• Et soudain, il ne se passa rien | Mediapart | 04.10.22

    – Désolé, cher président, je ne serai pas là mercredi pour le conseil des ministres : je comparaîs devant la Cour de justice de la République.

    – Dans ce cas, pas de problème, cher Éric. Vous connaissez mon attachement à la présomption d’innocence. N’hésitez pas à prendre quelques jours pour préparer au mieux votre défense.

    Si c’est à Ibiza, sait-on jamais : peut-être que les médias s’empareront de l’affaire.

    Michaël Hajdenberg / Mediapart


    ...

    dans un autre article :

    « Ça va finir comme d’habitude, prophétise un député au sujet de l’avenir d’Éric Dupond-Moretti. La pression va monter, ils vont faire bloc dans un premier temps puis ils seront obligés de céder. C’est intenable. Contrairement à Kohler, qui est le double de Macron, ça ne coûte pas cher de le larguer. »

    • 2020 : Affaire Kohler : l’ardoise de #MSC s’élève à 2,6 milliards d’euros pour l’Etat
      https://www.mediapart.fr/journal/france/260620/affaire-kohler-l-ardoise-de-msc-s-eleve-26-milliards-d-euros-pour-l-etat

      C’est aussi cela la traduction du conflit d’intérêts d’#Alexis_Kohler. Gravement touché par la crise du Covid-19, l’armateur a obtenu la suspension de tous ses remboursements de crédits pendant un an. L’État se retrouve surexposé au risque du croisiériste. Une conséquence des facilités qui ont été consenties à MSC, lequel a obtenu pendant des années « un accès à la liquidité publique » sans contrainte.

      En mars, la Sfil, la banque publique qui assure le refinancement des crédits exports en France, a reçu une mauvaise nouvelle. Durement frappé par la crise du Covid-19, le groupe MSC, qui figure parmi ses principaux clients, lui a demandé, selon nos informations, de pouvoir suspendre le remboursement de toutes ses échéances pour cette année, puis d’étaler les arriérés sur cinq ans. Montant des sommes en jeu : 2,6 milliards d’euros. Et ce n’est qu’une partie de l’addition. Car il faut ajouter les garanties, les assurances consenties par les différentes entités publiques pour des montants inconnus.

      « L’information concernant une exposition individuelle comme celle sur MSC n’est pas publique. Nous vous confirmons néanmoins que l’ensemble des engagements de la Sfil sur MSC est effectivement de l’ordre de 2,6 milliards d’euros. Ceci n’est pas notre première exposition sur le secteur de la croisière puisque nos engagements avec le concurrent de MSC, l’armateur américain RCCL [Royal Caribbean – ndlr], sont supérieurs », nous a confirmé la direction de la Sfil.

      Celle-ci précise que la décision d’accepter la suspension de échéances et l’étalement sur cinq ans, consentis aussi bien à MSC qu’à son concurrent Royal Caribbean, s’inscrit dans le cadre de la gestion de la crise provoquée par la pandémie. « L’ensemble des pays européens disposant de chantiers navals actifs dans la croisière, dont la France mais aussi l’Italie et la Finlande, s’est rallié à l’initiative du gouvernement allemand, portée notamment par la banque publique KfW, de proposer à un certain nombre d’acteurs des secteurs les plus touchés, à savoir l’aéronautique et les transports maritimes, un étalement sur cinq ans des échéances de principal tombant au cours des 12 prochains mois », nous indique-t-elle.

      Cette mauvaise nouvelle n’est malheureusement pas une surprise. Avec le covid-19, le secteur des croisières fait face à la plus grande crise de son histoire. Et MSC, troisième groupe mondial de croisières, n’y échappe pas. Comme tous ses concurrents, l’armateur italo-suisse, qui exploite des paquebots gigantesques, a vu son activité s’effondrer en quelques semaines. Au fil du développement de la crise sanitaire, les croisières ont viré au cauchemar.

      Ces monstres marins qui accueillent entre 5 000 et 6 000 personnes, déjà décriés pour leur absence de sécurité – personne ne sait comment évacuer autant de personnes en cas d’avarie –, extrêmement polluants et sources d’énormes nuisances dans les villes où ils font escale, sont devenus des bombes sanitaires pendant la crise du coronavirus. Paquebots contaminés, croisiéristes confinés dans leur cabine, interdiction de faire escale… : le secteur est totalement sinistré. Et peut-être pour longtemps.

      Tous les groupes de croisières font eau de toutes parts. MSC comme les autres. Mais à la différence d’autres, lui a réussi à faire porter une partie de ses risques par un tiers : l’État français.
      Comment l’État français se retrouve-t-il exposé dans un des secteurs les plus risqués et les plus critiqués ? C’est toute l’histoire d’une capture organisée par un groupe familial privé, qui a su, usant de chantage, détourner à son profit les légitimes préoccupations industrielles, sociales et d’#emploi du monde politique pour ses chantiers navals.

      Mais une capture à si grande échelle n’aurait pas été possible sans une connaissance de l’appareil d’État et des appuis en son sein. Car c’est aussi cela la traduction du conflit d’intérêts d’Alexis Kohler. Il ne s’agit pas seulement d’une question de principe et de légalité. Les années durant lesquelles Alexis Kohler a accepté de dissimuler ses liens familiaux avec la famille Aponte, principal actionnaire de MSC, les arrangements entre petits comités, les interventions et les surveillances doivent se lire dans la ligne d’une stratégie précise.
      Une stratégie que MSC expose sans fard. En avril 2013, le groupe dévoile ses exigences par l’intermédiaire d’un mail du directeur financier de STX France, Jean-Philippe Neau : « Avoir accès à la liquidité publique sur la durée la plus long possible. » Bref, que l’État subventionne et finance sans restriction l’armateur italo-suisse – qui, au passage, ne paie quasiment pas d’#impôts en France –, en se cachant derrière le prétexte du carnet de commandes des chantiers de Saint-Nazaire.

      Jean-Philippe Neau, qui deviendra par la suite directeur financier de MSC au départ d’Alexis Kohler pour l’Élysée – sans que cela ne semble non plus soulever quelque problème que ce soit –, précisera dans le même mail que MSC « demande une réflexion de la France sur le leasing opérationnel, MSC n’étant pas attaché à être propriétaire de ses bateaux ». En d’autres termes, que l’État devienne propriétaire des bateaux en lieu et place du groupe italo-suisse et assume tous les risques.

      Officiellement, l’État français n’est pas encore #armateur de #paquebots_de_croisières, mais c’est tout comme. Car à l’exception des pertes d’exploitation, la garantie de l’État porte sur tout – le principal, les intérêts, les primes d’assurance et les dommages et intérêts éventuels – jusqu’à l’amortissement final de tous les prêts liés à l’acquisition de chaque navire. Les financements et les garanties pour assurer les commandes de MSC ont été conclus sur des durées longues, très longues. Plus de dix-sept ans en moyenne. Bien au-delà de la norme des financements habituels. L’État se retrouve donc engagé au long cours.

      Les pouvoirs publics auraient pu éviter de se retrouver dans un tel cul-de-sac. La concurrence entre les #chantiers_navals dans le monde est certes féroce. Les conditions de financement des bateaux – payés à crédit au moins à hauteur de 80 % – figurent parmi les éléments décisifs dans le choix d’un chantier par rapport à un autre. À cela s’ajoute un facteur typiquement européen : au nom de la « concurrence libre et non faussée », l’Europe interdit de subventionner les fabricants d’équipements mais pas les clients.

