L’Iran a enclenché le processus pour enrichir de l’uranium à 20 %

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  • L’Iran a enclenché le processus pour enrichir de l’uranium à 20 %
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    Photo distribuée par l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, le 6 novembre 2019, montrant l’intérieur de l’usine de conversion d’uranium de Fordo, dans la province de Qom.
    AFP

    Le dossier nucléaire iranien connaît des soubresauts depuis l’assassinat du physicien Mohsen Fakhrizadeh à la fin de novembre.

    Les autorités iraniennes ont enclenché le processus destiné à produire de l’uranium enrichi à 20 %, bien au-delà du seuil fixé par l’accord international de 2015, dans l’usine souterraine de Fordo, a annoncé, lundi 4 janvier, la télévision d’Etat citant le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii.

    Dans une lettre, datée du 31 décembre, Téhéran avait fait part à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de sa volonté de produire de l’uranium enrichi à 20 %.

    D’après le dernier rapport de l’agence onusienne, publié en novembre, l’Iran enrichissait de l’uranium à un degré de pureté supérieur à la limite prévue par l’accord de 2015 (3,67 %) mais ne dépassait pas le seuil de 4,5 %, et se pliait toujours au régime très strict d’inspections de l’AIEA. Mais le dossier connaît des soubresauts depuis l’assassinat d’un physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, à la fin de novembre.

    S’affranchir des principaux engagements
    Dans la foulée de cette attaque attribuée par l’Iran à Israël, le Parlement iranien a adopté une loi controversée préconisant de produire et stocker au « moins 120 kilogrammes par an d’uranium enrichi à 20 % » et de « mettre fin » aux inspections de l’AIEA, destinées à vérifier que le pays ne cherche pas à se doter de la bombe atomique. Le gouvernement iranien s’était opposé à cette initiative dénoncée par les autres signataires de l’accord de 2015, qui avaient appelé en décembre Téhéran à ne pas « compromettre l’avenir ».

    A partir de mai 2019 l’Iran avait déjà commencé à s’affranchir des principaux engagements pris dans le cadre de l’accord de Vienne destiné à limiter son programme nucléaire en échange de la levée de sanctions internationales à son encontre. Ce désengagement a commencé un an après le retrait unilatéral des Etats-Unis de ces accords, suivi du retour de lourdes sanctions américaines qui ont privé l’Iran des retombées escomptées de l’accord.