♦ Le partage du territoire – Salimsellami’s Blog

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  • ♦ Le partage du territoire – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2021/02/13/%e2%97%8f-le-partage-du-territoire

    Il est clair et d’usage de dire que les institutions ne valent que ce que valent leurs représentants. Améliorer le confort d’une maison et négliger la qualité de l’utilisateur ne va qu’en créant un dysfonctionnement dans l’une et une inutilité dans l autre.

    L’Algérie est plus qu’un simple territoire au sens physique, c’est une géographie à multiples équations. A lui seul, le sud est un pays avec ses besoins, ses aspirations et ses conditions. Donc, porter le même dessin, le calquer et le transposer identiquement sur le tout ne constituera pas une solution. C’est la nature du problème qui aura à recommander la solution idoine Repenser le territoire équivaudrait à l’acte de ne plus le laisser dans sa portion statique mais le rendre plus dynamique. Rentable dans son espace, efficace dans son temps. Le découpage esquissé par Bedoui dans ses agonies de dernier quart d’heure n’étaient aux yeux de tous qu’un ultime coup de pouce à une politique basée uniquement sur le populisme loin de toute norme de management des territoires. C’était, avec l’insertion des jeunes du filet social ; un carburant frelaté qu’il croyait de booster et passionner l’aller vers le mandat de trop.

    Voilà que le ministre actuel et le pouvoir en place, peinent à réaliser ses engagements irréfléchis. Que faire ? Il se dit dans la rue et dans les réseaux sociaux que l’Algérie en fait ne vit pas trop une crise exclusivement économique, mais bel et bien une crise de confiance qui n’arrive plus à faire fédérer tous les acteurs de la nation. L’Etat est toujours présent de par ses instituions, ses démembrements extérieurs. C’est une évidence vitale. Ses représentants exercent des missions de professionnels et non des mandats électifs. Ils assurent et garantissent la permanence de l’Etat et non d’organisations politiques en valorisant le rôle et les missions polymorphes de l’Etat en tout domaine notamment ceux destinés à l’amélioration des conditions de vie (logements, scolarité, santé, loisirs, administration électronique etc…). Alors qua ces missions semblent continuer à se faire ; la présence de l’Etat plus particulièrement sur les réseaux virtuels ne tient en vérité qu’à un langage de protocole et de solennité, incapable de s’intégrer dans celui que les internautes.

    Sans le rétablissement de cette confiance, cette justice territoriale, cette justesse de vison, ce bon choix des hommes ; il serait difficile de dépasser les impasses et les couacs qui minent le paysage national. Parlant du projet relatif à la loi sur les collectivités locales, le ministre a fait remarquer que les lois relatives à « la commune et à la wilaya avaient montré leurs limites, eu égard aux mutations politiques et socioéconomiques et aux nouvelles exigences du pays », ajoutant qu’il « est impératif de revoir leurs dispositions », d’autant plus que les collectivités territoriales, étant des structures publiques de l’Etat par excellence, constituent « la pierre angulaire pour l’exécution des dispositions constitutionnelles, voire un espace adéquat pour l’exercice de la démocratie.

    Il ne suffit pas de raccommoder le territoire ou lui faire des découpes selon l’humeur locale, il faudrait surtout réinventer la vie dans ces espaces. Il ne suffit pas non plus de toiletter les textes et donner des arguments a des dispositions qui n’auront pas de réalité sur le terrain. Prenons le temps de scanner superficiellement les piliers organiques dans l’architecture du territoire.

    L’APC, la zone d’ombre de la république

    La préoccupation, disons classique d’une commune se confine dans ce souci de pouvoir rendre plus agréable et attractif le cadre de vie citoyen. – Si c’est l’Etat qui crée les communes, ce sont en effet les partis qui procréent ses élus. D’où la nécessité de revoir impérativement la loi sur les partis et légiférer aussi le profil de leurs adhérents qui forcement doivent être exclusivement leurs futurs candidats et non pas recruter des gens sans militantisme et à la veille des dépôts de candidatures. Le salut c’est d’avoir une commune qui agit et ne subit pas l’ordre extra-populaire. C’est de la commune, de la base populaire que doit démarrer toute croissance car elle symbolise l’expression des principes généraux de l’organisation territoriale et n’est pas simplement une assemblée d’élus, mais une partie de la république algérienne, une pièce foncière de la nation. Elle doit sortir de la zone d’ombre de l’organigramme territorial.

    L’on doit creuser pour renouveler les critères d’admission au statut de commune. Le taux démographique doit changer de lecture. Toutes nos villes, nos douars ; en termes de population sont en pleine adéquation, seulement la ressource naturelle, les possibilités de progrès font défaut dans l’évaluation d’admission. Comme il y a des communes qui dépassent largement le cadre d’une commune. Sétif ; à l’exemple chaque quartier est en lui une commune. Ainsi la vile se meurt. Elle a perdu ses palmes et ses atouts.

