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  • Intelligence artificielle et traduction, l’impossible dialogue ?
    https://actualitte.com/article/115941/auteurs/intelligence-artificielle-et-traduction-l-impossible-dialogue

    Le recours à ces outils par des éditeurs n’est pas si exceptionnel, si bien que les professionnels craignent d’être relégués au rang de relecteurs des travaux de la machine.

    L’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) et l’Association pour la promotion de la traduction littéraire (ATLAS) rappelaient, en début d’année 2023 : « Tous ceux et celles qui pensent la traduction ou qui l’ont pratiquée le savent : on ne traduit pas des mots, mais une intention, des sous-entendus, l’équivoque, ce qui n’est pas dit et pourtant existe dans les plis d’un texte littéraire. »

    #Edition #Traduction #Intelligence_artificielle

  • Amazon révèle une synthèse vocale “de pointe” avec BASE TTS
    https://actualitte.com/article/115810/technologie/amazon-revele-une-synthese-vocale-de-pointe-avec-base-tts

    L’équipe d’une vingtaine de chercheurs ne dissimule pas sa fierté d’avoir mis au point un modèle de synthèse vocale doté d’un nombre impressionnant de 980 millions de paramètres, et « entraîné » à l’aide de 100.000 d’enregistrements vocaux issus du domaine public.

    BASE TTS, ou Big Adaptive Streamable TTS with Emergent abilities (Large modèle adaptatif de synthèse vocale en diffusion continue) est présenté comme une technologie de synthèse vocale « de pointe », capable de prononcer correctement des mots étrangers dans un discours en anglais, de marquer la ponctuation, mais aussi d’exprimer telle ou telle émotion.

    Le modèle fonctionne à partir d’un texte brut, qu’il analyse et interprète selon ses capacités, avec une relative autonomie. Son « entrainement » à partir d’un grand volume de discours et autres extraits de conversation a permis d’affiner la prosodie de BASE TTS, autrement dit sa lecture, mais aussi la manière dont l’outil prononce les mots de manière régulière, en respectant les sonorités et les rythmes.

    Autant de « détails » qui ne passent pas inaperçus, lorsque l’on écoute un texte retranscrit par une synthèse vocale...
    Des livres lus à la pelle ?

    Le développement de cet outil par des chercheurs affiliés à Amazon n’est pas anodin, puisque la firme de Seattle mise notamment sur le livre audio pour fidéliser ses clients. Sa filiale Audible a de nombreux concurrents, dont le géant suédois Spotify, et le nerf de la guerre se trouve entre autres du côté de la taille du catalogue.

    Aussi, l’enjeu de la synthèse vocale apparait-il comme crucial : en proposant aux auteurs indépendants, mais également aux éditeurs, un outil performant pour transposer le texte à l’oral, Amazon peut s’assurer un flux de récits et de documents audio continu.

    Amazon Polly, présenté en 2019, constituait un premier pas en ce sens, avec une solution technique simple et efficace pour faire la lecture avec un certain nombre de voix synthétiques. Fin 2023, la multinationale ouvrait même une phase de texte auprès des auteurs indépendants, pour qu’ils puissent aisément exploiter leurs textes au format audio.

    BASE TTS pourrait sans aucun doute améliorer l’expérience des utilisateurs de ces livres audio lus par des voix de synthèse. Pour la plus grande inquiétude des comédiens et comédiennes, déjà secoués par les développements technologiques dans ce domaine.

    Toutefois, le modèle de synthèse vocale restera pour l’instant réservé à d’autres recherches menées en interne, sans mise à disposition du public. Les chercheurs continueront à étudier les améliorations apportées par la fouille massive des données, pour développer d’autres applications de synthèse vocale.

    #Synthèse_vocale #Amazon #Livre_audio

  • XIII : Jean Van Hamme de retour pour les 40 ans de la BD culte
    https://actualitte.com/article/115340/edition/xiii-jean-van-hamme-de-retour-pour-les-40-ans-de-la-bd-culte

    `Rhaaa, un « mini-récit » dans Spirou. J’adorais ça, les découper et plier.

    Et en bonus, Jean Van Hamme nous révèle une information qui va ravir les lecteurs de sa série : « Le 3 juin, va paraître un exemplaire du journal Spirou en l’honneur des cent ans de Dupuis. Et je ne sais pas si vous vous en souvenez, les plus âgés d’entre vous certainement, qu’à l’époque dans Spirou, il y avait un mini-récit. Une petite page qu’on pouvait découper, et qui était en général comique. Et bien, ils nous ont demandé si on pouvait faire un mini-récit sur XIII, dessiné par Philippe Xavier. »

    Et d’assurer : « J’ai eu un énorme plaisir à complètement déconner. Ça ne ressemble pas du tout aux XIII classiques, pas du tout, et ça va avoir un succès boeuf. »

    #XIII #Spirou

  • « C’est la première fois de l’histoire qu’une IA remporte un prix littéraire »
    https://actualitte.com/article/114902/technologie/c-est-la-premiere-fois-de-l-histoire-qu-une-ia-remporte-un-prix-litterai

    En Chine, un professeur de journalisme a reçu le deuxième prix dans un concours d’écriture de science-fiction. Sauf que ce n’est pas sa création propre qu’il y avait présentée, mais celle d’une IA qu’il avait simplement aidé à écrire l’histoire.

    Publié le :

    27/12/2023 à 16:25

    Ugo Loumé

    3h de temps et 66 prompts choisis minutieusement. Voici la recette pour faire écrire à une intelligence artificielle une nouvelle de science-fiction capable de remporter un prix littéraire en Chine.

    Shen Yang, professeur de journalisme et de communication à l’Université Tsinghua de Pékin, est l’auteur de cette recette qui a débouché sur un récit de 6 000 caractères, Le pays des souvenirs.

    Aux confins du métavers, se trouve le « Pays des souvenirs », un royaume interdit où les humains sont bannis. Des illusions solides créées par des robots humanoïdes amnésiques et des IA ayant perdu la mémoire peuplent ce domaine. Tout intrus, qu’il soit humain ou artificiel, verra ses souvenirs effacés et sera à jamais piégé dans son étreinte interdite.

    Ainsi débute la nouvelle. Ensuite, c’est l’histoire de Li Xiao, une ancienne « ingénieure neuronale » qui a accidentellement perdu toute sa mémoire, et qui tente de la retrouver en explorant tranquillement ce fameux et effrayant « pays des souvenirs ».
    Une nouvelle kafkaïenne dans un monde kafkaïen

    Un récit qui se voulait « kafkaïen », référence, peut-être, à l’absurdité d’un tel endroit où les souvenirs s’évanouissent à peine le seuil en est franchi. L’exercice semble avoir convaincu, puisque la nouvelle a gagné le deuxième prix du concours de science fiction organisé par la Jiangsu Science Writers Association. La travail effectué par l’IA, qui a récolté 3 votes sur 6, concourait avec 17 autres histoires.

    Parmi le jury, un seul membre avait été informé du fait que le récit était le produit d’une intelligence artificielle. Un autre juge, qui a étudié en profondeur la création de contenu par IA, a déclaré avoir reconnu la plume d’un cerveau non-humain, et avoir d’emblée écarté ce récit qui n’était pas conforme aux règles du concours et « manquait d’émotion ».

