• La découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb mise à mal par la verroterie européenne trouvée en Alaska
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/02/la-decouverte-du-nouveau-monde-par-christophe-colomb-mise-a-mal-par-de-la-ve


    Ces perles de verre trouvées dans le nord de l’Alaska auraient été fabriquées à Venise, en Italie, vers 1400.
    LESTER ROSS

    Des perles de verre, de facture probablement vénitienne, pourraient avoir voyagé avant 1492 jusqu’à cette région au nord-ouest du Canada, via l’Asie et le détroit de Béring.

    Utilisées depuis l’Antiquité pour la broderie, la bijouterie et la décoration intérieure, les perles de verre dites de « traite » ont longtemps servi de monnaie d’échange entre les continents. Le début de l’ère coloniale, notamment, a vu les Européens inonder les populations autochtones de ces « camelotes » ou « pacotilles » dévolues au troc.

    Aujourd’hui, ces artefacts – dont certains furent utilisés en Afrique pour négocier des esclaves – livrent aux archéologues de précieux renseignements sur les anciennes routes commerciales. L’une d’elles reliait-elle, sur plus de 17 000 km, Venise à l’Amérique du Nord via la Sibérie, à une époque antérieure à la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb ?

    Telle est la surprenante théorie proposée par une équipe américaine après l’exhumation de dix de ces « rocailles » sur trois sites d’occupation inupiaq du nord-ouest de l’Alaska. Dans la revue American Antiquity, Michael Kunz et Robin Mills, archéologues au Bureau of Land Management (Bureau de gestion du territoire) à Fairbanks (Alaska) racontent comment ils ont établi que ces petites perles bleues, identifiées comme provenant de l’atelier d’une guilde de marchands vénitiens, ont été apportées dans la région plusieurs années avant l’arrivée du navigateur génois (1492). Selon eux, l’unique façon d’expliquer comment, en l’absence de liaison transatlantique, elles ont pu parvenir à cet endroit est d’envisager qu’elles aient voyagé par voie terrestre et maritime à travers l’Asie et le détroit de Béring.

    Entre les deux rives
    L’hypothèse paraît d’autant plus audacieuse qu’elle concerne un territoire – le nord-ouest de l’Alaska – réputé être demeuré vierge de tout contact avec les Européens jusqu’à des périodes récentes. Les premières rencontres avec ses habitants, de langue inupiaq, remonteraient à 1818 seulement. Ces derniers n’étaient pas pour autant isolés.

    « On sait qu’ils entretenaient des relations de l’autre côté du détroit de Béring, en Sibérie, avec les Tchouktches qui leur vendaient, en échange de graisse de baleine, des peaux de caribou et, occasionnellement, des objets issus de leur commerce avec les trappeurs russes installés sur le continent américain depuis la fin du XVIIIe siècle », explique Claire Alix, directrice du laboratoire archéologie des Amériques du CNRS et de l’université Paris-I.

    Des Tchouktches, ou des représentants d’autres peuples sibériens, se seraient-ils faits livreurs de perles ? Celles-ci sont toutes semblables, laissant supposer qu’elles provenaient d’une seule et même cargaison. Et ont été découvertes avec divers bijoux en bronze, en fer et en cuivre sur les lieux de trois anciens habitats, placés le long d’une des routes coutumières reliant, du détroit de Béring à la mer de Beaufort, deux des importants centres de commerce inupiaqs.

    • Il s’agit bien du même Premier ministre qui a fièrement présenté hier un graphique faux pendant sa conférence de presse, et a fait un cherry-picking navrant sur les taux de vaccination…

      France : graphique faussé, drapeaux inversés... les erreurs de la conférence de presse de Jean Castex
      https://www.rtbf.be/info/monde/detail_france-graphique-fausse-drapeau-inverse-les-erreurs-de-la-conference-de-

      (C’est assez dingue d’imaginer qu’Emmanuel Macron n’a pas repéré ces erreurs pour les corriger avant tout le monde.)

    • Bonjour @TwitterFrance, ce tweet diffuse de fausses informations sur la pandémie de covid :

      Jean Castex
      Officiel du gouvernement - France
      Nous vaccinons beaucoup, et surtout, nous vaccinons les bonnes personnes.

      Le chiffre italien réel est supérieur à 9% des 6,7M d’italiens de plus de 75 ans, puisque 627181 1ères doses ont été administrées à des patients de plus de 80 ans. https://github.com/italia/covid19-opendata-vaccini/blob/master/dati/anagrafica-vaccini-summary-latest.csv

      https://twitter.com/valeriomotta/status/1365075979501244423

      Et surtout ça signifierait que les autres pays vaccinent les mauvaises personnes ?

