Covid-19 : le variant britannique est devenu majoritaire en Bretagne [Exclusif] - France

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    Le Télégramme/SPF

    INFO LE TÉLÉGRAMME. La propagation du variant britannique a été rapide dans le pays et encore plus en Bretagne : selon les chiffres de Santé Publique France, il est même devenu dominant dans la région en cette mi-février. Mais les disparités restent fortes entre départements.

    En Bretagne, la présence du variant britannique du Sars-Cov-2 est fortement suspectée dans 56 % des 1 900 tests positifs étudiés entre le 9 et le 15 février, selon Santé Publique France. La barre des 50 % est franchie : il a pris le dessus sur la souche historique de la covid-19 dans la région. Ce chiffre est construit grâce aux retours d’une semaine de tests. Bien plus fiable que celui de 32 % établi, pour la seule journée du 27 janvier, dans le cadre d’une « enquête flash »… Même s’il ne repose, pour l’heure, que sur des tests RT-PCR de criblage, capables de fournir un soupçon très puissant de présence d’un variant particulier… Mais seul un séquençage, opération plus longue et complexe, permet de s’en assurer à 100 %.

    63 % en Morbihan, 59 % en Ille-et-Vilaine
    Le pourcentage de variant anglais suspecté en Bretagne est bien supérieur à celui de 39,5 % estimé à l’échelle de la France entière. Il cache toutefois de fortes disparités entre départements : le Morbihan (63 %) et l’Ille-et-Vilaine (59 %) sont les plus touchés, quand les Côtes-d’Armor (46 %) et le Finistère (34 %) parviennent à rester sous la barre des 50 %. Pour l’instant. « L’Ille-et-Vilaine et le Morbihan présentent les pourcentages parmi les plus élevés dans le pays, supérieurs à ceux d’Ile-de-France », constate Alain Le Tertre, responsable de la cellule bretonne de Santé Publique France.

    Pourquoi la Bretagne est-elle victime d’une telle explosion du mutant anglais ? « Depuis l’enquête flash, on savait que la région était davantage impactée. Cela peut s’expliquer par le fait qu’elle a un lien privilégié avec le Royaume-Uni. Or, le variant britannique est apparu au mois de septembre là-bas. La fermeture des frontières a été effective un peu avant Noël, au moment où le nouveau variant était largement majoritaire sur le sol britannique. Toutes les personnes qui ont voyagé avant, ont pu le faire circuler de manière anonyme », analyse l’épidémiologiste.

    Peu de variants sud-africain et brésilien
    La présence des variants sud-africain et brésilien en Bretagne semble en revanche un peu moins forte que sur le reste du territoire, avec des valeurs de 2,7 % en Ille-et-Vilaine et 4,9 % en Morbihan, contre 5,3 % sur le plan national. « Pour le Finistère et les Côtes-d’Armor, on a compté moins d’une dizaine de cas sur la semaine écoulée, des chiffres trop réduits pour dégager une tendance », note Alain Le Tertre.

    La forte présence du variant britannique, plus contagieux, laisse craindre un envol de l’épidémie dans la région. « C’est une inquiétude. On était dans une dynamique à la baisse depuis une semaine, avec cette hypothèse qu’un virus en remplace un autre. Elle est néanmoins à nouveau stable et même plutôt à la hausse dans certaines tranches d’âge en Ille-et-Vilaine, notamment celle des jeunes adultes », observe l’épidémiologiste de Santé Publique France. Pour ces derniers, il remarque aussi une augmentation du taux de positivité. « Si vraiment le variant est plus contagieux, on devrait voir bondir ce taux puisque les cas contacts auront une probabilité plus forte d’être positifs ».