sacrifice, parfois. Il est cependant possible de payer les frais d’entrée et les logements en plusieurs fois (les prix varient selon le mode de déplacement, la catégorie de logement, etc., mais peut atteindre facilement plusieurs centaines d’euros), premier endettement notable de la vie d’adulte dans un pays enclin au surendettement.
    L’Afrique du Sud, confrontée à un rebond du nombre de cas d’infection au coronavirus, se trouve toujours placée dans une série de règles limitant les contacts dans les lieux publics ou les réunions, ainsi qu’à un couvre-feu. Une série de semi-orgies, qui ne sont pas toutes musicales sur les plages, a inévitablement fait sourciller. Puis il a fallu se rendre à l’évidence : la contagion y avait battu, elle aussi, son plein. Officiellement, l’événement du Ballito Rage a été déclaré, dimanche 6 décembre, par le ministre de la santé « super-diffuseur » du Covid-19, et ce dernier a demandé que les participants se mettent en quarantaine.Même si le nombre de personnes officiellement infectées au cours des quelques jours d’excès est réduit, il semble acquis que la jeunesse exposée est repartie chez elle avec un risque de transmission du SARS-CoV-2 susceptible de contribuer à l’envolée du nombre de cas à l’échelle nationale.
    Alors que le pays avait passé le pic de la première vague de pandémie pendant son hiver, au cours du mois d’août, les chiffres inquiètent de nouveau, alors que c’est cette fois l’été, en raison du début des vacances. Que de fois, dans des magasins, des restaurants, les propriétaires annonçaient ne pas juger utile que leurs clients, comme eux, portent des masques. A Swellendam, George et Oudtshoorn, on entendait le même refrain : « Ici, on n’a pas besoin de cette chose », « cette chose », en l’occurrence, étant un masque. A Knysna, sur la côte, la pandémie semblait ne plus être qu’un vague souvenir lointain. En dehors de son côté agréable, coincé entre l’océan Indien et les montagnes couvertes de forêts magnifiques, Knysna est aussi un lieu où des individus aisés vont prendre leur retraite, pour profiter de la douceur du climat.Quelques semaines plus tard, George, Knysna et une grande partie de la « Garden Route » devenaient des points où se multipliaient les cas. Sans doute en raison de voyageurs faisant la navette entre ces zones de villégiature et le reste du pays. Dans ce petit paradis en bord de mer, l’explosion des cas préfigurait ce qui attendait le reste du pays dès le début de la saison des fêtes, dont le signal de départ est donné, symboliquement, par la série des Rage. Les organisateurs de l’événement ont dû suspendre ces derniers, en attendant de voir si l’Afrique du Sud se dirige vers un nouveau pic de « coronavirus vacancier », au risque de se trouver, comme en Europe, confinés de nouveau. Est-ce inéluctable ? Faute d’une réponse, le phénomène a au moins un nom : les « vacarona » (« coronavacances »), contraction de « vacation » (« vacances ») et de « coronavirus »

    #Covid-19#migration#migrant#afriquedusud#deplacement#vacance#sante#supercontaminateur#contamination#deuxiemevague

  • Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, convalescent du Covid-19, fait une apparition après deux mois d’absence
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/13/le-president-algerien-abdelmadjid-tebboune-convalescent-du-covid-19-fait-une

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, est apparu à la télévision publique dimanche 13 décembre dans l’après-midi pour la première fois depuis le 15 octobre et son confinement en Algérie, puis son hospitalisation en Allemagne pour être soigné du Covid-19.« Je suis en convalescence. Cela va prendre encore deux ou trois semaines pour que je reprenne mes forces physiques », a déclaré le responsable politique âgé de 75 ans, visiblement amaigri, dans un « discours au peuple » prononcé au lendemain du premier anniversaire de sa victoire électorale. « Je suis quotidiennement, et parfois heure par heure quand cela est nécessaire, ce qui se passe au pays. Et je donne, quand il le faut, des instructions à la présidence », précise-t-il. S’agissant de la situation régionale et des récentes tensions au Sahara occidental, le président algérien assure que « l’Algérie est forte et ne sera pas déstabilisée ». Alors que son absence prolongée avait alimenté rumeurs et désinformation, le chef de l’Etat a promis d’être de retour parmi les Algériens « dans les plus brefs délais », dans ce discours sur son compte Twitter relayé par la télévision publique. Sa dernière apparition publique remontait au 15 octobre lorsqu’il avait rencontré le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Plusieurs fois, les autorités algériennes avaient annoncé le retour « prochain » du président au pays depuis son hospitalisation en Allemagne. Dès le 24 octobre, Abdelmadjid Tebboune, grand fumeur, s’était mis volontairement à l’isolement après avoir été en contact avec des responsables contaminés par le coronavirus. Il a ensuite été admis le 28 octobre dans « l’un des plus grands établissements spécialisés » d’Allemagne « après avoir contracté le virus ».