    Shen Yang, de son côté, se réjouit : « C’est la première fois qu’une IA remporte un prix littéraire dans l’histoire de la littérature et de l’intelligence artificielle. » Il a déclaré vouloir partager au plus vite sa manière de faire pour que chacun puisse à son tour écrire de la bonne fiction assisté d’une IA.

    Dans le contexte actuel, il n’en fallait pas beaucoup plus pour créer du débat, alors que Clarkesworld, célèbre magazine de science fiction, interrompait en février dernier la reception de manuscrit, submergé par les textes produits par des entités non-humaines.

    Fu Ruchu, éditrice chinoise, s’interroge sur le futur de l’écriture de science-fiction, un genre qui selon elle s’intéresse de manière globale un peu moins au langage. Même si elle reconnait que le récit présenté par Shen Yang et son IA est bien construit et n’est pas dénué de logique, elle ajoute : « le rapport au langage dans cette nouvelle est très pauvre, il se pourrait qu’il s’appauvrit encore plus avec le temps. »

    #Intelligence_artificielle #Littérature #Science_fiction

  • L’ouvrage controversé sur la Palestine trouve un nouvel éditeur
    https://actualitte.com/article/114858/edition/l-ouvrage-controverse-sur-la-palestine-trouve-un-nouvel-editeur

    Le 8 novembre dernier, ActuaLitté révélait que l’ouvrage de l’historien israélien, Ilan Pappé, Le nettoyage ethnique de la Palestine, était désormais épuisé pour arrêt de commercialisation. L’éditeur du titre, Fayard, arguait que le contrat avec son éditeur de première publication, Oneworld, était caduque pour ce titre depuis le 27 février 2022. Et ainsi d’acter, le 3 novembre dernier, sa fin d’exploitation, 21 mois plus tard. On connaît déjà la nouvelle maison qui le portera : les éditions La Fabrique, engagées pour la cause palestinienne depuis sa création.

  • Fayard éclipse en catimini un de ses ouvrages sur la Palestine
    08/12/2023 |Hocine Bouhadjera | Actualité Le Monde des livres
    https://actualitte.com/article/114711/edition/fayard-eclipse-en-catimini-un-de-ses-ouvrages-sur-la-palestine

    Le libraire du Point du Jour, installé dans le 5e arrondissement de Paris, Patrick Bobulesco, avait vendu ses derniers exemplaires du titre de l’historien israélien, Ilan Pappé, Le nettoyage ethnique de la Palestine (trad. de l’anglais Paul Chemla), paru chez Fayard en 2008. Il s’est alors rendu sur Dilicom, dans l’optique d’en commander de nouveaux, mais surprise : l’ouvrage était en « arrêt définitif de commercialisation ».

    Le site ORB confirme : il est bien à présent épuisé pour cause d’arrêt de commercialisation, et ce depuis ce 7 novembre. Sur Decitre par exemple, le titre n’est plus disponible.(...)

  • BD censurée à Quai des bulles : la liberté d’expression tombe à l’eau
    https://actualitte.com/article/114535/politique-publique/bd-censuree-a-quai-des-bulles-la-liberte-d-expression-tombe-a-l-eau

    Tiens, tiens, enfin des réflexions intéressantes sur la « liberté d’expression », mot d’ordre à tout faire de l’extrême droite libertarienne. Et le distingo entre « censure » et « rapport de force idéologique ». Cela ouvre une voie pour une expression réellement progressiste et alternative.

    Le festival malouin dédié à la bande dessinée se tenait du 25 au 27 octobre sous le ciel breton. Pour l’occasion, des planches étaient exposées dans la ville, tout au long des semaines qui suivaient l’événement. Certains dessins ont suscité une vague d’indignation, au point d’être retirés prématurément, sur décision du président de l’association Quai des bulles, Georges Coudray.

    Publié le :

    30/11/2023 à 16:03

    Ugo Loumé

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    ActuaLitté

    Les cases de tienstiens n’ont pas plu à Saint Malo. Pourtant, sa bande dessinée Koko n’aime pas le capitalisme, publiée par la maison indépendante Bandes Détournées, a conquis plus de 20.000 lecteurs (selon Ouest-France, 10.500 selon nos données Edistat, auxquels il faut ajouter les précommandes). Son compte Instagram rassemble lui près de 77.000 personnes.

    Cependant, son coup de crayon engagé n’est pas du goût de tous. Notamment de celui des agents de sécurité de la ville, qui n’ont particulièrement pas apprécié les satires de l’auteur de bandes dessinées. Surtout lorsque ce dernier, habitué à détourner des films ou émissions cultes, fait chanter aux Choristes le célèbre slogan « Tout le monde déteste la police ». Des œuvres « heurtant » les forces de l’ordre, tout autant que certains élus du Rassemblement national qui n’ont pas manqué l’occasion de s’exprimer. Loin de l’esprit Charlie prôné tout le long de « l’arc républicain ».

    Les organisateurs de Quai des bulles ont reconnu « quelques réserves exprimées par certaines personnes concernant l’humour grinçant de cette exposition, ce qui a déjà été le cas à quelques reprises depuis la création du festival ».

    Les planches ont donc été retirées le 17 novembre, alors que l’exposition devait durer 9 jours de plus. Un choix assumé par Georges Coudray, président de l’association Quai des bulles, visiblement à la demande de la ville de Saint-Malo (ActuaLitté a contacté la municipalité qui botte en touche : le maire ne souhaite pas commenter cette affaire).

    « Ce n’était pas un choix facile. Mais je l’assume pleinement. Je n’ai pas été forcé, mais il m’a fortement été demandé de le faire et je l’ai accepté dans un souci d’apaisement et de vivre ensemble. » Il ajoute : « J’ai estimé que cette exposition avait fait la plus grosse partie de son temps. Je n’aurais jamais accepté de la retirer le premier jour du festival. »

    Ce dernier ne se pas cache pas de la censure qui a été exercée, ni de la volonté de faire un pas vers son origine : « J’ai imaginé la police qui fait des rondes tous les jours. C’est peut-être eux qui voient le plus l’exposition au sein de Saint-Malo. Et ces gens, le festival en a besoin : avoir la police qui fait des rondes, c’est un gage de sécurité qui est très important pour un festival. »

    Un geste consensuel, donc, pour l’équipe du festival qui tenait, selon Ouest-France, à « réaffirmer son soutien indéfectible envers l’auteur ».
    Pas de « droit absolu »

    tienstiens et les éditions Bandes détournées, eux, ne s’indignent pas : « Nous ne criions pas à la censure. Les trente planches avaient été choisies parmi les plus politiques de l’album et nous ne sommes pas étonnés de la réaction qu’elles ont provoquée. Et tienstiens ne défend pas l’idée qu’il y aurait un droit absolu à la liberté d’expression », a expliqué la maison indépendante à L’Obs.

