la situation s’améliore chez les plus âgés

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  • Bonne nouvelle sur le front du Covid-19 : la situation s’améliore chez les plus âgés
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    Taux d’incidence chez les populations les plus âgées.
    (Meteo-Covid.com)

    Si le niveau des contaminations remonte depuis quelques jours en France, avec des situations très préoccupantes localement, il a tendance à s’améliorer auprès de la population la plus vulnérable : les seniors. De là à y voir un premier effet de la vaccination ?

    Des évolutions favorables. Après plusieurs semaines de stabilisation puis de baisse, le nombre de nouveaux cas positifs au Covid-19 est reparti à la hausse ces derniers jours en France, passant de 18.300 en moyenne (le 14 février) à 20.000 dimanche soir. Le taux d’incidence suit logiquement la même évolution, avec 209 nouveaux cas pour 100.000 habitants. Pourtant, la tendance est inverse chez les populations les plus âgées : l’incidence des plus de 90 ans est passée depuis la fin du mois de janvier de 562 à 333 et, pour les plus de 80 ans, de 262 à 179 sur le même intervalle de temps. La situation est en revanche moins frappante chez les plus de 70 ans. Même constat pour le taux de positivité, passé chez ces catégories sous la moyenne nationale.

    Mieux, une baisse semble s’opérer à l’hôpital pour les seniors. Quelque 11.500 personnes de plus de 80 ans étaient hospitalisées dimanche, sur 25.400. Cette proportion n’évolue pas mais rapporté à la population de cette catégorie d’âge, ce chiffre est en légère décrue là où la moyenne nationale est stable. La légère baisse de la mortalité constatée depuis le début du mois pourrait également être due à celle, concomitante, des plus âgés.


    Taux d’hospitalisation chez les plus de 80 ans comparé à la moyenne nationale.
    (Covidtracker.fr)

    Un effet vaccin ? Plusieurs responsables d’Ehpad ont également confirmé une embellie ces dernières semaines. Pour l’heure, les chiffres de Santé Publique France laissant paraître une baisse à la mi-février du nombre de contaminations dans les établissements sociaux et médico-sociaux restent toutefois à consolider. Le lien avec la campagne de vaccination est fait par plusieurs acteurs de santé et politiques. Plus de 47% des quelque 466.094 résidents de ces établissements ont en effet reçu à ce jour deux doses de vaccin, et 79% de cette population particulièrement vulnérable a été vaccinée avec au moins une dose. 

    Pourquoi il est encore tôt pour en tirer des conclusions. Les autorités sanitaires restent globalement assez prudentes sur la causalité à établir entre vaccination et diminution des contaminations voire de la mortalité. D’abord pour des raisons liées aux délais nécessaires entre les différentes étapes. On le sait, il faut compter environ trois semaines pour qu’un vaccin protège quasi-complètement du virus - une dernière étude de The Lancet évoquait néanmoins qu’une seule dose du vaccin de Pfizer pouvait être efficace à 85% quatre semaines après. Le niveau de mortalité, lui, traduit l’évolution du nombre de contaminations avec environ trois semaines d’écart. Mis bout à bout, ces deux périodes repoussent donc toute conclusion définitive à plus tard. L’injection de la deuxième dose étant toujours en cours dans les Ehpad, il faudra attendre au moins jusqu’à la mi-mars pour en savoir plus. La légère baisse de la mortalité déjà constatée aujourd’hui dans les hôpitaux est donc vraisemblablement liée à d’autres facteurs que les seuls vaccins.

    En outre, il faut replacer cette population dans ses bonnes proportions. Les résidents d’Ehpad, même s’ils sont depuis le début de la pandémie parmi les plus exposés au Covid-19, représentent environ 15% des personnes âgées de plus de 80 ans en France. Or, cette catégorie plus large n’en est pas encore au même point de la campagne de vaccination. Dimanche, 25% d’entre eux avaient reçu une dose et 10% les deux doses. Il faudra donc attendre encore quelques semaines pour que ce taux s’améliore. Pour rappel, cela fait un peu plus d’un mois, depuis le 18 janvier, que la campagne est ouverte aux plus de 75 ans (soit quelque 6,4 millions de personnes).

    La protection de l’ensemble des personnes fragiles, elle, est prévue sur une plus longue durée encore. Lundi sur LCI, Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, tablait toujours sur une vaccination de ces « 17 à 20 millions de Français, en tout cas ceux qui voudront », d’ici au mois de juin.