/sante

  • En baissant le remboursement des frais dentaires, la Sécu acte le recul de l’accès aux soins – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/en-baissant-le-remboursement-des-frais-dentaires-la-secu-acte-le-recul-de
    https://www.liberation.fr/resizer/sWvh93g-CHdBViVgarRk13bc6BE=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/4ZUPRLAHA5HOXPBVDL4CISXXJE.jpg

    Christian Lehmann (...) revient sur la décision de l’Assurance maladie de baisser sa prise en charge des soins dentaires. Une décision unilatérale qui a surpris tous les acteurs du secteur.

    Après la crise du Covid pendant laquelle l’Assurance maladie a semblé pour la première fois sortir d’une logique de rationnement masqué sous un vocabulaire de dépense responsable, les habituels tours de passe-passe consistant à réduire la prise en charge des soins de santé tout en se gargarisant d’investir dans la prévention ont repris.

    A compter du 1er octobre, l’Assurance maladie diminuera sa prise en charge des soins dentaires de 70 % à 60 %. Cette décision unilatérale annoncée le 15 juin a surpris tous les acteurs du secteur : les complémentaires, qui devront assumer ce transfert de charges et annoncent d’ores et déjà vouloir le répercuter sur les cotisations ; les patients, qui en paieront finalement la note ; et les professionnels de santé.

    Jacques Bohbot, chirurgien-dentiste récemment diplômé, explique : « La profession et les syndicats ont appris la nouvelle jeudi [15 juin] par voie de presse, alors même que les négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie ont lieu actuellement, après que le round précédent en 2017 a abouti à un refus de signature et à un règlement arbitral, comme pour les médecins cette année. S’il était prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’automne dernier que l’Assurance maladie taxe les complémentaires à hauteur de 150 millions d’euros en compensation de la prise en charge à 100 % des patients en affection longue durée, le montant est brusquement passé à 500 millions d’euros, et exclusivement sur les soin

    #santé #CPAM #sans_dents

  • Amélioration de l’accès aux soins : hors de question | Libé | 14.06.23

    https://www.liberation.fr/societe/sante/lassemblee-rejette-un-texte-transpartisan-sur-la-regulation-de-linstallat

    L’immobilisme a prévalu. Par 168 voix contre 127, l’Assemblée nationale a rejeté mercredi l’amendement transpartisan visant à réguler l’installation des médecins libéraux, déposé par le député PS Guillaume Garot, dans le cadre de la proposition de loi [transpartisane] « sur l’amélioration de l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ». Une mesure pourtant qualifiée de « soft » par ses défenseurs, qui rappellent qu’elle figurait au programme du candidat Macron à la présidentielle 2022.
    [...]
    Pour éloigner le risque, le gouvernement a battu le rappel de ses troupes. Mais ce sont LR et le Rassemblement national qui lui sauvent la mise. Sans les voix de droite et d’extrême droite, la régulation de l’installation des médecins passait le cap de l’Assemblée…

    168 vs 127 ; ils étaient où les autres députés ?

  • Covid : au Brésil, justice et parlementaires s’activent pour que « Bolsonaro soit tenu responsable de ses crimes » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-au-bresil-justice-et-parlementaires-sactivent-pour-que-bolsonaro-so
    https://www.liberation.fr/resizer/b-F_cEwQrAdpGs28dOoOzPaH8Rc=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2423x2782:2433x2792)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/SJQDSSEVBZEDZFKRBH42FAW24E.jpg

    Suite à la tribune d’une quinzaine de sociétés savantes, des voix s’élèvent enfin pour réclamer une commission d’enquête sur les agissements de l’IHU Marseille, et l’indulgence coupable dont ont bénéficié ses équipes, qui viennent de retirer un « pre-print » - une version d’étude non relue par des pairs, publiée en ligne et non dans une revue scientifique - litigieux exposant un essai thérapeutique sauvage sur 30 000 personnes. Didier Raoult, comme à son habitude, vitupère chez Hanouna et Rioufol les « imbéciles » qui osent lui demander des comptes, et sa garde rapprochée redouble d’ingéniosité en mettant en ligne une pétition de scientifiques, signable par le premier farfelu venu, et en organisant sur les réseaux sociaux le harcèlement de médecins accompagnant la création d’une association de victimes des traitements précoces. A l’exception du sénateur médecin Bernard Jomier, qui n’a depuis le début de la crise pas dévié d’une attitude de respect de la science, rares sont ceux qui ont commenté ce scandale sans précédent. C’est que, depuis février 2020, le florilège de représentants politiques sans aucune compétence scientifique ou médicale ayant pris fait et cause pour le miraculeux thaumaturge phocéen balaie tout l’échiquier politique, de Zemmour à Mélenchon en passant par Estrosi, Bardella, Royal et Macron...

  • Covid-19, la menace fantôme – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-la-menace-fantome-20230507_XR2IG644QFACPGZHA77TLZPTCY
    https://www.liberation.fr/resizer/SpAlfNxbhG1sFPuzdLmjYi3cQTU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2675x1765:2685x1775)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DE4Z2NQ4LZB3RN6AZ2M5QIEGQY.jpg

    Vendredi 5 mai 2023, plus de trois ans après avoir annoncé « une urgence sanitaire de portée internationale », Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, a déclaré la fin de celle-ci, suivant ainsi les conseils de son comité exécutif. L’annonce a été l’occasion pour certains de se féliciter de voir tournée une page dans l’histoire de cette pandémie, pour d’autres de remettre une pièce dans le juke-box complotiste. Des chiffres ont été annoncés, disséqués, comme celui de 20 millions de morts probables du Covid depuis janvier 2020 annoncé par le directeur de l’OMS, quand le décompte officiel jusqu’ici tournait autour de 7 millions. On suspectait déjà que de nombreux pays n’avaient pu ou voulu tenir un décompte fiable de leur mortalité nationale, on découvre, sans grande surprise, à quel point nous naviguons à vue.

    • Tout le discours de Tedros Adhanom Ghebreyesus oscillait sur une ligne de crête, tentant d’apaiser les esprits, de saluer les réelles avancées scientifiques lors de cette pandémie, comme le succès des politiques vaccinales menées, tout en martelant, mais était-ce seulement audible, que la pandémie n’était pas terminée. Exquis vertige de la terminologie, le Covid-19 ne représentait donc plus « une urgence », mais représentait toujours « une menace ». Une menace fantôme, si l’on compare la réalité, nationale et internationale, et les voeux pieux exprimés par le directeur de l’OMS : « La pire chose qu’un pays pourrait faire maintenant serait d’utiliser cette nouvelle pour baisser la garde, démanteler ses systèmes d’alerte, ou envoyer le message à sa population que le Covid-19 n’a rien d’inquiétant. » Dans les faits, nous avons tout abandonné, et depuis plusieurs mois, le gouvernement étant pressé de refermer la parenthèse Covid pour appliquer son programme de destruction des communs, au nom d’un idéal pseudo-réformiste qui tiendra deux lignes dans la page Wikipédia consacrée à l’avènement au pouvoir de l’extrême droite en France.