    En bon marxiste matérialiste, tienstiens refuse de jouer sur le plan des idées. Et s’attaque justement à la liberté d’expression dans son ouvrage à paraitre, Situations, co-réalisé avec le scénariste Maxime Morin. Selon eux, cette notion ne fait que protéger « l’atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné tous [ses] défenseurs : l’idéologie ultra-libérale des années 80. » « En gros, pour les droitos, l’art est un moyen au service de leur amour-propre. »

    L’auteur de BD et sa maison d’édition préfèrent voir les choses en termes de domination matérielle, et souhaitent profiter de cet événement pour mettre en lumière le rapport de force qui a, selon eux, été rendu visible ici : « L’organe de la police impose sa volonté au festival en trois semaines. Il est amusant de comparer avec le temps qu’il a fallu par exemple pour que la société française accepte la notion de "violence policière". »

    ActuaLitté a contacté tienstiens afin d’approfondir sa perspective matérialiste sur la liberté d’expression et obtenir son retour sur ce qu’il appelle le « Saintmalogate ». Ce dernier a répondu au nom de Maxime Morin, coauteur de Situations, de ses éditeurs et de lui-même :

    Le concept de « liberté d’expression » reposerait sur l’autodétermination du sujet, qui serait parfaitement libre de se réaliser dans et par le langage que le pouvoir met à sa disposition. Cela est évidemment une chimère constitutive du néolibéralisme : il n’y a pas d’autodétermination du sujet, lequel est toujours déterminé, à différents niveaux, par des structures (économiques, politiques, ontologiques).

    - tienstiens

    Une fois cette chimère dévoilée, les auteurs de Situations peuvent se concentrer une autre forme de censure, plus subtile, que Barthes appelait la « censure profonde » et qui, selon les mots du philosophe français que tienstiens cite « ne consiste pas à interdire (à couper, à retrancher, à affamer), mais à nourrir indûment, à maintenir, à retenir, à étouffer, à engluer ». En d’autres termes : une force qui agit sur le sujet pour l’empêcher d’agir autrement.

    En cela, la satire, celle qu’on retrouve dans Koko notamment, « n’a pas un statut à part vis à vis de la censure, et à ce titre elle s’inscrit tout autant dans ce rapport de force déséquilibré. » Il s’agit alors de se concentrer sur les conditions matérielles globales dans lesquelles nous nous trouvons, plutôt que sur un cas particulier d’atteinte à la « liberté d’expression ».
    Démasquer la réalité

    Le « Saintmalogate » ne serait donc pas une chose si négative pour tienstiens et les siens, en ce qu’elle dévoile dans la réalité ce qui est montré dans la bande dessinée, et permet ainsi d’amorcer une lutte matérielle, loin de l’opposition contrôlée qui se jouerait sur le plan des idées.

    Le tout dans une volonté de s’extirper des différentes fictions qui masquerait le « fond politique sérieux » de toute chose, à commencer par les créations de tienstiens : « L’idée n’est pas de se cacher derrière l’humour. »

    Pour nous, refuser d’utiliser la liberté d’expression comme défense, c’est non seulement montrer que dans les conditions matérielles actuelles, elle est une arme plus souvent au service du pouvoir que des opprimés, mais aussi accepter le fait qu’on soit dans un rapport de force, que l’on tente de retourner à notre avantage. C’est justement ce que l’on fait en renversant la censure par effet Streisand pour se rendre plus visible.

    - tienstiens

    • Koko n’aime pas le capitalisme | Bandes Détournées
      https://www.bandesdetournees.fr/product-page/koko-n-aime-pas-le-capitalisme

      Tienstiens publie depuis 3 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.

    • Koko n’aime pas le capitalisme - Ulule
      https://fr.ulule.com/tienstiens_bd

      Résumé :
      Tienstiens publie depuis presque 2 ans des strips désopilants sur Instagram, avec un succès certain.
      Récemment, il s’est rendu compte que les likes, s’ils nourrissaient son âme, ne lui apportaient aucune des 2500 calories journalières que son corps requiert pour fonctionner.
      Il a donc fait appel à Bandes Détournées, dans l’objectif de sortir son premier vrai livre. En tant qu’éditeurs de gauche, nous n’avons pas hésité une seconde.
      De cette belle rencontre est né « Koko n’aime pas le capitalisme et autres histoires », un livre compilant des strips déjà publiés et des inédits jamais vus sur internet ni minitel !
      Vous y trouverez, pêle-mêle :
      ✓ Des textes intelligents et drôles avec de la vraie critique à l’intérieur
      ✓ Des dessins réalisés avec de véritables crayons de couleurs
      ✓ Dark Vador, Mad Max, Harry Potter et Sigmund Freud
      ✗ La vraie recette des gougères à l’emmental

    • Tienstiens, l’auteur qui réinvente la BD sur Instagram
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/tienstiens-l-auteur-qui-reinvente-la-bd-sur-instagram-4032059

      Humour absurde, critique du néolibéralisme, mise en page novatrice : le dessinateur de bande dessinée cartonne sur les réseaux et s’apprête à faire le grand saut vers le format papier.

      Mêler une critique radicale de la société à un humour mordant et décalé : Tienstiens, auteur de bande dessinée, fait partie de ces auteurs qui réinventent les codes de la BD sur Instagram. Fort de 45 000 abonnés sur la plateforme, il sort son premier album, “Koko n’aime pas le capitalisme”, un recueil divers au cœur duquel on retrouve la gorille Koko.

      Même lors de notre interview, l’auteur reste dans un troisième degré qui fait la particularité de ses strips. “Je ne voulais pas du tout faire de la BD, moi, à la base, explique l’auteur -Théo Hernandez dans le civil. Je voulais faire HEC pour faire du marketing digital. Mais mes parents trouvaient que c’était pas une bonne idée. Je pense qu’ils avaient un peu honte aussi. Donc j’ai fini par céder et j’ai fait les Beaux-Arts.

      LREM et Bernard Arnault, ses préférés
      Les écoles de commerce, les “bullshit jobs”, le néolibéralisme, voilà les cibles principales auxquelles s’attaque le dessinateur avec un humour acerbe. Les personnalités politiques et les grands patrons sont les cibles favorites de l’auteur : pour lui, cibler les puissants est un moyen de caricaturer le pouvoir et ses travers.

      Ses éditeurs de Bandes détournées expliquent s’être spécialisés sur le créneau du détournement : “On se situe dans la continuité des situationnistes et de Guy Debord, qui détournaient des comics, ou comme ils le disaient eux-mêmes, la “culture de masse” pour mieux la subvertir.” Les débats de société actuels, la culture pop, le cinéma, la télévision, sont autant de sujets potentiels à “disrupter”.

      La maison Bandes Détournées fonctionne sur le mode de l’auto-édition et chaque album est soutenu par un financement participatif. Un mode de fonctionnement “hyper horizontal” et une “vente en direct du petit éditeur”, selon les mots d’Émile et Yann, ses fondateurs : “ça permet de maîtriser tout le processus de création du livre, de l’écriture, la fabrication, la communication, le choix de la date de sortie, etc…

      Quant à la technique, Tienstiens fait le choix - peu banal - de dessiner avec des crayons de couleur : “ça vient d’un cadeau que m’ont fait mes grands-parents pour le réveillon du 1er mai, explique-t-il sans sourciller. J’en prends soin, parce que je sais qu’un jour, je n’en aurai plus et je devrai me retirer du monde de la bande dessinée.

      Sens de la chute
      Publier sur les réseaux sociaux influence son sens de la chute et sa conception de la mise en page, plus créative que d’ordinaire en BD. Le principe du carrousel d’Instagram, qui fait défiler latéralement les cases, oblige à surprendre en fin de strip pour accrocher l’attention de son audience. Pour l’édition de son premier album, aidé par la graphiste Laure Guilloux, il a donc voulu s’affranchir des codes traditionnels de mise en page, “ne pas rester dans le gaufrier classique de six cases” et “s’amuser un peu”.

      Pour cultiver le sens du mystère, Tienstiens confie avoir caché un message politique sur la couverture de son album : “Si on prend une à une les lettres du titre de “Koko n’aime pas le capitalisme”, et qu’on les remet dans le même ordre, en fait il y a un message qui critique un système économique en particulier.” Saurez-vous le retrouver ?

