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  • Le New York Times instrumentalise les suicides de jeunes pour pousser à la réouverture des écoles - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2021/03/nyti-f03.html
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    des centaines d’autres élèves, enseignants et personnels.

    Il y a peu de doute que l’isolement imposé par la pandémie a eu un impact négatif sur la santé mentale, mais il est bien trop simpliste d’affirmer que la crise n’est que le résultat de la solitude causée par les fermetures d’écoles. Plus précisément, cet argument occulte délibérément les véritables causes de l’épidémie de détresse mentale qui a de profondes racines et qui est systémique.

    La santé mentale aux États-Unis, en particulier chez les jeunes, ne cesse de se détériorer depuis au moins deux décennies. Selon un rapport de 2019 du National Center for Health Statistics et des CDC, les taux de suicide chez les jeunes de 10 à 24 ans, qui avaient été relativement stables entre 2000 et 2007 (6,8 décès pour 100 000), ont commencé à augmenter régulièrement après 2007 pour atteindre un taux de 10,6 décès pour 100 000 en 2017 ; soit une augmentation de 56 pour cent en seulement 10 ans. Le suicide est la deuxième cause de décès dans cette tranche d’âge au moins depuis 2017.

    Dans ce contexte, il est profondément trompeur d’affirmer que les confinements dus à la pandémie sont la cause de la flambée de maladies mentales. Au contraire, la pandémie a accéléré une catastrophe de santé mentale qui se développe depuis longtemps.

    La santé mentale est un phénomène social qui ne peut être considéré indépendamment de la structure politique, économique et sociale plus large de la société.

    Les jeunes du nouveau millénaire ont atteint leur majorité dans une ère d’inégalités sociales ahurissantes. Ils ont grandi dans une nation qui ne cesse de faire la guerre depuis près de trois décennies. Les plus jeunes sont incapables de se souvenir d’une époque où les États-Unis n’étaient pas engagés dans un conflit armé.

    Ils ont grandi dans une société où les fusillades dans les écoles et autres flambées de violence meurtrière sont fréquentes et traitées avec indifférence par la classe dirigeante ; une société dans laquelle le suicide, les surdoses de drogue et les autres décès dus au désespoir sont tragiquement courants ; un pays où la menace de violence brutale par les forces armées de l’État capitaliste – la police – est toujours prête à éclater ; une culture qui promeut les valeurs les plus arriérées, telles que la cupidité et l’égocentrisme, et en fait des vertus.

    Ajoutez à cela l’impact dévastateur de la pandémie, au cours de laquelle les membres les plus vulnérables de la société – les personnes âgées, les infirmes et les pauvres – ont été impitoyablement sacrifiés pour satisfaire la cupidité insatiable de l’oligarchie financière. D’innombrables jeunes ont sans aucun doute vu des êtres chers mourir du virus. Ils ont vu leurs parents lutter pour faire face aux difficultés économiques causées par la crise économique pandémique. Beaucoup risquent l’expulsion de leurs foyers – ou l’ont déjà vécue – du à la perte totale du revenu familial ou de sa diminution.

    La pandémie a révélé plus que jamais la brutalité, l’incompétence et la dépravation morale de la société capitaliste moderne. Dans ces conditions, le désespoir et l’angoisse croissants de la jeunesse ne surprennent que les journalistes bourgeois du New York Times et Cie, qui sont à la fois aveugles et sourds aux réalités auxquelles fait face la classe ouvrière, la majorité de la société.