comment l’Allemagne a perdu son statut de « bon élève » face à l’épidémie

/coronavirus-comment-lallemagne-a-perdu-

  • L’Allemagne annonce un confinement partiel, avec fermeture des commerces non-essentiels et des écoles
    https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20201213.OBS37460/angela-merkel-annonce-la-fermeture-des-commerces-non-essentiels-ecoles-a-

    Tous les commerces non-essentiels, ainsi que les écoles et crèches vont fermer en Allemagne à partir de mercredi et jusqu’au 10 janvier, a annoncé ce dimanche 13 décembre la chancelière Angela Merkel, pour tenter d’endiguer la deuxième vague de virus.

    Constatant « les très nombreux décès » dus à l’épidémie de coronavirus et « la croissance exponentielle » des infections, la dirigeante conservatrice a assuré : « Nous sommes contraints d’agir et nous agissons maintenant ».

    Dans une résolution adoptée par l’Etat fédéral et les 16 Etats régionaux, les employeurs sont ainsi invités à privilégier le plus possible le télé-travail ou les vacances pour leurs employés pendant trois semaines et demie « afin de mettre en application dans tout le pays le principe de “nous restons à la maison” ».

    La pandémie « est hors de contrôle », a averti le dirigeant de la Bavière, Markus Söder, lors d’une conférence de presse avec la chancelière et le ministre des Finances, Olaf Scholz. C’est « une catastrophe qui touche davantage nos vies que toute autre crise de ces 50 dernières années », a-t-il ajouté.

    • #Coronavirus : comment l’Allemagne a perdu son statut de « bon élève » face à l’épidémie
      https://www.europe1.fr/international/coronavirus-comment-lallemagne-a-perdu-son-statut-de-bon-eleve-face-a-lepide

      Face à la « croissance exponentielle » des infections au coronavirus à quelques jours de Noël, l’Allemagne serre la vis. Dimanche, la chancelière Angela Merkel a annoncé une batterie de nouvelles restrictions qui resteront en vigueur jusqu’au 10 janvier, faisant entrer son pays dans un #confinement_partiel, avec notamment la fermeture des commerces « non-essentiels » et des écoles. Un coup dur pour les habitants d’un pays qui avait fait figure de bon élève européen lors de la première vague du printemps, mais qui paye aujourd’hui son retard pris dans les décisions, ainsi qu’un certain relâchement du côté de la population, alors que l’extrême-droite attise la méfiance envers les règles sanitaires dans certaines régions.

      La résistance de certains Länder

      Angela Merkel avait pourtant alerté dès le mois d’octobre sur l’aggravation de la situation sanitaire. La chancelière, rappelle Hélène Kohl, correspondante d’Europe 1 en Allemagne, était « partisane dès la mi-octobre d’un confinement beaucoup plus strict. Mais l’Allemagne est un pays fédéral, elle ne peut pas décider toute seule, et doit consulter les présidents des 16 #Länder ». Or, Angela Merkel s’est à ce moment-là heurtée au refus des régions les moins touchées.

      Un retard dans les décisions que le pays paye cher. Pour Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, la situation allemande est « l’exemple même de tout retard qui est extrêmement préjudiciable à la situation sanitaire, mais aussi à la vie sociale et économique ». Ainsi, rappelle-t-il, « les Irlandais, qui ont commencé le 21 octobre à confiner de façon assez stricte, ont complètement repris le contrôle sur l’épidémie ».

      Un relâchement de la population

      Par ailleurs, a-t-on noté un relâchement des précautions du côté des habitants outre-Rhin ? Peut-être, répond Hélène Kohl. « En réalité, les Allemands ont profité de toute la liberté qui leur a été laissée », ajoute-t-elle, prenant l’exemple des petits arrangements avec les règles adoptés par beaucoup de restaurants depuis le 1er novembre, et l’annonce de la fermeture des restaurants, bars, institutions culturelles et enceintes sportives. « On a vu fleurir un peu partout des offres alternatives, avec un restaurant qui ouvre ses fenêtres et devient un stand de vin chaud », raconte la correspondante d’Europe 1. A Berlin, par exemple, « dans certaines rues, on se retrouve avec quasiment tous les restaurants ouverts et des gens qui s’attroupent pour boire un vin chaud, en enlevant le masque ».

      Des bastions d’extrême-droite sensibles au complotisme
      Enfin, comme dans beaucoup de pays, l’Allemagne doit composer avec une partie de sa population peu encline à se plier aux instructions. « Il y a ce mouvement des récalcitrants qui ne croient pas à la dangerosité du virus, qui est bien installé en Allemagne », explique Hélène Kohl. « Certes, ça correspond à 5-10% de la population, mais dans certaines régions dans l’est du pays, c’est un mouvement qui est porté par l’extrême-droite, et les régions où on vote le plus à l’extrême-droite sont celles qui dérapent. »

      #extrême_droite #Allemagne #covid-19 #école