• Le #Conseil_d’Etat autorise l’élargissement des #fichiers de #police
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/05/le-conseil-d-etat-autorise-l-elargissement-des-fichiers-de-police_6065229_82

    Les décrets portent sur trois fichiers, le PASP (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police ; le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes et l’EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique). Ils élargissent par ailleurs l’accès des données aux procureurs ou aux agents de #renseignement « dans la limite du besoin d’en connaître ». Le juge des référés, Mathieu Herondart, a considéré que ces textes ne portaient cependant pas « une atteinte disproportionnée » à la #liberté_d’opinion, de conscience et de religion ou à la #liberté_syndicale.

    Il fait valoir que le recueil de ces données sensibles était déjà, par dérogation, autorisé dans le code de la #sécurité_intérieure, et que seules les activités « susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique ou à la sûreté de l’Etat » sont concernées, ce qui « interdit notamment un enregistrement de personnes sur une simple #appartenance_syndicale ». Le Conseil d’Etat souligne qu’il n’est pas question d’automatiser la #collecte_des_données et estime que si l’un des décrets prévoit l’enregistrement d’une personne dans six fichiers distincts, cela « ne saurait le faire regarder comme instaurant des opérations d’interconnexion ».

    En 2008, le fichier #Edvige (exploitation documentaire et valorisation de l’information générale), qui prévoyait notamment de recenser des personnes exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, avait suscité un tel tollé qu’il avait été retiré.

  • En France, la lenteur de la vaccination met en danger la reprise économique
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/05/en-france-la-lenteur-de-la-vaccination-met-en-danger-la-reprise-economique_6

    [...] « Un rebond du PIB [produit intérieur brut] de 6 % en 2021 comme le prédit Bercy devient maintenant héroïque », s’alarme Patrick Artus, chef économiste au sein de la banque Natixis. A l’entendre, le pays pourrait s’engourdir dans une croissance molle de l’ordre de 2 % à 3 % cette année en étant bien incapable de compenser une récession proche de 10 % en 2020. « Trois points de PIB c’est 1 million d’emplois et sans doute des milliers de morts. On stocke des doses de vaccin dans des frigos mais on ne s’en sert pas. C’est criminel ! », s’emporte l’économiste.

    [...]

    Si le mot de « confinement » n’est pas encore prononcé, « on y vient », pense Patrick Artus. Au total, avec le confinement ou même le maintien du couvre-feu, près de 10 % du PIB reste de facto paralysé par le Covid-19. Pis, M. Artus n’exclut déjà plus dans ses calculs un quatrième, voire un cinquième confinement, si le pays ne parvient pas à atteindre l’immunité collective d’ici à la fin du premier semestre en vaccinant au moins 26 millions de Français. L’objectif du gouvernement est de vacciner 14 millions de personnes parmi les plus vulnérables d’ici à juin.

    « Une semaine de retard à atteindre l’immunité collective, et donc la reprise d’un fonctionnement normal de l’activité, c’est 4 milliards à 5 milliards d’euros de PIB perdus et près de 2 milliards de manque à gagner de recette fiscale pour l’Etat. Il ne faut pas hésiter à mettre tous les moyens dans la campagne de vaccination », calcule un proche du gouvernement incapable de masquer sa stupéfaction face à la lenteur des vaccinations.

    Le temps presse : une campagne trop poussive décalerait non seulement la reprise mais pourrait aussi provoquer des effets dits d’« hystérèse », soulignent les économistes. L’aggravation du chômage, l’endettement massif des entreprises, les doutes persistants des ménages et du patronat sur l’avenir handicaperaient l’#économie sur le long terme.

    Les nuages noirs s’accumulent

    Le pessimisme des conjoncturistes est lié, en grande partie, au sentiment que l’#Etat néglige une partie cruciale de la campagne de vaccination qu’est l’organisation #logistique. Alain Fischer, le « M. Vaccin » du gouvernement n’a-t-il pas confié à la chaîne LCI le 30 décembre 2020 que cette question était « secondaire » ?
    « S’il y a effectivement un désastre dans la campagne de vaccination on entrerait dans un nouveau monde. Mais il est encore tôt pour l’envisager », relativise Mathieu Plane, directeur adjoint du département des analyses et prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

    Si ce dernier reconnaît que les nuages noirs s’accumulent, l’analyste refuse, pour l’heure, de remettre en question sa prévision de croissance (7 % cette année). « Le yoyo de l’économie ne cessera que lorsqu’on aura repris le contrôle de l’épidémie. Pour le moment le calendrier qu’on a est celui du gouvernement », souligne-t-il.
    Au ministère de l’économie, où l’on envisage déjà des mesures de soutien complémentaires pour les secteurs les plus sinistrés par le Covid-19, la nervosité est palpable. Mais on conserve, aussi, foi en l’avenir. « La stratégie vaccinale est critiquée et elle est sans doute critiquable, mais pour le moment il n’y a pas d’inquiétude sur la reprise », assure un proche du ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

    Le gouvernement sur la défensive
    « C’est la fable du Lièvre et de la Tortue. Si à la fin la Tortue perd la course, on pourra nous blâmer mais pour le moment notre objectif est le même qu’ailleurs en visant la fin de la pandémie en juin », appuie également le député (La République en marche) de la Vienne Sacha Houlié [De la Fontaine Croupie], estimant que si le Royaume-Uni vaccine plus vite c’est que le niveau de contaminations y est plus massif.

    Faux procès ? Réelles inquiétudes ? Après le fiasco des masques et le raté des tests, la polémique naissante place d’ores et déjà le gouvernement sur la défensive en mettant en péril la crédibilité de l’Etat. « Dans un pays suradministré comme la France qui adore la planification, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas d’explication claire sur ce qu’on appelle pompeusement la stratégie vaccinale », critique notamment Eric Woerth, député (Les Républicains) de l’Oise. « L’inquiétude en réalité est plus politique qu’économique. Il y avait une chose à ne pas rater et ils se sont plantés », se désespère une source proche de l’exécutif.

    #covid-19 #vaccination