      Pourtant, malgré toutes ces contraintes, l’État actionnaire aurait peut-être pu impulser une nouvelle approche industrielle – développement de nouvelles activités, adossement à un groupe afin de pouvoir passer les gigantesques creux conjoncturels du maritime –, pour éviter de se retrouver coincé dans un chantage sans fin aux commandes et au financement. C’est d’ailleurs ce que recommandait une note d’un conseiller ministériel en 2010 : « Nous sommes bien d’accord. STX France doit absolument se diversifier », écrivait-il, en jugeant que miser toute l’activité de Saint-Nazaire sur les immenses paquebots était dangereux.

      Le chantage des commandes

      Mais les chantiers navals de Saint-Nazaire n’ont jamais pu s’extraire du piège qui leur était tendu par ses clients croisiéristes, à commencer par MSC. Et cela avec la complicité du directeur des chantiers Laurent Castaing et de l’État. Rabais incessants, équipements gratuits supplémentaires, financements sur mesure… MSC a tiré sur toutes les cordes, en faisant miroiter à chaque fois de nouvelles commandes pour obtenir des conditions toujours plus exorbitantes, obligeant Saint-Nazaire à travailler à perte. En un mot, l’État français lui a financé sa flotte.

      Et ce sans que l’administrateur représentant l’État chez STX, Alexis Kohler, ne s’en inquiète. Au contraire. Dès son deuxième conseil aux chantiers navals en avril 2009, où il s’agit d’approuver une commande passée par MSC, ce dernier prend la parole et fixe la stratégie : « Tous les efforts devront être déployés pour obtenir de nouvelles commandes de MSC », déclare-t-il .

      Tous les efforts vont être effectivement déployés. Dès l’année suivante, alors que le secteur maritime est durement atteint par la crise financière – les banques refusant le moindre crédit au secteur –, les chantiers de Saint-Nazaire enregistrent plusieurs annulations de commandes. Bien que très mal en point, MSC s’avance comme sauveur. Il est prêt à passer commande d’un nouveau bateau pour aider STX. Mais il n’a pas d’argent. Alors STX va devenir le banquier de MSC et lui avancer les 60 millions d’euros d’acomptes qu’il doit légalement verser. Un crédit qui ne sera jamais remboursé (voir notre article).

      En 2011, nouvelle catastrophe à Saint-Nazaire : un client libyen annule une commande après l’éclatement de la guerre en Libye. MSC se précipite en sauveur. Pour « rendre service », il est prêt à se substituer au client libyen et à reprendre la commande. Naturellement avec quelques aménagements. Les acomptes qu’a versés le client libyen, qui normalement reviennent au chantier naval, lui seront décomptés du prix final. Et tous les aménagements et équipements supplémentaires pour équiper le paquebot selon les normes de MSC seront gratuits.

      En 2013, MSC fait miroiter une nouvelle commande de deux paquebots gigantesques. Ce contrat Vista de 1,2 milliard d’euros doit se traduire par des millions d’heures de travail à Saint-Nazaire et sauver le plan de charge des chantiers de Saint-Nazaire, fait miroiter le directeur de STX, Laurent Castaing.

      L’ennui est que MSC est prêt à commander mais pas à payer. Aux côtés des 80 % financés à crédit avec l’aide et la garantie de l’État, l’armateur doit normalement assurer les 20 % restants au nom d’une prise de risque partagée. De retour d’une visite au siège de MSC à Genève, en octobre 2013, Laurent Castaing écrit au cabinet du ministre des finances Pierre Moscovici : « MSC a indiqué ne pouvoir apporter que 10 % pour les deux navires (130 millions d’euros). Il faut donc trouver les 10 % manquants. »

      L’alerte de la direction du budget

      Qu’à cela ne tienne, l’État y pourvoira. Les dossiers STX et MSC représentent des dizaines, voire des centaines d’heures de travail – on a même l’impression que, pour certains, c’est un temps plein – aux cabinets du ministre des finances et du redressement productif, à l’Agence des participations de l’État et au Trésor. Car c’est Bercy qui, à chaque fois, démarche les banques, négocie les contrats, apporte sa caution et sa signature, qui imagine les montages financiers pour le compte de MSC. Et cela dure pendant des mois. Alexis Kohler est informé de tout.
      Car le groupe italo-suisse souhaite bénéficier de tout, de l’accès au système bancaire grâce à l’appui de l’État, des crédits à taux imbattables avec la signature de l’État, de la prise en charge des risques par des structures publiques ou parapubliques, mais aussi de tous les montages « d’optimisation fiscale ». Et s’il rencontre un soupçon de résistance, l’armateur italo-suisse ne manque pas alors de faire savoir qu’un autre chantier naval lui a fait des propositions bien plus intéressantes qu’il est prêt à examiner.

      Bercy se retrouve ainsi à négocier avec les banques la création de special purpose vehicule (SPV), des entités ad hoc logées au Panama ou dans quelque autre #paradis_fiscal, qui servent à porter le financement de chaque bateau, MSC n’en étant que l’exploitant jusqu’au remboursement final.

      Au cabinet du ministre des finances, certains conseillers finissent par se demander si cette situation est bien normale, si c’est vraiment la fonction d’un cabinet ministériel d’aider un groupe étranger à échapper à la fiscalité française. Finalement, le feu vert est donné. « Les autorités fiscales pourraient accepter un tel schéma si cela respecte la politique fiscale et si la marge de STX reste acceptable », tranche le cabinet du ministre.
      Toutes les notes engageantes sur les financements publics signées par Bercy s’achèvent ainsi : préserver les intérêts de STX France. Dans les faits, les chantiers navals de Saint-Nazaire survivent à peine. Ils perdent des millions chaque année. Tous les efforts de productivité pour abaisser les coûts, les accords de performance tant vantés par Emmanuel Macron, les plans d’ajustement sont captés par ces deux grands clients – MSC et Royal Caribbean –, sans bénéfice aucun pour les chantiers de Saint-Nazaire. Car toutes les commandes sont prises à perte.

      En juillet 2016, une note portant sur une nouvelle commande de deux paquebots par MSC pour livraison 2019-2020 confirme les avertissements de l’Agence des participations de l’État, qui avait mis son veto à une commande en 2014. « L’allongement de la série devrait permettre à STX France d’équilibrer les pertes réalisées sur les deux premiers navires », écrit-elle. Saint-Nazaire a donc bien perdu encore de l’argent sur les commandes de MSC. La note poursuit : « Après la livraison des navires, l’exposition de l’État au risque MSC devrait atteindre 3,2 milliards d’euros, compte tenu des autres crédits Coface, et demeure acceptable, compte tenu de la mise en place d’un schéma de sûreté, notamment d’une hypothèque de 1er rang. »

      Une analyse que ne partage pas du tout la direction du Trésor. Dans une note en date du 15 juillet 2016, celle-ci avertit que l’exposition de l’État dans le secteur des croisières est déjà de 7,3 milliards d’euros. Elle demande que des négociations soient engagées avec les deux croisiéristes – MSC et Royal Caribbean –, afin de rehausser les taux de garantie de l’État dont ils bénéficient, pour mieux assurer le risque.
      Mais c’est la direction du budget, qui n’est jamais associée aux discussions sur les contrats de paquebots, qui se montre la plus alarmiste et la plus visionnaire. Dans une note de juillet 2016 toujours, dont Alexis Kohler est destinataire, celle-ci sonne l’alarme sur les risques pris par l’État sur STX et MSC. Elle insiste sur le fait que l’État négociant directement avec les banques et apportant sa garantie, aucune analyse de risque précise des groupes emprunteurs, comme les banques en font sur tous les dossiers de financement, n’est réalisée, donc que le risque MSC n’est pas évalué comme il se doit. Elle ajoute que les hypothèques prises sur les bateaux, présentées comme des garanties sûres, pourraient se révéler très illusoires, la valeur des bateaux pouvant être réduite à rien, en cas de crise.