      Le système s’est effondré

      Nous avons abandonné les tests, les séquençages permettant de prédire l’arrivée de nouveaux variants, les mesures barrière, même l’étude des eaux usées. En l’absence de campagne vaccinale effective depuis près d’un an, la vaccination n’est plus invoquée par les autorités sanitaires que comme un mantra, un doudou, comme si le simple fait de rappeler que le vaccin était éventuellement disponible permettait de cocher une case dans la liste d’éléments de langage qui enrobe le déni actuel d’un fin vernis de santé publique. Au risque de lasser, je répéterai que les enjeux liés à la qualité de l’air en lieu clos recevant du public, instrumentalisés pendant la campagne électorale, sont restés à l’état de promesse, et relèvent donc clairement du mensonge.

      L’une des raisons de l’annonce de l’OMS serait que la situation globale a changé, que la population mondiale a acquis un certain degré d’immunité (même si celle-ci varie d’un individu à l’autre, d’un pays à l’autre), et que la charge sur les systèmes de santé a diminué. Au vu de l’état dans lequel cette pandémie, après des décennies de management toxique, laisse le système de santé français, on peut être légitimement inquiet de l’avenir proche. Le système s’est effondré, les soignants sont allés au bout de leur résilience, et ont été récompensés par quelques médailles et un Mars, avant que ne reprennent les brimades qui partout entraînent des démissions en masse, des déplaquages, des fermetures de service, que les ministres tentent de masquer à coups de com, vantant les irremplaçables avancées d’un Conseil national de la refondation qui permet à tout ce que le pays compte d’administratifs en santé de s’autocongratuler tandis que les soignants lâchent prise.

      Incertitude statistique

      Le Covid-19 n’est plus une urgence, car nous ne savons pas, nous ne pouvons plus, répondre aux urgences. La population dans son ensemble a absorbé les mensonges servis par le pouvoir, sur le caractère saisonnier d’une épidémie banalisée, rangée dans la catégorie des infections respiratoires hivernales quand le Covid sévit en permanence toute l’année. Et l’éléphant au milieu de la pièce reste le Covid long, dont Tedros Adhanom Gebreyesus rappelle qu’il touche probablement à peu près 10 % des personnes infectées (et cette incertitude statistique elle-même révèle le déficit d’investissement dans la recherche sur ce point crucial). Les symptômes graves et débilitants qu’il entraîne, parfois pendant des mois, des années, vont nécessiter, de son propre aveu, des soins de longue durée pour des centaines de millions de personnes dans le monde. Tout est fait pour que la majorité de la population n’ait pas conscience de ce que cela représente. Et pour l’instant, ça fonctionne.

    • le gouvernement étant pressé [d’] appliquer son programme de destruction des communs, au nom d’un idéal pseudo-réformiste qui tiendra deux lignes dans la page Wikipédia consacrée à l’avènement au pouvoir de l’extrême droite en France.

  • L’ère post-Covid est celle de la post-vérité | Libé | 18.04.23

    https://www.liberation.fr/societe/sante/lere-post-covid-est-celle-de-la-post-verite-20230418_XCJPTYH6OFCPNN6ZW7JC

    Nous sommes, comme l’écrit l’épidémiologiste Antoine Flahault, « dans l’incapacité d’estimer l’incidence de Sars-coV-2 en France. L’activité de tests s’est effondrée, y compris à l’hôpital. Les eaux usées ne sont pas analysées, le pays ne dispose plus d’une veille sanitaire fiable vis-à-vis du Covid-19 ». Les cas positifs ne sont plus déclarés, ou très aléatoirement.
    [...]
    En consultation, malgré le déni ambiant, nous voyons beaucoup de patients présentant une fièvre, des symptômes ORL ou respiratoires, qui ont pratiqué en amont un autotest Covid, et à qui nous devons expliquer que malheureusement leur technique est mise en défaut avec les variants actuels, qui nécessitent la réalisation d’un test PCR.

    • Le Covid est toujours là, mais, comme le tweete Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique et directeur d’Epi-Phare, une structure publique de surveillance épidémiologique des médicaments : « Un des rares indicateurs actuels du suivi de la reprise épidémique est la pifométrie : c’est la multiplication des cas dans l’entourage familial, amical et professionnel ! » En consultation, malgré le déni ambiant, nous voyons beaucoup de patients présentant une fièvre, des symptômes ORL ou respiratoires, qui ont pratiqué en amont un autotest Covid, et à qui nous devons expliquer que malheureusement leur technique est mise en défaut avec les variants actuels, qui nécessitent la réalisation d’un test PCR.

    • La pandémie est banalisée, effacée. La dangerosité du virus, la transmission aérosol, le risque de développer des séquelles neurologiques, vasculaires, immunitaires, pulmonaires, sont des faits établis et pourtant ignorés. Bientôt, comme la grippe espagnole de 1919, « America’s Forgotten Pandemic », le Covid sera oublié. Ses négationnistes, qui maudissaient les mesures barrières et dénigraient le vaccin, ont eu gain de cause. Leur long combat a rejoint celui de l’exécutif : nier la pandémie, nier le risque, nier les morts, reprendre une activité habituelle en laissant sur le côté les vulnérables et ceux qui héritent d’un Covid long, de séquelles invalidantes.

      Nous sommes, comme l’écrit l’épidémiologiste Antoine Flahault, « dans l’incapacité d’estimer l’incidence de Sars-coV-2 en France. L’activité de tests s’est effondrée, y compris à l’hôpital. Les eaux usées ne sont pas analysées, le pays ne dispose plus d’une veille sanitaire fiable vis-à-vis du Covid-19 ». Les cas positifs ne sont plus déclarés, ou très aléatoirement.

      Alerter sur la remontée de l’incidence dans d’autres pays, comme en Inde, où 200 écoles privées de Delhi ont à nouveau rendu le masque obligatoire en classe, n’aurait aucun effet. Collectivement, nous avons décidé de rejouer les trois singes : ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre.

  • Casse de l’hôpital public : exemple des urgences de Grenoble | Libé | 17.04.23

    https://www.liberation.fr/societe/sante/privees-dinterimaires-les-urgences-de-grenoble-au-bord-du-craquage-202304

    Depuis l’entrée en vigueur de la loi Rist, le sous-effectif est devenu si critique qu’un signalement pour « mise en danger de la vie d’autrui » a été adressé au procureur de la République.
    [...]
    Sur les six derniers mois, c’est le troisième décès imprévu que l’équipe encaisse.
    [...]
    le fonctionnement normal du service requiert 52 médecins urgentistes à temps plein, ils ne sont que 29… « On ne travaille plus que sur réquisition, indique la docteure Stéphanie Bernard, praticien hospitalier en période probatoire. On signale aussi désormais systématiquement les évènements indésirables : les décès mais aussi tous les séjours de plus de vingt-quatre heures aux urgences. Ça fait beaucoup de boulot pour les secrétaires mais rien ne change. »
    [...]
    avec l’entrée en vigueur de la loi Rist sur le plafonnement des tarifs de l’intérim médical, les urgentistes déjà sursollicités ont perdu une bouée salvatrice. « Depuis le 4 avril, les intérimaires refusent de venir, explique un autre praticien. Grâce à leur renfort, on pouvait jusque-là être trois médecins de garde après minuit. C’est un minimum vu l’engorgement du service. Outre les entrées qui sont filtrées, on a chaque nuit entre 60 et 87 patients en attente d’hospitalisation à surveiller, dont une vingtaine de cas psychiatrique. A deux médecins, c’est intenable. » A l’initiative de la CGT, un signalement est adressé le 4 avril au procureur de la République de Grenoble pour « mise en danger de la santé de la population et du personnel par les pouvoirs publics ».

