La « pulsion de mort » a cent ans et, pendant la pandémie de Covid-19, elle se porte bien…
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En février, C&F éditions va publier un ouvrage du psychanalyste Daniel Oppenheim sur la destructivité...
Histoire d’une notion. L’année 2020, qui a connu un monde à l’arrêt et des records de mortalité, a fait resurgir la mort au cœur de nos vies. Cette même année, la « pulsion de mort » a eu cent ans. Théorisée par Freud dans un texte appelé Au-delà du principe de plaisir (1920), cette notion, qu’il assume comme spéculative, vient « bouleverser l’édifice, explique le psychanalyste Jacques André. Contrairement à toute la première doctrine de la psychanalyse, qu’il construit autour du principe de plaisir, il introduit la mort au cœur de la vie pulsionnelle, faisant place à la part la plus âpre de la vie psychique ».
Il y a d’abord un constat clinique : Freud observe chez certains patients une compulsion de répétition. Une force irrépressible, qui échappe manifestement au « principe de plaisir », qui fait que certains patients paraissent ne pas vouloir guérir, voire peut-être régresser jusqu’à engendrer leur propre destruction. « Certaines personnes donnent en effet l’impression d’être poursuivies par le sort, on dirait qu’il y a quelque chose de démoniaque dans tout ce qui leur arrive », écrit-il.