• Vaccination : 2.000 médecins dénoncent les dérives graves en matière de vie privée
    https://plus.lesoir.be/356318/article/2021-02-20/vaccination-2000-medecins-denoncent-les-derives-graves-en-matiere-de-vie

    Dans une lettre ouverte adressée aux autorités, la coopérative Medispring refuse « de participer à l’assujettissement des médecins, bafoués dans leur relation thérapeutique avec leur patient ». Elle demande, en urgence, d’ajuster le système afin de respecter le secret médical, la vie privée et le consentement libre et éclairé des patients.

    Après s’être concentrée sur les groupes dits « prioritaires », la campagne de vaccination rentrera d’ici peu dans sa phase 1B, celle qui concerne les plus de 65 ans et les personnes « à risques », présentant des comorbidités. La stratégie des autorités a été décrite dans un accord de coopération entre le fédéral et les entités fédérées. Dès lors que des données à caractère sensible doivent être échangées entre les différentes couches de la lasagne institutionnelle, une « supra-loi » de ce type est en effet nécessaire. Ce fut le cas pour le « tracing ». C’est le cas, à présent, pour la vaccination. Et à chaque fois, les dispositions en matière de respect de la vie privée ont été lourdement critiquées.

    Dans le cas des vaccins, il est ainsi prévu que l’Etat centralise et croise les données fournies d’une part par les médecins (soit des listes de patients à risques établies sur base de leur dossier médical) et d’autre part par les mutuelles (sur base des données de prescription). En clair, l’Etat pourrait donc être en mesure de déterminer si une personne a connu, ou connaît, des soucis de santé. Ces informations, strictement protégées par le secret médical, permettraient aux autorités d’envoyer les convocations pour les prises de rendez-vous.

    Dans son avis, révélé dans Le Soir, l’Autorité de protection des données (APD) parle d’un « chèque en blanc » pour les autorités. « L’Etat doit tenir compte de cet avis et revoir sa copie », confiait Pierre Cools, secrétaire général adjoint de la mutualité Solidaris. De son côté, Thomas Orban, président de la Société scientifique de médecine générale prévenait : « Si le texte n’est pas compatible avec le RGPD, je ne transmettrai rien du tout ».

    Cette fois, c’est Medispring, une société coopérative qui développe un Dossier Médical Informatisé utilisé par plus de 2.000 soignants, qui monte au créneau. Dans une lettre ouverte adressée à Alexandre De Croo, Frank Vandenbroucke, aux présidents de partis…, ils tirent à boulets sur la stratégie mise en place. « Nous ne pouvons accepter de participer à cet assujettissement des médecins, bafoués dans leur relation thérapeutique avec leur patient », écrivent-ils. « Les médecins ont ici un devoir moral pour préserver la confiance des patients et les données qu’ils partagent avec eux. Nous demandons que les autorités ajustent en urgence le système qu’elles imposent à la profession médicale afin de respecter le secret médical, la vie privée et le consentement libre et éclairé des patients. »
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