    • https://www.streetpress.com/sujet/1701188812-saint-malo-maire-censure-exposition-bande-dessinee-police-na

      Des enfants de chœur en habit du dimanche qui chantent à l’unisson « tout le monde déteste la police » dessinés au crayon. Ce dessin ironique, baptisé « ACAB BCBG », aurait dérangé des agents de la police nationale à Saint-Malo (35). C’est en tout cas la version de monsieur le maire Gilles Lurton (LR), qui a décidé de la faire retirer. Le 17 novembre 2023, l’exposition de bande dessinée issue de « Koko n’aime pas le capitalisme » (éd. Bande détournée, 2022) de l’auteur Tienstiens, a été désinstallée neuf jours avant la date prévue.

  • LINA25, une “boussole” pour les professionnels du livre numérique
    https://actualitte.com/article/114099/acteurs-numeriques/lina25-une-boussole-pour-les-professionnels-du-livre-numerique

    Un portail pour les pros

    Afin d’accompagner les professionnels du livre numérique (des auteurs et éditeurs aux services de production et autres prestataires), le comité de pilotage interministériel qui travaille sur le développement de l’offre de livres accessibles a commandé à l’EDRLab une plateforme d’information qui leur est dédiée.

    LINA25, pour « Livre Numérique Accessible 2025 », est « une boussole destinée aux professionnels du livre numérique. Elle leur offre les liens les plus utiles à une adoption aisée des bonnes pratiques d’accessibilité des livres numériques, en français quand c’est possible », nous précise Laurent Le Meur, le directeur et directeur technique d’EDRLab. Rappelons que ce dernier (European Digital Reading Lab) mène des opérations de recherche et de développement pour le déploiement européen de technologies de publication et de lecture numériques ouvertes, interopérables et accessibles.

    Cette plateforme est donc destinée aux professionnels, quand un portail de l’édition accessible, cette fois confié à la Bibliothèque nationale de France et l’Institut national des jeunes aveugles, s’orientera vers les lecteurs et lectrices empêchés, en leur proposant un grand catalogue des titres adaptés.

    Le site : https://www.lina25.fr/index.html

    Le site est très complet et utile.

    (C’est étrange, mais je ne peux pas aller directement sur Seenthis via ce site par le bookmarklet, ce qui me semble une contradiction avec l’accessibilité. mais je ne sais pas pourquoi... @arno* ?)

    #Accessibilité #Livre_numérique

  • Le Manifeste de Ljubljana, pour la lecture “longue durée”
    https://actualitte.com/article/113846/international/le-manifeste-de-ljubljana-pour-la-lecture-longue-duree

    Les smartphones ont mis dans nos poches un réservoir quasi infini de textes en tout genre, popularisant la lecture à des niveaux inespérés. Mais faut-il pour autant s’en contenter ? Quatre chercheurs, auteurs d’une étude consacrée à la « lecture de haut niveau », veulent attirer l’attention des responsables politiques avec un appel solennel, le Manifeste de Ljubljana...

    Publié le :

    11/10/2023 à 12:08

    Antoine Oury

    « Pourquoi la lecture de haut niveau est importante » : ainsi s’intitule l’article scientifique publié par André Schüller-Zwierlein, Anne Mangen, Miha Kovač et Adriaan van der Weel, une équipe internationale réunissant Allemagne, Norvège, Slovénie et Pays-Bas.

    En septembre 2022, ils lançaient un avertissement, dans les pages de la revue First Monday. « Si les technologies numériques présentent un potentiel infini pour de nouvelles formes de lecture, des recherches empiriques récentes montrent que l’environnement numérique a un impact négatif sur la lecture, en particulier la lecture longue et la compréhension des textes », annonçaient-ils en introduction.
    La lecture, unique en son genre

    Partant du postulat que la pratique de la lecture longue recule dans un certain nombre de pays et de sociétés, les chercheurs tentent d’en déterminer les causes. La concurrence d’autres loisirs (vidéo, jeu vidéo, notamment) est bien connue, mais les multimodalités au sein d’un texte (l’intégration d’audio ou de vidéo au sein de l’écrit, par exemple) ont aussi une influence.

    L’illectronisme, une menace parfois bien identifiée par les sociétés modernes — mais pas forcément bien combattue pour autant —, vient aussi distordre la lecture numérique. Parce qu’ils ne maitrisent pas toujours les tenants et aboutissants du texte numérique, les lecteurs peuvent être plus facilement manipulés, notamment par de fausses informations. Un phénomène qui s’observe aussi avec le livre imprimé, bien sûr, mais qui s’avère bien plus véloce en ligne.

    Les chercheurs citent également le livre audio : sans nier son intérêt, ils rappellent que « l’écoute et la lecture sont des activités cognitives différentes, qui mobilisent des capacités mentales distinctes ». D’une manière assez évidente, le livre audio ne suscite pas le développement de la littératie, puisqu’il ne nécessite pas le décodage de la suite de symboles qu’est le texte écrit. D’autre part, l’auditeur est bien plus éloigné du narrateur que l’est le lecteur, lorsqu’il lit et « met en scène » un texte, en dissociant par exemple les voix de tel ou tel personnage.

    L’équipe pointe aussi une tendance à la simplification des textes — utile dans certains cas, bien entendu —, et surtout des carences éducatives dans l’apprentissage de la lecture. Si cette dernière reste cruciale dans la plupart des programmes, elle est considérée comme un simple « outil », utile à la « résolution de problèmes ». Les chercheurs appellent à appréhender et valoriser « la lecture lente, la lecture gratuite, la lecture littéraire et la lecture longue pour elles-mêmes ».

    En guise de conclusion, l’étude proposait différents leviers d’action, comme la multiplication des recherches interdisciplinaires consacrées à la lecture, l’établissement de statistiques nationales sur la pratique de la lecture, tout au long de la vie, ou encore une réforme des systèmes éducatifs, afin de faire une place à la lecture pour le plaisir et d’entretenir la pratique de cette dernière après la sortie d’études.
    L’avenir de la lecture, l’avenir des sociétés

    Le « Manifeste de Ljubljana » entend faire connaitre ces différents objectifs, pour le développement de la lecture longue. Il reprend les observations, les conclusions et les recommandations formulées par les quatre chercheurs, en invitant les individus et les organisations à relayer le message auprès des responsables politiques.

    Comment inverser la tendance à la baisse des compétences en lecture est l’un des défis urgents auxquels la société est aujourd’hui confrontée. Pour participer en tant que citoyens informés à une société démocratique, nous avons besoin de compétences et pratiques de lecture de haut niveau, qui vont bien au-delà du simple décodage de textes. La lecture n’est pas seulement la voie principale de développement personnel, le fondement de l’apprentissage tout au long de la vie et la base d’une grande partie de nos échanges d’informations, mais aussi une dimension centrale de l’interaction et de la participation sociales.

    – Manifeste de Ljubljana

    « Nous demandons donc que l’éducation et la promotion de la lecture, l’évaluation et la recherche, afin de reconnaître l’importance de la lecture de haut niveau en tant que capacité de la vie et de la société », soulignent les chercheurs et les signataires, parmi lesquels l’Union Internationale pour les Livres de Jeunesse (IBBY).