    La direction restant sourde aux alertes, l’équipe médicale décide de « rendre l’invisible, visible » : le 11 avril, « avec leur accord et ceux de leur famille », neuf patients stables qui patientent aux urgences depuis plus de vingt-quatre heures sont transférés dans le couloir central de l’hôpital. « On a transformé le hall d’accueil en Zadh, “zone d’attente d’hospitalisation”, sourit une urgentiste. La direction nous a traités de “terroristes”. Mais c’était le seul moyen de la contraindre à chercher des solutions d’hospitalisation pour des patients que nous n’avons pas les moyens de prendre en charge sur la durée. »

    #ZADH

    • « Ce qu’on veut c’est qu’ils recrutent pour pouvoir rouvrir des lits. »

      Face à l’impasse, l’épuisement guette. « Pour tenir la permanence en avril, on s’est tous rajouté des demi-gardes jusqu’à 23 heures, indique Stéphanie Bernard. Tous les urgentistes valident aujourd’hui les critères de burn-out. Il va y avoir des arrêts et des démissions. » Car le pire est à venir. « Entre mai et septembre, il nous manque 5 000 heures de présence médicale pour boucler les plannings ! relève-t-elle. La réforme de l’intérim est peut-être un enjeu national, mais ici on a des problèmes plus cruciaux que de savoir combien les gens sont payés. » D’autant qu’une autre source de main-d’œuvre va bientôt se tarir : estimant l’encadrement médical des urgences insuffisant, les internes hésitent désormais à y accomplir leur stage semestriel. « En mai, on va en perdre 10 sur 18, soupire la docteure Cavat. Si on veut éviter la catastrophe cet été, soit on obtient du renfort des spécialistes des étages, soit il nous faudra des intérimaires. » Pour obtenir gain de cause, l’équipe des urgentistes n’exclut plus le coup de force : le 24 avril, les arrêts de travail pourraient pleuvoir.

  • #Covid-19 : après l’avis favorable de la HAS, le gouvernement va lever l’obligation vaccinale des soignants
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-la-haute-autorite-de-sante-recommande-de-lever-lobligation-vacci

    La porte s’ouvre pour la réintégration des soignants non vaccinés, dix-huit mois après leur suspension. Saisie par le ministère de la Santé cet automne, la Haute autorité de santé (#HAS) vient de rendre son avis définitif ce jeudi : elle ne préconise plus l’obligation de #vaccination des professionnels de santé. Comme prévu dans la loi relative à la gestion de la crise sanitaire, adoptée le 5 août 2021, l’avis de l’autorité scientifique s’impose au gouvernement. Dans la foulée de la publication de ces recommandations, l’entourage du ministre de la Santé a confirmé qu’il a « pris acte » de ce positionnement et prendra un décret en ce sens.

    [...] Autre argument de taille de la HAS : la grande majorité des professionnels est désormais vaccinée. C’était pourtant le motif principal de son appel initial à une obligation vaccinale des soignants. « Aujourd’hui, le nombre de professionnels de santé non-vaccinés est dérisoire », insiste Dominique Le Guludec. Le cabinet du ministre de la Santé estime à environ 0,3 % le nombre de professionnels de santé suspendus.

    [...] Les représentantes de l’autorité scientifique insistent : leurs préconisations ne prennent en compte « que les aspects médicaux et scientifiques de l’obligation vaccinale ». La dimension éthique, notamment l’acceptabilité sociale et les conséquences des levées vaccinales sera traitée par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Il rendra son avis dans quelques semaines. Mais le gouvernement affirme qu’il ne l’attendra pas pour lever l’obligation vaccinale.

  • Déni du Covid long : au secours, le mythe des hystériques revient – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/deni-du-covid-long-au-secours-le-mythe-des-hysteriques-revient-20230321_V
    https://www.liberation.fr/resizer/6Y5z22fmDjDlo3GDt-egws1dEWY=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2724x1297:2734x1307)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/KX4POKP7RZCNLINGYIVPSYDR5Y.jpg

    La maladie Covid est encore trop récente pour en cerner complètement les mécanismes et l’évolution, mais dès 2020, des patients se sont plaints, dans les mois qui suivaient un Covid, de divers troubles comme la persistance de la perte du goût ou de l’odorat, un brouillard mental tenace avec difficultés à former les mots, une fatigabilité extrême à l’effort. L’absence de définition précise de ce syndrome émergent n’a pas aidé la prise en charge de certaines patientes, (souvent des femmes) pas plus que le déni véhiculé par certains médecins, et non des moindres, qui ironisaient sur les Covid longs, dont ils dressaient le profil comme au XIXe siècle on glosait sur les hystériques.

    #misogynie #patriarcat #santé #covid #déni

  • Les dérives naturopathes sectaires ont fleuri depuis le Covid : il est temps que l’Etat sévisse, par Christian Lehmann (Libération)
    https://www.liberation.fr/societe/sante/les-derives-naturopathes-sectaires-ont-fleuri-depuis-le-covid-il-est-temp
    https://www.liberation.fr/resizer/BSYju_EROKG0QAnasKftZDAo4MM=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2033x1788:2043x1798)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/3DX6VSBDYNBF3NKNVCCEAQ4JOI.jpg

    La démultiplication des #gourous 2.0 entraîne son lot de drames, de pertes de chance pour certains patients convaincus qu’ils sont responsables de leur cancer que la médecine traditionnelle ne pourra soigner, et d’emprises sectaires. Et la responsabilité de l’Etat est fréquemment mise en cause, tant son inaction ces dernières années a été flagrante. Le tapis rouge déroulé pour les #complotistes dans les médias, sans remise en cause significative par l’Arcom, même quand de fausses #informations potentiellement délétères pour la #santé sont véhiculées au nom du pluralisme d’expression, l’adoubement dès avril 2020 par Emmanuel Macron lui-même d’un Didier Raoult qui avait déjà à cette époque enfreint les bonnes pratiques scientifiques avec l’aval d’une pléthore de politiques prêts à suivre le premier homme #providentiel venu, mais aussi, partout sur le territoire, la porosité de certains hôpitaux empilant ostéopathes, spécialistes du reiki et autres naturopathes dans des unités de bien-être destinées aux patients... et aux professionnels de santé. Le #CPF vantant des #pseudo-formations aux thérapeutiques alternatives avec l’argent public. Les chroniques santé de nombreux magazines féminins aux mains de naturopathes et autres gourous du bien-être, participant d’une économie parallèle mafieuse. Le Monde publiant, après une longue série en faveur de l’anthroposophie, un article de Raphaëlle Bacqué vantant les stages de jeûne de sa naturopathe. Et que dire de Doctolib, qui pendant des années a laissé de pseudo-thérapeutes squatter sa plate-forme de réservation médicale et être mis en avant, encore aujourd’hui, sur le même plan que des professionnels de santé ?

