Dérives de l’état d’urgence en France et en Tunisie

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  • « En thérapie ». La malédiction du policier Adel Chibane | Hassina Mechaï
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/en-therapie-la-malediction-du-policier-adel-chibane,4526

    Un psychanalyste parisien suit cinq patients au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, entre traumas individuels et choc collectif. Adel Chibane, l’un des personnages de la série En thérapie, est un policier qui est intervenu au Bataclan. Sa différence crève l’écran, et pose quelques questions. Source : Orient XXI

    • Excellent ! L’article ; la série aussi.

      C’est sans doute le personnage du policier qui traduit le mieux cette irruption du « réel qui cogne ». Dès le premier plan, le ton est donné par Adel Chibane, magistralement porté par Réda Kateb. C’est lui qui mène un entretien qui tourne vite à l’interrogatoire. « Y’a des règles ? » ; « Pardon ? » ; « Un protocole d’action ? ». Chibane s’impose, prend possession de l’espace en cuir noir, lunettes tout aussi noires, démarche chaloupée, regard scrutateur, tout en corporalité qui s’impose face au psy recroquevillé dans son fauteuil. Chibane est ainsi ramené à l’organique, l’épidermique, la fonctionnalité, l’irrationnel. Le « ça » dirait un psy, là où les autres patients sont en quête d’un moi et Dayan tout entier contenu et policé dans son sur-moi. D’où cet échange :

      je vous vois venir, y’a malentendu […], mais je fais pas ça, moi.
      — Ça ?
      — Vous raconter des trucs, ma petite enfance, le tralala...

      Puis suit un dialogue où Chibane demande à Dayan de « deviner » son métier. Face au mutisme du psy, il explose : « J’suis flic, putain ! ». Chibane est policier de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). Et il entend être reconnu comme tel. Par son langage, ses vêtements, son oscillation entre impassibilité et agressivité, il aurait pu tout aussi bien être de « l’autre bord », voyou et délinquant. Pire, il aurait pu être confondu avec ceux qui viennent d’endeuiller la France. C’est donc dans le regard de Dayan qu’il demande à ne pas être vu pour ce qu’il n’est pas et à être adoubé pour ce qu’il veut être : flic et héros. Adel guette et quête dans le regard des autres sa place. Il est l’être conditionné jusqu’au bout...