    Cette organisation internationale décerne chaque année le Prix Hans-Christian-Andersen, considéré comme le Prix Nobel de la littérature jeunesse, et milite pour la mise en avant des livres et de la lecture auprès des plus jeunes.

    Outre l’IBBY, plusieurs structures internationales du livre et de l’édition ont apporté leur soutien, comme l’Union internationale des éditeurs, la Fédération des Éditeurs Européens, PEN International ou encore la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques.

    Le Manifeste, en français, est accessible à cette adresse.

    #Lecture

  • GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    De l’autre côté de l’Atlantique, l’intelligence artificielle ne fait pas vraiment rêver les auteurs. Ou, plutôt, la manière dont sont conçus les outils d’OpenAI ou de Meta les interroge : entraînés à l’aide de textes, ils s’appuient aussi sur leurs œuvres, sans autorisation ni compensation. Une action collective en justice s’organise contre OpenAI (ChatGPT), avec quelques grands noms, dont G.R.R. Martin, Jodi Picoult, John Grisham ou encore Jonathan Franzen.

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    #Intelligence_artificielle #Auteurs #Plainte #Author_Guild

  • GRR contre GPT : l’auteur de Game of Thrones attaque OpenAI
    https://actualitte.com/article/113522/droit-justice/grr-contre-gpt-l-auteur-de-game-of-thrones-attaque-openai

    Les actions en justice se suivent et se ressemblent, aux États-Unis, contre les sociétés qui développent des intelligences artificielles et les outils qui vont avec. OpenAI, filiale de Microsoft qui porte notamment le médiatique ChatGPT, est ainsi visée par plusieurs plaintes d’auteurs qui dénoncent une utilisation non autorisée de leurs œuvres, sans aucune compensation.

    Trois procédures ont déjà été ouvertes en 2023, le 28 juin, le 7 juillet et début septembre, par des auteurs et deux avocats, Joseph Saveri et Matthew Butterick, qui entendent mener la fronde.

    La dernière charge contre OpenAI est collective : des auteurs s’estimant lésés peuvent la rejoindre, pour obtenir des compensations en cas de victoire devant la cour. Elle implique l’Authors Guild, organisation qui représente les écrivains américains, et plusieurs grands noms du secteur, de George R.R. Martin à Jodi Picoult, en passant par Jonathan Franzen ou David Baldacci.
    Une « menace pour les auteurs »

    Dans un communiqué, l’Authors Guild assure que, « sans les œuvres des plaignants, [OpenAI] proposerait des produits très différents », selon les termes de l’avocate Rachel Geman. « Le choix de copier les œuvres des plaignants, sans leur autorisation et sans verser de compensation, constitue une menace pour les auteurs et leurs revenus. »

    Les intelligences artificielles derrière les outils comme ChatGPT sont entrainées à l’aide d’un volume massif de données, et notamment des textes accessibles en ligne. Ces derniers sont « lus » et traités par les algorithmes, afin d’en améliorer la vélocité, la compréhension des requêtes, mais aussi la cohérence des réponses fournies.

    L’utilisation de textes couverts par le copyright par les sociétés de développement des intelligences artificielles a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. D’autant plus que l’accès à ces textes pourrait avoir été réalisé via des plateformes pirates, dont Library Genesis, Z-Library, Sci-Hub ou encore Bibliotik... Un moyen d’accéder à des réservoirs massifs de textes, sans alourdir la facture.

    Par ailleurs, les auteurs reprochent aux créateurs d’IA de s’être passés de leur autorisation, mais aussi d’avoir omis de verser une compensation et d’avoir oublié toute notion de mention des sources.

    En juillet, l’Authors Guild avait publié une lettre ouverte, cosignée par plus de 10.000 auteurs américains, réclamant plusieurs promesses des sociétés visées. Elles devaient, pour satisfaire l’organisation, s’engager « à obtenir le consentement, à créditer et à rémunérer équitablement les auteurs pour l’utilisation d’écrits protégés par le droit d’auteur à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle ». Visiblement, les discussions ne se sont pas déroulées comme prévu...
    Copyright et fair use

    La plainte de l’Authors Guild s’appuie sur plusieurs violations du copyright qu’auraient réalisées les entreprises. Dans l’accès aux textes, pour commencer, puisque l’organisation reprend l’hypothèse selon laquelle « les livres des plaignants ont été téléchargés depuis des répertoires pirates puis intégrés dans les rouages de GPT 3.5 et GPT 4, qui sont à la source de ChatGPT, utilisé par des milliers d’entreprises et d’applications, et grâce auquel OpenAI espère engranger des milliards ».

    Une autre violation surviendrait par l’exploitation sans autorisation des œuvres des auteurs, qui ne peuvent pas, par ailleurs, s’opposer à celle-ci.

    Enfin, l’Authors Guild assure que l’entrainement de ChatGPT par des créations littéraires permet à cette intelligence artificielle d’imiter le style de leurs auteurs, menaçant l’intégrité de leur œuvre et leur identité.

    GPT est déjà utilisé pour générer des livres qui singent les travaux d’auteurs humains, comme la tentative récente de générer les volumes 6 et 7 de la saga Le Trône de fer de George R.R. Martin le montre, ainsi que d’autres ouvrages de l’IA postés sur Amazon pour essayer d’usurper l’identité et la réputation d’auteurs humains.

    – L’Authors Guild

    « Il est impératif de mettre un coup d’arrêt à ce vol à grande échelle », martèle Mary Rasenberger, PDG de l’Authors Guild, dans un communiqué.

    À LIRE - Livres écrits avec l’IA : Amazon joue la transparence

    Se profile au tribunal un énième affrontement entre le copyright et le fair use, une sorte d’exception au premier, qui s’applique dans certains cas uniquement, notamment la recherche ou l’intérêt pédagogique. OpenAI et Meta (visé pour son IA LLaMA) ont tous deux mis en avant des usages permis par le fair use, pour se défendre des accusations de violations du copyright à leur égard.

    Aux États-Unis, la question de l’utilisation de contenus sous droits à des fins d’entrainement des IA est loin d’être tranchée. Fin juillet, Joe Biden assurait que plusieurs sociétés technologiques avaient accepté, sur le principe, d’appliquer des « garde-fous » proposés par la Maison-Blanche, comme le fait d’intégrer des filigranes aux productions, pour faciliter la distinction entre une œuvre générée et une œuvre originale.

    Mais aucune nouvelle d’un système de compensation, si ce n’est une vague promesse de Sam Altman, PDG d’OpenAI, quant à un système permettant de rémunérer les créateurs dès lors qu’une intelligence artificielle « s’appuie sur [leur] style » pour générer un texte.

    À LIRE - Des députés entendent "encadrer l’IA par le droit d’auteur"

    L’Union européenne, pour sa part, travaille à un IA Act, qui intégrerait quelques mesures relatives au droit d’auteur, notamment une relative transparence quant aux données utilisées pour l’entrainement des IA et une information claire sur l’aspect artificiel d’une œuvre générée. Le Conseil des écrivains européens a appelé de ses vœux un meilleur encadrement des usages des textes, en imposant le recours à une licence aux sociétés — et donc le versement d’une compensation.

