• Le droit de parler pour nous-mêmes, Mohammed El-Kurd
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/le-droit-de-parler-pour-nous-memes-4308

    Permettez-moi de vous raconter une histoire. L’année dernière, le 11 mai, je me suis réveillé, comme beaucoup d’autres personnes dans le monde, en apprenant que la bien-aimée journaliste de télévision palestinienne Shireen Abu Akleh avait été abattue par les forces d’occupation israéliennes lors d’un raid dans le camp de réfugié-e-s de Jénine, en Cisjordanie occupée. Quelques minutes après l’annonce de la nouvelle, j’ai trouvé dans ma boîte de réception un courriel anonyme contenant un conseil. L’e-mail se lisait comme suit : « Très urgent et nécessaire, veuillez annoncer sur Twitter et Facebook que Shireen Abu Akleh est une citoyenne américaine. C’est un fait, pas une rumeur. Les Israélien-ne-s ont tué une journaliste américaine ». Bien entendu, je ne l’ai pas annoncé. Et lorsque j’ai écrit sur l’assassinat de Shireen Abu Akleh, j’ai veillé à ne pas la qualifier de citoyenne américaine, mais plutôt de détentrice d’un passeport américain. Mais cela n’a pas eu d’importance. Dans les heures qui ont suivi, on a appris que Shireen était américaine, et sa prétendue américanité l’a soudain rendue humaine.

    Cette anecdote est l’occasion de se poser trois questions : Dans l’esprit occidental dominant, qui est considéré comme endeuillable ? Qui est humanisé ? Et qui prend le micro ?

    [...]Regardez autour de vous – il y a environ 7 000 flics ici. Il y a eu de nombreux articles, déclarations et tracts protestant contre cette conférence avant même qu’elle ne commence. Je suis dangereux, apparemment.

    Alors, si je ne peux pas toujours obtenir le micro, qui le peut ? La personne que nous honorons aujourd’hui, Edward Saïd, l’un des intellectuels publics les plus célèbres de notre époque, peut certainement obtenir le micro. Eh bien, même Edward Saïd – une personne de sa stature, de sa renommée – n’a pas eu le micro à un moment donné. En 2000, Edward Saïd s’est rendu au Liban. Il a jeté, selon ses propres termes, « un caillou » sur un poste de garde israélien à la frontière. Tout le monde s’est mis en colère. Edward Saïd n’était plus humain. Il ne pouvait plus parler leur langue. Le titre d’un article du Columbia Daily Spectator à son sujet était le suivant : « Edward Saïd accusé de lapidation au Sud-Liban ». La Société Freud de Vienne a annulé une conférence qu’il devait donner. Le Washington Post a publié un article qui commençait par dire que Saïd était « un peu trop corpulent, un peu trop distingué pour lancer des pierres en direction des soldat-e-s israélien-ne-s…. ». Se pourrait-il qu’Edward Saïd ait rejoint les rangs des lanceurs-euses de pierres palestinien-ne-s ? Cet article est très accablant, mais d’autres personnes ont estimé qu’il ne l’était pas assez. Deux auteurs ont réagi dans le Daily Spectator : « La première phrase nous dérange, car elle semble impliquer que l’acte de lancer des pierres à travers une frontière internationale sur des civil-e-s et des soldat-e-s inconnu-e-s d’un pays voisin serait acceptable ou au moins compréhensible s’il était entrepris par des individus ordinaires plus jeunes, moins corpulents ou plus distingués ». Ils ont qualifié son acte d’ »acte gratuit de violence aléatoire ».

    Alors, si quelqu’un comme Edward Saïd ne peut pas toujours obtenir le micro, quel-le-s Palestinien-ne-s ont le droit de raconter ? Les Israélien-ne-s ! (...)

    #Palestiniens #Israël

  • La faute à la Maurienne ? - Renversé
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/la-faute-a-la-maurienne-4102

    Notre point de vue est celui de camarades autonomes qui se sont organisé.e.x.s sur diverses manifestations des Soulèvements de la Terre dans l’optique d’assumer la confrontation avec les flics si elle survenait. Nos témoignages et nos analyses sont évidemment partiels et partiales et nous ne pensons pas avoir toujours eu l’ensemble des informations pour juger au mieux chaque situation. Mais suite aux événements du 17 juin, il nous semblait nécessaire et urgent de partager nos opinions pour continuer une réflexion collective sur nos modes d’action, déjà entamée avec quelques textes de camarades après l’échec tactique et le carnage de la prise de la bassine de Sainte-Soline en mars dernier.

