Covid-19 : une semaine cruciale

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  • Ils ont dû phosphorer, au Monde, pour accoucher de ce titre : Covid-19 : face aux variants, l’exécutif fait le pari de ne pas recourir à nouveau au confinement
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/30/covid-19-face-aux-variants-l-executif-fait-le-pari-de-ne-pas-recourir-a-nouv

    Moi j’aurais au moins titré « face aux variants, le gouvernement ne fait rien », mais ça aurait pu donner une image négative du gouvernement.

    La trouvaille, c’est d’écrire « fait le pari », qui indique une décision courageuse de la part du gouvernement (avec « pari », on est dans le disruptif, coco, pas comme nos voisins allemands qui gèrent le truc sans prendre de risques…). Alors que le sens réel de la phrase, c’est qu’il n’y a ni action ni décision de la part du gouvernement (« ne pas recourir… »).

    « La REM : le courage de laisser mourir les gens »

    • Oui, mais les titres sont souvent plus propagandistes que les articles. Celui-ci laisse voir que c’est un pari intenable et perdu, une autre raconte que c’est le rescapé du covid Le Maire (l’économie) qui a eu le dernier mot.

      [Macron] vient à nouveau d’assumer une décision périlleuse. Contre toute attente [...] veut croire que l’épidémie peut rester sous contrôle sans imposer aux Français de nouvelles contraintes majeures.
      En conséquence, le chef du gouvernement n’avait pas grand-chose à annoncer lors de sa brève allocution télévisée, prononcée depuis l’Elysée, si ce n’est des « mesures complémentaires ».

      [M....] temporisait depuis une semaine afin de trouver le bon dosage entre mesures restrictives et maintien d’une activité économique et sociale. Avec un objectif : ne pas hérisser des Français que les sondages décrivent de plus en plus rétifs aux restrictions de libertés. Un souci décuplé par les images d’émeutes ou de manifestations dans d’autres pays européens.

      L’exécutif s’expose surtout à de sévères critiques des scientifiques. Depuis plusieurs jours, de nombreux médecins réclament un nouveau confinement, voire une fermeture des écoles, en pointant les risques d’une propagation très forte de l’épidémie, comme au Royaume-Uni. Arnaud Fontanet, épidémiologiste membre du conseil scientifique, avait notamment souligné que l’Angleterre et l’Irlande « n’ont réussi à contrôler le variant qu’à partir du moment où ils ont fait un confinement strict, comme on a connu en France au mois de mars [2020] ».

      « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays, dès la mi-mars », prévenait pour sa part, dimanche 24 janvier, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Mais Emmanuel Macron ne veut pas rester enfermé dans le carcan sanitaire. En mai 2020, déjà, il avait poussé en faveur d’un déconfinement rapide malgré les réticences des scientifiques et de son gouvernement.
      Jean Castex, partisan d’une ligne dure sur le plan sanitaire [sic, si c’était une série, ce serait le gars qui veut se racheter du déconfinement et de toute la suite, pour faire de l’audimat], doit donc en rabattre sur ses ambitions. Ses annonces de vendredi ont été expédiées en tout juste cinq minutes, sans entrain ni réel exercice de pédagogie.

      #média #récit #drametechnocratiquàlafrançaise

    • Le même journal qui a publié il y a 3 jours cette analyse : si le premier confinement avait été appliqué une semaine plus tôt, cela aurait évité 13 000 morts ; s’il avait été appliqué une semaine plus tard, il y aurait eu 53 000 morts de plus.

      Covid-19 : plus les mesures de lutte contre l’épidémie sont prises tôt, plus elles sont efficaces
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/01/27/covid-19-plus-les-mesures-de-lutte-contre-l-epidemie-sont-prises-tot-plus-el

      Selon leurs calculs, l’application du confinement national sept jours plus tôt aurait permis un gain significatif tant en matière de pression sur le système hospitalier que de mortalité. Ainsi, un confinement au 10 mars aurait abouti à un pic en réanimation à moins de 1 500 lits, nettement inférieur aux 7 019 lits de réanimation occupés le 8 avril. Et une meilleure anticipation aurait abouti à environ 13 300 morts en moins au printemps.

      A contrario, un confinement appliqué une semaine plus tard (le 24 mars) aurait eu des effets catastrophiques. Les chercheurs estiment que le pic en réanimation aurait atteint plus de 32 000 lits, ce qui dépasse de très loin les capacités hospitalières françaises. La surmortalité par rapport au bilan humain constaté au printemps aurait été de presque 53 000 vies perdues.

    • Chez LCI, choix exactement inverse : au lieu de « faire le pari », c’est « la prudence » :
      https://www.lci.fr/politique/video-pas-de-reconfinement-la-prudence-de-macron-2176970.html

      « La REM : la prudence de laisser mourir les gens »

      (Et pour ne pas changer, un surnuméraire de 78 ans ne porte pas de masque dans un lieu clos, parce que place aux jeunes !)

    • La semaine qui s’ouvre s’annonce donc cruciale. Si l’épidémie ne flambe pas au cours des prochains jours, une petite chance existe d’éviter un reconfinement dur : les vacances d’hiver qui démarrent le 6 février en zone A et se terminent le 1er mars en zone C contribueront ensuite à limiter les brassages, notamment dans les écoles. Tel est le pari de l’exécutif. A l’examen, il ne paraît pas si fou. Il aurait en revanche mérité d’être mieux explicité, car le citoyen a plus que jamais son mot à dire : une grande partie du combat se joue au quotidien dans le respect des gestes barrières. Il n’est jamais trop tard pour le rappeler. ( Le Monde, édito)

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/01/covid-19-une-semaine-cruciale_6068357_3232.html

      Les média (jusqu’à France infos) finissent par évoquer le rôle de l’#école dans la contagion. Le Monde se garde de le faire explicitement et a publié le 28 janvier « Les [...] pédiatres opposés à la fermeture des écoles en cas de troisième confinement »