• Enquête sur les victimes de violences policières en manifestation | Observatoire des Street-Médics
    https://obs-medics.org/rapports/enquete-sur-les-victimes-de-violences-policieres-en-manifestation

    La présente enquête étudie les victimes et blessures résultantes de l’usage de la force par les autorités sur les rassemblements revendicatifs, en surmontant les biais et contraintes habituellement imposées par le dispositif de sécurité.

    Elle propose et expérimente une méthodologie inédite adaptée aux spécificités du secours en manifestation et aux contraintes inhérentes à ce contexte, et notamment l’inaccessibilité des secours conventionnels, en s’appuyant sur le réseau de secours inofficiel constitué par les équipes de street-médics et secouristes volontaires. Cette méthode est appliquée à l’analyse de 145 rassemblements prenant place dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes et mouvement contre la réforme des Retraites du 23 février 2019 au 14 mars 2020 en France. Sur cette période, il a été établi au travers des bilans journaliers de 87 équipes différentes un recensement de 2.841 victimes ayant été prises en charge auquel s’ajoute un décompte de 29.500 décontaminations superficielles des gaz lacrymogènes (hors décontaminations longues prises en charge).

    Elle montre que l’essentiel des victimes prises en charges (92.9%) ont été blessées par les armes, manœuvres et actions des forces de l’ordre, tandis que autres facteurs ne contribuent que marginalement à la survenue de victimes, avec 3.3% de causes externes et environnementales, 3.0% dû aux actions des manifestants et 0.8% non attribuables. Deux tiers (66.7%) des atteintes sont des blessures traumatiques, principalement aux membres et à la tête provoqués par des frappes de tonfa et de matraque, lanceurs (LBD et flashball) et grenades cinétiques ; et un tiers (32.5%) de troubles non-traumatiques principalement respiratoires et anxieux résultants de l’exposition à des agents lacrymogènes (CS et OC). Il est relevé par ailleurs, alors que la frappe de la tête est normalement proscrite, un nombre élevé de blessures traumatiques à la tête, plus d’une blessure sur six (18.1%). Il s’agit d’un taux particulièrement inquiétant au vu des risques pour la santé et la sévérité des blessures associées à cette zone. Dans l’ensemble, 9.7% des victimes ont nécessité une prise en charge professionnelle ou médicale d’urgence.

    Sur la base de ses mesures, cette enquête apporte une nouvelle estimation statistique de 27.800 (±3360) personnes qui aurait été blessées dans les manifestations sur l’ensemble des mouvements Gilets Jaunes et Retraites – soit une prévalence 5 fois supérieure à celles des autres rassemblements avec 6.18 victimes pour 1000 participants – ainsi qu’un minimum de 311.000 (±47.000) personnes affectées par les gaz lacrymogènes.

  • Comment les forces de l’ordre ont saboté /et violenté/ la manifestation du 12 décembre 2020

    – Enquête chez mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/030121/comment-les-forces-de-l-ordre-ont-sabote-la-manifestation-du-12-decembre-2
    – Bilan (provisoire) des Street-Médics : https://obs-medics.org/rapports/securite-globale-bilan-des-victimes-de-la-manifestation-du-12-decembre

    Mediapart a collecté et analysé des centaines de vidéos prises le 12 décembre à Paris lors de la manifestation contre la loi « Sécurité globale ». Notre enquête démontre le caractère illicite de plusieurs dizaines de charges policières effectuées ce jour-là et documente les arrestations arbitraires de manifestants, les coups portés sans raisons et la communication mensongère de Gérald Darmanin, notamment au regard du bilan judiciaire.

    Enquête vidéographiée de Sebastien Bourdon, Camille Polloni, Antton Rouget, Antoine Schirer : https://www.youtube.com/watch?v=LgG0cEaUAAw

    Au même moment, L’Observatoire des Street-médics publie son recensement des victimes de violences de la part des forces de l’ordre lors de la manifestation contre la loi Sécurité Globale du 12 décembre 2020. Ce rapport, établi à partir des bilans d’intervention et des témoignages des équipes de street-médics et secouristes volontaires, recense 50 personnes bléssées et prises en charge, dont plusieurs enfants, passants et journalistes.

    En outre, ce rapport fait état de violences nombreuses et graves de la part des forces de l’ordre envers les équipes de de street-médics pendant leur action de secours.

    Ce bilan n’est pas exhaustif​. Il ne comprend que les prises en charge réalisées par les équipes de street-médics en contact avec l’Observatoire et ne comptabilise pas les victimes prises en charge par les autres équipes, décontaminées des gaz lacrymogènes ou blessées sans être prises en charge. Le bilan qui suit ne peut donc pas et ne doit pas être considéré comme exhaustif ou représentatif de la totalité des victimes. Ce bilan est provisoire et sera mis à jour à la réception de nouveaux bilans d’intervention. /.../

    #violences_policieres #manipulation