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  • 25 % de variant britannique en Bretagne : pourquoi ce chiffre est surestimé - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/25-de-variant-britannique-en-bretagne-pourquoi-ce-chiffre-est-surestime

    La deuxième enquête flash sur les variants du Sars-Cov-2 a livré ses premiers résultats jeudi. En Bretagne, la présence du mutant britannique est suspectée dans 25 % des tests analysés. Un chiffre surestimé par rapport à la situation réelle.

    Le variant britannique serait présent dans 25 % des tests positifs réalisés en Bretagne le mercredi 27 janvier. Ce premier résultat de la deuxième enquête flash, dévoilé par Le Télégramme jeudi matin, avait de quoi inquiéter : le chiffre est bien au-dessus de la moyenne nationale de 14 %, établie lors de ce grand sondage visant à déterminer la progression des variants dans la population du pays. Ces éléments préliminaires doivent encore être confirmés par le séquençage de tous les tests douteux.

    Chiffre « biaisé »
    Cela signifie-t-il que le mutant anglais, plus contagieux, se diffuse plus vite dans notre région, et qu’il va entraîner une flambée épidémique ? Réponse impossible : le pourcentage breton semble avoir été plombé par un évènement survenu au CHU de Rennes, lors de cette étude réalisée sur une seule journée. Cet établissement est l’un des poids lourds de l’enquête flash en Bretagne. Il dispose d’une plateforme de diagnostic taille XXL qui peut même recevoir des prélèvements venant des hôpitaux de toute la région. Il bénéficie, de plus, des kits PCR du fabricant Thermo Fischer, qui permettent d’obtenir un premier indice fort de la présence du variant anglais, avant de recourir au séquençage.

    Cet évènement nous est confirmé par le professeur Vincent Thibault, le chef du département de virologie de l’hôpital : « Ce mercredi-là, nous avons traité des échantillons de Vannes, Quimper, Saint-Brieuc, Lorient. Pour ceux-là, il n’y avait pas du tout de variant. En revanche, le pourcentage a été complètement biaisé par les résultats de Rennes : il y a une souche britannique qui s’est largement diffusée, en particulier dans le centre de gériatrie de Chantepie. Or, le jour de l’enquête, nous avons reçu beaucoup de prélèvements venus de là-bas. Notre échantillon était très loin d’être représentatif… et on a surestimé la situation réelle », pointe-t-il.

    Une progression « nette » des variants
    Selon le virologue, c’est toute la limite d’une enquête qu’il juge néanmoins « importante, car cela donne une idée globale de ce qu’il se passe en France ». Fixée sur une seule journée, elle est tributaire des fluctuations d’activité très importantes au sein des labos. Au CHU de Rennes, le nombre de tests quotidiens réalisés peut varier de 500 à 1 000. Le type de personnes diagnostiquées peut aller du « tout-venant », à une kyrielle de résidants d’Ehpad, de soignants, etc, si un cluster est soudain découvert.

    Les chiffres sont donc à regarder avec précaution mais la tendance reste : « On voit une progression nette des variants », confirme Vincent Thibault. Deux semaines plus tôt, lors de la première enquête flash, le pourcentage de mutants britanniques n’était que de 0,8 % en Bretagne, le deuxième plus faible de métropole.