    On ne la chante plus aux multiples sons de propreté et de ville accueillante. Sétif se meurt sous l’œil borné de ceux qui sont à la tête de la municipalité. Un maire ne doit pas se confiner dans un ancien costume obsolète d’un ex-chef de daïra ou se pendre pour un haut fonctionnaire. Si c’en était le cas, il aurait pu grimper et réussir la tangente dans la carrière professionnelle et non pas croire l’allonger sur les bords d’un mandat électif obtenu par défaut d’acariâtres postulants. Ne pas comprendre que la commune est le trône où s’assoit par excellence le consensus populaire local, vous laissera la voie libre de la vendre à toute hiérarchie illégitime.

    Une commune à qui l’on refuse d’être le socle solide et durable d’où s’érige et s’élève tout le bonheur social national, qui n’incarne pas la volonté citoyenne, qui ne s’implique pas dans la dynamique économique, qui ne fédère ni consolide la cohésion, qui n’avance pas est une commune tout à fait commune, banale et insignifiante. Enfin une Commune est une commune avec un maire qui sourit et sème l’espoir debout, rentable et pleinement responsable.

    L’APW, une coquille vide

    On a beau avoir les textes tant de fois triturés, voire torturés pour donner l’illusion que le pouvoir fonctionne en autogestion. Les assemblées élues, dites populaires sont là, au sens de l’idéologie et de la phraséologie légale comme une plate-forme où viennent s’exprimer les attentes du peuple et rêver voir ses projets s’y épanouir. La façade étayée et argumentée est belle, la morphologie organique est d’un noble sentiment de centralisme démocratique ; mais la réalité est tout, sauf ce qui est visé par l’esprit d’une certaine escroquerie de législateur. En fait, c’est un leurre de croire prendre cette assemblée comme l’authentique habit d’un exercice citoyen. Elle est ficelée dans ses figurantes attributions comme l’est sa sœur ainée l’assemblée nationale. Au moins la commune touche le terrain et reste en contact d’une amère réalité malgré sa précarité attributive. Il se dit qu’elle est aussi l’expression populaire du pouvoir local par le peuple local. Là, le citoyen local se retrouve triplement représenté. Il l’est au niveau de sa commune, de sa wilaya et de son pays. Avec trois niveaux de défenseurs, trois représentations de sa personne , il n’arrive pas le pauvre à faire toutefois entendre sa p’tite voix ni encore avoir de vraies réponses pour ce qui se passe dans sa localité.

    Cette assemblée sensée être un contrepoids et un outil de contrôle face à l’exercice en devoirs et en droits du wali, n’est même pas une chambre d’enregistrement. C’est un faire valoir souple et adéquat, son utilité pas trop importante, nullement contraignante est démontrée par ces impasses, voire ces inerties qui se greffent à certains assemblées de wilaya où la vie ne bat que dans le cœur, d’un président et d’un wali. Il ne s’agit pas de différence idéologique, de courants politiques ou de différends personnels. Le mal se nicherait dans cet appât de gain, dans cette militance « gratifiée et payée » Il s’agit de ces sacrées maudites indemnités instituées en 2012 et allouant grassement les postes organiques dans cette auguste assemblée. Auguste ; si elle était telle qu’imaginée dans l’esprit de sa loi, dans se genèse. Cette assemblée au niveau des wilayas n’est qu’une façade politique tiède, molle et pâle à un immeuble politique qui tend à donner du crédit et de l’illusion à une démocratie en peine d’éclosion. En l’état actuel, l’on peut s’en passer et passer à autre chose plus consistante, autant que la constitution n’en évoque nullement. La régionalisation ? On verra.

    Le wali, le tout saint patron

    A défaut d’avoir de bons maires, forts, résistants, ayant du punch et du gabarit, le wali continue à diriger toutes les communes qui sont dans sa géographie. C’est à lui seul qu’échoit la création du bonheur social ou le renforcement de la pauvreté communale. Toutes les décisions qui se prennent à tout niveau ministériel tombent, pour application sur son bureau. Toutes les fiches techniques d’inscription de projets se filtrent sur le même bureau. Le chef de daïra comme le téléphone est un instrument de travail. Le maire comme l’élu mal élu est un mobilier urbain servant de décor à la façade démocratique. Le wali ainsi est un fournisseur de légitimité à ceux qui en manquent, une solution encore problématique aux problèmes qu’auraient créés ses prédécesseurs.

