• Covid-19 : Bruxelles s’alarme de nouveau des obstacles au passage des frontières dans l’Union européenne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/24/covid-19-bruxelles-s-alarme-de-nouveau-des-obstacles-au-passage-des-frontier

    Il y a presque un an, les frontières intérieures à l’Union européenne se sont fermées les unes après les autres, alors que la pandémie de Covid-19 se propageait et que les mesures de confinement se multipliaient. Avec l’apparition des variants, ce scénario est en passe de se renouveler. Dans ce contexte, la Commission européenne a annoncé, mardi 23 février, avoir envoyé une lettre à six pays – Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, Suède et Hongrie – qui ont, ces dernières semaines, pris des mesures très restrictives, et font peser sur le marché intérieur « un risque de fragmentation, d’entraves à la libre circulation, de perturbation des chaînes de production », a expliqué la Commission.
    Ainsi, le 14 février, l’Allemagne s’est fermée à la République tchèque et au Tyrol autrichien, ne laissant plus passer que certains travailleurs munis d’un test PCR négatif. Quant à la Belgique, elle interdit depuis le 27 janvier tous les voyages non essentiels depuis et à destination du pays – et ce, quelle que soit la situation épidémiologique de la région de provenance ou de destination du voyageur. En réalité, Bruxelles est relativement démuni face à cette situation, même si la Commission assure ne pas exclure de « recourir à des moyens juridiques » contre les six pays destinataires de son courrier. Les Etats membres ont, en effet, le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières dans certains cas, par exemple pour des motifs sécuritaires ou sanitaires. Ce faisant, ils doivent certes respecter quelques principes, comme « la nécessité que les restrictions de mouvement soient non discriminatoires et proportionnées », rappelle un porte-parole de la Commission. Mais, reconnaît un haut fonctionnaire européen, « on ne va pas lancer une procédure d’infraction qui prendrait deux ans pour des mesures provisoires et qui varient au gré de l’évolution de la pandémie ».
    La fermeture des frontières, « il y a un an, a occasionné des problèmes de livraison de nourriture et d’équipements médicaux », a rappelé Maros Sefcovic, mardi, à l’issue d’une réunion des ministres des affaires européennes. Le vice-président de la Commission a, une nouvelle fois, appelé les Vingt-Sept à se coordonner, afin de préserver au mieux la libre circulation des biens et des travailleurs transfrontaliers au sein de l’Union.
    Le ministre de la santé belge, Frank Vandenbroucke, s’est montré sensible aux arguments communautaires. Dimanche, il avait déjà évoqué la difficulté de maintenir l’interdiction de voyager jusqu’au 1er avril : « C’est difficile à appliquer, car c’est contraire à la libre circulation des personnes en Europe. » Le ministre des affaires étrangères allemand, Michael Roth, a, pour sa part, rejeté les « accusations de non-conformité au droit européen » de la Commission. « Nous avons le devoir d’agir contre les mutations du virus, avec pour priorité de protéger nos citoyens », a-t-il fait valoir. A n’en pas douter, la discussion reprendra jeudi 25 février, lors d’un rendez-vous (virtuel) prévu entre les chefs d’Etat et de gouvernement européens.

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  • A Nice et sur le littoral des Alpes-Maritimes, un confinement « partiel » le week-end
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/22/covid-19-un-confinement-instaure-le-week-end-a-nice-et-sur-le-littoral-des-a


    A Nice, le 21 février 2021.
    VALERY HACHE / AFP

    C’est la première fois qu’un confinement local, valable au moins pour les deux prochains week-ends, va être établi en métropole. Le préfet du département a annoncé la fermeture des commerces de plus de 5 000 m².

    Confinement le week-end, port du masque généralisé, fermeture des commerces de plus de 5 000 mètres carrés… De nouvelles mesures de restriction ont été annoncées, lundi 22 février, dans les Alpes-Maritimes, où l’épidémie de Covid-19 flambe depuis plusieurs semaines. Elles étaient attendues. En visite à Nice samedi 20 février, le ministre de la santé, Olivier Véran, avait demandé au préfet et aux élus du département de mener une concertation pour « prendre les mesures complémentaires allant d’un couvre-feu renforcé à un confinement local le week-end pour endiguer l’épidémie ».