      Dans les poches des épargnants français

      La fronde larvée de certains services de l’Etat contre les facilités exorbitantes accordées à STX et MSC est comme un avertissement. Mais entretemps, le cabinet du ministre des finances a trouvé une solution : faire dériver les risques et les engagements, trop visibles et contrôlés, pris par les finances publiques vers la #Caisse_des_dépôts. Vers l’épargne des Français, donc.

      Il y a longtemps que le ministère des finances lorgne sur les richesses accumulées de la Caisse des dépôts qui lui échappent. Mais là, c’est l’occasion rêvée. Le cabinet du ministre des finances a repéré la structure idéale pour faire disparaître le risque maritime des comptes publics : la Société de financement local (#Sfil). Une structure si discrète que tout le monde a oublié son existence.
      À l’origine, cette structure de défaisance a été créée pour gérer la suite de la faillite de Dexia, notamment les encours des prêts toxiques consentis aux collectivités locales. Cette entité présente de nombreux avantages : elle est hors bilan, donc ses engagements n’entrent pas dans les calculs de Maastricht ; elle bénéficie de la signature de la Caisse des dépôts, aussi bonne que celle de l’État ; elle se refinance aux conditions de l’État et est éligible auprès de la Banque centrale européenne. Autant dire que ses conditions de financement sont imbattables.

      Enfin, sa structure byzantine, où les responsables jonglent avec plusieurs entités (Caffil et Sfil), permet d’éviter un contrôle vigilant. Les parlementaires, qui normalement ont la responsabilité du contrôle de la Caisse des dépôts depuis la loi de 1816, sont de fait quasiment exclus. Et c’est bien ce que cherche le ministère des finances : contourner cette loi qui les empêche de disposer comme ils l’entendent de l’épargne des Français

      Le cabinet du ministre des finances Pierre Moscovici a été extrêmement sollicité dans la recherche de ce sur mesure, Alexis Kohler en tête, selon nos informations. Pierre Moscovici décide en 2014 d’une nouvelle mission pour la Sfil : celle de faire du crédit export et de l’assurance export pour les très grands contrats.
      Malgré les protestations de la Caisse des dépôts (#CDC) et de la Banque postale, qui sont actionnaires minoritaires de la Sfil aux côtés de l’État, la transformation est imposée. Pour renforcer les fonds propres de la Sfil afin de financer ce nouveau métier, la CDC et la Banque postale sont priées d’apporter 12,5 milliards d’euros, dont plus de 11 milliards pour la seule CDC. Mais l’État a désormais l’outil qui lui permet d’offrir un financement imbattable aux paquebots de MSC

      Il faudra quelque temps cependant pour obtenir le feu vert de la Commission européenne. Début 2017, tout est en place. Et les premières annonces de refinancement des crédits exports de la Sfil seront pour Royal Caribbean et MSC. « Sans un dispositif public, il n’aurait pas été possible de faire entrer en vigueur ces contrats si importants », avait assuré Jean-Philippe Neau, toujours directeur financier de STX France à l’époque, auprès du directeur de la Sfil, Philippe Mills, lors de la signature des premiers contrats de 2016-2017. C’est dire que tout le monde est sur la même longueur d’onde.

      Une surexposition aux risques maritimes

      Selon nos informations, la Sfil est surexposée dans son activité de crédit à l’exportation aux risques des deux #croisiéristes, bien au-delà des ratios prudentiels requis. Une situation que la direction de la Sfil conteste : « La Sfil applique rigoureusement toutes ses obligations en matière prudentielle et bancaire. Elle est supervisée depuis sa création par l’Acpr [l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution – ndlr] et, depuis novembre 2014, par la Banque centrale européenne, dont les revues concluent à un faible niveau de risque de nos activités (le plus faible même sur les 128 grandes banques européennes). »

      Elle nous indique également qu’elle a une parfaite connaissance de la situation financière de MSC et des risques potentiels : « MSC a fourni à la Sfil l’ensemble des informations et documents nécessaires pour accorder un crédit bancaire, notamment en termes d’actionnariat, de bénéficiaires finaux et d’éléments financiers. »
      Pourtant, il semble que l’armateur italo-suisse ait toujours le droit à un traitement un peu privilégié par rapport à son concurrent, comme nous l’avons déjà raconté. Le 19 juin 2018, à l’occasion de nouvelles négociations pour la commande de deux paquebots supplémentaires par MSC, un mail est ainsi adressé à l’ensemble des responsables de la Sfil pour faire état des demandes de l’armateur, qui se dit pressé de conclure. « MSC et STX ont insisté et demandent à la Sfil de considérer une baisse de notre prix de l’ordre de 5 points de base et de leur apporter les premiers éléments de réponse sur ce point le 25 juin. Nous comprenons qu’il s’agit d’une demande de baisse à caractère commercial car dans les faits, avec des prix à 60 points de base en deuxième phase, MSC aurait déjà un prix inférieur de 10 points de base à sa transaction précédente. Mais MSC, soutenu par STX, précise que l’ensemble des parties prenantes (Fininter et les banques commerciales) ont déjà consenti un effort significatif et qu’ils attendent également un geste de la Sfil », écrit un des négociateurs.
      « Et si on faisait un effort, on aurait quelle marge ? », lui demande dans les minutes qui suivent le président de la Sfil. Certaines parties prenantes feront valoir que les conditions de marché ne justifient pas un tel cadeau. Mais MSC réussit toujours à obtenir ce qu’il veut. Selon nos informations, les conditions de refinancement accordées au groupe italo-suisse par rapport à celles signées à quelques mois de distance par Royal Caribbean montrent que le spread de crédit, c’est-à dire la rémunération qu’exige la Sfil en tant que prêteur par rapport au taux conventionnel de l’Euribor, est de 20 à 25 % inférieure pour MSC. Sur des années, cet avantage se chiffre en dizaines de millions.

      Interrogée, la direction de la Sfil conteste faire la moindre faveur à MSC : « Nous précisions pour commencer que le taux d’intérêt payé par un emprunteur comme MSC est négocié avec l’ensemble des banques prêteuses initiales. Sfil intervient en refinancement des banques initiales qui souhaitent faire appel à Sfil (ce qui n’est pas le cas de toutes les banques prêteuses et, pour celles qui font appel à Sfil, pas pour la totalité de leur part dans le crédit).