    • L’article sur Justpasteit se termine par une revendication fallacieuse :

      Il n’est que temps pour l’Etat de prendre ses responsabilités.

      Le problème avec ce genre de revendications et devises est qu’elles sont le résultat d’un vrai problème mais qu’elles partent du principe que l’état, la sociéte, la politique, les décideurs etc. n’en sont pas responsables et n’en profitent pas

      Nous répétons tout le temps cet argument erronné car nous avons fait l’expérience que c’est un truc qu’on arrive à faire passer à travers les filtres des rédactions des grands médias. Nous voulons nous faire entendre, nous voulons qu’on écoute nos souffrances, qu’on rende compte de nos vies brisées.

      Cette approche de soumission s’impose tant qu’on croit encore qu’il y a quelqu’un, un médecin, un magicien, un Führer qui resoudra nos problèmes à notre place. C’est faux. Il faut revendiquer nos droits, que justice soit faite parce que nous l’exigeons, qu’on accepte que nous accédons aux compétences nous permettant d’affronter et de resoudre les raisons de nos maux.

      Éliminer le fléau des soins magiques ne passe pas par des appels aux charlatans officiels. Nous devons nous attaquer aux soins payants, au droit de pratiquer la médecine comme entreprise privée et lutter pour établir des structures collectives, communales, démocratiques et libres, bien équipées et accessibles pour toutes et tous.

      Revendiquer une intervention de l’état et de ses agents se retourne systématiquement contre nous.

      #iatrocatie #soumission #patients #soins #médecine #magie #foi

  • Covid : des autorités déconnectées du réel ou perverses narcissiques ?
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-des-autorites-deconnectees-du-reel-ou-perverses-narcissiques-202302

    Le terme « gaslighting » désigne une forme de manipulation perverse dans laquelle le manipulateur tend à faire croire à sa victime qu’elle a perdu la raison. C’est une technique fréquemment utilisée par les pervers narcissiques, un classique de la violence intraconjugale, qui doit sa désignation à un film noir de George Cukor daté de 1944, Gaslight, avec Ingrid Bergman et Charles Boyer. Dans les années 80, un mari cupide étend son emprise sur sa jeune épousée, héritière d’une fortune sur laquelle il compte bien mettre la main. Il l’isole de ses proches, la tient quasiment prisonnière dans sa grande maison londonienne de caractère gothique et, à la tombée de la nuit, baisse l’intensité des lampes à gaz de la maison pour lui faire croire qu’elle devient folle.

    En ce début d’année 2023, ce sont des centaines de milliers de personnes à risque, et ceux et celles qui se préoccupent un tant soit peu de santé publique, qui se trouvent aux prises avec une entreprise assumée de gaslighting.

    #covid-19 #santé_publique #RDR #masques #déni #gaslighting

    • (...) le gouvernement a décidé début 2023 que le virus n’existait plus, voire n’avait jamais existé. Les promesses d’un effort massif dans la qualité de l’air en lieu clos, les mécanismes de veille sanitaire permettant d’anticiper un éventuel rebond épidémique, les séquençages, la vaccination, tout a été abandonné, à l’encontre des recommandations de l’OMS s’alertant de la tendance générale à invisibiliser la pandémie. Alors même que la Chine a été sévèrement atteinte et que des millions de personnes continuent à être touchées chaque année par une maladie encore mal connue qui semble, d’après un faisceau d’études concordantes, en capacité d’attaquer durablement, au-delà de la phase initiale, l’organisme humain, avec des conséquences pulmonaires, neurologiques, cardiovasculaires et immunologiques. Comme l’avait préconisé en 2022 Gérald Kierzek, directeur général de #Doctissimo et expert de plateau télé : « Plus on le [Covid] cherche, plus on le trouve. » Et nous y sommes : plus de test, plus de masque, des courbes et des chiffres totalement déconnectés du réel, qui laissent penser que le risque est derrière nous. Jusqu’à Santé publique France qui dans ses campagnes de communication amalgame systématiquement bronchiolites, grippe, gastro-entérites et Covid, parmi « les maladies de l’hiver ». Le Covid… cette maladie qui a circulé tout au long de l’hiver 2022 et qui, selon les anciens, a duré de décembre 2021 à janvier 2023, avec cinq vagues « hivernales ».

      https://justpaste.it/7eabk

      https://seenthis.net/messages/991414

  • Covid-19 : la mémoire immunitaire laisse entrevoir la fin de la pandémie – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-la-memoire-immunitaire-laisse-entrevoir-la-fin-de-la-pandemie-20

    A la une de l’un des plus gros journaux allemands, le virologue allemand Christian Drosten, figure emblématique de la gestion sanitaire du pays, suggère que l’Allemagne serait en train de vivre la première vague endémique de Sars-Cov-2.

    Le nouveau marronnier de l’épidémiologie depuis 3 ans. Une fois par an, on te dit que le stade endémique est atteint.

  • Le désastre du système de #santé français, symptôme des politiques libérales – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/le-desastre-du-systeme-de-sante-francais-symptome-des-politiques-liberale
    https://www.liberation.fr/resizer/qlNUQ5YlhGnPKtRo9Zuqft6Ov5k=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3655x2085:3665x2095)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/3PXKZKJMS5HHTNCGJZOGITSMA4.jpg

    En France, fin 2022, le système de santé est à la merci d’une grippe. En France, fin 2022, le système de santé est à la merci de la bronchiolite. En France, fin 2022, le système de santé est à la merci de… De tout, en réalité.

  • Crise de la pédiatrie : « On repousse les opérations d’enfants tous les jours » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/crise-de-la-pediatrie-on-repousse-les-operations-denfants-tous-les-jours-
    https://www.liberation.fr/resizer/xvuLm10japN4C-q2EVE4BWh-nWs=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1738x1251:1748x1261)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/ZIGNAIE3BFD4HNOJ5UESYWPVDE.jpg

    Il y a beaucoup de conséquences graves, mais ce n’est pas aussi clair qu’un bébé qui mourrait dans un lit en attendant de passer au bloc. C’est plus insidieux. Par exemple, si une opération cardiaque est retardée de quinze jours ou un mois, le cœur va continuer de travailler dans de mauvaises conditions. L’enfant sera plus fragile au moment de l’intervention et donc les risques augmentent. On peut aussi parler de la chirurgie du dos où les reports sont dramatiquement plus longs. Pour une scoliose, on note aussi des effets graves. D’abord, le dos va être plus déformé et l’atteinte respiratoire risque de s’aggraver. Ensuite, la chirurgie sera plus compliquée et plus risquée. Mais la plupart de ces enfants ne vont certainement pas mourir tout de suite et ne seront pas comptabilisés comme les conséquences de ces soins reportés.

