• #Covid-19 : « La menace accrue impose de durcir la riposte » - Du côté de la science
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/15/covid-19-la-menace-accrue-impose-de-durcir-la-riposte_6070055_3232.html

    Une vingtaine de médecins, scientifiques, enseignants et chercheurs, regroupés au sein du collectif Du côté de la science, http://ducotedelascience.org/qui-sommes-nous recommandent, dans une tribune au « Monde « , des « mesures territorialisées et graduées » allant « jusqu’à un confinement local ».

    « Je perdrai peut-être mais je ne veux pas abandonner. Il en va de la santé des Dunkerquois » , a déclaré le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, le 12 février, devant le refus des autorités nationales de fermer les collèges et lycées, alors que plusieurs clusters ont été identifiés dans la ville et que 68 % des contaminations proviennent de virus mutants.

    Même déconvenue en Moselle. François Grosdidier, maire de Metz, avait demandé la veille un confinement strict et la fermeture anticipée des écoles pour ce département où 300 cas de Covid-19 liés aux variants apparus en Afrique du Sud et au Brésil ont été identifiés. Le préfet de Moselle annonçait le lendemain qu’ « il n’y aura pas de nouvelle mesure » , tandis que le ministère de l’éducation nationale allégeait à nouveau son protocole sanitaire.

    La question de nouvelles mesures pour freiner la circulation du virus et de ses variants n’est-elle à l’ordre du jour que pour ces deux territoires ? Non, et c’est le débat de l’heure, au moment où le nombre de contaminations continue d’être élevé et que l’on compte quotidiennement 400 décès dus au Covid-19.

    Un choix politique

    Le président de la République fait la sourde oreille aux alertes que lui adressent les élus et les scientifiques. C’est un choix politique qui revient à attendre que la situation ait dérapé pour appliquer des mesures drastiques. L’exact opposé de la stratégie globale adoptée par nos voisins allemands, danois et d’autres, qui combinent campagne de vaccination intensive et pression maximale visant à limiter fortement la circulation du virus. De ce point de vue, l’image du chef de l’Etat, pourtant grand défenseur de l’agilité et de la disruption, pâlit en comparaison de la manière dont la chancelière allemande, Angela Merkel, combine ces deux attitudes.

    Cette stratégie de nos voisins n’est pas justifiée par une situation plus grave que celle que nous connaissons chez nous. Pas plus que par une indifférence de leur part aux risques sociaux liés à un reconfinement, qui ferait de la France un modèle en la matière. Ni Dunkerque ni la Moselle ne sont masochistes. En Moselle, la première vague de Covid-19 a été particulièrement dure. Rien de surprenant à ce que les habitants et leurs représentants ne souhaitent connaître à nouveau cette épreuve.

    La demande d’une stratégie rigoureuse de suppression du virus est fondée sur ce que nous avons appris de la pandémie au cours de l’année passée. A présent que la vaccination est lancée – non sans difficultés – et que la circulation du virus persiste « à un niveau très élevé dans le contexte d’augmentation de la prévalence des variants plus transmissibles » (bulletin de Santé publique France du 11 février), la menace accrue impose de durcir la riposte.

    Agir énergiquement

    « Gagner du temps » en espérant passer entre les gouttes a un prix : combien de contaminés, de morts et de malades chroniques impliquera ce « temps gagné »  ? Le courage, c’est d’agir énergiquement contre la propagation du SARS-CoV-2, en réduisant drastiquement et durablement sa circulation. C’est la seule manière de retrouver la vie que nous ne connaissons plus depuis un an. Sans cela, nous continuerons de regarder, impuissants, monter la marée des variants à chaque fois plus menaçants. Il sera trop tard pour maintenir sous contrôle le Covid-19 en France. Et cela porterait préjudice à une nécessaire réponse européenne coordonnée et harmonisée à la pandémie.

    Depuis six mois, nous formulons des propositions afin de mieux contrôler la circulation du virus et protéger la population. Le détail de ces propositions est consultable sur notre site :

    Nous demandons :

    • Des mesures territorialisées et graduées, fondées sur des critères objectifs préalablement décidés, allant jusqu’à un confinement local.

