Le premier ministre Boris Johnson a indiqué, vendredi 22 janvier, en s’appuyant sur des études, que la mortalité engendrée par le virus mutant pourrait être 30 à 40 % plus élevée que celle liée à la souche originelle.
(...) ce variant (nommé B.1.1.7), désormais prévalent en Angleterre, « se transmet entre 30 % et 70 % de fois plus facilement que le virus souche. Quand on compare les personnes testées positives, il y a des preuves d’un risque plus élevé [de mourir] chez ceux porteurs du variant comparés à ceux portant l’ancien », a précisé Patrick Vallance, qui s’est cependant montré d’une extrême prudence. Les données sont « actuellement incertaines », a t-il insisté, « certaines études ne pointent aucune recrudescence du risque de létalité. Davantage d’études sont nécessaires ».
D’autres études nécessaires
L’information sur la plus grande dangerosité du variant, particulièrement anxiogène, a été transmise au gouvernement par le Nervtag, le comité d’experts le conseillant sur les virus. « Pour une personne âgée de 60 ans, le risque moyen de mourir une fois infecté par le SARS-CoV-2 est de 10 pour 1000. Avec le variant britannique, il se situe entre 13 et 14 pour 1 000 », explique M. Vallance. Le variant britannique est désormais présent dans une soixantaine de pays dans le monde. Les scientifiques britanniques estiment cependant que les vaccins actuellement déployés dans le pays (ceux de Pfizer-BioNTech et d’Oxford-AstraZeneca) restent efficaces contre lui. En revanche, ils s’inquiètent de l’éventuelle résistance de deux autres variants, le sud-africain et le brésilien, detectés sur le sol national. « Ils présentent certaines caractéristiques qui les rendraient moins réceptifs aux vaccins », redoute M. Vallance.
Selon un document actualisé du Nervtag, publié vendredi soir, trois études mettent en évidence une plus grande létalité du variant anglais. Le risque de mourir pour des personnes testées positives serait respectivement 1,36 fois supérieur selon l’Imperial College London, 1,35 fois supérieur selon l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, et même 1,91 fois supérieur selon l’université d’Exeter.
« Notre analyse s’appuie sur l’étude d’environ 5 % des décès advenus ces trois derniers mois en Angleterre, car nous n’avons pu la faire porter que sur les individus testés positifs dans les communautés, puis décedés. Nous n’avons, par exemple, pas pris en compte les patients admis directement à l’hôpital sans avoir d’abord été testés », précise Nicholas Davies, professeur assistant de modélisations mathématiques à l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. L’étude « envoie un signal inquiétant, mais doit être confirmée par d’autres études portant sur un échantillon aléatoire de personnes porteuses ou pas du variant », ajoute le chercheur, contacté par email.
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[Malgré une campagne de vaccination intense, B.J.] n’évoque plus la réouverture des écoles pour fin février, un objectif pourtant suggéré début janvier.