• Covid-19 : comment se déroule la vaccination des étrangers en France ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2021/01/28/covid-19-comment-se-deroule-la-vaccination-des-etrangers-en-france_181858

    La possibilité de se faire vacciner ou non pour un étranger résidant en France dépend uniquement de son inclusion ou non dans les publics cibles.
    En France, aucun critère de nationalité n’est exigé pour pouvoir se faire vacciner. Comme l’indique la Direction générale de la santé (DGS) à CheckNews, « il n’y a pas de discrimination sur la base de la nationalité dans l’accès à la vaccination », « seule la priorisation des personnes cibles de la campagne vaccinale continuera d’être la règle ». A nos confrères anglophones de The Local, le ministère de la Santé précise que la campagne de vaccination s’applique à « toute personne résidant en France », ce qui exclut les touristes de passage.
    En principe, un étranger vivant de manière stable et régulière en France, peut être vacciné dans les mêmes conditions de priorité (âge, profession, risque de forme de grave de Covid-19) mais aussi de gratuité qu’un Français. Sur son site, le ministère de la Santé note bien que « le vaccin est gratuit pour tous et sans avoir à faire l’avance des frais ». Logiquement, un retraité allemand de plus de 75 ans ou un médecin hondurien, qui vivent en France, seront vaccinés avant un Français de 45 ans, qui ne fait pas partie d’une population vulnérable. L’accès à la vaccination ne se limite pas qu’aux étrangers vivant légalement en France, puisque le ministère assure que la gratuité comprend aussi les « bénéficiaires de l’AME », ce dispositif d’accès aux soins destinés aux personnes en situation irrégulière vivant en France depuis plus de trois mois et accordé sous condition de revenus. Les demandeurs d’asile, c’est-à-dire les étrangers qui font la démarche pour obtenir le statut de réfugié en France, sont également inclus dans le plan de vaccination. La Direction générale de la santé explique ainsi que « s’ils entrent dans la priorisation des publics cibles », un demandeur d’asile, tout comme un étranger en situation irrégulière pourront « se faire vacciner en centre à compter du 28 janvier ». Leur vaccination restera gratuite et sans avancer de frais conformément au décret n° 2020-1833 du 31 décembre 2020. « Etant donné qu’il s’agit d’un enjeu de santé publique, les personnes non affiliées ainsi que les très précaires pourront se faire vacciner gratuitement, quel que soit leur mode de prise en charge, AME ou non », souligne la DGS. Alors qu’une foire aux questions du ministère de la Santé demande de venir avec « une pièce d’identité et votre carte vitale pour pouvoir donner votre numéro de sécurité sociale » lors de la vaccination, la DGS corrige :« A compter du 28 janvier 2021, un étranger pourra se faire vacciner en centre de vaccination même s’il ne dispose pas d’une carte vitale. En effet, à compter de cette date, le système d’information Vaccin Covid-19 sera à même d’assurer la traçabilité de la vaccination des étrangers dépourvus de carte vitale ». Ce même principe permettra aux personnes en grande précarité, comme les sans-abri, quelle que soit leur nationalité, de pouvoir se faire vacciner.

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  • Le cabinet McKinsey a déjà touché au moins 100 millions d’euros en conseillant les gouvernements sur le Covid-19

    Par Vincent Coquaz 9 janvier 2021 à 09:29

    Le logo du cabinet McKinsey & Company. Photo Charles Platiau. ReutersPartager Tweeter

    Aux Etats-Unis mais aussi en France ou au Canada, le cabinet de conseil américain en stratégie multiplie les contrats avec les gouvernements et administrations depuis le début de la crise sanitaire. Essuyant parfois certaines critiques.

    « Nous sommes engagés pour aider les décideurs et les agents publics qui naviguent dans ces crises humanitaires et économiques causées par le Covid-19. » Aux Etats-Unis comme ailleurs, le cabinet de conseil en stratégie McKinsey, l’un des plus grands du monde avec près de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires, offre ses services depuis début 2020 aux gouvernements et administrations.
    L’exécutif français a ainsi fait appel – entre autres – à l’entreprise américaine pour une mission dans le cadre de la campagne de vaccination contre le Covid-19, comme l’expliquait CheckNews.

    Si McKinsey a ponctuellement pu offrir ses compétences pro bono, comme le rapporte par exemple la presse indienne, ce soutien a le plus souvent un coût. En règle générale, pour une équipe de deux consultants, le cabinet facture environ 160 000 dollars par semaine (soit environ 130 000 euros). Mais en période de crise, McKinsey a consenti des réductions pour les administrations, qualifiées de « prix philanthropiques » : les administrations américaines ont ainsi pu s’offrir les compétences de deux consultants pour 125 000 dollars la semaine ou 178 000 pour une équipe de cinq, selon une enquête de la plateforme d’investigation ProPublica.

    Deux millions par mois

    Côté français, les montants se chiffrent donc logiquement en millions. L’appui du cabinet McKinsey a été effectué en ayant recours à un accord-cadre interministériel, comme l’explique à CheckNews la Direction générale de la santé (DGS), datant de 2018 et qui court jusqu’en 2022. Plusieurs cabinets de conseil différents avaient alors été retenus, dont McKinsey, pour une mission particulièrement large « d’assistance à la conception et à la mise en œuvre opérationnelle de projets de transformation de l’action publique ». Depuis, dans le contexte de la crise sanitaire, le ministère de la Santé a donc activé ce qu’on appelle un « droit de tirage » pour bénéficier des conseils de McKinsey.

    Si l’on sait que le lot attribué à McKinsey et deux autres cabinets de conseil représentait un total de 20 millions d’euros hors taxe (le montant est public), l’accord-cadre ne précise pas la répartition entre les cabinets ni le détail des sommes perçues par McKinsey pour la mission spécifique de la task force vaccins. Interrogée sur ce point, la DGS n’a pas encore répondu à CheckNews. Selon des informations obtenues par le magazine Le Point, « le coût de l’opération se rapprocherait des 2 millions d’euros par mois », et l’entreprise américaine « travaillerait avec une équipe de 5 à 10 personnes depuis seulement la mi-décembre ».

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    https://www.liberation.fr/checknews/2021/01/09/le-cabinet-mckinsey-a-deja-touche-au-moins-100-millions-d-euros-en-consei