À Canal+, la terreur en interne après les affaires Sébastien Thoen et Stéphane Guy

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  • À Canal+, la terreur en interne après les affaires Sébastien Thoen et Stéphane Guy | Le HuffPost
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    TÉLÉVISION - “On ne peut rien faire, car on sait que sinon on est le prochain à se faire couper la tête !” Après les licenciements de Sébastien Thoen et Stéphane Guy, Le HuffPost a cherché à comprendre ce qui se passait en interne à Canal + et s’est (presque) heurté à un mur. Un silence de la plupart des salariés qui en dit long sur leurs craintes de perdre leur emploi comme les deux figures des antennes de Canal+ éjectées manu militari ces dernières semaines. [...]

    “On se dit c’est qui le prochain ? Si on se met à critiquer un président de club, il suffit qu’il ait le 06 de Bolloré, qu’il aille se plaindre et derrière il a notre tête”, poursuit un autre salarié. Certains disent du milliardaire breton qu’il est “l’ennemi invisible”, celui qui prend les décisions, mais “qu’on ne voit jamais”.

    Une terreur menée en interne que Vincent Bolloré lui-même semble assumer, comme lors d’un comité d’entreprise en septembre 2015 déjà, peu après son arrivée à la tête du groupe. “La haute direction d’une grande maison mérite un peu de terreur, un peu de crainte,” pouvait-on lire dans le procès-verbal de ce CE que “Les Jours” s’étaient procuré. “La terreur fait bouger les gens”. [...]

    “Les places sont chères dans le climat actuel et on sent que la direction de Canal est prête potentiellement à laisser partir la moitié des journalistes sportifs car derrière, ils savent qu’ils peuvent constituer un vivier avec de nouveaux talents facilement”, avance une source syndicale. 

    D’autant que Canal+ a entamé une partie de poker avec la ligue de football pour tenter de redevenir (potentiellement) le diffuseur principal du football français. Et si le groupe Bolloré y parvenait, il aurait alors besoin de petites mains pour confectionner encore plus de programmes de Ligue 1 et de Ligue 2. Autant de raisons de marcher dans le rang pour les soldats de Canal+. “J’ai l’impression que ça ne dérangerait pas la direction de baisser en qualité si en échange ils gagnaient une équipe plus docile et qui respecterait sagement la ligne Bolloré en restant dans le rang”, ajoute d’ailleurs un journaliste. 

    ″Ça commence à atteindre ma santé mentale”

    Parmi les témoignages recueillis par Le HuffPost, celui de cette ancienne salariée de l’entreprise, partie comme 319 autres de ses collègues avec le plan de départ volontaire en décembre 2020 est particulièrement frappant.

    “Il fallait que je parte, je sentais que ça commençait à atteindre ma santé mentale”, confie-t-elle. “Notre maison est en train d’être taillée à la hache et finalement l’affaire Thoen/Guy ça n’a fait que conforter mon choix. J’en avais marre de venir travailler avec la boule au ventre tous les jours dans une entreprise que j’ai aimée et où la culture d’entreprise a radicalement changé en quelques années. Dans tous les étages, il n’y a pas une personne qui adhère aux nouvelles valeurs de l’entreprise”. 

    “Les employés qui ont une cinquantaine d’années et ont connu les heures glorieuses de Canal ont une sorte d’épée de Damoclès au-dessus de la tête”, ajoute un quinqua partagé entre l’envie de quitter le navire et la peur de ne pas être en mesure de trouver du travail ailleurs.

    #Canal+ #CNews #Bolloré