Splendeurs et misères des courtisans

/splendeurs-et-miseres-des-courtisans

  • Splendeurs et misères des courtisans | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2021/01/25/splendeurs-et-miseres-des-courtisans

    Ma thèse est que ce livre, comme beaucoup d’autres produits du même acabit, n’est pas fait pour être lu.

    Plus précisément : ce livre n’est pas fait pour être lu par des gens ordinaires, comme mon ami et moi. Il n’est pas conçu comme un moyen de conviction, pour convaincre des esprits libres et éclairés, ni même comme un vecteur de propagande, pour tenter de rallier d’éventuels brebis égarées au néolibéralisme des loups.

    Je pense que ce livre, comme beaucoup d’autres productions du même acabit, est juste fait pour être lu par les quelques milliardaires qui tiennent ce pays. Ou au moins par leur entourage. Par la caste.

    Ce livre n’est pas fait pour être lu en entier. Voire même pas fait pour être lu. À peine feuilleté. Il est fait pour faire partie du paysage, de la musique d’ambiance. Il est fait pour être porté à la connaissance de. Pour être connu de.

    Pour faire court, ce livre est fait pour être connu de Bernard Arnault.

    • Le livre de Mathieu Laine a pour fonction de dire à Bernard Arnault, à sa clique et à ses homologues, qu’ils ont raison de penser ce qu’ils pensent.

      Ce livre a pour fonction de leur confirmer à eux, les génies passionnés et créatifs, qu’ils paient trop d’impôts, qu’ils supportent trop de charges, qu’ils subissent trop de contraintes, que l’État se préoccupe trop des gueux, que les gueux sont sales, que les gueux sont bêtes et méchants, que les gueux sont cons et infantiles, que les gueux ne méritent pas qu’on s’occupe d’eux, que l’État serait bien inspiré de juste les laisser crever, et de se consacrer à aider les génies passionnés et créatifs à s’enrichir avec passion et créativité.

      Ce livre a pour fonction de leur confirmer qu’ils ont bien raison de penser ce qu’ils pensent, et d’être comme ils sont.

      Ce livre a pour fonction de prouver à Bernard Arnault, à sa clique et à ses homologues, qu’il peut, qu’ils peuvent « travailler » avec son auteur. Qu’il pense comme lui, qu’il pense comme eux. Qu’il est compatible, ou, comme on dit maintenant, « compliant ». Qu’on peut donc lui l’inviter et lui sous-traiter quelques menues besognes.