    #Covid-19#migration#migrant#algerie#allemagne#sante#elite#politique#circulationtherapeutique#contamination

  • Au Nigeria, les camps de déplacés face à l’urgence sanitaire
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/07/au-nigeria-les-camps-de-deplaces-face-a-l-urgence-sanitaire_6062536_3212.htm

    Rentrer chez elle, Anita n’y songe même pas. « C’est trop dangereux. Souvent, ceux qui partent pour reprendre la culture de leurs champs ne reviennent pas. Au moins ici nous avons accès à une clinique et nous recevons parfois une aide alimentaire », considère la vieille femme, affaiblie par une vie de labeur et de privations. La nuit, jusqu’à 30 familles s’entassent dans une seule pièce humide. Faute de place, beaucoup sont forcés de dormir dehors, souvent à même le sol, comme Anita à son arrivée au camp. Avant avril, l’hygiène générale était déplorable, aux dires de la population et des quelques travailleurs humanitaires présents sur place. « Vous n’auriez pas pu poser un pied devant l’autre », assure Josephine Pitila, qui a enquêté sur l’hygiène des plus de 13 000 habitants du camp de Daudu 2 pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « Il y avait des excréments humains et des ordures partout, jusque là où les enfants dorment. C’était terrible », résume l’humanitaire.
    Au début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement local et les bailleurs de fonds « se sont énormément inquiétés » de la situation de ces agriculteurs déplacés, toujours plus nombreux. « Nous avons lancé une campagne de sensibilisation sur les questions d’hygiène », indique Toyin Adesina, qui gère le programme « Water Acces, Sanitation, Hygiene » (WASH) dans la province de Benue. Ces derniers mois, des puits motorisés sont finalement sortis de terre, alors que les déplacés devaient jusque-là tirer l’eau à la main et en quantité bien insuffisante. Des sanitaires ont été construits, d’autres réhabilités, des points d’eau ont été installés dans chacun des camps.Regina Abaaga est l’une des volontaires formés aux bonnes pratiques d’hygiène et chargés de sensibiliser la population : « En arrivant, j’ai tout de suite vu que le camp était très sale. La seule solution, c’était de faire ses besoins dehors puis de les enterrer. » Soit le quotidien des 47 millions de personnes qui n’ont pas accès à des sanitaires salubres au Nigeria – le deuxième pire pays au monde en la matière, après l’Inde.
    Avant la sensibilisation, le lien entre mauvaise hygiène et maladies n’allait pas de soi pour beaucoup. « Maintenant, nous pensons à nous laver les mains avant de manger et il y a moins d’enfants malades », affirme Régina, un brin de fierté dans la voix. Lynn Van Beek, qui coordonne depuis mai les actions de Médecins sans frontières (MSF) pour les 7 000 habitants du camp de Mbawa, confirme que le message est bien passé : « Les gens ont très vite compris que la pandémie nécessitait d’insister sur l’hygiène. En revanche, la distanciation physique, elle, est restée totalement illusoire. » Près de la clinique agrandie récemment, « la foule reste bien trop importante » pour les bancs disposés à l’ombre d’un toit de tôle.
    Si les patients suspects sont régulièrement testés, selon Lynn Van Beek, le coronavirus est loin d’être la priorité dans le camp. « Nous n’avons jamais eu un seul cas positif au Covid-19, observe l’humanitaire. En revanche, le paludisme est à l’origine de près de 30 % des consultations. » Le docteur Sunday Oduwa voit même « beaucoup d’enfants de moins de 5 ans qui présentent de graves complications car ils ont été amenés trop tard à la clinique. » Dans son rapport annuel publié fin novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du recul de la lutte contre le paludisme, qui a fait 440 000 morts dans le monde l’an dernier. En 2019, le Nigeria (pays le plus peuplé du continent africain) comptait à lui seul 27 % des quelque 229 millions d’infections de cas que compte la planète.
    Victoria sait à quel point il est difficile de se protéger des moustiques dans les tentes étouffantes où ils pullulent. Trois de ses enfants sont tombés malades coup sur coup ces dernières semaines, malgré leur moustiquaire. Pourtant, ce matin-là, c’est contre la fièvre jaune qu’elle vient se faire vacciner avec d’autres volontaires. « Je dois piquer 200 personnes dans ce camp aujourd’hui », indique Anthanasius Gbangun, qui supervise les opérations pour le gouvernement local. Début novembre, la maladie mortelle a refait son apparition dans quatre Etats du Nigeria – dont Benue –, faisant au moins 76 victimes selon les autorités.

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#sante#camp#personnedeplacee#paludisme#fievrejaune#mesuresanitaire