Refuser l’Ehpad - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

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    Manque de moyens oblige, l’#Ehpad est trop souvent un lieu de perte de sens où le personnel, confronté à des exigences de rentabilité et de productivité, est contraint de bâcler les soins. Les témoignages des ravages du taylorisme qui s’y applique ne manquent d’ailleurs pas : 15 minutes pour s’occuper de la toilette, de l’habillement, du petit-déjeuner et des médicaments d’un résident réveillé aux aurores ; une aide-soignante et une auxiliaire de vie seulement pour assurer la garde de nuit dans une structure accueillant 100 personnes âgées.

    Dans ce contexte de restriction permanente où le personnel n’a pas le temps de prendre correctement soin des résidents, parfois déments, angoissés ou dépressifs, le recours à la chimie est devenu une facilité. En avril 2015, La Revue de gériatrie publiait les résultats d’une large enquête menée sur le sujet : sur plus de 35 000 résidents d’Ehpad interrogés, environ 16 % consommaient des neuroleptiques, près de 48 % étaient sous antidépresseurs et 41,8 % étaient depuis des années sous benzodiazépines (Xanax et Lexomil par exemple). Et ce, en dépit des recommandations qui limitent l’usage de ces derniers à 12 semaines en raison de leur toxicité et des problèmes de dépendance qu’ils occasionnent. Enfin, 16,4 % des ordonnances chroniques contenaient au moins trois psychotropes, alors que les personnes âgées sont très exposées aux effets secondaires et aux risques des interactions médicamenteuses.