Éducation et socialisation - Les Cahiers du CERFEE

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  • Au-delà de la vocation artistique : un recrutement sexuellement différencié des candidat-e-s à une carrière de plasticien-ne ?
    Mathilde Provansal

    https://journals.openedition.org/edso/1821

    Les artistes plasticiennes disparaissent du sommet des palmarès artistiques et continuent d’occuper une position dominée dans le monde de l’art contemporain. Pourtant, elles représentent près de la moitié de la population des artistes plasticien-ne-s (Gouyon & Patureau, 2014) et surtout elles sont majoritaires dans les écoles d’art depuis une trentaine d’années (Segré, 1993 ; Sotto, 2012). Nous analysons ici la mise en place de différenciations sexuées dans les parcours professionnels en privilégiant l’analyse d’un moment particulier qui précède l’entrée dans la carrière artistique, à savoir le recrutement au sein d’une école d’art. L’observation des oraux d’admission en première année de l’École des Arts Plastiques a permis de faire ressortir les critères des membres du jury pour départager les « ayant droit » à une carrière artistique et les outsiders. Nous montrons que les femmes font face à des représentations sexuées qui vont jouer très tôt sur leur passage en école d’art en vue d’une carrière artistique.

    • Ce qui fait mal ce que rien n’ait bougé en plus de 30 ans. Après une prépa, j’ai passé les concours des arts décos, des beaux arts, olivier de serres, duperré et la femis (2 ans de suite), ça se ressemble beaucoup trop comme processus de protection de l’entre soi bourgeoisisme moisi des pédants parisiens racisme et phallocratie y sont les maitres mots. Se hisser à la dernière épreuve, soit l’oral devant un jury, avec des vieux cons qui te jugent mal parce que ton parcours n’est pas aussi riche que le leur, à 17 ans c’est juste un peu normal, ou « parce qu’on ne veut pas des glandeurs des beaux arts ici » ou « pourquoi n’avez vous pas dit que votre grand-père était xxx on vous aurait fait entrer » etc.
      Bon, à l’ENSBA Paris mine de rien, je pense que plus de 60% des étudiant·es étaient des femmes, mais aucun atelier n’avait comme professeur·e une femme, sauf à la fin de mes études (1990) Abramovic et encore, en professeure invitée. Seule femme dont je me souvienne, Mathilde Ferrer du C.I.D (mais sans atelier).