    [...]

    Nous formulons donc ici peut-être la proposition la plus importante, qui conditionne toutes les autres : être capable, dans le bloc, d’avoir une prise de décision rapide qui permette de s’adapter à ce que nous avons en face de nous. Cet outil nécessite une sérieuse coordination entre un grand nombre de groupes affinitaires et un processus de prise de décision défini à l’avance collectivement. Cette coordination nécessite de se voir en amont de la manif, pour se reconnaître, échanger sur les motivations, partager le matériel à disposition et les idées tactiques, imaginer différents scénarios, etc. Pendant la manifestation, la prise de décision pourrait être déléguée à quelques représentant.e.x.s de chaque groupe affinitaire, qui seraient capables de se mettre en retrait, de concentrer un maximum d’informations, de prendre un peu de recul sur la situation, de changer rapidement de plan si la situation l’exige et d’être toujours en communication avec les autres groupes. Et pour qu’une délégation ait du poids dans le bloc, elle doit être formée par le maximum de groupes qui composent le bloc.

    organisation, la taca-taca-taca-tac-tactique contre les gens d’armes
    poke @tintin

    #écologie #manifestation #tactique

  • La justice européenne impose le renvoi de Vincenzo en Italie- Alternative Libertaire
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?La-justice-europeenne-impose-le-renvoi-de-Vincenzo-en-It

    Saisie par la Cour de cassation de Paris sur « l’affaire Vincenzo Vecchi », la justice européenne impose que le militant anticapitaliste soit remis à l’Italie. 21 ans après les faits, il est toujours sous le coup d’une condamnation de 12 ans de prison pour le délit de « dévastation et pillage » (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • « Le skunk » : le canon à eau chimique, une arme israélienne de punition collective - Renversé
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/le-skunk-le-canon-a-eau-chimique-une-arme-israelienne-de-punition-collectiv

    En arabe, on l’appelle jarara - littéralement « les chiottes », en raison de son odeur putride. De l’anglais, skunk water, en raison de l’odeur ostensiblement putride qu’il dégage, il est également surnommé « la mouffette ». L’eau qu’il dégage a été développée comme une « arme de contrôle des foules » par une société israélienne appelée Odortec.

    Il s’agit d’un composé liquide d’une odeur horrible décrite par ceux qui l’ont expérimenté comme une odeur d’égout mélangée à des cadavres en décomposition. Il s’agit en fait d’un mélange de produits chimiques qui provoque de fortes nausées, empêche de respirer normalement et provoque de violents vomissements. Le rapport de sécurité de l’entreprise qui le fabrique indique également qu’il peut provoquer une irritation de la peau, des douleurs oculaires et abdominales. Des Palestinien-ne-s ont également signalé qu’il provoquait une perte des cheveux.

    Les forces répressives qui utilisent « le skunk » affirment qu’elle est non létale et non toxique. Toutefois, à fortes doses, elle peut avoir un effet mortel. Tirée d’un canon à eau et pulvérisée à une pression extrêmement élevée, elle peut provoquer des blessures graves. Un petit jet laisse une odeur nauséabonde sur la peau pendant des jours. Sur les vêtements et les bâtiments, la puanteur peut persister encore plus longtemps. Les forces israéliennes, bien sûr, ne l’utilisent pas seulement pour réprimer les protestations, mais aussi comme punition collective. Des camions chargés de ce liquide traversent les quartiers palestiniens en pulvérisant les bâtiments en représailles contre les habitant-e-s qui protestent contre l’occupation et l’apartheid israéliens.

    #israël #palestine #répression #armes #police #armée

  • Brutalité policière et recrudescence de massacre de civil·es en Colombie
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/radiocaravana-nouveau-podacst-sur-les-luttes-en-colombie-2888

    Podcast mensuel sur l’actualité des luttes des communautés afrodescendantes, autochtones et paysannes en Colombie, en visibilisant leurs résistances et en contextualisant les violations des Droits Humains. Pour décembre, en guise d’introduction, on vous parle d’un sujet d’actualité incontournable : brutalité policière et recrudescence de massacre de civils. Une seconde partie présente le groupe Motilonas rap. Durée : 17 min. Source : Caradiovana via Renversé

    https://soundcloud.com/user-76663516-950654745/caradiovana-podcast-n1-la-brutalite-policiere-et-la-recrudescence-des-ma