Violences policières : « Une nouvelle étape a été franchie dans la répression »

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  • Manifestation contre la loi « sécurité globale » : le témoignage d’une mineure placée 24 heures en garde à vue contredit la parole des policiers
    https://www.francetvinfo.fr/politique/proposition-de-loi-sur-la-securite-globale/manifestation-contre-la-loi-securite-globale-le-temoignage-d-une-mineur

    Cinq mille personnes ont défilé samedi 12 décembre à Paris contre la proposition de loi « sécurité globale » et 124 ont été placées en garde à vue, dont des mineurs. La préfecture a adopté une stratégie un peu nouvelle, rendue possible par le faible nombre de manifestants : dresser une haie de sécurité tout au long du cortège entre la place du Châtelet et la place de la République. Ainsi placés, les policiers observaient et identifiaient les potentiels casseurs pour empêcher la formation des black blocks, ces regroupements de casseurs armés.

    À plusieurs reprises, les policiers ont jailli pour procéder à des interpellations. Mais l’ont-ils fait avec précision ou de manière aveugle ? La question se pose au nombre des arrestations dénoncées comme arbitraires par les associations, les syndicats et plusieurs élus présents. Céline, une lycéenne de 16 ans, a été arrêtée alors qu’elle manifestait. Elle n’a toujours pas compris pourquoi.

    "Quand ils voyaient des gens en noir, ils les prenaient".
    Céline, 16 ans, interpellée préventivement samedi
    à franceinfo

    « Ils assuraient que c’était des black blocks alors que pas du tout, c’était juste des manifestants normaux. Je suis restée 24 heures en garde à vue, poursuit Céline. Ils m’ont dit que si j’étais là, c’est parce que j’avais fait des choses illégales et ils m’ont demandé de reconnaître que je faisais partie du mouvement black block, que j’étais une personne violente. Moi, je voulais juste manifester parce que je suis contre la loi de sécurité globale et je pense que là, je ne vais plus manifester contre cette loi. » Poursuivie notamment pour rébellion, tentative de violences armées contre les forces de l’ordre, Céline a été jugée dimanche. Finalement, elle n’a écopé que d’un rappel à la loi.

    • Violences policières : « Une nouvelle étape a été franchie dans la répression »
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      Parmi les personnes arrêtées, des journalistes. Par exemple, le reporter du site QG, Adrien AdcaZz, est resté plus de 24 heures en garde à vue pour les motifs suivants : attroupement en vue de commettre des violences, refus d’obtempérer à un ordre de dispersion et dissimulation du visage, port de bonnet ou de masque… « Il a été relâché dimanche soir, mais ils ont gardé son matériel, son portable et veulent désormais exploiter ses données, sans que nous ne sachions ce qui lui est reproché », explique Aude Lancelin, fondatrice de QG. « Le secret des sources n’existe plus visiblement pour la police et cette exploitation n’est pas légale, réagit l’avocat Arié Alimi. Ce samedi, une nouvelle étape a été franchie dans la répression. Nous sommes passés désormais à une méthode d’arrestations massives, dans des manifestations déclarées et au sein même du cortège. Leur théorie est d’empêcher de manière préventive les Blacks Blocs, mais c’est une logique de suspicion généralisée qui n’est pas acceptable. L’idée réelle est d’empêcher les gens de manifester », accuse-t-il.