    #Intelligence_artificielle #Copyright #fair_use #apprentissage #Auteurs

  • Fanfiction : chez Tolkien, un copyright pour les gouverner tous
    https://actualitte.com/article/113378/droit-justice/fanfiction-chez-tolkien-un-copyright-pour-les-gouverner-tous

    Début 2022, la Tolkien Estate s’inscrivait résolument contre la pratique de la fanfiction, en indiquant sur son site officiel : « [V]ous ne pouvez copier aucune partie des écrits ni des images de Tolkien ni créer des documents faisant référence aux personnages, histoires, lieux, événements ou autres éléments contenus dans l’une de ses œuvres. »

    Une application particulièrement stricte du copyright qui avait choqué les fans de la saga, puisqu’elle condamnait de fait l’écriture amateur de textes poursuivant l’histoire de la Terre du Milieu, racontant les événements de la saga du point de vue de tel ou tel personnage ou imaginant des récits alternatifs. Cette pratique amateur, la fanfiction, est centrale au sein de la pop culture.

    #Fanfiction

  • Censure : quand le ministère de la Culture s’élevait contre la Place Beauvau
    https://actualitte.com/article/113020/interviews/censure-quand-le-ministere-de-la-culture-s-elevait-contre-la-place-beauv

    Que vous inspire cette interdiction gouvernementale d’un ouvrage jeunesse ?

    Jean-Jacques Aillagon : Elle est profondément anachronique, et de ce fait, choquante. Elle se fonde sur une loi de 1949, promulguée à un moment où l’état de la société et des mœurs n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. Elle date d’une époque où le ministère de la Culture en tant que tel n’existait pas. C’est cette situation qu’il faut réformer.

    La décision qui a frappé le livre de Manu Causse est doublement contestable. Elle n’a de toute évidence, si j’en juge par leurs déclarations, donné lieu qu’à une concertation médiocre avec l’éditeur et l’auteur. Quant à l’installation de la commission auprès du ministre de la Justice et la notification de ses décisions par le ministre de l’Intérieur, elles sont aujourd’hui insupportables.

    Prend-on cependant le chemin de réformer cet état de fait ? J’en doute quand je constate qu’un arrêté du ministre de la Justice est venu, le 10 août dernier, encore une fois nommer des membres et des rapporteurs de la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse !

    Imagine-t-on que la classification des films pourrait reposer sur les avis d’une commission installée auprès du ministre de la Justice et dont l’exécution serait confiée au ministre de l’Intérieur ? C’est pourtant la situation où se retrouve aujourd’hui la classification de la littérature jeunesse.

    #Censure #Littérature_jeunesse

  • Mort de Philippe Curval : plus qu’un Monsieur de la SF, une “Tronche”
    https://actualitte.com/article/112917/auteurs/mort-de-philippe-curval-plus-qu-un-monsieur-de-la-sf-une-tronche

    Né Philippe Tronche le 27 décembre 1929, l’écrivain, illustrateur, connu avant tout pour son œuvre de science-fiction débutée en 1956, #Philippe_Curval s’est éteint. Il aura parcouru son chemin en compagnie des surréalistes, côtoyant des écrivains célèbres tels que Boris Vian et Topor. En tant qu’auteur de classiques de la science-fiction et de romans qui défient toute catégorie, il se distingue comme un authentique observateur de son époque et des changements radicaux qu’elle a connus.


    https://lavolte.net/philippe-tronche-curval-est-decede
    https://www.actusf.com/detail-d-une-edition/2017-09-21-livre-on-est-bien-seuls-dans-l-univers
    #SF #science_fiction

  • “L’Italie est un pays effrayant” : Saviano terrorise la télévision publique
    https://actualitte.com/article/112846/droit-justice/l-italie-est-un-pays-effrayant-saviano-terrorise-la-television-publique

    La direction de la #télévision publique italienne (RAI) a annulé le programme du journaliste et auteur du best-seller Gomorra, « Insider, faccia a faccia con il crimine » (Insider. Face à face avec le crime). Quatre épisodes avaient déjà été enregistrés, avec une diffusion prévue pour novembre. Un choix qui ressemble fort à de la #censure_politique et une atteinte claire à la liberté d’expression.

    #Roberto_Saviano #Italie #néo_fascisme

  • Auteur, un métier que le fisc français ne comprend toujours pas
    https://actualitte.com/article/112595/tribunes/auteur-un-metier-que-le-fisc-francais-ne-comprend-toujours-pas

    Une vingtaine d’organisations s’agace passablement de ce que leur situation fiscale soit toujours aussi ubuesque. Le gouvernement s’entête dans son incompréhension des métiers avec des cotisations hors sol. Dans une déclaration commune, toutes appellent à ouvrir les yeux, avant de contraindre les auteurs à fermer la page…

    Régime social des artistes-auteurs et autrices : pour la suppression de la provision forfaitaire de début d’activité

    Dans le « plan parcours de l’artiste-auteur » du ministère de la Culture, l’un des enjeux affichés est « l’attention portée à la jeune création ». Pourtant, les jeunes créateurs et créatrices n’ont jamais été aussi mal traités administrativement. Ils ne sont pas formés dans leurs établissements supérieurs en ce qui concerne leurs conditions d’exercice professionnel et leurs droits sociaux. Dès qu’ils déclarent leur activité, l’administration fiscale leur demande de payer une cotisation foncière des entreprises dont ils sont normalement exonérés, et l’administration sociale (l’Urssaf Limousin) leur demande de payer des cotisations qu’ils ne doivent pas réellement !

    Cette situation est indigne.

    Normalement, les artistes-auteurs et autrices cotisent proportionnellement à leur revenu.
    Mais, depuis le transfert de la collecte des cotisations à l’Urssaf Limousin en 2019, le gouvernement a décrété qu’une provision forfaitaire calculée sur 600 smic horaire (6762 € en 2023) serait imposée aux artistes-auteurs et autrices dès qu’ils déclarent leur activité au centre de formalité des entreprises et obtiennent un numéro de Siret pour déclarer leurs revenus en BNC.

    Cette disposition, qui engendre le versement à l’Urssaf de provisions disproportionnées au revenu réel de l’artiste-auteur ou autrice qui débute, est totalement inadaptée à la population des artistes-auteurs et autrices.

    Les trois quarts des artistes-auteurs et autrices gagnent moins de 600 smic horaire par an.

    La probabilité de gagner ce montant la première année de déclaration d’activité avoisine donc zéro.

    Dans la pratique, les montants de cotisations appelés aux artistes-auteurs et autrices qui déclarent leur activité peuvent s’avérer supérieurs à la totalité de leur revenu réel ! Ces provisions ne sont régularisées par l’Urssaf Limousin que l’année suivante quand le revenu réel de l’artiste-auteur ou autrice est connu.

    Cette disposition est aussi inique que contreproductive. En effet, elle a non seulement pour conséquence de mettre de nombreux artistes-auteurs et autrices en grande difficulté mais aussi de les décourager de déclarer leur activité artistique. Elle freine ainsi leur professionnalisation. Elle tend à la fois à pénaliser la création artistique et à favoriser le travail au noir. De fait, nous constatons depuis 3 ans que le système de modulation basé sur un futur revenu annuel, donc inconnu, reste largement inopérant, notamment pour les entrants.

    C’est pourquoi nous demandons instamment au gouvernement de supprimer la provision forfaitaire de début d’activité des artistes-auteurs et autrices, donc de modifier en ce sens l’article R382-24 du code de la sécurité sociale qu’il a institué par décret et qui est entré en vigueur au 1er janvier 2020.

