On est allés se promener en ville cet après-midi, et comme la petite a eu une envie pressante, on…

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  • Sinon, après un gros mois de confinement, il y a toujours une proportion phénoménale d’abrutis qui se fait un devoir de laisser ostensiblement le nez en dehors du masque. (Je dis ostensiblement, parce que vraiment, la plupart du temps ça se fait avec un regard de défiance façon pseudo-rebelle qui sachions mieux que les autres.)

    • À part ça, avec mon beau-frère hier, on se faisait la remarque que, quand tu prononces « Pfizer », tu postillonnes tellement que tu dois facilement contaminer une vingtaine de personnes.

      « Pfizer », c’est le genre de mot qui fait mécaniquement remonter le R_effectif.

      #pffft

    • abrutis très largement de sexe masculin
      #masculinité
      https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-genre/masques-hommes-refusent-porter

      Une étude de la Middlesex University de Londres et du Mathematical Science Research Institute de Berkeley montre que les hommes sont moins enclins à observer le port du masque que les femmes. Et ce, alors que les hommes sont plus durement touchés par le virus. Cette différence de comportement n’est pas due à de l’insouciance ou une mauvaise information mais à une certaine idée de la masculinité.

      L’étude menée par Valerio Capraro et Hélène Barcelo indique que les hommes sont plus à même de penser que le port d’un masque est « un signe de faiblesse, honteux et pas cool. » Bref, le masque n’est pas assez viril pour ces messieurs. Si on avait besoin d’exemple pour illustrer le concept de « masculinité toxique », en voilà un tout trouvé. Dans Scientific American, la journaliste Emily Willingham qualifie même le masque de « préservatif du visage ». Comme le masque, le préservatif, pourtant essentiel dans la lutte contre la pandémie de VIH, a fait l’objet d’un rejet de la part d’hommes qui adhèrent à l’idéologie de la masculinité.

      Le problème, c’est que le masque sert surtout à protéger les autres.

    • Évidemment je ne suis pas prêt de retourner au cinéma. Déjà qu’en temps normal, il y a toujours quelqu’un pour regarder son écran de téléphone-qui-fait-loupiotte en plein milieu du film, ou pour retirer ses chaussures et te glisser ses arpions dégueulasses sous le nez, je suis bien persuadé qu’en temps de Covid il y a aura toujours un bon quart de la salle qui profitera de la pénombre pour ne pas porter correctement son masque.

    • Meg, désolé c’est pas clair, mais je suis bien d’accord : c’est un truc de mecs, oui. Au supermarché où je vais, en dehors du centre, où il n’y a pas de bandes de copines, c’est 100% des mecs.

      Mais parmi les groupes de jeunes femmes hier dans l’hyper-centre (dont la présence n’est pas anecdotique, le centre-ville de Montpellier un samedi après-midi de shopping, les groupes de jeunes copines en goguette, c’est beaucoup de monde), je dirais que c’était pas loin de la moitié qui se faisaient un devoir de jouer les rebelles-sans-masque. Et hier, sur l’ensemble des andouilles qui arboraient fièrement leur refus de porter un masque correctement, ça m’a frappé, mais je dirais que pas loin d’un tiers, c’étaient ces jeunes filles en groupe (je précise parce que justement, c’est le fait que ça ne m’a pas semblé un comportement ultra-minoritaire par rapport aux mecs qui croient que le masque ça fait rétrécir la bite).

      Donc, oui, la masculinité toxique pour les mecs qui affichent ostensiblement qu’ils sont au-dessus de ces conneries de masque, je suis très très d’accord. Par contre, quel est le processus qui fait que quasiment la moitié des groupes de post-adolescentes, quand elles se promènent bras-dessus-bras-dessous, s’esclaffant bruyamment en fendant la foule (ce qui est très sympa, et c’est une des raisons d’habiter une ville comme Montpellier, dont le centre-ville est à la fois très jeune, très féminin et très vivant), décident aussi qu’on va ostensiblement porter le masque sous le menton, c’est pas juste réductible à la masculinité toxique (je suspecterais un peu le même genre de processus, à cet âge, qui fait qu’on se met à cloper, parce qu’on pense que c’est un symbole de liberté).