  • Face aux épidémies, la mollesse du gouvernement n’est pas sérieuse – l’édito de Ration double la gauche, les syndicats, les révolutionnaires
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/face-aux-epidemies-la-mollesse-du-gouvernement-nest-pas-serieuse-20221130
    https://www.liberation.fr/resizer/F5cbVx28JWPAOrRS7k_BQvokTZg=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3565x2795:3575x2805)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DEGQMU2H7FAMHJ467Y7WZI3BVY.jpg
    Les urgences de l’hôpital André-Grégoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 14 juin. (Marie Rouge/Libération)

    Confronté à une triple épidémie hivernale et fragilisé par les crises successives, le système hospitalier ne cesse d’envoyer des alertes. Les réponses que l’exécutif y apporte depuis des semaines sont d’une légèreté déconcertante.

    Cela fait plusieurs semaines qu’ici ou là, la sonnette d’alarme est tirée : le froid arrive, les fenêtres vont se refermer et les virus s’en donner à cœur joie. Une évidence comme le nez rougi au milieu de la figure. Nous sommes pour la plupart convaincus qu’il va falloir « vivre avec » le virus du #Covid, comme nous « vivons avec » celui de la grippe saisonnière depuis longtemps. Est-ce une raison pour rester les bras ballants et les sinus au vent ? Evidemment non, pour trois raisons. Nous savons aujourd’hui que certains gestes de base permettent de limiter la diffusion des virus, à commencer par le port du #masque et le lavage des mains [Pittet, sors de ce corps... ndc] . Cela ne coûte rien de les appliquer. Il existe désormais des vaccins dont le rappel diminue de 50 % le risque de transmission du virus (aux plus âgés et aux plus faibles notamment). Surtout, l’état des structures hospitalières est tel que l’on ne peut plus courir le risque d’engorger des hôpitaux déjà fragilisés par une épidémie de bronchiolite en plein boum.

    Dans ce contexte, la sagesse aurait été, de la part du gouvernement, d’imposer le port du masque dans les transports en commun [pour l’enlever au travail, à l’école, dans les salles d’attente de la Caf et d’ailleurs ? ndc ] dès la fin des beaux jours. Il suffit d’une ou deux personnes non masquées, malades du Covid ou de la grippe, dans une rame de métro ou de RER surchargée, pour contaminer plusieurs personnes alentour. C’est ce qui est en train de se passer avec ces deux épidémies qui progressent de concert. Il a fallu attendre cette semaine pour que le gouvernement appelle à porter le masque dans des zones de promiscuité et à se faire vacciner. Cette mollesse n’est pas sérieuse. De même, constater qu’aucun progrès réel n’a été fait sur la qualité de l’#air en intérieur dans les #écoles laisse songeur. Pendant ce temps-là, les structures hospitalières, où les conditions de travail se sont encore dégradées, peinent à surmonter une épidémie de bronchiolite. On n’ose imaginer l’impact sur les hôpitaux d’une flambée de la grippe combinée à l’arrivée d’une neuvième vague d’ampleur du Covid.

    edit avec pas mal de #confusion, ingrédient de base au pays des Lumières éteintes

    #hôpital #santé_publique #RDR #réduction_des_risques

    • A Londres et Paris, le même déni de l’effondrement du système de santé, Christian Lehmann
      https://www.liberation.fr/societe/sante/journal-depidemie-a-londres-et-paris-le-meme-deni-de-leffondrement-du-sys

      Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. (...) Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.

      « Bon, faut pas déconner, ça coûte du pognon tout ça »

      Le Covid, dans ce contexte, fut la tempête parfaite. Les soignants, dans leur grande majorité, firent front, malgré le dénuement des débuts, malgré les mensonges. Dans ces premiers mois, face à des instances décisionnaires tétanisées qui pour la première fois depuis des décennies étaient confrontées au réel, les injonctions bureaucratiques, les vexations administratives, durent céder devant l’urgence. Cela eût un temps. Comme me l’avait dit Ohian, 34 ans, urgentiste à Toulouse, dès juillet 2020 : « On nous a filé des moyens temporaires pour passer la crise, qui en pratique correspondent aux moyens dont on aurait besoin pour bosser décemment en temps normal. Les trois quart de ces moyens ont été repris dès le bordel fini et on nous a gentiment expliqué que oui, mais bon, faut pas déconner non plus, hein, ça coûte du pognon tout ça. » Et au stade où nous en sommes, ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de survie. Le système de santé s’est effondré et nous évoluons, sans parfois en avoir bien conscience, dans des ruines.

      (...) les annonces ministérielles répétées selon lesquelles les médecins généralistes seront amenés à prendre en charge plus de patients chaque jour grâce aux réformes en cours, les injonctions à « soulager l’hôpital » en participant à la permanence des soins, alors que la durée moyenne de travail d’un généraliste est de 53 heures par semaine (DREES), sont d’autres symptômes de ce déni constant de l’effondrement du système.
      https://justpaste.it/caedr

  • Les descendants des survivants de la peste noire plus exposés aux maladies auto-immunes
    https://www.liberation.fr/societe/sante/les-descendants-des-survivants-de-la-peste-noire-plus-exposes-aux-maladie

    Dans une étude parue ce mercredi dans « Nature », des chercheurs démontrent que des gènes qui ont protégé les individus de la pandémie meurtrière au Moyen Age augmentent aujourd’hui les risques de déclarer une maladie de Crohn ou de l’arthrite rhumatoïde.

    Du coup je viens d’appeler ma mère en panique, pour lui demander si on avait eu des cas de peste noire dans la famille.

    Non, tu sais pas ? Et dans la famille de papa, tu sais pas non plus ? Ah c’est embêtant, ça. Y’aurait pas moyen de savoir ? Les vieilles tantes d’Audincourt, elles sauraient, tu crois ?

    • Comme quoi ces histoires d’immunité hybride c’est des conneries, tu vois : tu te fais ta peste noire mild, tu te dis que c’est bon, maintenant tu l’as eue, t’es couvert, immunitay tout ça, et en fait à peine quelques siècles après tu te choppes une saloperie auto-immune.

  • La rentrée du Covid s’est bien passée, merci, par Christian Lehmann – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/la-rentree-du-covid-sest-bien-passee-merci-20220917_23HCZN3TBFFW5LN3M6FCL
    https://www.liberation.fr/resizer/2tzCsisudIlZqgF5iF-mksrEhHE=/800x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1808x1050:1818x1060)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/ODWYFNW7ZZCEVFQOFXC4U6HSAM.jpg

    Et effectivement, comme on pouvait s’y attendre, la rentrée du Covid s’est bien passée. Certes, il n’a pas eu de nouveau cartable, il a pour l’instant gardé ses fournitures de l’année dernière, mais comme l’avaient prévu les Cassandre fatigués, il a fait un très beau début de premier trimestre, engrangeant une énième fois les félicitations étonnées des observateurs. Zéro protocole sanitaire à l’école, pas de masque dans les transports et les lieux clos, une campagne vaccinale purement virtuelle, aucun investissement sur la qualité de l’air malgré les promesses électorales du Président, et enfin, un mantra gouvernemental répété dans la majorité des médias : le Covid, c’est fini. Le Figaro titrait le 16 septembre : « Covid : pourquoi la crise est derrière nous ». Mon ami David Simard répond du tac au tac…