    Organisations signataires :

    AdaBD – Association des auteurs de bandes dessinées
    AICA France – Association internationale des critiques d’arts
    CAAP – Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et autrices
    CEA – Association française des commissaires d’exposition
    La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse
    Chorégraphes Associé·e·s
    La Ligue des auteurs professionnels
    Les États généraux de la bande dessinée
    SAJ – Société des auteurs de jeux
    SDS – Syndicat des scénaristes
    SELF – Syndicat des écrivains de langue française
    SMC – Syndicat français des compositrices et compositeurs de musique contemporaine
    SNAA-FO – Syndicat national des artistes-auteurs FO
    SNAP-CGT – Syndicat national des artistes plasticiens CGT
    SNP – Syndicat national des photographes
    SNSP – Syndicat national des sculpteurs et plasticiens
    UNPI – Union nationale des peintres-illustrateurs
    USOPAVE – Union des syndicats et organisations professionnels des arts visuels et de l’écrit

    Crédits photo : stevepb, CC 0

    #URSSAF #Droits_auteur #Droit_travail

  • Trigger warning : Ernest Hemingway devenu peu recommandable
    https://actualitte.com/article/112365/international/trigger-warning-ernest-hemingway-devenu-peu-recommandable

    Un éditeur qui « décline toute responsabilité » sur ce qu’il édite. Pas mal comme formule, digne du roi des faux-culs.

    Penguin Random House, étroitement liée à ce géant de la littérature du XXe siècle, a fléchi. Notre époque, encline à prévenir excessivement, voire à aseptiser les œuvres littéraires, affecte le grand Ernest : les romans et nouvelles du lauréat du prix Nobel 1954 sont en cours de réédition. Et le groupe, dans un effort bienveillant, a introduit les fameux “trigger warnings”.

    Ces avertissements destinés au lecteur ont pour but de signaler et de protéger les lecteurs jugés sensibles. Trop, du moins, pour ne pas anticiper leur confrontation avec le texte.

    Dans la dernière version du roman The Sun Also Rises (Le Soleil se lève aussi), le puissant groupe éditorial américain a inséré un avertissement : il décline toute responsabilité quant au contenu de l’ouvrage. Et plus encore, selon le Telegraph, il est fait mention d’un langage, d’attitudes décrites ou de représentations culturelles susceptibles de heurter.

    « La décision de l’éditeur de présenter [le texte] tel qu’il a été initialement publié ne vise pas à approuver les représentations culturelles ou le langage contenus ici. »

    – Message de Vintage dans The Sun Also Rises

    Pour Richard Bradford, auteur de la biographie The Man Who Wasn’t There (2018), ces remarques « seraient hilarantes si elles n’étaient pas alarmantes ». Certes, PRH réédite sans modifier le texte original — contrairement à ce qu’ont subi les livres d’Agatha Christie, Ian Fleming ou Roald Dahl. Mais la prudence excessive du groupe, qui prend ses distances avec l’écrivain, en devient presque pire que l’intervention dans les textes.

    « Ce serait compréhensible s’ils avaient publié une nouvelle traduction de Mein Kampf », reprend le professeur Bradford. Car le message qui passe, en fin de compte, se résume en quelques mots : attention, lecteur, tu t’apprêtes à parcourir ce livre... Pour l’enseignant, toute œuvre contiendra un passage problématique, dès lors qu’on en cherchera un. « Et chaque publication portera alors un avertissement similaire, l’équivalent de ces photos de poumons cancéreux qui ornent désormais les paquets de cigarettes », estime-t-il.

    Il conclut ainsi : « Les éditeurs et tout l’establishment littéraire semblent pétris d’un mélange de stupidité et de menace quant à ce que les lecteurs seraient autorisés à penser. »

    « The Sun Also Rises est considéré comme l’un des plus grands romans américains, mais a été critiqué pour ses tropes antisémites. »

    – Message de Vintage dans le recueil de nouvelles Men Without Women

    Alors, oui : Hemingway aimait l’alcool, et ce, jusqu’à son suicide en 1961. Il fut chasseur et participa à des safaris en Afrique, aussi bien que journaliste en couvrant la guerre civile en Espagne, ou encore pêcheur à Key West. Que la maison Vintage, à l’origine de cet avertissement pour la réédition du texte, ressente le besoin de ce message en dit long sur l’état d’anxiété ambiante dans l’industrie.

    L’éditeur n’a d’ailleurs pas confirmé que les prochaines publications comporteraient un pareil avis. D’autant que certains pointent que des adaptations télé ou ciné de The Old Man and The Sea, avaient reçu l’accord pour une diffusion tout public. Pourtant, note le Daily Mail, des étudiants en Histoire et Littérature de l’université des Highlands, sur le point d’étudier Hemingway, furent mis en garde.

    Mary Dearborn, qui publia Ernest Hemingway, A Biography, évoque un non-sens. « Ça me dépasse d’imaginer que l’on incite des étudiants à éviter ce livre ». Et de rappeler que « le monde demeure un endroit violent : prétendre le contraire est contre-productif ». Qu’Hemingway parle de chasse ou de pêche et le voici bientôt frappé du sceau de l’infamie, façon Caïn-caha ?

    #Edition #Hemingway

  • Écouter un livre audio rend-il plus crédule ?
    https://actualitte.com/article/112096/audiolivres/ecouter-un-livre-audio-rend-il-plus-credule

    Les deux chercheurs se sont demandés s’il était possible de transposer cette approche, en se concentrant sur l’ouïe et la vue. Le résultat : lorsque les participants ont dû répondre au type de question proposée ci-dessus, « simple mais trompeuse », ils étaient beaucoup plus susceptibles de faire des erreurs lorsqu’elles étaient prononcées à haute voix qu’à l’écrit.

    L’expérience a ensuite été répétée avec une plus grande gamme de tâches et dans des populations plus diverses, avec le même résultat : « En écoutant plutôt qu’en lisant, les gens étaient plus enclin à s’appuyer sur le système 1 », résume l’auteur de The Expectation Effect : How your mindset can transform your life (L’effet d’attente : comment votre état d’esprit peut transformer votre vie), David Robson.

    À partir de ce constat, on pourrait affirmer qu’un audiobook scientifique ou philosophique devient difficile à parfaitement apprécier ou assimiler, quand la fiction serait plus favorisée par l’écoute, puisque l’esprit critique est ici moins fondamental qu’une présence émotionnelle. Du moins en règle générale.

    #Emotion #Lecture #Livre_audio

  • Une loi pour s’opposer à la réécriture des oeuvres littéraires
    https://actualitte.com/article/111655/droit-justice/une-loi-pour-s-opposer-a-la-reecriture-des-oeuvres-litteraires

    Député français de la 3e circonscription de Seine-et-Marne, Jean-Louis Thiériot souhaite « protéger l’intégrité des œuvres [littéraires] des réécritures idéologiques », en rendant le droit de repentir et le droit de retrait intransmissibles aux ayants droit de son auteur ou de son autrice.

    Sa proposition de loi, enregistrée ce 10 mai à l’Assemblée nationale, amenderait ainsi le Code de la propriété intellectuelle et modifierait les prérogatives liées au droit moral.
    Modifier et corriger

    La proposition de loi du député s’inscrit dans une actualité brûlante, celle de la réécriture des œuvres, observée à plusieurs reprises outre-Manche ces derniers mois.

    Le premier corpus corrigé fut celui de Roald Dahl, à l’occasion de rééditions de plusieurs ouvrages parues en 2022 chez l’éditeur historique britannique, Puffin. Des termes « liés au poids, à la santé mentale, à la violence, au genre et à l’ethnie ont été supprimés et reformulés » dans les textes des nouvelles éditions.

