Chauffeur de cars, crèches, enseignants… Pourquoi cette rentrée sous pénuries ?, par François Ruffin
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Le #travail est maltraité, méprisé depuis quarante ans. Il est considéré, par nos dirigeants, comme un « coût » à diminuer. Un prof touchait 2,3 fois le Smic en 1980, c’est aujourd’hui 1,2 fois. On ne parle plus de « #métiers », avec des savoir-faire, des qualifications, un statut, mais d’ « #emploi ». Qui devient des bouts de boulot, à cumuler.
Depuis quarante ans, surtout pour les métiers populaires, les salaires sont « modérés », la sous-traitance encouragée, les horaires découpés, la #précarité installée. Plus nos dirigeants célèbrent « la valeur travail » dans les mots, plus ils l’écrasent dans les faits : de loi en loi, le travail est dépouillé de ses droits. Et c’est la main invisible du marché, ici le marché du travail, qui doit réguler tout ça. Eh bien, on le voit, ça ne marche pas.
L’écrasement du travail, par les revenus, par les statuts, par le temps, par la pression, cet écrasement a des conséquences pour les salariés, pour les individus : eux vivent mal de leur travail, et souvent ils vivent mal leur travail, même si – et ce n’est pas un paradoxe – ils « aiment leur métier ». Mais cet écrasement a aussi des conséquences pour la société : elle est déréglée, désorganisée. C’est le chaos qui s’installe, dans des pans entiers.