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  • La corde du diable | La Lucarne | ARTE
    https://www.youtube.com/watch?v=hte_XRH5nnU

    « La corde du diable » est le nom du barbelé, ce fil de fer inventé à la fin du XIXe siècle aux États-Unis qui emprisonne les hommes et les bêtes, de la prairie à la prison, de la base militaire à la frontière. C’est à travers ce prisme que Sophie Bruneau approche l’épineuse question de la surveillance et du contrôle. Un essai documentaire exigeant, à la force plastique stupéfiante qui présente une poignante réflexion sur la gestion politique de l’espace.

    « La corde du diable », c’est le nom donné par ses détracteurs au barbelé, ce fil de fer inventé à la fin du XIXe siècle aux États-Unis. Le film s’ancre dans les grands espaces américains et leurs kilomètres de clôture, comme si la trame narrative se dévidait en miroir de ces millions d’épissures acérées derrière lesquelles lorgnent les têtes de bétail. Point de départ : Omaha, dans le Nebraska, entre foire aux bestiaux, bottes rutilantes et Stetson poussiéreux. Claquements de fouet et musique bluegrass en fond sonore. De la prairie à la prison, de la base militaire à la frontière, la corde du diable emprisonne les hommes et les bêtes. C’est à travers le prisme de cet objet universel que Sophie Bruneau – coréalisatrice du remarquable documentaire Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, sur la souffrance au travail – aborde l’épineuse question de la surveillance et du contrôle.

    Intensité
    « J’ai été saisie, dit-elle, par la force révélatrice du fil de fer barbelé et la possibilité de raconter, à travers lui, tout un pan significatif de l’histoire contemporaine. » Cet essai documentaire exigeant, à la force plastique stupéfiante, rappelle le cinéma de Chantal Akerman par sa capacité à dilater le temps, insufflant une saisissante intensité aux témoignages qui l’émaillent : un Indien à la frontière entre le Mexique et l’Arizona, une anthropologue qui conserve les effets posthumes de ceux qui tentent de franchir le désert les séparant de l’eldorado, et qui meurent de soif avant de l’atteindre. Elle-même anthropologue de formation, Sophie Bruneau signe une poignante réflexion sur la gestion politique de l’espace.

    Documentaire de Sophie Bruneau (France/Belgique, 2014, 1h29mn)