      En tous les cas, votre affirmation est erronée. La Sfil applique une tarification vis-à-vis des banques qui est fonction des caractéristiques de l’opération (taille, durée, risque) et des conditions de marché en vigueur à la date de négociation du crédit. La méthodologie de cette tarification est la même pour l’ensemble des opérations de crédit export. »

      En guerre contre Fincantieri

      Dans un tel contexte, où MSC semble disposer sans restriction des garanties de l’État, la nervosité de l’armateur italo-suisse au sujet de la recomposition actionnariale des chantiers navals se comprend mieux. Tout changement majeur pourrait le priver de « l’accès à la liquidité publique ».

      Dès que la faillite de l’actionnaire principal de Saint-Nazaire, le sud-coréen STX, se confirme en 2013, MSC est sur le pont. Il fait savoir qu’il est prêt à prendre une participation dans les chantiers navals aux côtés de l’État. À Bercy, on planche aussi beaucoup pour trouver une solution. L’agence de participations de l’État plaide alors pour une recapitalisation urgente de Saint-Nazaire et pour une recomposition du tour de table. Mais rien ne se concrétise. Comme le dit Alexis Kohler, « le statu quo ne pose pas de problème ».

      Quand les chantiers navals publics italiens, Fincantieri, se portent candidats pour reprendre la participation du sud-coréen, l’APE plaide en faveur de cette solution. Ce rachat permettrait, selon elle, d’adosser industriellement Saint-Nazaire et de le soustraire du chantage exercé par ses clients. Même Julien Denormandie, officiellement chargé du dossier STX au cabinet du ministre, semble favorable à cette solution. Il se prend une volée de bois de vert par mail en retour de la part d’Alexis Kohler, qui lui rappelle qu’il y a une lettre d’intention de commandes signée avec MSC.

      Le directeur de STX France, Laurent Castaing, se dit lui aussi publiquement hostile à une reprise par Fincantieri. L’entrée de ses clients croisiéristes dans le capital de son entreprise lui semble être la meilleure solution, non pas pour obtenir de meilleures conditions pour leur commandes, « ce qui est fait » souligne-t-il, mais pour s’assurer des capacités de construction à l’avenir.
      Le 2 septembre 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, rencontre Gianluigi Aponte, le fondateur de MSC, et négocie directement avec lui. Il donne son accord à la proposition de l’armateur d’entrer au capital de STX France en faisant une proposition de racheter la participation de STX au liquidateur sud-coréen. En complément, le groupe italo-suisse est disposé à lever les options prises sur la commande de deux nouveaux paquebots.

      Mais l’accord s’enlise. La justice sud-coréenne traîne à trancher la liquidation de STX. MSC et Royal Caribbean se révèlent dans l’incapacité de monter un tour de table avec le constructeur naval néerlandais Damen, comme ils l’avaient promis, et de mobiliser 76 millions d’euros pour racheter la participation de STX dans les chantiers navals de Saint-Nazaire. Plusieurs services de l’État sont radicalement opposés à cette solution et défendent soit la nationalisation de Saint-Nazaire, soit le rachat par Fincantieri.

      En avril 2016, alors que les rumeurs de départ d’Emmanuel Macron du ministère s’amplifient, Laurent Castaing, le directeur de STX France, écrit une lettre pressante au directeur de l’APE, Martin Vial, et à Alexis Kohler. « Le statut quo n’est pas souhaitable, écrit-il. Sans assurance que nos chantiers ne peuvent tomber entre des mains considérées comme hostiles par nos clients [MSC et Royal Caribbean – ndlr], ils auront du mal à aller plus loin dans leur volonté de commandes. […] L’intérêt des armateurs pour les chantiers navals n’est jamais un intérêt prédateur. […] Pour conclure : je recommande une alliance avec MSC afin de débloquer le dossier actionnarial bloqué depuis trop longtemps. »
      Malgré ses efforts et les tentatives du cabinet d’Emmanuel Macron pour débloquer la situation, le dossier n’avance pas. Après son départ, Christophe Sirugue, secrétaire d’État à l’industrie, reprend le dossier et finit par se ranger à l’avis des services de l’État. Le 12 avril 2017, quelques jours avant l’élection présidentielle, un accord est signé entre l’État et Fincantieri autorisant ce dernier à reprendre la participation de STX France.
      C’est pour contrer cet accord que le gouvernement décide d’aller contre tous ses principes de libéralisation. Le 27 juillet, le ministre des finances, #Bruno_Le_Maire, annonce la #nationalisation surprise des chantiers de Saint-Nazaire, l’État décidant à faire jouer son droit de préemption sur la participation détenue par le sud-coréen STX. La décision crée une crise diplomatique avec le gouvernement italien.

      Mais certains intérêts semblent plus importants à préserver que d’autres. Et puis, le gouvernement l’assure : il ne s’agit que d’une nationalisation « temporaire » en vue de rééquilibrer les pouvoirs à Saint-Nazaire
      Mais cette nationalisation qui devait être provisoire s’éternise. Si les pouvoirs publics ont réussi à associer Naval Group (DCNS) et des industriels locaux au tour de table, les deux croisiéristes clients de Saint-Nazaire, eux, manquent toujours à l’appel. Finalement, en 2018, Bercy se résout à signer un accord final avec Fincantieri. Au même moment, Alexis Kohler négocie dans son bureau de l’Élysée un rapprochement entre Fincantieri et Naval Group. Un projet contre lequel nombre de spécialistes sont vent debout, dénonçant « un nouveau bradage industriel français » et la désintégration de l’industrie navale militaire.

      D’après l’accord signé, les chantiers publics italiens entreront comme actionnaire minoritaire mais l’État acceptera de lui prêter 1 % pour lui assurer la direction opérationnelle. Surtout, Laurent Castaing, directeur de Saint-Nazaire, reste en fonction. C’est bien là l’essentiel ! L’État ne saurait se passer d’un dirigeant qui a su si bien défendre les intérêts de ses clients.
      Le rachat de Saint-Nazaire par Fincantieri a été soumis à direction de la concurrence de la Commission européenne. Celle-ci devait rendre son avis en avril. Mais avec la crise du covid-19, tout est suspendu. Et il n’est pas sûr que les chantiers navals italiens aient aujourd’hui envie de reprendre les chantiers français, alors que le secteur des croisières est sinistré.

      Dans l’intervalle, le jeu avec MSC a pu continuer. En janvier, l’Élysée a annoncé des projets d’investissements à hauteur de 4 milliards d’euros pour prouver l’attractivité de la France. Et parmi eux, un grand contrat signé par MSC avec les Chantiers de l’Atlantique. À elle seule, la commande de deux nouveaux paquebots passée par l’armateur italo-suisse aux chantiers navals de Saint-Nazaire représentait la moitié des sommes annoncées. La construction à Saint-Nazaire des deux nouveaux paquebots de 6 700 passagers va générer « 14 millions d’heures de travail, correspondant à 2 400 emplois pendant trois ans et demi », et deux milliards d’euros d’engagements, s’était alors réjoui l’Élysée.
      Aujourd’hui, la sombre prédiction de la direction du budget de 2016 est en train de se réaliser. L’État se retrouve avec des engagements financiers immenses à l’égard du transport maritime, des garanties qui risquent de n’avoir aucune valeur et un chantier naval stratégiquement important mais sans vision industrielle, faute de l’avoir contraint à abandonner le court-termisme. Et dans cette affaire, il risque de ne pas y avoir d’ardoise magique. Ce sont bien les contribuables et les épargnants français qui vont devoir payer l’addition.