  • What were the historical reasons for the resistance to recognizing #airborne transmission during the #COVID‐19 pandemic? - Jimenez - 2022 - Indoor Air - Wiley Online Library
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/ina.13070

    The question of whether SARS-CoV-2 is mainly transmitted by droplets or aerosols has been highly controversial. We sought to explain this controversy through a historical analysis of transmission research in other diseases. For most of human history, the dominant paradigm was that many diseases were carried by the air, often over long distances and in a phantasmagorical way. This miasmatic paradigm was challenged in the mid to late 19th century with the rise of germ theory, and as diseases such as cholera, puerperal fever, and malaria were found to actually transmit in other ways. Motivated by his views on the importance of contact/droplet infection, and the resistance he encountered from the remaining influence of miasma theory, prominent public health official Charles Chapin in 1910 helped initiate a successful paradigm shift, deeming airborne transmission most unlikely. This new paradigm became dominant. However, the lack of understanding of aerosols led to systematic errors in the interpretation of research evidence on transmission pathways. For the next five decades, airborne transmission was considered of negligible or minor importance for all major respiratory diseases, until a demonstration of airborne transmission of tuberculosis (which had been mistakenly thought to be transmitted by droplets) in 1962. The contact/droplet paradigm remained dominant, and only a few diseases were widely accepted as airborne before COVID-19: those that were clearly transmitted to people not in the same room. The acceleration of interdisciplinary research inspired by the COVID-19 pandemic has shown that airborne transmission is a major mode of transmission for this disease, and is likely to be significant for many respiratory infectious diseases.

    #économie #Gouvernement #militants_de_l'économie

    • Covid-19 : derrière le retard à reconnaître la transmission par l’air, le poids de l’histoire de la médecine
      https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-derriere-le-retard-a-reconnaitre-la-transmission-par-lair-le-poids-de-lhistoire-de-la-medecine-20220903_FEWQARSVDVFJLJWLJO3BYGSKNM/?redirected=1

      Le 28 mars 2020, L’#OMS tweete « fait : le Covid-19 n’est pas aéroporté », propageant ainsi elle-même une grave #désinformation en matière de santé.

      En réaction à cette fausse affirmation, une petite équipe se forme autour de Lidia Morawska, spécialiste des aérosols à la Queensland University of Technology, et décroche un entretien – en vidéoconférence – avec les responsables de l’OMS. Aux côtés de l’universitaire sont notamment présents une physicienne américaine, Linsey Marr, ou encore l’ingénieur chimiste espagnol José Jimenez. « Nous n’étions ni médecins, ni très connus, nous n’avons pas été entendus », confie ce dernier à Libération.

      Le ton monte même pendant la réunion racontée par le magazine américain Wired. « Ils nous criaient “quelles sont vos preuves ?” J’ai été surpris par leur hostilité. Ils semblaient tellement convaincus de ce qu’ils disaient », se souvient José Jimenez.

      « Ils ne maîtrisaient pas les bases physiques »

      La doxa officielle qui leur est opposée pose que toute gouttelette d’une taille supérieure à cinq micromètres va tomber au sol dans un rayon d’un à deux mètres de distance. Elle ne reste pas en suspension dans l’air. Ces gouttelettes seraient la principale source d’infection. Dès lors, les consignes pour limiter la transmission du Covid seront de s’espacer physiquement, et de se laver les mains fréquemment. Rien sur l’importance de la #ventilation, donc, essentielle pour lutter contre l’#aérosolisation, c’est-à-dire le maintien en suspension de l’air de particules infectieuses.

      « Leurs arguments me semblaient vraiment légers. Ils ne maîtrisaient pas les bases physiques de ce dont ils parlaient. Si ce qu’ils disent était vrai, nous verrions tous les jours les nuages tomber rapidement au sol. Or, ce n’est pas le cas », raconte, encore aujourd’hui médusé, José Jimenez.

      Dès lors, la petite équipe va essayer de comprendre d’où vient cette taille limite de 5 microns qui leur a été opposée, et comment expliquer cette réticence à admettre un nouveau mode de transmission des maladies. Une véritable plongée historique dans la compréhension des épidémies. C’est le sujet de leur dernier article « Quelles étaient les raisons historiques de la résistance à reconnaître la transmission aérienne pendant la pandémie de Covid-19 ? »

      L’aérosolisation, de dogme à superstition

      De l’Antiquité au XIXe siècle, les maladies sont réputées se transmettre par l’air. C’est la théorie des miasmes, qui amènera les scientifiques à nommer le paludisme « malaria » une contraction de l’Italien pour « mauvais air ». Au XIXe siècle, plusieurs médecins mettent à mal ce dogme. Il s’agit de John Snow, qui démontre que l’épidémie de choléra à Londres en 1854 se transmet par l’eau contaminée. Ou encore de Ignaz Semmelweis, qui remarque, à Vienne en 1847, que les femmes ont moins de risques de mourir en couches si l’équipe soignante se lave les mains avant de les accoucher. Tous deux ont en commun de ne pas avoir été écoutés. « Comme nous, ils étaient des outsiders. Ils n’avaient pas beaucoup de #pouvoir », explique José Jimenez.

      Ils se heurtent aussi à des élites qui ont du mal à remettre en cause leurs pratiques et à reconnaître leurs torts. « Admettre que Semmelweis avait raison, c’était, pour les médecins, reconnaître qu’ils causaient du tort à leurs patientes. De même, reconnaître publiquement l’importance des aérosols, c’était, pour l’OMS, admettre son erreur initiale. On ne saura jamais quel contrôle sur l’épidémie on aurait pu avoir si on avait tout de suite considéré le bon mode de transmission, mais je suis persuadé que nous aurions moins de morts », peste encore José Jimenez.

      L’ingénieur William F. Wells a démontré, chez le lapin, que la tuberculose ne se transmettait que si la bactérie était contenue dans des particules de moins de… 5 microns.

      Il faudra encore Pasteur et l’avènement de la théorie microbienne pour que l’idée d’une transmission des maladies par contacts directs avec un malade – ou un animal comme le moustique dans le cas de la malaria – s’impose. En 1910, un épidémiologiste américain, Charles V. Chapin, ira jusqu’à dire que la transmission par aérosol est impossible et relève de la superstition.

      Littérature scientifique mal digérée

      Une position excessive qui ne va pas aider William F. Wells, un ingénieur d’Harvard, à faire connaître ses travaux sur la tuberculose au milieu du XXe siècle. L’histoire a été reconstituée par Katie Randall, membre de la petite équipe de chercheurs, et racontée dans un article d’octobre 2021. Wells a démontré la transmission aéroportée de la maladie en exposant des cochons d’inde à l’air prélevé dans la chambre d’un patient. Il a également démontré, chez le lapin cette fois, que la tuberculose ne se transmettait que si la bactérie était contenue dans des particules de moins de… 5 microns. Tiens, tiens.

      Après guerre, Alexander Langmuir, le premier directeur du département d’épidémiologie au Centre de contrôle des maladies américain, a contribué à populariser ces travaux. Il a aussi écrit un rapport sur le risque de création d’une arme biologique. Selon lui, le plus dangereux serait la création d’un pathogène pouvant être pulvérisé en aérosol de moins de 5 microns, là encore.

