• Argh...
      je suis mal mal mal là...
      j’ai une fille d’à peu près le même age et je lui ai donné un tél mais j’ai viré toutes les applis qui me plaisaient pas et elle a un forfait sans internet...
      Quand je vois que tu autorises Tik Tok à la tienne ça me met un gros doute sur ma méthode...surtout quand je vois qu’elle a un léger décalage avec ces copains (qui lui reprochent de pas être « populaire » (est ce que ça veut dire que la popularité au collège passe pas les réseaux sociaux d’ailleurs ?) et de pas connaître ou utiliser ce genre de chose...)

    • @fonkisifou Etre « populaire » au collège ça répond à un besoin de conformisme très prégnant à cet age. Y céder est bien tentant (voire facile) pour les parents.
      Ta méthode et tes choix éducatifs t’appartiennent.
      Ta sincérité est le moteur de ce que tu veux transmettre.
      Oui parfois les enfants sont « décalés » mais ils sont aptes à surmonter cette différence si tu peux leur expliquer les motivations de ton choix.
      Arrivés au lycée cette différence sera soudain valorisante !

    • j’espère...
      c’est dur de trouver le bon dosage des fois...
      la pression sociale pour que tu te conformes à la norme me pèse des fois...j’imagine même pas à son âge...
      ca me casse la tete lol
      merci en tout cas :)
      (et j’interviens pas beaucoup mais vous m’aidez beaucoup havec vos partages sur rezo et 7h36 alors j’en profite pour vous dire aussi merci à tous)

    • Alors de manière un peu surprenante, elle utilise Tik Tok depuis bien avant d’avoir son téléphone, c’est sa mère qui lui prêtait son téléphone et gérait le compte. Et c’est réglé en mode privé, elle n’a que ses copines qui la suivent.

      On a toujours été surpris par le fait qu’elle était très créative avec ces outils et qu’elle apprenait à maîtriser des codes visuels et de narration pas du tout évident. Du coup, trouver un équilibre entre la consommation de contenus (pas toujours glorieux) et le fait d’apprendre et de pouvoir rester créative, mais on trouve qu’elle ne s’en sort pas mal. (Chez nous, le truc qui a été rapidementchiant, c’est Gacha Life, utilisé de manière un peu créative au début, et rapidement ça retombe dans le très laid et débile, avec en plus des trucs assez discutables.)

      Elle a un Instagram monté avec sa mère, et la logique c’est qu’elle y poste ses photos « artistiques » (au sens : elle essaie de faire des belles photos avec un travail esthétique) ; et elle ne donne pas son identité, elle ne donne pas son âge, elle ne poste pas de selfies… Et elle fait des photos vraiment pas mal. Leur mère anime aussi un Instagram commun aux trois gamins, pour poster leurs dessins (mine de rien, ils sont depuis la semaine dernière suivis par un copine artiste qu’ils aiment beaucoup, qui les encourage et les valorise, et c’est très très sympa).

      Bref, pour l’instant pas vraiment de réseaux sociaux, ou alors quand c’est les cas, c’est avec un but de publication, pas de discussion, et c’est géré avec leur mère.

      Pour les communications et échanger avec les copines (et une poignée de garçons), c’est WhatsApp.

      Pour le conformisme et les histoires d’être « populaire », à mon avis à 12 ans c’est déjà réglé par le fait qu’elle est déjà dans un groupe de copines qui soit sont fascinées par ça, soit qui trouvent ça ridicule. (J’en discute régulièrement avec elle, parce que moi j’étais un nerd, alors je suis assez sensible au fait de ne pas être dans les canons du « populaire » au collège, et elle a déjà sa propre distance avec ça : elle fait une imitation vraiment poilante des filles « populaires » de sa classe, « j’veuxdireuuuuh ».)

    • La mienne a aussi été un extra-terrestre toute sa scolarité, mais a tout de même réussi à toujours se constituer un noyau de potes. Mais arriver en arts appliqués (et dans une métropole loin du bled) en seconde a été une libération  : elle s’est retrouvée avec une classe entière de gens parmi lesquels elle passait pour quelqu’un de plutôt normal . Du coup, elle est plutôt « populaire », même si elle n’a pas repris les cours en septembre. Ses potes ont fait plusieurs actions pour forcer les profs à noter ses DM, par exemple et organisent régulièrement des soirées vidéos pour qu’elle participe.

      Côté écrans, la TV a toujours été très contingentée. Par contre, elle a eu son ordi à 3 ans avec Gcompris dessus (un OS libre pour enfants). On a dû lui filer un téléphone à 12 ans à cause du covoiturage pour aller en cours. Mais tout cela s’est fait avec beaucoup d’éducation sur les outils (« sur internet, personne ne sait que tu es un chien… »). Et comme beaucoup, elle s’est approprié les outils pour s’exprimer et créer.
      https://linktr.ee/Camiliero

      Résultats des opérations  : même si elle n’a pas eu le droit aux RS avant ses 13 ans, dès qu’elle y est entrée, elle a intégré des équipes de co-création où elle a tissé des liens très forts. Nous sommes allés avec elle aux expos de certains de ses co-artistes. Elle est la + jeune, mais super intégrée et cette communauté s’entraide beaucoup. Elle a déjà fait de petites commissions qui lui apprennent à négocier son travail et a créé son propre univers. Globalement, elle a moins souffert des confinement que pas mal de monde.
      Et bien sûr, ça l’a rendue bilingue. Ce qui lui permet aussi d’intégrer de petites équipes internationales.