    En quelques semaines, les cas se sont multipliés : les livres de Ian Fleming mettant en scène James Bond, puis des enquêtes rédigées par Agatha Christie ont été débarrassées de références à l’ethnie ou d’insultes, ou encore de commentaires racistes et sexistes. Dans le cas des livres de Christie, la réécriture remonte à 2020, tout de même.

    Citant ces cas, le député Les Républicains en attribue la cause à « la pression du mouvement “wokiste” et de la “cancel culture” », une interprétation assez hâtive et conforme à la dernière panique morale en vogue. En effet, pour Dahl, mais aussi Fleming ou Christie, les modifications ont été décidées par les ayants droit de ces auteurs, à des fins commerciales. L’objectif étant de garantir un succès durable pour ces publications jusqu’à leur entrée dans le domaine public.

    Plutôt que la manifestation d’un mouvement « wokiste », il s’agit bien d’une manœuvre financière, peut-être même quasi publicitaire, au vu des multiples retombées médiatiques qui accompagnent ces réécritures.

    #Droit_auteur #Wokisme #Edition

  • De la publicité dans les audiolivres : Amazon invente-t-il l’eau froide ?
    https://actualitte.com/article/111027/acteurs-numeriques/de-la-publicite-dans-les-audiolivres-amazon-invente-t-il-l-eau-froide

    A mon sens, le livre est en principe le « dernier espace sans publicité ».
    Ce n’est pas parce que d’autres ont déjà inséré de la publicité dans ce qu’ils continuent d’appeler des livres que cela peut justifier cette nouvelle tentative de faire pénétrer la pub partout.
    A mon sens, un produit écrit ou illustré avec de la pub dedans ne devrait pas pouvoir s’appeler « livre ».

    Audible, filiale d’Amazon, part en quête de nouveaux clients. Et pour les sortir de leur terrier, expérimente une offre audiolivres et podcasts gratuite, financée par des spots publicitaires. Un modèle économique bien connu, qui dévoile la guerre ouverte entre les géans du web, autour de la publicité en ligne... Ou comment l’œuvre devient monétisable à l’envi.

    Publié le :

    05/04/2023 à 15:32

    Zoé Picard

    Les commentaires et questionnements d’utilisateurs intrigués ont contraint Amazon à sortir du bois : des tests sont bien en cours sur la rentabilisation du format audio. Et, plus spécifiquement, les productions Audible Original – autrement dit, les titres qu’édite le vendeur. La solution avec pub cible les curieux non encore abonnés, suivant le modèle classique : œuvres en accès gratuit contre messages promotionnels, précise la FAQ.

    Concrètement, 8 spots audio par tranche de 24 heures d’écoute qui ne « ne seront pas diffusés trop fréquemment dans un court laps de temps ». Comme l’expérimentation concerne aussi les podcasts, leurs producteurs ont été informés, avec la possibilité de se désinscrire du programme.
    Un avenir pour l’audiolivre ?

    L’entreprise prétend confusément répondre à un objectif « d’optimisation » pour « mieux connaître les besoins changeants » côté clients et partenaires. Une déclaration d’intention qui peine à masquer les enjeux lucratifs de cette décision.
    Nouvelles sources de revenus

    Audible coupe les poils des oreilles d’acteurs comme Spotify - qui se rêve en leader du marché. L’été dernier, la société suédoise a acheté le distributeurs d’audiolivres Findaway pour 119 millions $, afin de consolider son offre. Dawn Ostroff, anciennement directrice du contenu, l’avait à l’époque glissé : Spotify « envisageait d’introduire la monétisation publicitaire dans les livres audio ».

    Idem pour Pushkin Industries (producteur de podcasts et audiolivres), dont la directrice Heather Fain faisait part de son intérêt pour ce modèle à Marketing Brew. Sans avoir encore exploré le sujet en profondeur, elle serait « prête à expérimenter ».
    Le format qui séduit

    Avec 839,5 millions $ de ventes en 2022, par téléchargement, le format audio connaît une croissance constante aux États-Unis : il pèse désormais pour 9,2 % sur le marché du livre en valeur, avec 7 % de croissance par rapport à 2021. La production se maintient : 74.000 nouveautés l’an passé, le même nombre que l’année précédente.

    Porté aux nues, de même que le livre numérique voilà quelques années, l’audiolivre représente le relai de croissance tant attendu – puisque l’ebook stagne. Et Amazon entend bien dominer largement le marché.
    Pub et livres, une vieille histoire

    Amazon n’invente rien avec sa solution. Au milieu du XIXe siècle, les livres de Dickens contenaient d’authentiques pause publicitaire, sur une page entière. De même avec le poche : dans les années 60 et 70, les lecteurs américains y trouvaient des campagnes pour des produits de beauté ou des cigarettes.

    Une approche peu à peu abandonnée : les marketeux préféraient les magazines, la radio et télévision, plus attractifs. Les éditeurs ont été contraints contractuellement à cesser cette pratique. Le nombre de cerveaux disponibles dépend de ventes impossibles à prévoir : pas très rassurant. Ils se heurtaient également à la réticence des lecteurs soucieux de ce que leur temps de lecture échappe au consumérisme. Fin 1980, la réclame disparut...

    Manifestement inspiré, Amazon a adapté cette solution en 2010 : sa liseuse se déclina en deux versions. Sur l’une, moins chère, le fond d’écran affichait une pub, l’autre sans pub, était plus onéreuse.

    D’ailleurs, dans un autre registre, les écrivains eux-mêmes, n’hésitent pas à monnayer leur image. Joël Dicker devint ambassadeur de la compagnie aérienne Swiss en 2014, puis en 2016 pour les montres suisses Piaget. Beigbeder a posé pour les Galeries Lafayette ou promu les smartphones de Samsung. Colette, plus sobre, travailla pour Perrier, quand Cocteau se fit, en 1947, vendeur de télévisions…
    Audiobook et publicité online

    Les livres audio ont gagné en popularité au fil des ans et en particulier depuis la pandémie de la covid-19. Au niveau mondial, les ventes de 2021 représentaient 4,2 milliards $, selon le cabinet Grand View Research, qui estime que l’audiobook devrait en peser 15 milliards $ dès 2027. Et, mieux encore, 30 milliards en 2030...

    Or, de même que le livre papier fut le moteur de développement d’Amazon, avant d’en devenir un produit d’appel, l’audiobook sert avant tout de moyen. La croissance économique de la firme ne réside pas dans les ventes de biens : voilà des années qu’Amazon Web Service (le département technologique centré sur le cloud) porte les résultats financiers, avec la publicité numérique.

    L’Observatoire de l’E-Pub du Syndicat des Régies Internet a dévoilé des chiffres qui attestent du ralentissement de la croissance de la pub numérique. Après une hausse de 10 % à 8,5 milliards € en 2022, cette année le taux estimé ne dépasse pas 6 %. En cause : un climat général antipub, une exigence de sobriété....

    Mais la guerre fait rage entre Google, Meta (ex-Facebook) et Amazon : ils accaparent les deux tiers du marché de la publicité en ligne, avec 5,6 milliards $. En parallèle, l’économie de l’audiodigital (webradios, streaming, assistants vocaux, podcasts... et audiolivres) a connu une hausse de 53 % l’an passé.

    Toute nouvelle solution de commercialisation est bonne à prendre, pour convaincre les annonceurs.

    Crédits photo : ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)

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