(...) « Dans cette première phase, le vaccin a été proposé à tous les pensionnaires, sans exception. Or, beaucoup sont très malades. Ils souffrent d’insuffisances cardiaques ou rénales, de démence, des conséquences d’AVC… » [...]
A Oslo, l’Institut de la santé public a donc mis à jour ses directives. Sur son site Internet, il précise que « pour la plupart des personnes âgées et fragiles, les effets indésirables éventuels du vaccin sont plus que compensés par le risque réduit d’être gravement malade du Covid-19 ».
Toutefois, « pour les personnes les plus fragiles, même les effets secondaires relativement légers du vaccin peuvent avoir des conséquences graves », est-il précisé. L’institut constate également que pour les patients en fin de vie, « les bénéfices du vaccin peuvent être marginaux ou sans importance » et recommande donc d’ « évaluer prudemment les avantages et les inconvénients ».
Dans les prochains jours, la Norvège va commencer à vacciner les plus de 85 ans, puis les personnes de plus 75 ans, en dehors des maisons de retraite. Pour elles, les recommandations ne changent pas. En revanche, la seconde dose du vaccin pourrait ne pas être administrée, dans les établissements de type Ehpad, aux personnes les plus fragiles : « Ce sera aux médecins de faire des recommandations, au cas par cas », déclare M. Madsen. Les pensionnaires et leurs proches décideront.
Observations similaires dans d’autres pays scandinaves
Si pour le moment, la Norvège est le seul pays à avoir modifié ses directives, des décès similaires ont été observés dans les autres pays scandinaves. La Suède en rapporte treize. « Le point commun est qu’ils concernent tous des personnes âgées, souffrant d’une ou plusieurs pathologies », commente Veronica Arthurson, directrice de la sécurité du médicament, auprès de l’Agence Läkemedelsverket.
Cependant, elle assure qu’ « il n’y a aucune indication d’un lien de cause à effet entre le vaccin et le décès ». D’ailleurs, l’agence n’a pas changé ses recommandations : « Nous partons du principe que le personnel de santé a les compétences pour juger si une personne est suffisamment en bonne santé pour supporter le vaccin, avec un risque de fièvre, par exemple, et si elle peut en tirer profit. Ce sont des décisions qui sont prises chaque année avant la vaccination contre la grippe », rappelle Mme Arthurson.
L’Islande a, elle aussi, enregistré plusieurs décès post-vaccinaux, de même que le Danemark, où l’Agence du médicament (Lægemiddelstyrelsen) faisait état, lundi 18 janvier, de onze morts sur 168 345 personnes vaccinées. Cinq de ces décès ont déjà fait l’objet d’une enquête approfondie. Pour chacun, l’Agence du médicament affirme qu’ « il est moins probable qu’il y ait un lien avec le vaccin et qu’il est extrêmement probable que les décès soient dus à d’autres raisons ».
Comme ses homologues scandinaves, sa directrice, Tanja Lund Erichsen, a fait savoir qu’elle non plus n’était pas surprise : « Il est tout à fait normal qu’il y ait des décès lorsque nous vaccinons d’abord les personnes âgées et les plus faibles, ce qui ne veut pas forcément dire que c’est dû aux vaccins. » Elle encourage à « peser le risque des effets du vaccin contre celui de tomber malade, en n’étant pas vacciné », en admettant que « pour les plus fragiles, les deux peuvent avoir des conséquences graves. »