• « Mon combat, c’est d’être régularisé » : Moussa, victime collatérale de l’ouverture illégale d’un restaurant à Nice
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    De son côté, le patron du Poppies a été placé en garde à vue pour recours au travail d’un étranger sans titre, puis « convoqué pour rappel à la loi devant un délégué du procureur », rapporte au Monde Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice. « S’agissant des infractions susceptibles d’être encore relevées à son encontre à raison de l’ouverture de son établissement en contravention aux règles prescrites dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, nous sommes dans l’attente des éléments de l’enquête diligentée distinctement par les services de la police nationale et, le cas échéant, de ceux qui résulteront de son audition ultérieure », ajoute le procureur. Une procédure relative à la fermeture administrative de son établissement est actuellement en cours d’instruction, précise par ailleurs la préfecture des Alpes-Maritimes.
    Moussa, lui, a en principe trente jours pour quitter la France. « Mon combat, c’est d’être régularisé », appuie-t-il, accompagné dans ses démarches par la CGT. « Toute ma vie est ici », dit le cuisinier. Vendredi, Gérard Ré, secrétaire général de l’union départementale du syndicat, a adressé un courrier au préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, lui demandant une entrevue. Le ministère de l’intérieur a aussi été sollicité pour faire avancer son dossier. Le travailleur envisage enfin de contester son obligation de quitter le territoire devant le tribunal administratif.Moussa raconte qu’il ne savait pas ce qui l’attendait en allant travailler, ce mercredi midi. « J’ai reçu un appel le lundi me demandant de venir. Si mon patron m’appelle, je viens, je ne peux pas dire non », livre-t-il. Sur place, plusieurs dizaines de clients attablés, souvent sans masque, sont venues soutenir le gérant du Poppies, qui entendait protester contre les mesures de fermeture imposées par le gouvernement, le 29 octobre 2020. « Il y avait beaucoup de journalistes et la police. On m’a demandé mes papiers. C’est là que j’ai été emmené. Depuis dix ans, je n’ai jamais été contrôlé, même pas pour mon titre de transport. C’est la première fois que j’avais affaire à la police, j’étais stressé », dit-il.

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