“On m’a fait un vrai procès stalinien”

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  • Denis Robert : “On m’a fait un vrai procès stalinien”
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    Quand les choses ont-elles commencé à se gâter ?
    Au bout de six mois, quand j’ai voulu nommer un nouveau rédacteur en chef et réorganiser la rédaction, j’ai senti des réticences internes. Ma manière de travailler a visiblement dérangé quelques habitudes, je voulais embaucher des journalistes aguerris pour faire des enquêtes. Certains déjà installés ont pris peur. D’autres, parfois les mêmes, se sont révélés de vrais idéologues, des sortes de crypto-communistes, qui ne voulaient simplement pas de chef. Sauf qu’on m’avait embauché pour diriger la rédaction !

    Et puis il y a eu le confinement…
    Je suis arrivé au bout de mon contrat forfait-jour (175 jours, le même qu’Aude Lancelin, paraît-il) en juillet. Je l’ai signifié à la direction de l’entreprise de presse, qui aurait dû le faire passer à 218 jours pour que je puisse continuer à travailler. Ils ont pris ça pour une demande d’augmentation, alors que c’était la seule option possible pour respecter le contrat-jour. J’ai l’impression que c’est ce qui a tout déclenché, ou en tout cas servi de prétexte. J’ai reçu le 11 septembre une lettre assez dingue, où on me rétrogradait car la direction voulait une « plus grande horizontalité », c’est-à-dire une rédaction sans chef, et que l’échelle des salaires ne dépasse pas un pour trois, le tout lié à une transformation des statuts (passage d’association à coopérative). J’avais l’impression qu’ils voulaient me garder pour le décor, comme Philippe Val l’a fait avec Cavanna quand il a repris Charlie Hebdo. Inacceptable pour moi. Comme on ne me laissait pas m’exprimer, j’ai décidé de faire une vidéo sur YouTube le 18 septembre pour expliquer ce qui était en train de se passer et demander aux socios de trancher entre deux projets, le mien et celui de la direction.
    “Au-delà de ma personne, je trouve que c’est aussi une façon pour Le Média de se saborder...”