      Donc, oui, ces outils ont été très profitables, mais ça s’est accompagné de pas mal de culture internet.

    • merci à tous les 2 @arno et @monolecte
      la télé c’est réglé, depuis petites, elles sont conditionnées à voir les pubs comme le diable et à limiter drastiquement son usage.
      Par contre effectivement ordi + gcompris dès toutes petites en effet...au point qu’elles s’en sont lassées lol.
      Ce que je retiens de ce que vous avez dit est qu’il faut que je l’accompagne dans sa compréhension d’internet et sa culture...et peut être que je lache la bride un petit peu pour lui permettre de partager un peu...en surveillant beaucoup...
      merci encore !

    • En fait, tout cela ne peut pas réellement se penser en dehors d’un ensemble  : la manière dont on décide d’éduquer nos enfants, sachant que c’est un gros boulot aussi de déconstruction.

      Dans les tuyaux, il y a eu le respect de la vie privée. Étant gosse, j’étais choquée que tout le monde trouve normal que les journaux intimes soient dotés de serrures. Théoriquement, avant même la mention de « journal intime » en gros sur la couverture, il y a l’idée qu’il est parfaitement normal et légitime d’entrer dans la chambre de son gosse, de fouiller, regarder, contrôler.

      Et un débat plus profond  : est-ce que fliquer, c’est protéger  ?
      On a creusé et on en a déduit que fliquer induisait la dissimulation, laquelle induisait le mensonge. Ce qui pose les questions du contrôle et de la domination.

      La question de la protection pose aussi celle de l’autonomie. Ça avait commencé avec les bidules qu’on colle partout pour que le bébé ne se blesse pas en se cognant ou en tombant. Si on en mettait partout, en dehors de coûter du fric, qu’est-ce que ça impliquait  ?
      Un probable faux sentiment de sécurité, donc une baisse de vigilance, une absence d’apprentissage. Si tu fais n’importe quoi, tu te fais mal. Le job du parent, c’est d’éviter que ce soit grave, mais il faut bien apprendre à explorer sans se mettre en danger. On avait tranché pour l’absence de protections en pensant au fait qu’on ne pouvait sécuriser le reste du monde et qu’on n’aurait pas les yeux derrière la tête en visite dans la famille ou chez des amis.

      Donc, en amont d’internet, des écrans et des RS, il y a déjà bien des choses qui sont mises en place ou pas… ce qui fait qu’on ne peut jamais vraiment s’inspirer des solutions apportées par les autres parents. Ça ne marche pas des masses sans le reste du contexte éducatif.

      Quand le gosse arrive à l’âge estimé par ses parents des outils numériques, s’il faut, il y est déjà en loucedé depuis un bail, habitué à la transgression par une politique d’intrusion.

      Donc, on a parlé de nos expériences avec nos gosses, mais faut garder en tête que ce n’est pas forcément transposable partout et tout le temps, dans toutes les familles et avec tous les gosses.

      Ouais, parce qu’en plus, ce qui marche avec le premier n’est probablement pas top pour le second…

    • yes...c’est toutes ces questions qui me cassent la tête.
      Clairement je suis pas un flic et j’aime pas qu’on regarde derrière mon épaule donc je le fais pas non plus.
      Je les ai un peu éduqué sur les risques...j’ouvre peu à peu sur le potentiel...mais tout ça sur ordi (j’ai retapé un ordi en suivant ça : https://seenthis.net/messages/892938 ; ça a marché de la boulette d’ailleurs) parce que je trouve que c’est plus facile à paramétrer et pour éviter de partir dans tous les sens (autrement dit j’ai mis ublock origin avec un filtre qui déglingue tous les trucs porn etc...comme elles savent pas encore ce que c’est un navigateur et qu’elle maîtrise mal l’anglais et les messages « d’erreurs » pour le moment ça marche plutôt pas mal...)
      Sur téléphone...même avec le notre je trouve que ça prend une autre dimension. Le côté social du téléphone fait que c’est la nouvelle clope : ça fait grand de savoir le manipuler. En plus le côté vidéo facile c’est littéralement hypnotisant pour les mômes et ils peuvent passer un temps fou dessus à faire...pas grand chose.
      Bref je trouve qu’avec le tel ça peut vraiment vite partir n’importe comment sans qu’on se rende compte de quoi que ce soit...et c’est ce qui m’embête...mais bon je vais continuer ma méthode douce avec ordi (en plus le vieux processeur limite l’utilisation de la vidéo...donc ça limite aussi les usages hypnotisant lol) et je « surveille » surtout si ça ne l’a désociabilise pas trop...

      (et oui tu as raison...avec la plus jeune je sais d’ores et déjà que je devrai utiliser une autre méthode...mais j’ai le temps d’y réfléchir ; )) )