      #renard_libre #épargne #fiscalité #niche_fiscale

  • Je te rappelle que notre ministre des armées est une femme. Ce qui aurait dû te mettre la puce à l’oreille, c’est qu’en ce moment c’est la guerre-la-vraie, mais qu’on n’a pas du tout demandé son opinion publiquement à notre ministre chargée de la défense nationale : et oui c’est très bizarre cette « absence »… et la seule explication logique c’est que c’est une femme.

    Et quand c’est la guerre-la-vraie, on laisse causer les hommes-les-vrais.

  • Dans la famille Covidiots, il te manquait Booba :
    https://twitter.com/booba/status/1477690923018760193

    Vaccins, masques, tests (payants) distanciation sociale et toujours des vagues des malades des morts des top Covid à 200k/J. Soit vous êtes cons soit c’est volontaire ! Ayez au moins l’honnêteté de reconnaître votre incompétence et laissez nos enfants vivre leur innocence !!!

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1477690799731224588/pu/vid/848x400/xyaKnPPQZb3n4CeP.mp4


    • À la longue, la répétition des hommages appuyées à la mouvance covidiote, les déclarations négationnistes d’à peu près toute la bande, je crains que ça devienne difficile à défendre comme simplement « maladroit ».

    • une peu de #collectif_BonSens #Florian_Philippot #Yvan_Le_Bolloc’h #Bruno_Gaccio #Didier_Raoult #FranceSoir #Antivax

      NON AU PASS VACCINAL ! NON à la discrimination des Français !
      https://web.archive.org/web/20211230161940/https://www.leslignesbougent.org/petitions/non-au-pass-vaccinal-5503

      revendique "plus d’un million de signataires" (non démontrés). elle été lancé par un « aventurier de la santé naturelle de 34 ans » (c’est ainsi que Rodolphe Bacquet se définit). elle sert par ailleurs à développer un fichier client et à engranger des données pour une boite nommée Santé Nature Innovation et... une plateforme de pétitions (LesLignesBougent.org.) qui lui est liée.

      la petite fiche de Bacquet telle que rédigée par Ration : Mensonges et gros business : qui se cache derrière la pétition anti-pass vaccinal lancée par Rodolphe Bacquet ?

      https://justpaste.it/52o34

    • Macron a la même stratégie depuis la trouille causée par les Gilets Jaunes. la question c’est de trouver du monde qui aura envie d’être manipulé par lui pour échapper à des adversaires qui serait redoutés en raison de tares aussi évidentes (spectacularisées) que dangereuses, des adversaires suffisamment irrationnels (selon les canons de la respectabilité politique dont il faudrait alors le parer, lui, même à reculons, suffisamment quant au besoin) pour apparaître comme un « recours », malgré tout. et rester dans le game. On sait qu’il ne gagnera pas cette fois juste en étant moins pire que le RN, que son bilan de président des riches arrogant et ultra répressif le fait détester. Depuis que cette stratégie a été adoptée, plus que le spectacle Zemmour (exploitable pour que Macron puisse jouer au président recours), la candidate LR est à cette heure la seule menace sérieuse (ça doit brainstormer à ce sujet, j’ai rien vu de spécial).

      ils trouverons d’autres manières d’"animer la campagne" (dont tout le monde se fout) mais ils lâcheront pas le canasson : s’agit de polariser le champ un minimum autrement qu’à son détriment en tenant jusqu’au bout la posture « on mène la guerre contre la pandémie pour le bien de tous » (comment débarque-t-on un chef de guerre ?), « vous avez bien vu que c’est pas facile, la pandémie, pas facile non plus même pour moi (qui la préside, tellement je suis grand ! attention) de redonner à l’Europe sa grandeur malgré tous les efforts communs faits lors d’une lutte contre la pandémie qui a renforcé la coopération à ce niveau ». Gageons qu’il y aura des touches d’humanisations du profil. Pourquoi pas un « il nous est arrivé de nous tromper, mais nous avons montré qu’à l’écoute des scientifiques et des français nous savions tirer des leçons de nos erreurs. en Marche, servir la France et bliblablo »

      aujourd’hui ils ont fait parler à l’A.N. un député en marche atteint de graves séquelles à vie après avoir été covidé, une façon de défendre la vaccination un peu risky pour eux, puisque cela met en lumière une réalité fort peu visible : il ne suffit peut-être pas pas de ne compter que les morts (que l’on continue à mettre sous le tapis), peut-être faut-il voir parmi ceux ont été covidés (et ça, ça ne sera pas bon pour sa campagne si ça vient trop tôt et trop fort).

    • errata j’ai sucré des erreurs publiées sur mon seen précédent car à parcourir le verbatim de la séance A.N. du 3 janvier je découvre que les deux personnes qui ont évoqué la pétition dont il est question ici sont Wonner et une députée de droite (et non pas la voix LFI masculine que j’étais certain d’avoir entendu...).
      #LFI persiste à cavaler après les #non_vaccinés plutôt que de contribuer à ce qu’ils puissent prendre une position éclairée, comme on dit, mais lors de cette séance ils ont aussi fait des topos assez précis sur les mesures non pharmaceutiques nécessaires (FFP2, UV-C, reprise du séquençage, etc).

    • Je ne m’épuise pas à faire leur SAV, mais oui, j’ai écouté Mélenchon sur ses dernières interventions publiques et quelques autres, et leurs communications sont sans ambiguités, ils ont une communication correcte. Mais on ne retient que ce qui va permettre de les mettre minable. L’autre fois, Mélenchon pose la question des traitements. Il demande où ça en est, il demande pourquoi il y a eu des communications cocorico et pourquoi on n’en parle plus. Et tu as tous ceux de nos réseaux qui adorent le Mélenchon-bashing qui n’ont retenu que ça, et qui ont fait comme si évoquer la question des traitements, c’était en faire la promotion.

      Pour en revenir au sujet, oui, je suis persuadé que leur équipe de campagne souhaite jouer des différentiels d’audience pour toucher du monde. Les puristes comme on a sur nos réseaux, ça les consterne, avec l’air entendu « je le savais bien que ces faux-gauchistes sont des pourris, et je le savais bien que je n’allais pas voter une fois de plus ». Et de mon côté, ni je n’approuve, ni je condamne. Je constate juste que là, la FI, ils semblent suivre une stratégie qui a plus à voir avec les audiences et la notoriété qu’avec la crise sanitaire.

      J’ajoute néanmoins un point que je trouve important et qu’un Twittos a exprimé bien mieux que moi ce matin :

      StructuresMinimalistes sur Twitter
      https://twitter.com/Minimaliste13/status/1478671752075038729

      Cette phrase, c’est le témoignage nu du mépris le plus brutal : vos vies ne valent rien. Le principe opérant de celui qui détient le pouvoir sans partage.

      Je supplie celles et ceux qui me lisent de comprendre que cela implique quelques compromis pour le vaincre électoralement.