    Depuis Bedoui, ce corps s’est métastasé, il s’est pétri de fausses valeurs où la noblesse du poste n’est plus une valeur républicaine, mais une adjonction de connivence et de complaisance. Ia ceux qui parlent trop, promettent, engagent l’Etat et partent. Il y a ceux qui font passer le temps, s’enferment ou s’articulent autour des sujets uniquement du jour. L’illustration s’est faite à Sétif entre autres. Chacun des passants à laissé une ardoise de dires et de contes. Certains en caricatures, en anecdotes, d’autres en esbroufe, canular et inaptitude.

    Voyez-vous, chaque agglomération à ses propres témoins, ses enregistreurs mémoriels. Cette ville à connu des walis en totale incohérence avec sa dimension. Ils n’égalaient en rien son altitude autant ils étaient petits cherchant à s’agrandir par sa hauteur. Elle en a fait des noms, des ministres et même un premier ministre. Les situations d’évincement, de renvoi, voire d’humiliation, en plus des cas d’emprisonnement, de déboires judiciaires, de santé, d’isolement social, de rejet familial, de solitude amicale ne semblent pas avoir eu d’impact ou de redressement, de vigilance ou de faire prendre attention chez certains qui perdurent à s’apposer muscles, indifférence et insouciance. Heureusement pour la félicité de la patrie, qu’il subsiste bien, des hommes aptes à relever les défis de la fonction, autant, ils sont à leur propre mesure, à leur propre rang de simples travailleurs au service d’une nation. Sinon au nom de quel artifice légal ou managérial ; justifient-ils la continuité dans la pratique obsolète, de diriger les affaires publiques ? Autre temps, autres hommes.

    C’est dire…

    La prochaine révision des lois sur les collectivités locales, notamment les codes de la wilaya et de la commune doit se débarrasser de cette terminologie rébarbative usitée jusqu’à présent et qui sent le souffre de la propagande. C’est quoi en vrai, cette « démocratie participative » ? Qu’elle est la relation entre un citoyen et son élu ? Beaucoup de notions politiciennes ont supplanté celles de raison juridique. Le droit et la politique ne forment par tout le temps le bon ménage. L’on parle de l’Etat de Droit et non de l’Etat politique.

    Devant la compétitivité des territoires et à la faveur d’un climat plus ou moins concurrentiel ; la Commune demeure dans l’obligation de s’inscrire dans cette trajectoire d’accompagnement et de mise en disponibilité de l’ensemble de ses atouts. C’est ce qu’en fait recherche le ministre de l’intérieur. De la flexibilité des instruments juridiques jusqu’au devoir de la prise de décision ; elle est au-devant d’une exigence devenue maintenant irrésistible et à ne point reporter. Il parle, comme tous ses prédécesseurs et aussi dans le discours officiel même celui de la culture, de termes génériques de « investisseur », « operateur économique », « homme d’affaires » alors qu’il faudrait parler d’entreprise. Car L’entreprise est un projet. Elle fait toujours appel à la créativité et à l’innovation pour satisfaire dans les meilleures conditions un besoin ressenti. C’est à elle qu’échoit la croissance locale et à travers elle que se réalisent la politique du gouvernement et les ambitions citoyennes. Elle est appelée, une fois constituée à exercer son activité dans un espace donné obligatoirement situé dans la compétence territoriale d’une collectivité locale. Par conséquent, la commune pour son développement et afin de booster ses potentialités pour les rendre fructueuses et rentables se doit d’offrir un contexte précis en plus d’un environnement des plus propices en vue de faire réussir « l’entreprise ». Elle sera comme un citoyen. Elle a ses ambitions, ses aspirations et ses besoins.

    Il est donc facile de remodeler les textes, alors que l’essentiel est aussi dans le remodelage des profils de ces hommes appelés à gérer, appliquer et contrôler ces mêmes textes. L’aménagement du territoire n’est pas un trait de crayon par-là et un coup de gomme par-ci. C’est un projet. Une anticipation dans le long terme qui ne se soumet qu’à une intelligence de bonheur incessant et non pas à un agenda politique.

    « Un nouveau découpage administratif avant la fin 2021 » aurait lancé l’actuel ministre de l’intérieur face aux sénateurs. C’est là, un autre défi lancé, alors que celui lancé par Bedoui pour le même propos fait encore du surplace. Changer l’appellation d’une localité donnée sans l’octroi des conditions de viabilité et d’évolution se terminera par avoir la même localité seulement sous un autre nom, plus pompeux, plus gonflant. La dimension de wilaya ou wilaya déléguée s’exprime d’abord dans sa capacité à déconstruire la bureaucratie et se placer ensuite en un centre autonome de décision. Si la wilaya déléguée El-Eulma, par exemple aura toujours besoin de Sétif ; elle sera toujours une simple antenne administrative avec cependant une très belle enseigne lumineuse. Découper pour découper, mieux vaut couper le lien ombilical et recouper admirablement les cartes.

    Par El-Yazid Dib ..

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5298511