      Selon Katie Randall, il ne faut pas chercher plus loin. La fameuse limite entre les aérosols et les gouttelettes viendrait de cette littérature scientifique mal digérée. « Ce que nous espérons démontrer dans cet essai, c’est que bien que les idées sur la taille des gouttelettes et la plage de propagation soient apparemment bien acceptées, leur fondement est confus et trompeur, et n’est pas cohérent avec la physique », écrit-elle en conclusion de son article. Ironie de l’histoire, Wells lui-même avait un émis une taille limite pour l’aérosolisation. Il l’avait fixée à moins de 100 microns… soit 20 fois plus que les 5 micromètres finalement avancés par l’OMS. Il faut croire que cette partie de ces travaux n’a été ni lue, ni retenue.

      Mea culpa partiel

      L’OMS a fini par recommander l’#aération pour lutter contre le Covid-19. Mais les plus ardents défenseurs des « gouttelettes » conservent un schéma de pensée faussé. #Didier_Pittet, par exemple. Il est l’inventeur du gel hydroalcoolique et il a joué un rôle central dans l’approche française face au Covid-19 puisqu’il était président de la mission d’évaluation indépendante de l’exécutif sur la gestion de la pandémie. Interrogé en mai 2021 sur France Inter pour savoir s’il avait changé d’avis sur l’aérosolisation, il fait une réponse confuse : « Personne n’a vraiment changé d’avis en fait. On s’est mis d’accord davantage sur qu’est-ce qu’on appelle un aérosol, […] jusqu’où une gouttelette peut-elle être contagieuse, je pense qu’il n’y a pas eu changement de dogme, parce que si on avait eu un changement de dogme on aurait dû tout d’abord tous changer de #masque parce que les masques qu’on porte aujourd’hui ne sont absolument pas capables de retenir les aérosols. »

      La fin de sa réponse est importante et illustre une dernière raison derrière la réticence à parler d’aérosolisation. Il est beaucoup plus compliqué, et cher, de lutter contre une maladie qui se transmet par l’air que contre une maladie qui se transmet par contact. D’ailleurs la France n’a pas encore mis en place la moindre mesure d’ampleur sur le sujet.

      Mise à jour 4/09 à 9h43 : inversion de « par l’air » et « par contact » dans le dernier paragraphe.

  • Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.
    https://threadreaderapp.com/thread/1561149283121913856.html


    https://twitter.com/themislv_vls/status/1561149283121913856

    [Traduction]
    "Malgré une immunité plus forte, des taux de vaccination plus élevés et des thérapies efficaces, nous venons de connaître la pire vague de COVID jamais enregistrée.

    @CrabbBrendan dit à @sunriseon7 "Le virus est en train de gagner, ... 🧵

    Unroll available on Thread Reader
    2. ...et nous ne pouvons pas compter sur l’immunité de groupe. Nous nous sommes égarés en parlant d’immunité collective par infection comme si l’infection était en quelque sorte notre amie et qu’une version "douce" du virus ...
    3. ... pouvait nous aider à développer notre immunité. L’infection comme stratégie pour éviter l’infection et les effets de l’infection échoue au test.
    4. Elle n’échoue pas seulement à toute sorte de tests scientifiques, c’est fou de se faire infecter pour se protéger des infections. Nous n’avons pas compris qu’avoir beaucoup de virus dans notre communauté est mauvais.
    5. Le virus a continué à muter littéralement pour contourner l’immunité que nous avons. Nous devons changer pour réduire la transmission.
    6. Chaque fois que vous êtes infecté, le COVID long s’accumule, et c’est extrêmement inquiétant. Cela signifie qu’il n’y a pas de mur d’immunité construit par l’infection contre les impacts de l’infection.
    7. C’est donc une raison de plus pour laquelle nous devons adopter une stratégie très anti-infection.

    Ne pensez pas que parce-que vous en avez eu une, il n’y a aucun problème à contracter une deuxième infection.
    8. Il y a toutes les raisons d’essayer d’empêcher une deuxième ou une troisième infection et de réduire les risques de COVID longue. Je m’inquiète plus de la COVID longue que des effets aigus".
    9. Notes personnelles : tout cela était connu dès le début de la crise, l’OMS ayant rejeté la stratégie d’immunité par infection dès 2020 car contraire à l’éthique, délétère et non fondée scientifiquement. Image
    10. L’OMS a par ailleurs rappelé que l’infection de masse n’a jamais été, dans l’histoire de la santé publique, une stratégie de lutte contre les pandémies.
    11. Pourtant divers narratifs sont apparus dans plusieurs pays (identiques parfois à la virgule près) au soutien de l’infection de masse et de l’abandon des mesures sanitaires.
    12. Alors que l’OMS n’a cessé de rappeler que le "tout vaccinal" était insuffisant et qu’il fallait combiner les mesures pour prévenir décès, covid longs, PIMS et mutations,
    13. ces narratifs ont promu l’idée d’une "immunité hybride" acquise grâce à la vaccination et à "mild Omicron" devenu "endémique", sur fond de fatalisme (l’infection était inévitable) et dans un contexte de "fatigue" (présumée) d’une population totalement désinformée.
    14. Des idées largement diffusées aussi par le cabinet McKinsey,
    Unroll available on Thread Reader
    15. qui ont légitimé l’abandon progressif des dernières mesures de santé publique préventives et collectives, au profit d’une responsabilité individuelle illusoire et d’une "nouvelle normalité" dans laquelle un haut niveau de morts et de souffrance serait devenu acceptable.
    16. En réalité cette régression des droits humains s’accorde avec les intérêts de certains milliardaires américains, des libertariens proches de l’alt right à l’origine de la Déclaration de Great Barrington prônant l’immunité par infection.
    Covid-19 : les dangers du « rassurisme » sanitaire
    Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour « Libération » il tient la chronique d’une société traversée par le Covid-19.
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-dangers-du-rassurisme-sanitaire-20220523_IDTV223AXBCXHASBJOY
    17. La population, elle, a été abandonnée et trompée sur les risques du Covid, son mode de transmission et les moyens de protection. Les gens, à commencer par les plus vulnérables mais pas eux seulement, en paient le prix de leur vie et de leur santé. Y compris des enfants.
    18. Et nos dirigeants devront rendre des comptes pour cela.

  • Sur le Covid, le gouvernement a ouvert un boulevard aux complotistes, Christian Lehman

    On était en droit d’attendre du ministère de la Santé une information honnête, respectueuse des données scientifiques, ne passant pas sous silence les failles, les erreurs d’une gestion forcément complexe.