      Il n’y a pas des milliers de possibilités de prendre le dessus actuellement, il n’y a pas des milliers de programmes électoral aussi complet et aussi ambitieux, et aussi en conflit avec le système qu’on conspue...

      Bref.

    • je ne suis pas en désaccord avec ce que tu dis @biggrizzly, malgré des divergeances profondes avec LFI (travail/chômage, forme d’organisation, étatisme, chauvinisme, industrialisme,...), j’aimerais juste qu’il ne m’empêchent pas d’éventuellement voter pour eux en faisant trop de merdre (j’ai un pince nez pour ces choses, pais pas une combinaison étanche). qu’un programme opposé au libéralisme soit audible, le moins marginalisé possible, peut compter dans ce théâtre, et cela peut avoir des effets hors scène, contribuer à donner de l’allant à tou.tes celleux qui n’osent pas, ne savent pas ou plus agir pour leur compte (si cela arrivait, LFI serait un obstacle). si ils ne font pas d’efforts, je rejoindrait la majorité proportionnelle réelle, plus que composite, des abstentionnistes. Mais faut élargir la palette depuis laquelle un refus de l’existant se manifeste : qu’est-ce qui reste « de gauche » sur cette scène là : LFI, NPA, LO, Révolution permanente (si ils ont leurs parrainages). voter (ou pas) je n’en fait pas une affaire religieuse, pour moi, ce n’est pas être d’accord avec un programme (impossible !) ni nécessairement soutenir l’existence de la démocratie représentative (ce dont il est pas question)

    • Merci @biggrizzly pour ces mots justes et réconfortants en ces temps sombres !

      Il n’y a pas des milliers de possibilités de prendre le dessus actuellement, il n’y a pas des milliers de programmes électoral aussi complet et aussi ambitieux, et aussi en conflit avec le système qu’on conspue...

      C’est tellement difficile de convaincre les abstentionnistes que je comprends largement par ailleurs mais là on n’a plus le choix que de le vaincre électoralement par un programme de rupture.

      @colporteur j’ai pas tout compris...

      https://seenthis.net/messages/942412#message942617

    • @marielle : on est bien d’accord que quand je dis « aussi complet », j’entends « comparativement aux autres programmes ». De même pour l’ambition et pour le « en conflit ». Du côté des écolos, ils en sont encore à tergiverser sur l’Europe ceci-cela (et je ne dirais pas forcément la même chose si ça avait été Rousseau en candidate...). Du côté des communistes, ils manifestent avec l’extrême-droite, en faveur des éborgneurs. Etc. LFI, ils ont des défauts, et j’entends totalement Arno* ou Colporteur, ou Lehmann, ce dernier étant particulièrement remonté de ce point de vue. Mais si on ne veut pas verser dans le nihilisme et s’enfermer collectivement dans la même prison à perpétuité, faut à un moment tâcher de pousser dans la même direction, quand l’opportunité semble se présenter. Surtout quand le pire qu’on risque, c’est que les vrais rapports de force vont peut-être enfin être mis à l’ordre du jour. Peut-être que ça n’aboutira pas. Mais ça ouvrira enfin des fenêtres... d’Overton de notre bord.

  • Enrichissement, inégalité, autoritarisme : les classes dominantes ne prennent même plus la peine de « rendre des comptes ».

    https://threadreaderapp.com/thread/1470083462837284878.html

    J’ai beaucoup aimé cet entretien entre @APopelard (que j’ai découvert à cette occasion) et @RomaricGodin. Comme je suis déjà la moitié* des contributeurs de l’ouvrage qu’il a coordonné, Le nouveau monde** s’impose comme mon prochain achat.

    Un long fil.

    « Les classes dominantes ne rendent plus de comptes au reste de la ...
    Entretien avec Allan Popelard, un des trois coordinateurs du « Nouveau Monde » (éditions Amsterdam), qui se propose de réaliser un vaste tableau de la France à la fin du quinquennat d’Emm...
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/151021/les-classes-dominantes-ne-rendent-plus-de-comptes-au-reste-de-la-societe
    (@Uneheuredepeine, @bruno_amable, @StefPalomba , @SamGontier, @LarrereMathilde, @ArSaintMartin, @debatdecole1, @DrSabrinaaurora, @NicolasFramont...)

    *
    Le Nouveau Monde
    Dans quel pays vivons-nous ? « Un nouveau monde », disent-ils. Mais lequel ? Pour répondre à cette question, il fallait mener une enquête de grande ampleur
    http://www.editionsamsterdam.fr/le-nouveau-monde

    Dans l’entretien, @APopelard donne sa vision de "ce que le capital fait à la société française" (pour le paraphraser) et prend position dans l’un des débats intellectuels et politiques qui traversent la gauche des pays les plus économiquement avancés.

    La question est la suivante
    La domination des ultra-riches sur la société, la structure inégalitaire qu’elle créé et la destruction environnementale qui l’accompagne sont-elle le fait des 1% (ou même des 0,1%) ou bien d’une frange plus nombreuse (et donc plus hétérogène) de la société (les 5%, 10% ou 20%) ?
    Dans le camp des 1%, on compte beaucoup d’économistes.

    C’était ouvertement la position exprimée par @gabriel_zucman dans un tweet où il réclamait (de mémoire) que son épitaphe soit "It is not the 10%" avec un graphe illustrant la croissance bien plus rapide du patrimoine et du revenu des 0,1% même quand on les compare aux 1% ou aux 10% les plus riches. Autrement dit, bien que les 10% les plus riches et les plus éduqués (les cadres supérieurs, typiquement) aient une croissance du patrimoine et du revenu nettement supérieur à celles du reste de la population, cette croissance demeure tout de même encore plus éloigné de celle des 0,1%. Empiriquement, cela semble établi : la fortune des milliardaires français a connu une croissance de 25% l’an dernier (pardon "que de 25%" comme l’a écrit Challenges).

    Le magazine Challenges a publié jeudi son classement des 500 plus grandes fortunes de France dont le capital a augmenté en 2020.
    https://www.lefigaro.fr/societes/le-nombre-de-milliardaires-francais-est-passe-de-95-a-109-pendant-la-pandem

    Nombreux sont toutefois les politistes a émettre des doutes sur la validité du raisonnement "similitude du taux de croissance du patrimoine implique intérêts politiques alignés" (et peut-être Zucman a-t-il lui-même changé d’avis car le tweet en question est supprimé).

    L’idée est simple et remonte en principe à La Boétie : malgré leur capacité d’influence démesuré, les 0,1% ou mêmes les 1% d’ultra-riches ne pourraient pas organiser la société à leur avantage sans l’aide d’une fraction économiquement distincte mais politiquement alignée.

    Parmi les ouvrages qui défendent explicitement cette thèse, on trouve entre autres (et par ordre chronologique) L’illusion du bloc bourgeois (de @bruno_amable et @StefPalomba).

    L’illusion du bloc bourgeois
    https://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/lillusion-du-bloc-bourgeois-2
    La quadrature des classes (de @tmuzergues)

    editionsbdl.com/produit/la-qua…

    Ou encore Les luttes de classes en France au XXIème siècle (d’Emmanuel Todd, qui avait déjà défendu les prémisses de cette thèse dans L’illusion économique).