    • Une réorganisation globale du milieu scolaire : aérer et ventiler chaque salle (en s’aidant de capteurs de CO2) et limiter le brassage des élèves, sécuriser les repas ; fermer une classe et tester au premier cas positif, à l’instar de tous les autres pays d’Europe.

    • Déployer toutes les techniques de tests et tous les types de prélèvements (naso-pharyngés et salivaires). Développer les tests itératifs salivaires sur site (écoles, entreprises, universités, Ehpad).

    • Déployer les moyens offerts par les services de santé universitaires, scolaires, au travail, pour tester massivement et rapidement, et tracer.

    • Etablir un grand « plan national pour la qualité de l’air intérieur » dans les établissements d’enseignement, dans les entreprises, ainsi que dans les commerces et les lieux de culture en investissant dans les systèmes d’aération.

    • Etablir des normes de qualité de l’air et réviser les autorisations et interdictions d’ouverture de certaines activités en fonction des capacités d’aération et du niveau réel de risque (cinémas, musées, etc.).

    • Mettre en place un système national de suivi et de séquençage des variants.

    • Collecter les données en se basant sur l’incidence et la densité de population pour une vision territorialisée et en quasi temps réel.

    • Renforcer et consolider les capacités des centres de séquençage/détection PCR.

    • Renforcer les moyens de recueil des résultats de tests et les rendre plus compréhensibles pour l’information du public et son adhésion aux mesures.

    • Remonter à la source des cas de contamination en développant le traçage rétrospectif.

    En combinant une vaccination rapide et massive et une vision de réduction drastique du virus, comme le prônent les partisans du « zéro Covid » https://seenthis.net/messages/901954#message902003, il sera possible de combattre victorieusement la pandémie sur notre territoire et peut-être d’éviter un troisième confinement généralisé.

  • « Viser l’objectif zéro Covid constitue un moyen clair de traverser la pandémie en minimisant les dégâts »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/15/viser-l-objectif-zero-covid-constitue-un-moyen-clair-de-traverser-la-pandemi

    Nous faisons partie d’un groupe de scientifiques internationaux qui approuvent cette stratégie, comprenant aussi bien des épidémiologistes et des immunologues que des politistes, des sociologues et des économistes, et dont certains ont récemment publié un appel similaire dans The Lancet ou sont à l’origine de « No Covid », une initiative allemande qui prépare déjà des outils permettant de l’appliquer efficacement. Eliminer le virus sur l’ensemble du continent européen peut sembler impossible. Nous pensons pourtant être capables d’y parvenir en définissant des mesures et des normes communes de santé publique pour instaurer puis protéger des « zones vertes » où le virus y est maîtrisé. Plus ces zones seront de taille réduite, plus vite elles pourront retrouver un fonctionnement normal et éviter des mesures contraignantes.
    Toutefois, ce zonage doit être politiquement et socialement acceptable, et il faut disposer des moyens de le faire respecter localement : chaque pays devra donc l’établir de façon pragmatique. La France pourra, par exemple, opter pour un zonage par département ou par région, l’Allemagne par Landkreis ou par Land, tandis qu’un pays comme le Danemark pourra choisir d’être considéré comme une seule zone. De façon encore plus fine, une métropole pourra, quand c’est possible, être considérée comme une zone. Une zone devient verte lorsque le taux de transmission en son sein est proche de zéro. Elle est alors en mesure de revenir progressivement à la normale : les écoles, les restaurants, les lieux culturels et les autres entreprises peuvent rouvrir complètement. Les voyageurs peuvent circuler librement entre les zones vertes ; en revanche, il faudra veiller, par des restrictions sur les déplacements, à éviter la réintroduction du virus et, en cas de reprise des infections, déclencher des mesures préventives ciblées, rapides et cohérentes.
    Les voyageurs en provenance de zones non vertes seront tenus à leur arrivée de présenter un test négatif et d’observer une quarantaine. Il faudra en outre un système efficace de dépistage-traçage à l’intention des personnes ayant un motif impérieux de se déplacer, et porter une attention particulière aux lieux accueillant un grand nombre de visiteurs. Plus il y aura de zones vertes, plus le soutien pourra se concentrer vers les autres zones afin de leur permettre de devenir vertes à leur tour. On imagine ainsi une Europe parsemée de zones vertes où les résurgences sont rapidement maîtrisées par des mesures locales.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#zonage#frontiere#circulation#sante#depistage#quarantaine#trancking#zerocovid

