Pas pu m’en empêcher

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    • « L’islamogauchisme est une insulte. »
      « Personne ne se définit comme islamogauchiste mais il y a des gens qu’on qualifie d’islamogauchiste pour les disqualifie. »
      « La ministre Frédérique Vidal reprend le vocabulaire de Valeurs actuelles ou des polémistes d’extrême droite et elle le fait au nom de la science. »
      « Ce qui est vrai pour les universités peut tout aussi bien toucher les médias. »
      « C’est toujours la gauche qui est visée. »
      « Est-ce qu’on entend des gens supposément islamogauchistes dans les médias ? Je n’ai pas l’impression que les médias soient monopolisés par des islamogauchistes, des intersectionnels, des racialistes ou des indigénistes. J’ai plutôt l’impression qu’on y trouve des attaques contre tout ça. »
      « Il s’agit de ne pas se tromper sur qui a le pouvoir d’annuler et de censurer. Finalement, sur qui cherche à intimider ? »

      Sur l’enquête du CNRS voulue par Frédérique Vidal
      « Pour comprendre la pandémie, nous avons mené une enquête dans laquelle nous avons considéré qu’il était important de prendre en compte plusieurs dimensions et en particulier la classe, le genre et la race. »
      « Je veux croire que le CNRS a compris qu’il avait intérêt à se doter d’outils, comme l’annonce le CNRS, pour penser la réalité sociale. »
      « La réalité en ce moment dans l’université, c’est la précarité étudiante. Est-ce que l’on peut croire que pour en parler, il faudrait faire abstraction de la race ? Est-ce qu’il ne faut pas articuler plusieurs dimensions et en particulier race et classe. »
      « La réalité, c’est des rapports de domination qu’il faut bien pouvoir nommer. »

      Sur la place des travaux d’universitaires sur les questions de race, d’indigénisme ou de post-colonialisme
      « On ne sait pas exactement de quoi on parle. »
      « Aujourd’hui, il y a peu d’universitaires qui font des recherches sur les questions intersectionnelles, de race ou d’indigénisme. Il n’y a pas de laboratoire consacré à ces questions. Il n’y a pas de département qui soit consacré à ces questions, ni de master ou de doctorat. Donc la réalité c’est qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui travaille sur ces questions mais il y a une génération nouvelle qui est amenée à en parler et croise ces questions de genre et de race. »
      « Toutes les nouvelles générations ont compris qu’on ne pouvait pas s’aveugler au genre et à la race parce que ça joue un rôle dans notre société. Donc si on veut parler de la réalité, on ne peut pas faire comme si on ne voyait pas. »
      « Il est tout aussi problématique de s’aveugler au genre et à la race que de s’aveugler à la classe. »
      « Si on veut penser l’ensemble des rapports de domination dans qui structurent la société, on ne doit pas se doter d’un outil mais d’une pluralité d’outils. »
      « Il y a une panique morale chez une partie des générations les plus avancées qui voient que le monde change et que les plus jeunes ne voient pas le monde de la même manière que nous. »

      Sur la polémique lancée par Frédérique Vidal
      « À défaut d’avoir des exemples sur les islamogauchistes, on va chercher du côté du fascisme. »
      « Il y a beaucoup de confusion et il est tout de même embarrassant de lancer une polémique sans n’avoir rien compris des choses dont on parle. »
      « Il y a une irresponsabilité de nos responsables politiques et cette irresponsabilité est délibérée. Au fond, dire n’importe quoi a une fonction politique : c’est jouer la confusion et l’anti-intellectualisme. Il s’agit de de dire que les intellectuels sont dangereux et donc penser est dangereux. C’est ce qu’on entend dans tous les régimes autoritaires dans le monde. »
      « La dérive autoritaire passe toujours par l’anti-intellectualisme. »
      « Montrer les rapports de domination dans la société c’est faire en sorte qu’ils soient visibles c’est-à-dire qu’il s’agit de troubler l’évidence des choses. Et c’est cela que ne veulent pas nos gouvernants. »

