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  • Pr Karine Lacombe : « Avec la vaccination, un retour à la vie normale est possible à la rentrée » - coronavirus campagne de vaccination - Le Télégramme
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    La France a suivi l’exemple du Royaume-Uni en espaçant le délai entre les deux injections. Est-on sûr que la vaccination sera aussi efficace ?
    D’abord, allonger cet espacement est une possibilité, pas une obligation. Et si on la propose, c’est parce que la production de vaccins ne suit pas. La seconde injection du vaccin Pfizer, celui que l’on utilise en France aujourd’hui, doit être administrée entre 21 et 42 jours après la première. Sur l’efficacité avec un espacement plus long, je reste très vigilante : les données dont on dispose sur l’efficacité reposent sur une vaccination à 21 jours d’intervalle, pas plus.

    Or, après la première injection, on arrive à 50 % de protection. Ensuite, la protection baisse progressivement. Si l’on attend trop pour la seconde dose, le taux d’anticorps à booster sera plus élevé. Donc plutôt que d’espacer les injections, il faudrait que l’on produise davantage de doses. Une solution consiste dans le transfert de technologie, la cession de brevets entre labos, pour que la production prenne un nouvel élan.

    Sait-on quel pourcentage de la population devra être vacciné pour en finir avec la propagation ?
    C’est difficile à dire, sans doute plus de 70 %. Si on considère qu’une partie des gens ont attrapé la Covid-19 et bénéficient donc des anticorps protecteurs, c’est forcément moins.

    Vous vous êtes fait vous-même vacciner récemment. Pourtant, vous avez contracté la maladie en septembre 2020…
    En effet, car cette maladie a une particularité : les anticorps acquis, c’est-à-dire ceux qu’on développe parce qu’on a été contaminé, sont moins immunogènes, moins protecteurs, que ne l’est le vaccin. Ce n’est pas le cas de la rougeole, où la maladie est aussi protectrice que le vaccin.

    Certains de vos confrères ont suggéré de rendre obligatoire la vaccination des soignants. Qu’en pensez-vous ?
    Je n’y suis pas favorable. Dans ce cas, que va-t-on faire de ceux qui refusent de se faire vacciner ? Leur demander de ne pas venir travailler ? C’est inenvisageable : nous avons besoin de chaque soignant pour s’occuper des malades.