« La survie est quelque chose qu’on vient reprocher aux victimes de viol » - Basta !
▻https://www.bastamag.net/Marcia-Burnier-Les-orageuses-entretien-interview-livre-violences-sexuelles
Je voulais donc montrer cette diversité de traumas, de réactions – et qui, en en effet, n’est pas du tout un frein pour la sororité. Ces femmes se rejoignent pour dénoncer ces hommes, et dire qu’ils n’avaient pas le droit de leur infliger ces violences-là. L’essentiel est que chaque réaction soit respectée. Virginie Despentes le dit dans King Kong Théorie : les injonctions contradictoires sont très difficiles à supporter pour les victimes. On leur en veut d’être en vie. Une bonne victime de #viol pour la société, c’est une victime tellement dévastée qu’elle en est morte. La survie est donc quelque chose qu’on vient reprocher aux victimes de viol. Non seulement on survit, mais on ne survit pas comme les gens aimeraient qu’on survive. On en parle trop, trop fort, on va trop mal, ou au contraire pas assez, on sort trop ou trop peu, notre vie sexuelle est trop impactée, ou pas assez, etc. Cela laisse une espèce d’entre-deux que j’ai essayé de décrire dans le livre : non seulement il faut arriver à survivre, mais il faut aussi réussir à naviguer entre les différentes injonctions qu’on a dans l’entourage, au travail…