      Sur le gouvernement et l’extrême droite
      « On suggère aujourd’hui que peut-être la ministre aurait été maladroite comme si son propos était isolé alors que c’est le président de la République qui le premier a lancé l’offensive en juin dernier lorsqu’il jugeait les universitaires coupables de casser la République en deux. »
      « Le ministre Jean-Michel Blanquer s’en était pris à la complicité intellectuelle avec les terroristes. »
      « Frédérique Vidal a cru bien faire pour poursuivre le programme gouvernemental. »
      « On a assisté il y a quelques jours à un débat entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen et on voit qu’ils disent la même chose.
       »

    • Pierre Ouzoulias : « Frédérique Vidal n’a plus rien à faire à la tête du ministère de la connaissance »

      « Le problème, c’est celui de sa conscience avec elle-même. Je crois qu’elle n’a plus rien à faire à la tête du ministère de la connaissance « . Le sénateur Pierre Ouzoulias qui se dit « effondré » et « triste pour la science française », réclame au micro de Public Sénat le départ de Frédérique Vidal du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

      En cause : la confirmation hier à l’Assemblée nationale par Frédérique Vidal de la mise en place d’« un bilan de l’ensemble des recherches » qui se déroulent à l’université, afin de distinguer « ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». « Une enquête » sera donc bien menée par le CNRS à la demande de la ministre sur « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » selon elle l’université.
      « Une enquête anti-constitutionnelle »

      De quoi mettre en rogne Pierre Ouzoulias qui est également chercheur de profession. « Qu’une ministre reprenne comme cela et valide les thèses de l’extrême droite, parce que l’islamo-gauchisme est un concept pensé par l’extrême droite comme le grand remplacement, je crois que malheureusement ce gouvernement est en train de préparer l’irrésistible ascension dans la prise de pouvoir de l’extrême droite », a lâché le sénateur communiste.

      Avant de qualifier cette enquête « d’anti-constitutionnelle », car « un professeur d’une université a ses libertés académiques qui sont défendues par la Constitution, donc on ne peut pas demander à un autre organisme comme le CNRS de venir enquêter sur ses travaux universitaires. »

      Sur les thèses de l’extrême droite reprises selon lui actuellement par le gouvernement, le sénateur Ouzoulias a également indiqué qu’« il faudrait que les républicains et les anti-facistes se réunissent pour faire front à une banalisation de ces propos d’extrême droite ».du ministère de la connaissance »

      https://www.publicsenat.fr/article/politique/pierre-ouzoulias-frederique-vidal-n-a-plus-rien-a-faire-a-la-tete-du-min

    • Fassin parle d’anti-intellectalisme.
      Il mentionne que les offensives de la droite ont commencé pour faire perduré les discriminations sexistes et sexuelles via les « genders studies ».
      Pourtant j’observe que les discriminations sexistes sont invisibilisées du dicours actuel (y compris de son bouquin) (alors que la PMA est aujourd’hui remboursée aux couples hétéros et homos mais pas pour les femmes célibataires) qui réduit l’intersectionnalité au champ des classes et des races.
      Au passage le validisme est aussi invisible, 6 millions de personnes en situations de handicape en France. Wikipédia me dit En 2019, l’Observatoire de la laïcité estime le nombre de musulmans en France à 4,1 millions (soit environ 6 % de la population totale)
      – j’ai concience que les musulman·nes ne sont pas toutes racisées et que les racisées ne sont pas toutes musulmannes, mais vu la cristallisation sur l’islam je prend cet indicateur.
      Pour les trans, google me dit : L’association ORTrans (Objectif Respect Trans) estime, quant à elle, à 15 000 le nombre de personnes transgenres en France. Les études dans d’autres pays de l’OCDE indiquent une fourchette de 0,1 % à 0,3 %. Les femmes représentent 51,5%.