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  • Après la rave de Lieuron, la mouvance « free » condamne une « répression disproportionnée » - Rave-party illégale à Lieuron pour le Nouvel an - Le Télégramme
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    Près de 2 500 teufeurs s’étaient retrouvés à Lieuron pour fêter le Nouvel an.
    Jean-François Monier/AFP

    Publication d’une tribune, manifestations… Après la rave du Nouvel an de Lieuron (35), les amateurs de « free parties » s’unissent pour dénoncer une répression qu’ils jugent « disproportionnée ».

    « Teufeurs » radicaux ou « raveurs » légalistes, la mouvance des « free parties », rarement unie, fait front commun pour condamner une « répression disproportionnée » après la fête sauvage de Lieuron, qui a réuni environ 2 500 personnes pour le Nouvel an. Soupçonnées d’avoir participé à l’organisation de cette rave party, quatre personnes ont été mises en examen, notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. Un jeune homme de 22 ans est écroué depuis le 4 janvier.

    « Cette répression est disproportionnée. Nous demandons la libération immédiate de ce participant qui n’est absolument pas un des organisateurs », indique Robin, acteur du mouvement et référent de la Coordination nationale des sons et du fonds de soutien juridique aux « sound systems ».

    « Un geste politique après une année de tristesse »
    Plusieurs comités représentant tous les courants de la « free » appellent à des manifestations, samedi, dans plusieurs villes de France, « pour le droit à la culture », dans le cadre des « marches des libertés contre la loi de sécurité globale ».

    Nommé #Culture4Liberty, le collectif d’organisations, dont le Syndicat des organisateurs culturels libres et engagées (SOCLE), demande « la libération immédiate de l’un des organisateurs présumés de la rave party bretonne et l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires démesurées contre les fêtes alternatives ». Le mouvement est sorti du bois il y a quelques jours à l’occasion d’une tribune publiée dans Libération, signée des « organisateurs de la rave party du Nouvel An », en revendiquant « un geste politique après une année de tristesse, d’anxiété et de privations ».

    En forme de profession de foi, les signataires estiment que « la fête, espace de liberté, est un besoin inaliénable, et le reflet de toute une partie de la société que nos gouvernants ne pourront éternellement continuer d’ignorer ».

    La « lente dégradation » des relations avec les autorités
    Près de 4 000 fêtes techno non déclarées en pleine nature, devenues avec la pandémie la bête noire des autorités, sont organisées chaque année en France. Importées en France au début des années 90 par Spiral Tribe, un sound system britannique (groupe d’organisation de soirées), les free parties sont conçues comme des « zones d’autonomie temporaires et festives », selon les préceptes du théoricien anarchiste américain Hakim Bey.

    Pour Patrick Rognant, historien de la rave, « les autorités n’arriveront pas à empêcher les free parties où il y a très peu d’incidents, beaucoup moins que dans un festival rock autorisé ».

    « Ces dernières années, il y a eu une lente dégradation des relations entre les free parties et les autorités qui ne souhaitent plus trouver de solutions », déplore pour sa part Samuel Raymond, directeur de l’association Free Form qui œuvrait pour des conciliations, et qui a préféré récemment jeter l’éponge.

    Président de Technopol, l’association historique de défense des musiques électroniques qui organise la Techno-parade de Paris, Tommy Vaudecrane suggère de son côté que les free parties relèvent du ministère de la Culture plutôt que de celui de l’Intérieur : « La free est d’abord une composante importante de l’écosystème des musiques électroniques ». Pour l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, « le dialogue doit absolument reprendre pour définir une règle du jeu »