    • « En plus d’avoir présenté une courbe des cas bidon, l’exécutif en pleine trumpisation a-t-il raconté n’importe quoi sur l’avancement de la vaccination chez les plus de 75 ans en Europe ? La réponse va vous surprendre. »
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/02/26/couverture-vaccinale-contre-le-covid-19-la-france-est-elle-vraiment-en-avanc

      Cela ressemblait à un autosatisfecit de bon aloi, après les critiques récurrentes sur la lenteur du déploiement des vaccins anti-Covid-19 depuis le début de l’année. Dans son allocution télévisée du 25 février, le premier ministre, Jean Castex, a affirmé qu’aucun pays frontalier n’avait davantage vacciné les personnes âgées et vulnérables.

      A l’appui, une infographie ne présentant que trois autres pays. Mais en réalité, la France ne fait pas mieux que l’Allemagne, et n’est qu’au dixième rang européen sur la vaccination des plus de 80 ans.

      Ce qu’il a dit :

      « Si certains pays qui nous entourent ont davantage vacciné que nous, La France est en tête pour la vaccination des personnes les plus exposées aux formes graves de la Covid, comme l’illustre le graphique à l’écran. »

      A l’appui de cette démonstration, un graphique intitulé « comparaison européenne », montrant que, sur la première dose, la France est en tête avec 25 % de couverture vaccinale des plus de 75 ans, devant la Belgique (18 %), l’Allemagne (13 %) et l’Italie (5 %).
      Ce graphique, initialement intitulé « comparaison de la couverture vaccinale en Europe », a été montré lors de l’allocution de Jean Castex pour prouver que la France protégeait mieux ses personnes âgées que ses voisins.

      Pourquoi cette présentation est trompeuse

      L’infographie présentée par le gouvernement français donne une vision avantageuse de la réalité.

      Un choix de classe d’âges arrangeant pour l’Allemagne

      D’où vient le chiffre de 13 % ? Celui-ci n’existe pas dans les indicateurs officiels allemands. Joint par Le Monde, Matignon explique avoir extrapolé par des calculs complexes ce chiffre à partir d’un rapport du 22 février de l’institut allemand Robert-Koch. Or ce dernier a rendu deux jours plus tard, page 17 d’une communication détaillée, un chiffre bien plus transparent : 26 % de plus de 80 ans vaccinés en Allemagne. Soit à peu près autant que la France. Celle-ci en est en effet à 25,5 % sur cette classe d’âges, selon des données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ce qui amène à nuancer l’idée que la France protège mieux ses populations les plus âgées.

      Une comparaison peu pertinente avec l’Italie

      M. Castex a par ailleurs fait le choix de ne comparer la situation française qu’avec des pays frontaliers. Un parti pris d’autant plus étonnant qu’il l’amène à mesurer la couverture vaccinale des plus de 75 % en France à celle de l’Italie, nation qui inocule prioritairement le vaccin aux moins de 70 ans. Dans ces conditions, le graphique présenté par le premier ministre relève de la tautologie (il y a plus de personnes âgées vaccinées dans les pays qui vaccinent les personnes âgées en priorité), mais guère d’une preuve de l’efficacité de la stratégie ni de la logistique françaises.

      Seulement dixième sur les plus de 80 ans au niveau européen

      Enfin, si l’on élargit le spectre des pays auxquels se comparer, les avancées françaises sont plus contrastées. Si, selon les données de l’ECDC datées du 25 février, la France est le deuxième pays européen en matière de couverture vaccinale des 70-79 ans, tout juste devancée par la Pologne, il s’agit de la seule classe d’âges sur laquelle le pays est nettement devant les autres.

      Sur la couverture vaccinale des plus âgés, en l’occurrence les plus de 80 ans, la France n’est ainsi qu’au dixième rang européen, et peut-être même au-delà – certains grands pays ne communiquant par classe d’âges n’y figurent pas, comme l’Espagne. Elle est notamment devancée par plusieurs pays nordiques (Norvège, Finlande) et la Pologne.

      Ces chiffres doivent être relativisés par les importantes différences de démographie. Avec son demi-million d’habitants, Malte, par exemple, est évidemment plus facile à alimenter en doses qu’une nation de 67 millions de têtes.
      La France dans le trio de tête sur une classe d’âge, celle des 70-79 ans
      Comparaison européenne de la couverture vaccinale par classe d’âge, avec une première dose. (cliquez sur les classes d’âge pour les faire apparaître ou disparaître).
      https://qap.ecdc.europa.eu/public/extensions/COVID-19/vaccine-tracker.html#target-group-tab

      Source : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et Institut Robert Koch

      William Audureau