    C’est une première sur un territoire métropolitain : Nice ainsi que les villes de l’aire urbaine littorale qui s’étale de Menton à Théoule-sur-Mer vont se voir appliquer un « confinement partiel » durant les deux prochains week-ends, a annoncé le préfet, Bernard Gonzalez, lors d’une conférence de presse. Sur le modèle des règles appliquées en mars, les déplacements seront interdits sauf dérogation (courses, rendez-vous chez le médecin, promenades limitées à une heure dans un rayon de 5 km autour du domicile…) du vendredi soir à 18 heures au lundi matin à 6 heures.
    Il a été également décidé de fermer les commerces et les galeries marchandes de plus de 5 000 mètres carrés, à l’exception des commerces alimentaires et des pharmacies. Ces commerces seront autorisés à maintenir une activité de « click and collect » et de livraison à domicile.

    • A l’hôpital, « cela fait un mois qu’on tire le signal d’alarme », souligne la médecin immunologiste Sylvia Benzaken, vice-présidente de la commission médicale d’établissement du CHU de Nice, pour qui « il faut stopper la circulation du virus, sinon il va falloir déprogrammer d’autres patients, ça va être terrible ».

      Les établissements de santé des Alpes-Maritimes se situent déjà à un niveau de déprogrammation de 20 % à 30 %, alerte-t-elle. Et 79 des 80 lits de réanimation réservés à des patients Covid-19 étaient occupés dimanche 21 février, ainsi qu’une trentaine de lits en soins intensifs. Avec une particularité pour ce rebond épidémique : les patients hospitalisés sont plus jeunes, rapporte-t-elle, avec un âge médian descendu à 60 ans.

      « C’est comme s’il y avait une cécité, que personne ne voyait les Alpes-Maritimes depuis des semaines, la dynamique du taux d’incidence, l’augmentation permanente des patients hospitalisés depuis Noël, l’ouverture de lits supplémentaires… », déplore Sylvia Benzaken.

      Depuis dix jours, la tension est montée d’un cran. « Nous avons vu une accélération des contaminations et des hospitalisations, comme lors de la deuxième vague », rapporte l’infectiologue au CHU de Nice Michel Carles, chargé de la régulation des hospitalisations Covid-19 sur le département. Sur la même période, le taux de variant britannique a explosé, passant de 20 % des tests criblés, à 80 %, selon les remontées des laboratoires, rapporte-t-il.

  • « Je n’avais pas prévu de recommencer à remplir le frigo » : les super-parents déclassés par le retour de leurs enfants prodigues
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/02/22/je-n-avais-pas-prevu-de-recommencer-a-remplir-le-frigo-les-super-parents-dec

    Jusque-là, ils avaient été de vrais éleveurs de champions. Bienveillants et exigeants comme il faut, ils n’avaient manqué aucune réunion de parents d’élèves, avaient choisi les bons séjours linguistiques, les bons programmes d’échanges, étaient devenus experts en dossiers d’orientation et concours. Les premiers de la classe ont beaucoup changé, observent Monique Dagnaud et Jean-Laurent Cassely dans leur livre Génération surdiplômée (Odile Jacob, 304 p., 22,90 €).A l’heure de la parentocratie, il faut aider ses enfants à se construire un itinéraire éducatif, « un humus favorable à la floraison du talent, une superbe “uniqueness”… » Ils s’attardent sur « la consécration de l’étudiant globe-trotter à partir des années 1990 sous les effets conjugués de la globalisation et de la montée du capitalisme numérique ». Le séjour à l’étranger est devenu un outil de positionnement des grandes écoles.Mais pour ces super-parents, le Covid-19 met la pagaille dans des parcours qui se dessinaient si bien. Leurs enfants ont décroché des places dans les meilleures grandes écoles, dans des universités internationales. Les géniteurs n’avaient pourtant pas prévu qu’ils paieraient 1 000 à 2 500 euros par mois pour avoir leurs gamins sur Zoom dans le salon. Ils n’imaginaient pas qu’ils les pousseraient à partir au bout du monde pour qu’ils restent dans leur chambre d’étudiant et s’aperçoivent, lors de leurs rares passages sur le campus, que les autres élèves étrangers ne sont pas là. Pendant le premier confinement, toute la famille avait trouvé très exotique de partager le même toit toute la journée. Depuis la rentrée, c’est moins drôle. Les parents voient leurs héritiers comparer la situation de leur ville (couvre-feu, confinement…) à celle de la capitale dans laquelle ils sont supposés étudier. Les enfants qui n’ont plus envie de vider le lave-vaisselle familial entre deux Zoom les ont convaincus de l’importance d’habiter dans leur ville étudiante, même si c’est pour être en visio, voire de la nécessité d’aller se faire des séminaires méthodologiques de travail avec des copains à la montagne ou à la mer.

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