    • « Viser l’objectif zéro Covid constitue un moyen clair de traverser la pandémie en minimisant les dégâts »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/15/viser-l-objectif-zero-covid-constitue-un-moyen-clair-de-traverser-la-pandemi

      Un collectif de médecins, économistes, politistes et sociologues plaide, dans une tribune au « Monde », pour que le continent adopte un objectif d’éradication du SARS-CoV-2, en instaurant des « zones vertes » où, dès lors que la transmission du virus est faible, écoles, restaurants, entreprises et lieux culturels pourront rouvrir.

      Tribune. Si nous voulons en finir avec la pandémie, vacciner est essentiel. Pourtant, cela ne sera pas suffisant. L’espoir de parvenir à l’immunité collective à la fin de l’été en Europe est en train de s’évanouir. Le déploiement de la vaccination prend du retard et l’apparition de nouveaux variants menace l’efficacité des vaccins existants. D’ailleurs, l’histoire nous a prouvé que la vaccination ne peut, à elle seule, éliminer un virus. Une sortie mondiale du Covid-19 en 2021 paraît donc hautement improbable. Comment faire, alors, pour éviter une succession de confinements ? Freiner aussi vite que possible la propagation du virus et nous engager dans la voie d’un rétablissement durable.

      Nous appelons donc les responsables politiques et les citoyens à définir une stratégie européenne d’élimination fondée sur trois piliers : la vaccination, l’instauration de zones vertes, et un renforcement des modalités de dépistage et de traçage, y compris par le recours aux nouvelles technologies. Le tout accompagné d’une communication claire, cohérente et transparente.

      Définir des normes communes de santé publique

      Nous faisons partie d’un groupe de scientifiques internationaux qui approuvent cette stratégie, comprenant aussi bien des épidémiologistes et des immunologues que des politistes, des sociologues et des économistes, et dont certains ont récemment publié un appel similaire dans The Lancet ou sont à l’origine de « No Covid », une initiative allemande qui prépare déjà des outils permettant de l’appliquer efficacement.

      Eliminer le virus sur l’ensemble du continent européen peut sembler impossible. Nous pensons pourtant être capables d’y parvenir en définissant des mesures et des normes communes de santé publique pour instaurer puis protéger des « zones vertes » où le virus y est maîtrisé. Plus ces zones seront de taille réduite, plus vite elles pourront retrouver un fonctionnement normal et éviter des mesures contraignantes.
      Toutefois, ce zonage doit être politiquement et socialement acceptable, et il faut disposer des moyens de le faire respecter localement : chaque pays devra donc l’établir de façon pragmatique. La France pourra, par exemple, opter pour un zonage par département ou par région, l’Allemagne par Landkreis ou par Land, tandis qu’un pays comme le Danemark pourra choisir d’être considéré comme une seule zone. De façon encore plus fine, une métropole pourra, quand c’est possible, être considérée comme une zone.

      Mesures préventives ciblées, rapides et cohérentes

      Une zone devient verte lorsque le taux de transmission en son sein est proche de zéro. Elle est alors en mesure de revenir progressivement à la normale : les écoles, les restaurants, les lieux culturels et les autres entreprises peuvent rouvrir complètement. Les voyageurs peuvent circuler librement entre les zones vertes ; en revanche, il faudra veiller, par des restrictions sur les déplacements, à éviter la réintroduction du virus et, en cas de reprise des infections, déclencher des mesures préventives ciblées, rapides et cohérentes.

