• Covid-19 : dans le Tyrol autrichien et ses stations de ski, un important cluster de variant sud-africain détecté
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/09/covid-19-un-important-cluster-de-variant-sud-africain-detecte-dans-le-tyrol_

    Face au coronavirus, le Tyrol accumule décidément les déconvenues. Alors que ses stations de ski ont compté parmi les plus gros clusters d’Europe lors de la première vague du printemps 2020, la région autrichienne concentre désormais le plus grand nombre de cas détectés de variant sud-africains sur le Vieux Continent. Près de 300, selon un communiqué du gouvernement autrichien, publié lundi 8 février, et demandant en urgence d’annuler tous les voyages vers ce Land comptant 750 000 habitants, qui dépendent en grande partie des sports d’hiver. Baptisé B.1.351, ce variant pourrait réduire l’efficacité de certains vaccins selon plusieurs études.
    « C’est pour cela qu’il faut tout faire pour évite que ces mutations ne se répandent de plus en plus », a alerté le chancelier conservateur Sebastian Kurz, mardi 9 février. Un test négatif datant de moins de 48 heures sera requis pour quitter la région, a-t-il également annoncé, après plusieurs jours de débats intenses avec Innsbruck, la capitale du Tyrol. Le gouvernement régional avait en effet d’abord refusé les premières mesures annoncées à Vienne, lundi, et consistant seulement à « déconseiller » tous les déplacements. « Ce sont des recommandations », avait ainsi pointé Günther Platter, président conservateur du Land du Tyrol en ajoutant qu’« il ne pouvait pas y avoir un isolement car le Tyrol gère très bien la situation et qu’il ne peut pas être une nouvelle fois cloué au pilori ». Depuis le début de la pandémie, la région est particulièrement inquiète pour sa réputation touristique. Si les restrictions de déplacement compliquent fortement les arrivées de touristes de l’étranger, les stations de ski autrichiennes ont malgré tout pu ouvrir cet hiver, à la différence de la France ou l’Allemagne.
    Dans ce contexte, même les chiffres des contaminations qui se concentrent dans la vallée de Zillertal, à l’est d’Innsbruck, font l’objet de débat : le gouvernement régional parle de 165 « cas confirmés » seulement au variant sud-africain alors que les scientifiques assurent en avoir déjà séquencé 293 et attendre le résultat de 200 autres cas suspects complémentaires. « Le Tyrol compte les cas de façon créative pour enjoliver ses chiffres et minorer la situation », dénonce un de ses experts, sous couvert d’anonymat face à l’ampleur de cette polémique qui a rallumé l’éternel débat en Autriche autour de la puissance du lobby des sports d’hiver.
    L’origine de ces contaminations reste pour l’instant inconnue, mais la presse autrichienne a pointé du doigt des hôteliers de la région qui auraient profité de la fermeture forcée de leur établissement pour aller faire du golf en Afrique du Sud pendant les fêtes de fin d’année. Dans la foulée, Michael Ludwig, le maire socialiste de Vienne, n’a pas hésité à fustiger « ceux qui vont passer leurs vacances en Afrique du Sud malgré les restrictions de déplacement et qui ramènent peut-être avec eux un risque inestimable ». Cette prospère région a aussi eu peur de ne pas pouvoir profiter de la réouverture des commerces et des écoles entrée en vigueur lundi 8 février en Autriche, après six semaines de confinement, le troisième depuis le début de l’épidémie.

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  • Premiers doutes au Royaume-Uni concernant le vaccin AstraZeneca
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    Seuls 147 cas de variant sud-africain ont pour l’heure été identifiés au Royaume-Uni, et Jonathan Van-Tam, le très pédagogue conseiller médical adjoint du gouvernement, a longuement insisté, lundi : « Rien n’indique qu’il va prendre le pas sur le variant du Kent. » Mais la campagne de tests et d’isolement systématiques des populations concernées ne fait que commencer dans certaines zones (à Bristol, par exemple, dans le sud-ouest du pays). Et les restrictions dures aux frontières pour les voyageurs venant des pays les plus à risque de variants ne sont toujours pas en place : les « hôtels à quarantaine » sur le modèle néo-zélandais ou australien ne seront opérationnels qu’à partir du 15 février. D’ici là, « jusqu’à 205 000 personnes venant de zones à risque pourront encore arriver », affirme le Daily Telegraph.
    Enfin, le gouvernement Johnson s’inquiète de la « résistance » au vaccin qui pourrait augmenter à mesure que le doute sur son efficacité s’installe. Le scepticisme vaccinal est faible dans le pays, sauf chez les populations britanniques d’origine africaine, caribéenne ou asiatiques (« BAME »), selon les témoignages de multiples médecins sur le terrain. Une étude du Royal College of General Practitioners, publiée le 7 février, souligne que les Britanniques blancs sont deux fois plus susceptibles de s’être fait vacciner que les Noirs.

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