Biden et les nouveaux visages de l’Amérique
Par Amandine Charley, diplômée en Sciences Politiques et en Études Européennes. Spécialisée dans les relations internationales, notamment dans la rivalité stratégique et géopolitique entre la Chine et les États-Unis.
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Ces polarisations vont considérablement compliquer la tâche du centriste Joe Biden. Celui-ci est particulièrement attendu sur certains dossiers clés par cette frange, notamment sur le montant alloué à chaque Américain du plan de relance dû au Covid, les allocations chômage, le salaire minimum ou le Green New Deal. AOC a déjà prévenu : « Nous ne pouvons pas ralentir la marche, minimiser ou ravaler nos ambitions à cause des républicains, car le pays a élu des démocrates, et il les a élus pour avoir une assurance santé, pour avoir une aide lors de la crise, pour garantir les loyers ». C’est la méthode Biden du consensus elle-même qui est ainsi menacée. Or, avec une majorité démocrate très serrée au Congrès, les voix des progressistes lui seront cruciales pour faire passer ses réformes. Le nouveau président, adepte du compromis et du travail bipartisan, devra déjà faire la synthèse de son parti avant même d’espérer réconcilier l’ensemble des Américains. Le risque étant, si Biden penche trop à gauche, de s’aliéner définitivement les Républicains et de voir un Trump puissance 10 se présenter en 2024, échouant de facto à rassembler comme il s’engage à le faire. C’est donc plutôt l’art du grand écart que Biden devra maîtriser pour répondre aux attentes de son parti sans braquer les Républicains et espérer reconquérir (si toutefois cela est envisageable) toute une partie de l’Amérique ne jurant que par Trump, qui exècre de toute façon tout ce qui touche de près ou de loin à l’establishment et méprise les élites washingtoniennes, même républicaines. C’est peu dire que la promesse de Biden demeure un vœu pieu...
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