• Comme d’autres pays d’Europe, la France se résout à restreindre les passages aux frontières
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/30/la-france-se-resout-a-restreindre-les-passages-aux-frontieres_6068199_3210.h

    Fermer les frontières pour faire face au Covid-19 et à ses nouveaux variants ultracontagieux ? Après d’autres pays européens, la France s’y est résolue. A partir de dimanche, les entrées et sorties du territoire français en provenance ou à destination d’un pays extérieur à l’Union européenne (UE) seront interdites « sauf motif impérieux », a annoncé le premier ministre, Jean Castex, vendredi 29 janvier, à l’issue d’un conseil de défense convoqué à la hâte, en fin de journée, à l’Elysée.L’interdiction vaut également pour les voyages entre la métropole et l’outre-mer. L’entrée en France depuis un pays de l’UE sera quant à elle conditionnée à la présentation d’un test PCR négatif, sauf pour les travailleurs transfrontaliers, a précisé M. Castex.
    Deux heures plus tôt, l’Allemagne avait annoncé des mesures comparables. Depuis samedi 30 janvier et au moins jusqu’au 17 février, les entrées sur son territoire sont interdites aux personnes venant de cinq pays particulièrement touchés par les différents variants du Covid-19 : le Royaume-Uni, l’Irlande, le Brésil, le Portugal et l’Afrique du Sud. A partir de dimanche s’ajouteront à la liste le Lesotho et l’Eswatini (ex-Swaziland), en Afrique australe. Ces interdictions, qui ne concernent pas les Allemands vivant dans ces pays ni les ressortissants de ces pays vivant en Allemagne, complètent d’autres restrictions de circulation déjà en vigueur outre-Rhin. Depuis plusieurs mois, l’entrée en Allemagne depuis environ 160 pays du monde entier est en effet conditionnée à la présentation d’un test négatif de moins de quarante-huit heures, complétée par une quarantaine de dix jours à l’arrivée sur le territoire allemand. Celle-ci peut toutefois être levée au bout de cinq jours sur présentation d’un deuxième test négatif.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#variant#frontiere#circulation

  • Au Brésil, Jair Bolsonaro se débat dans un scandale de frais de bouche fastueux
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/30/au-bresil-jair-bolsonaro-se-debat-dans-un-scandale-de-frais-de-bouche-fastue

    En 2020, l’administration fédérale a notamment dépensé 2,3 millions d’euros en achat de lait concentré sucré, l’équivalent de deux à trois tonnes par jour.

    Pour Jair Bolsonaro, la note est salée… même si c’est de sucre qu’il s’agit. Le président du Brésil est depuis quelques jours plongé dans un important scandale médiatique à la suite de la révélation par la presse des dépenses alimentaires fastueuses engagées par son gouvernement au cours de l’année 2020.

    Selon le journal en ligne Metropoles, il y en aurait en tout pour plus de 1,8 milliard de reais (270 millions d’euros) d’aliments et boissons, en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Dans le détail, l’administration fédérale a dépensé pour 2,4 millions d’euros de frites, 750 000 de raisins secs, 330 000 de chewing-gum, 250 000 de chantilly ou encore 270 000 de bœuf en gelée…

    Mais le chiffre qui a le plus retenu l’attention des médias concerne les desserts : 2,3 millions d’euros de lait concentré sucré acheté en 2020. Ce mets est certes très apprécié des Brésiliens, mais les dépenses astronomiques du gouvernement de Brasilia sur le sujet laissent perplexe. Car 2,3 millions d’euros, c’est en effet assez pour acheter entre deux et trois tonnes de lait concentré par jour : l’équivalent de 7 000 boîtes de conserve quotidiennement ouvertes… Ce qui fait tout de même beaucoup de lait concentré sucré.
    Indignation et éclats de rire

    La nouvelle a provoqué indignation et éclats de rire. Alors que le Covid-19 ravage le pays, nombreux estiment qu’une telle somme d’argent aurait pu être dépensée en achat de vaccins ou de bonbonnes d’oxygène. Certains soupçonnent le pouvoir de détournements de fond et réclament l’ouverture d’une enquête parlementaire. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont souvent choisi l’humour, caricaturant Jair Bolsonaro en sumo obèse, dévorant des tonnes de lait concentré.

    Face au scandale, le pouvoir se justifie comme il peut, entre honte penaude et hystérie. Le ministère de la défense, à l’origine de l’essentiel des achats de lait sucré, a péniblement souligné le « potentiel énergétique » de cet ingrédient ultracalorique. Furieux, Jair Bolsonaro n’a quant à lui pas pris de gants : « Allez vous faire foutre chez votre putain de mère, presse de merde ! Vous pouvez vous la mettre au cul, cette conserve de lait concentré ! », a lancé le président du Brésil le 27 janvier lors d’un déjeuner filmé à Brasilia, entouré de ses partisans et de ses ministres.

    La presse brésilienne est certes habituée aux insultes du chef de l’Etat. Depuis deux ans, celle-ci s’est vu traiter selon les époques de « pourriture », d’« enfoirée » ou de « menteuse ». Jair Bolsonaro n’hésite d’ailleurs pas à lancer de temps à autre un bras d’honneur aux journalistes chargés de suivre sa présidence. En 2020, l’ONG Reporters sans frontières a ainsi recensé 580 attaques contre la presse de la part du pouvoir de Brasilia en 2020.

    Mais l’épisode vient d’abord souligner la nervosité qui règne actuellement à la tête de l’Etat, sous pression et alors que le président brésilien est menacé de destitution pour sa gestion catastrophique de la crise du Covid-19, qui a fait 220 000 morts dans le pays. La campagne de vaccination, entamée dans la confusion, subit de nombreux retards et dysfonctionnements, alors que le pays affronte une seconde vague meurtrière et qu’un variant amazonien, plus contagieux, se diffuse à grande vitesse.