      Les voyageurs en provenance de zones non vertes seront tenus à leur arrivée de présenter un test négatif et d’observer une quarantaine. Il faudra en outre un système efficace de dépistage-traçage à l’intention des personnes ayant un motif impérieux de se déplacer, et porter une attention particulière aux lieux accueillant un grand nombre de visiteurs. Plus il y aura de zones vertes, plus le soutien pourra se concentrer vers les autres zones afin de leur permettre de devenir vertes à leur tour. On imagine ainsi une Europe parsemée de zones vertes où les résurgences sont rapidement maîtrisées par des mesures locales.

      Les efforts pour devenir une zone verte valent-ils la peine d’être accomplis ? Certainement. Du point de vue économique et social, la quasi-totalité des coûts immédiats est compensée par les avantages liés à une sortie rapide du carcan de la pandémie. Santé publique et prospérité économique ne sont pas des objectifs contradictoires, mais complémentaires. La perspective d’un retour à la normale permettra de lutter contre la lassitude croissante de la population, et redonnera de la motivation et de l’autonomie aux communautés locales.

      L’Europe doit tirer parti de son unité

      Même s’il paraît difficile d’y arriver au vu des niveaux élevés de contamination actuels en Europe, rappelons-nous que, l’été 2020, la plupart des régions et des pays étaient des zones vertes à la suite des mesures strictes et simultanées qui avaient été instaurées. En dehors de notre continent, la stratégie d’élimination du virus a été couronnée de succès, notamment en Chine, en Corée du Sud, en Nouvelle-Zélande et en Australie.

      Viser l’objectif zéro Covid constitue un moyen clair de traverser la pandémie en minimisant les dégâts. L’Europe ne peut pas laisser passer l’occasion et doit tirer parti de sa puissance et de son unité. Un plan coordonné serait le moyen le plus efficace d’éliminer le virus sur notre continent tout en évitant les fermetures unilatérales de frontières. Les dirigeants européens ont montré leur volonté de surmonter les obstacles politiques et bureaucratiques afin de pouvoir relever le défi que nous lance ce virus. En tant que scientifiques, nous en appelons à nos dirigeants et à nos concitoyens : unissons-nous autour de l’objectif zéro Covid et avançons vers une zone verte durable où l’existence pourra revenir sans risque à la normale.

      (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)

      Parmi les signataires : Antoine Flahault, directeur de l’Institute for Global Health, Suisse ; Mélanie Heard, pôle santé, Terra Nova, France ; Karine Lacombe, infectiologue, Sorbonne Université, France ; Michael Meyer-Hermann, immunologue, Helmholtz Centre for Infection Research, Allemagne ; Miquel Oliu-Barton, mathématicien, université Paris-Dauphine, France ; Bary Pradelski, économiste, CNRS, France ; Toni Roldan, directeur du Center for Economic Policy Esade EcPol, Espagne ; Devi Sridhar, chercheuse en santé publique, université d’Edinbourg, Royaume-Uni ; Guntram Wolff, directeur du think tank Bruegel, Belgique. Liste complète disponible sur Zerocovid-greenzone.eu

      #santé_publique

    • Que pense du zéro Covid le conseil scientifique [...] Ayant vu certaines de ses préconisations ignorées par l’exécutif, il semble sur la réserve. La réponse laconique d’Arnaud Fontanet (Institut Pasteur) : « Un peu trop éloigné des arbitrages en cours. Sujet intéressant au demeurant. »

      La seule question pertinente, en France, c’est : que veut Macron ? Et de manière collatérale, zéro covid va-il contre ses intérêts ?

      Et sinon, dans le 1er article, globalement j’ai l’impression que personne n’est d’accord, y compris les pseudo-supporters du zéro covid entre eux ; ça sent que personne ne va pousser et au mieux ça commencera à discuter dans un mois et à l’infini de pourquoi ça peut pas marcher et la faute à qui (les autres, pays, migrants, traîtres, laxistes, etc, bien sûr) ; surtout, ne pas s’exposer ; surtout ne pas fâcher le chef.

      Ils feraient un référendum informel, ils auraient la réponse de la population en moins de 15 jours ; et ils pourraient décider avec.