    • Très bien mais comment je fais pour deviner que ton propos se limite strictement à ton observation personnelle d’un seul centre ville très spécifique ? Aussi j’ai pas trop confiance en la perception d’un homme blanc sur la visibilité des étudiantes (masquées ou pas) en centre ville. Il suffit qu’il y ai 30% de meufs pour avoir l’impression qu’elles sont majoritaires dans un groupe, si tu parle d’un bon tiers, je traduit ca par 5% grand max. J’avais documenté ce biais sur seenthis mais je ne sais pas ou, pas le temps de rechercher. On trouve le même biais de perception pour les personnes racisées, pas besoin qu’il y en ai beaucoup pour qu’on les perçoivent comme majoritaires.
      #biais_de_perception

    • Ah ah, le coup du centre-ville de Montpellier, j’étais resté bloqué sur le fait que je venais « tout juste » de poster (c’est-à-dire « il y a 16 heures » avant, m’informe Seenthis) une anecdote comme quoi on était allées faire pipi au centre commercial, et que j’avais posté ou référencé pas plus de quatre nouveaux messages entretemps…
      https://seenthis.net/messages/889802

      Pour une raison inconnue (mais sans doute inquiétante), j’en avais présupposé que ça devrait être évident pour tout le monde :-)))

    • j’ai énormément de monde au moi, la morgue en moins, qui a décidé de plus trop faire gaffe parce que ça tue surtout les vieux, que de toute façon on est exposé au taf, qu’un pote l’a eut et ça va, etc. Plus qu’énormément même, il n’y a presque plus que moi qui semble inquiet, ne serait-ce que de continuer à le faire circuler. C’est très très chelou.

    • (plus trop faire gaffe, ça veut dire rien de plus que tout les nouveaux gestes masques, lavage des mains, pas de bises etc (aussi très très chelou d’estimer à quel point on est en train de se viander ou pas)).

    • On est au creux de la vague, donc, oui, c’est normal d’alléger la pression. Mais l’exponentielle est à priori repartie à la hausse. Aussi, je dirais qu’on peut être à moitié insouciant pour encore 15 jours... Comme dit par ailleurs, on n’est pas descendu en dessous de 300 morts quotidiens lors de cette 2nde vague, 10000 morts par mois du Covid. Il n’y a pas volonté collective de faire plus d’effort. C’est autant de morts que le cancer, avec juste la difficulté que ça mobilise plus de personnel. Je parle en terme de gouvernance, vous l’aurez compris. On se satisfait de la fatalité des cancers... alors le covid, finalement...

    • Oui, fatalisme, c’est le mot... plein de gens qui me disent aussi « pour moi, je m’en fout »... Et/Ou « j’ai pas peur de la mort »... (ça, je ne sais pas, pour moi, c’est des gens qui pensent qu’Achille est un modèle, alors que c’est juste l’erreur incarnée).

    • C’est quand j’aborde la question des séquelles et des covids longs que je congèle l’ambiance.
      Les gus sont d’autant + prêts à clamser qu’ils estiment le risque négligeable pour leur gueule, mais quand tu commences à dérouler des données OMS qui estiment qu’on est sur du 20-30% de séquelles sur l’ensemble des infectés (et pas seulement sur les cas sévères ou même juste les symptomatiques) et que les premiers prix, ce sont des fibroses pulmonaires, des atteintes neuro avec chute significative du QI et des cardiopathies, avec risques ↗️ d’infarcts, AVC, y compris chez les jeunes en bonne santé préalable, ça rigole nettement moins…

    • Un autre argument qui porte, quand même, c’est l’ampleur de la réduction de durée de vie (10 ans), y compris parmi les générations qui considèrent que les vieux ont joui d’une existence meilleure que la leur lors d’une époque où « le progrès » comportait encore des aspects positifs et qui sans oser le formuler voient la mortalité covid comme un « juste retour des choses », une revanche sociale enfin (de nouveau) à portée de main.

      COVID-19 : How Many Years of Life Lost ?
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.08.20050559v2

      Each COVID-19 death causes more than a decade of lost life in the US.

      #covid-19 #plateau ou #faux-plat (descendant) #séquelles #mortalité #jeunisme #troisième_vague

    • bon je note les arguments... C’est pas des gus dont je parle, mais de mon entourage, trento-quarante piges, relativement éduqués et tout et tout. On dirait que tout ce monde part dans les tranchées sous taz.

    • (après moi même je fais de la Rdr, mais je confine pas à bloc et je voudrais pas être jugeant, juste que le niveau d’alerte est super faible je trouve, pour la merde qui nous tombe dessus).

    • Je pense qu’on doit en revenir à l’erreur originelle qui vient en bonne partie de notre gouvernement et qui a consisté à nous prendre pour des cons et distiller au fur et à mesure de l’épidémie des vérités mélangées à des contre-vérités. Cela a excité un peu tout le monde dans un sens ou dans un autre car peu de gens sont vraiment au clair sur ce qu’il faut faire. Je ne suis pas certain que dans mon entreprise (où beaucoup de monde continue à venir alors qu’on pourrait faire du 100% télétravail) l’aréosolisation a bien été comprise. Et donc on voit plein de comportements absurdes. Et j’ai pas fait d’études hommes/femmes, cela dit je ne dirais pas que la proportion serait 95% d’hommes qui font n’importe quoi contre 95% de femmes qui seraient au taquet, à vue d’oeil on est sûrement pas loin du 50/50, la connerie se partage toujours très bien même si les motivations ne sont pas les mêmes.