    Les Luttes de classes en France au XXIe...
    Les Luttes de classes en France au XXIe siècle , Emmanuel Todd : Macron et les Gilets jaunes ont ouvert une page nouvelle de l’histoire de France, qui mê...
    https://www.seuil.com/ouvrage/les-luttes-de-classes-en-france-au-xxie-siecle-emmanuel-todd/9782021426823

    Pourquoi les 10% les plus riches s’alignent-ils sur les 1% ou même les 0,1% ? Les auteurs ci-dessus apportent des réponses différentes, et pas toujours parfaitement conciliables. Ma propre conviction est que les 10%, voir les 20% les plus aisés et les plus éduqués ont compris
    1) Que la vie des 50% les plus pauvres étaient vraiment horribles et 2) Que leur capacité à transmettre à leurs enfants leur propre position socio-économique (donc à leur éviter l’enfer du déclassement) passe, pour eux qui ne sont pas rentiers, par la compétition éducative.
    Ils doivent donc s’assurer que leurs enfants sortiront vainqueurs de cette compétition, et comme celle-ci est jeu à somme négative (du fait même de leurs choix politiques), la solution la plus efficace est tristement simple : taper sur les faibles.

    Dans un contexte de compétition et de divergence éducative, économique et de socialisation entre le groupe dominant et la frange basse de la population, toute mesure de diminution du service public égalitaire favorisera relativement les 10% ou 20% dominants
    Même si dans l’absolu, cette mesure peut les défavoriser. Pour prendre un exemple limite et provocateur, il est n’est pas impossible que la destruction de l’éducation publique orchestrée par Blanquer profite relativement aux enfants de profs.
    Or, il y a une frange de la population qui est toujours enthousiaste pour diminuer les composantes égalitaires et redistributives du système socio-économique et d’éducation : les ultra-riches.
    D’où à mon avis, l’alliance politique entre deux groupes dominants, bien que les modalités et l’intensité de leurs dominations respectives soient très distinctes : directement et violemment patrimoniale pour les ultra-riches, éducative et plus modérée pour les 10% à 20%.
    À l’analyse de @APopelard, que je vous recommande chaudement d’écouter dans l’émission, et en particulier au phénomène de sécession du groupe dominant qu’il décrit, j’ajouterais une chose qui me tient à coeur.
    "Les classes dominantes ne rendent plus de comptes au reste de la société"

    Mais que signifie "rendre des comptes" ? Non seulement justifier de ses actions, mais également en présenter un description motivée en raison, et encore en présenter une justification économique.
    Le troisième sens est clair : le groupe dominant (étroit ou élargi) n’estime plus devoir présenter une justification économique de sa prospérité, ni de la misère qu’elle croit pouvoir infliger (ou au mieux tolérer) chez les autres.

    Mais il ne faut pas oublier les deux autres.
    Être contraint de rendre des comptes, c’est se contraindre à fonder en raison ses actions, c’est se contraindre à raisonner d’une manière qui nous serait acceptable non seulement dans notre propre position mais également si les rôles ou les opinions étaient interchangés.
    C’est refuser absolument de privilégier arbitrairement sa propre position, et de sommer les autres de faire la preuve que la leur puisse être valable, refuser absolument de s’arroger le droit de fixer les standards de la preuve en question.

    Cesser de rendre des comptes, ce qu’@APopelard attribue aux classes dominantes et je souscris entièrement à son analyse, c’est donc sortir des mécanismes qui sous-tendent l’exercice de la pensée raisonnée, et en définitive de la raison elle-même.
    En la matière, il ne peut y avoir de miracle : cesser de rendre des comptes, c’est dériver immanquablement vers l’autoritarisme, bien sûr (dès que les subordonnés se rebellent), mais tout aussi immanquablement et tragiquement vers l’obscurantisme.

    L’articulation de la pensée raisonnée ne nous est jamais donnée, elle se conquiert, se dispute et se construit.

    Ceux qui se permettent de cesser de rendre des comptes doivent comprendre le prix qu’ils paient pour cette autorité séparée qu’ils s’arrogent.
    En même temps qu’ils se donnaient une place spéciale dans la société justifiant à leurs yeux le traitement discriminatoire dont ils profitent à l’exclusion des autres ils ont abandonné la possibilité de réfléchir.

    Car réfléchir, c’est accepter de se voir avec les yeux d’un autre

    • • •

    Source : https://twitter.com/Minimaliste13/status/1470083462837284878

  • le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique par @Minimaliste13
    https://twitter.com/Minimaliste13/status/1374756379626455042

    Fin février 2020, Emmanuel Macron est prévenu de la gravité de l’épidémie. Il a attendu jusqu’au 17 mars pour confiner, ce qui a multiplié par 4 le nombre de victimes de la première vague. Ce n’est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

    Toujours fin février, et bien qu’informé par la cellule de crise dédiée à ce problème de la pénurie, il a choisi de nier la nécessité des masques, sans craindre le ridicule le plus grotesque. Ce n’est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

    Fin juillet 2020 et après une quasi-suppression de la circulation du virus dans l’hexagone, celui-ci a entamé une dynamique de croissance exponentielle avec R=1,3. Emmanuel Macron a alors choisi de ne prendre aucune mesure pour casser cette dynamique.

    Au contraire, il a encouragé une rentrée de septembre normale, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan scolaire. Aucune mesure n’enrayera la circulation de Sars-CoV-2 jusqu’à mi-octobre, ce qui a multiplié par 60 le nombre de victimes de la seconde vague.

    Ce n’est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

    Mi-décembre, il a choisi un déconfinement prématuré, avec un niveau de circulation encore bien supérieur à ce que la capacité de traçage permettait de suivre, au lieu de profiter des vacances. Ce n’est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

    Lorsque fin décembre 2020, il est devenu clair 1) que #B117 et #B1351 étaient nettement plus contagieux , particulièrement chez les jeunes et 2) qu’ils étaient présents en France, il a décidé de les laisser circuler pendant 13 semaines.

    Ceci multipliera le nombre de victimes de la vague #B117 par 60 à 100. Ce n’est pas le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

    Cela fait maintenant 15 mois que Sans-CoV-2 est connu, 13 que l’épidémie fait rage en France. Pendant ces 15 mois, Emmanuel Macron a décidé - j’insiste : décidé - que la France ne conduirait aucune réflexion sur les adaptations nécessaires causées par l’épidémie.

    Il a décidé qu’il n’y aurait aucune réflexion sur comment travailler, enseigner, maintenir les liens familiaux, soigner, se cultiver, voyager, étudier, voter... pendant l’épidémie.

    (Si des bots LREM me lisent, c’est le moment de justifier vos 50 centimes et de dresser la liste exhaustive des plans mis en place depuis 1 an sur l’un quelconque de ces sujets, on attend tous avec impatience)

    15 mois, et nous en sommes exactement au même point qu’au tout premier jour : choisir entre tout interdire, ou faire comme si de rien n’était, compter les morts, les poumons détruits, les opérations annulées, les Covids longs, les arrêts-maladies, et finalement tout interdire.

    Aucune réflexion, toujours au même point. Vous ne voulez qu’un exemple ? Les élections. Calendrier connu et parfaitement fixe, événement ponctuel, fonction essentielle, organisation sinon triviale du moins facile. Mais il faut organiser quelque chose. Faire quelque chose.