    La nature a horreur du vide. Voilà des mois que la communication ministérielle sur le covid oscille entre le grotesque, l’inutile et le franchement mensonger. Je passerai rapidement sur le fiasco des masques, pour rappeler qu’il fallut près de dix-huit mois avant de voir reconnue du bout des lèvres la contamination aérienne par aérosolisation. L’an dernier à la même époque, les effets indésirables post-vaccination, souvent minimes mais réels (fièvre, fatigue, courbatures, maux de tête) étaient niés. Ainsi cette affiche officielle d’un sosie de Pierre Niney sur un pédalo, partagée sur son compte Twitter par Olivier Véran le 9 juillet 2021 : « Si vous ressentez des courbatures après le vaccin, pas d’inquiétude, c’est que vous avez trop pédalé. »

    Dans le même temps, aucune information officielle n’était donnée sur l’existence de très rares myocardites post-vaccinales survenant dans les cinq jours après la seconde dose chez les garçons adolescents. Plus récemment encore, le 5 juillet 2022, le ministère des Solidarités et de la Santé publiait le tweet suivant : « #COVID19 /Pour vous protéger et protéger vos proches, lavez-vous les mains régulièrement : Utilisez du savon ou une solution hydroalcoolique. Pendant 30 secondes. Ensemble, restons prudents. » Comme l’avait énoncé le 24 juin l’éphémère porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire : « Se laver les mains ça demeure une mesure d’hygiène indispensable pour tous les virus respiratoires. »

    Dans ce contexte ou l’incompétence le dispute au cynisme, un communiqué de presse en date du 24 juinhttps://twitter.com/Santegouv_alt/status/1540363905108779009 , d’allure officielle, annonçait la création du ministère Santé & Solidarités Déserté (un compte parodique sur Twitter https://twitter.com/Santegouv_alt) : « L’Etat, à défaut d’informer, désinforme. Il est urgent qu’une communication factuelle prenne le relais. c’est l’unique possibilité d’agir positivement sur l’adhésion de la population aux mesures de prévention, à la protection de la santé de tous les citoyens et citoyennes, sur la résilience communautaire et la cohésion sociale. » Avec un logo rappelant celui du ministère, le compte parodique @Santegouv_alt commençait à aligner…. des conseils de bon sens. « #COVID19 /Puisqu’il faut tout reprendre à zéro : Savez-vous qui est fragile dans cette foule ? Nous non plus. Pour que chacun et chacune soit protégé, en milieu clos, dans les foules, portons un masque. »

    Le 28 juin, alors qu’Elisabeth Borne réunissait préfets et directeurs d’Autorités régionales de la Santé (sans masque, mais avec de petits flacons de solutions hydroalcooliques) pour faire un point sur la situation sanitaire, le compte ironisait : « Bonjour Elisabeth Borne. Des erreurs se sont (encore) glissées dans votre com : le gel hydroalcoolique est inefficace contre #COVID19. Pour vous protéger contre le virus : préférez l’extérieur. Aérez les espaces clos. Portez un masque FFP2. Stoppez la désinformation. »

    Quand, le 1er juillet, le compte du gouvernement exhortait à nouveau à se laver les mains, la réponse cinglait : « Bonjour. Nous avons bien compris que vous vous laviez les mains de la situation. Demander à la population de faire de même en faisant croire à un geste barrière efficace est une honte. #COVIDisAirborne et vous le savez. Le matraquage de ce geste barrière quasiment inutile laisse penser à la population qu’elle se protège correctement. Qu’elle a un geste citoyen. Qu’elle participe à la lutte contre l’épidémie. C’est tout simplement de la désinformation. » La nature a horreur du vide, ai-je écrit en préambule. Ainsi, quand le compte parodique publia, le 3 juillet, sa première affiche sur les gestes barrière - « Le virus se propage et reste dans l’air. Ni le gel hydroalcoolique, ni les plexiglas n’empêchent de l’inhaler. Pour que chacun et chacune soit protégé, adoptons les bons gestes : masques, aération, mesure du CO2 »- de nombreux internautes crurent à une communication gouvernementale… et saluèrent le changement de ton, avant de réaliser, comme l’écrivit l’un d’entre eux, de constater : « Un site satirique 100 fois meilleur en prévention que l’original, comment on en arrive là ? »

    Seigneur du château

    Le constat était aussi glaçant que pathétique : « Dire qu’ils payent des bureaux de consultants des millions alors qu’un twittos anonyme en slip derrière son PC fait mieux qu’eux. » L’irruption de ce compte parodique torpillant sans effort le flot d’informations officielles tronquées m’a rappelé la fameuse diatribe de Roselyne Bachelot moquant les médecins envoyés au front sans moyens de protection : « On attend que le directeur de cabinet du préfet ou de l’ARS vienne avec une petite charrette porter des masques ? Qu’est-ce que c’est que ce pays infantilisé ? Il faut quand même se prendre un peu en main. C’est ça la leçon qu’il faut tirer. Tant qu’on attendra tout du seigneur du château, on est mal ! » A l’époque, j’avais prévu que nous arriverions un jour dans la situation actuelle, et pas seulement sur le plan sanitaire, avec une population lassée d’attendre du seigneur du château un minimum de considération et de protection.

    Devant l’absence de politique de santé publique, confrontés quotidiennement à des éléments de langage creux et criminels « Vivre avec le virus », « Masquer les fragiles », des citoyens en viennent à prendre les rênes d’une communication d’autodéfense sanitaire. Si ces initiatives sont utiles et salutaires, elles disent toute la faillite de la communication du gouvernement. Depuis mars 2020, les mensonges gouvernementaux ont permis à quelques gourous autoproclamés d’installer leur emprise sur des citoyens rétifs à un président qui les avait « traités » à coups de LBD et de lacrymogènes et soudain essayait le cosplay de protecteur du peuple.

    Canaux parallèles

    On était en droit d’attendre du ministère de la Santé une information honnête, respectueuse des données scientifiques, ne passant pas sous silence les failles, les erreurs d’une gestion forcément complexe. En son absence, un boulevard a été ouvert aux complotistes. Et ceux qui prônent la protection de la population sont aujourd’hui à leur tour amenés à inventer des canaux parallèles de diffusion d’information sur les mesures de protection. Le 4 juillet, jour de sa nomination, François Braun, le nouveau ministre de la Santé, annonçait : « Le message c’est la responsabilité. La responsabilité des Français. Ça fait deux ans et demi qu’on a le Covid, je pense que les gens ont compris les messages, ils savent, nos concitoyens, que quand ils sont dans les lieux clos, dans des moyens de transport, et bien c’est plus prudent de mettre le masque, c’est prudent pour soi, c’est surtout prudent pour les autres, donc c’est ça le message principal. » Cette prise de parole avait le mérite de rappeler une mesure de prévention efficace, qui nous changeait agréablement du lavage de mains, mais semblait encore empreinte du déni gouvernemental face à la tâche qui restait encore à accomplir.

    Non, les gens n’ont pas compris les messages, parce que les messages n’ont cessé de se contredire et n’ont souvent servi qu’à entériner et légitimer des décisions politiques dont le rapport à la réalité scientifique est bien souvent à géométrie variable. Non, les Français ne savent pas qu’il est prudent de porter un masque dans les lieux clos puisque depuis six mois le ministre de la Santé précédent et le gouvernement n’ont eu de cesse de rappeler que le port du masque en lieu clos ne se justifiait plus. Tout reste à faire.

    https://www.liberation.fr/societe/sante/sur-le-covid-le-gouvernement-a-ouvert-un-boulevard-aux-complotistes-20220

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