    Et ? Et, un Président roi-enfant qui s’amuse à agiter un report, peut-être un report après les présidentielles, mais surtout : rien. Alors on les repousse de mars à juin. De quel droit ? Et on parle de les repousser encore. Qui se rend bien compte de ce que cela signifie ?

    L’exécutif d’une économie majeure, ayant à sa disposition des centaines de milliers d’agents de la fonction publique, s’est jugé incapable d’organiser un roulement de quelques centaines de personnes le long d’une journée pour préserver l’une des bases de notre démocratie.

    Mieux vaut jeter l’éponge, et repousser. Il faut reconnaître qu’ils avaient seulement un an pour se préparer. Un an pour se préparer...

    Cela fait un an que nous sommes des milliers à poser quelques questions évidentes ("comment organisera-t-on la cantine ? comment on fait voter les gens ?") et ce n’est pas seulement qu’il n’y a aucune réponse : nos réponses ont été systématiquement disqualifiées. Hors sujet.

    Ce n’est pas une question d’être débordé, de faire de son mieux, de parer au plus pressé : toutes les initiatives locales ou mêmes individuelles ont été systématiquement rejetées par l’exécutif. C’est un choix, celui d’Emmanuel Macron.

    Le gouvernement est prêt. Des mesures seront prises. Des solutions individuelles seront proposées. Il y aura un plan massif de ceci ou de cela, comme l’a annoncé le Président de la République. La liste exhaustive de ce que l’exécutif a préparé : rien.

    Un an que l’épidémie fait rage, 100000 morts, 100000 séquelles de réanimation, 300000 #LongCovid, 8% de récession, la culture, l’éducation et le tourisme pulvérisés. Des souffrances inimaginables. Pour rien. Le choix le plus criminellement irresponsable de sa gestion épidémique.

  • StructuresMinimalistes sur Twitter

    https://twitter.com/Minimaliste13/status/1364613730533847042

    Aujourd’hui, nous sommes le 24/02.

    Il me semble que nous devrions nous souvenir de cette date, de ce qu’il s’est passé il y a exactement un an, le 24/02/2020, qui fut un point de bascule dans l’histoire de l’épidémie de #Covid_19 en France.

    Le 24/02/2020, l’OMS termine sa mission d’évaluation de la réponse chinoise à l’épidémie de #Covid_19 à Wuhan. Le rapport afférent souligne le danger présenté par #Sars-CoV-2.

    https://www.who.int/publications/i/item/report-of-the-who-china-joint-mission-on-coronavirus-disease-2019-(covid-19)

    « It must be considered capable of causing enormous health, economic and societal impacts in any setting. It is not SARS and it is not influenza. [We risk failing to] exploit all possible measures to slow transmission of the COVID-19 virus, reduce disease and save lives. »

    Ce rapport recommande le port du masque en population générale, recommande de se préparer à une augmentation drastique des besoins en oxygène et réanimation et informe du risque de pénurie globale d’équipements médicaux de base, en pointant à nouveau spécifiquement les masques.

    Dès cette date, la plus haute autorité compétente en la matière alertait sur la nécessité de planifier le port du masque en population générale, de préparer l’approvisionnement des soignants en masques FFP2 (p32 et 33) et de préparer des lits de réanimation.

    Toute personne qui, passée cette date, vous a dit que l’on ne savait pas, que c’était une grippette, que l’#OMS ne recommandait pas le masque, que « moi par exemple je ne sais pas mettre un masque », que « un masque pour mes enfants, ah non pas du tout »

    https://www.vie-publique.fr/discours/273863-sibeth-ndiaye-04032020-crise-coronavirus-covid-19

    ou que « au début du mois de mars même, encore plus en février ou en janvier, personne ne parlait de masques » est un incompétent criminel ou un menteur (ou plus probablement les deux).

    https://twitter.com/Minimaliste13/status/1262621727588319233

    Le 24/02, c’est aussi le lundi suivant le meeting évangélique de Mulhouse, l’un des événements majeurs de super-contamination en France. C’est aussi la semaine où les résultats de traçages du cluster de l’Oise révèlent... que l’on a perdu le contrôle de l’épidémie dans l’Oise.

    Le lendemain, la première victime française du #Covid_19, un enseignant de Crépy-en-Valois décèdera. De nombreux enseignants des établissements scolaires seront testés positifs. Ils se seront contaminés « ailleurs ».

    Je ne laisserai personne dire que l’exécutif ne s’est pas montré à la hauteur. Le 24/02, #Agnès_Buzyn, qui était ministre de la santé exactement 7 jours auparavant encore, déclare que le traçage suffit en France, que l’épidémie est sous contrôle mais reproche à Hidalgo de ne pas avoir assez préparé l’arrivée de la pandémie. Il faut (re)voir cette vidéo.

    « Nous avons tout anticipé, nous avons préparé, dans l’hypothèse où le virus circulerait. S’il y a une chose que je sais faire, c’est de la gestion de crise ».

    https://www.europe1.fr/politique/pour-agnes-buzyn-anne-hidalgo-na-pas-prepare-paris-a-larrivee-du-coronavirus

    Surtout, il faut voir le visage ravagé d’Agnès Buzyn qui, contrairement à #Jean-Michel_Blanquer n’a pas reçu la grâce d’être une psychopathe et de pouvoir mentir sans vergogne.

    #Olivier_Véran, le ministre en activité, déclare de son côté que le virus ne circule plus en France.

    « Il n’y a pas de malade identifié ce soir sur le territoire national. Il n’y a ce soir pas de circulation du virus sur le territoire national »

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/coronavirus-une-11e-guerison-en-france-plus-aucun-malade-hospitalise-202002

    Du côté de la majorité législative, on est aussi très en pointe dans la surveillance de l’épidémie. Ce jour-là, c’est #Cendra_Motin qui se distinguera. Dans une intervention devenue célèbre, elle demande « honnêtement qui aujourd’hui, s’il connaissait le régime universel, accepterait de revenir en arrière ? Nous vous proposons un grand bond en arrière (applaudissements sur les bancs de la majorité) ».

    C’est vrai, qui refuserait ce grand bond en arrière ?

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1232006648736120832/pu/vid/854x480/aNzYrjRCUU3S4BbL.mp4?tag=10

    https://twitter.com/sebastienjumel/status/1232006750292893696

    Tous les métiers du soin peut-être, pour qui l’impact de la #réforme_des_retraites est résumé ci-dessous sur la base du travail exceptionnel de simulation produit par #Bruno_Scherrer

    Aide-soignante, départ à 62 ans : 42% du SMIC. Infirmière : 71%.

    https://twitter.com/Minimaliste13/status/1244648706277806082

    Et encore, c’est la première pension et sous l’hypothèse (improbable) d’une longue carrière sans temps partiel ni interruption, après cela se dégrade.

    Une infirmière qui part à la retraite à 62 ans avec 71% du SMIC.

    Rien que d’y penser, j’ai des larmes aux yeux. Et la rage.

    Voilà ce qu’il s’est passé il y a un an. On savait ce qu’il fallait faire, Buzyn reprochait à sa rivale de ne pas en faire assez, Véran déclarait qu’il n’y avait plus de circulation du virus et Motin célébrait la destruction de la retraite des infirmières.

    Ni oubli, ni pardon.

    #in_retrospect