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  • Aux Etats-Unis, offensive républicaine pour limiter l’exercice du vote des minorités
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/29/aux-etats-unis-offensive-republicaine-pour-limiter-l-exercice-du-vote-des-mi

    Plus de 250 projets de loi ont été déposés dans les législatures dirigées par les républicains, à commencer par la Géorgie, Etat-clé qui a basculé du côté démocrate en 2020.

    Depuis le 25 mars, distribuer de l’eau ou de la nourriture aux personnes qui patientent parfois de longues heures pour pouvoir voter est un crime dans l’Etat de Géorgie. Cette mesure, stigmatisée par le président des Etats-Unis lors de sa première conférence de presse, le même jour, est l’illustration baroque d’une offensive massive. Depuis la victoire de Joe Biden, en novembre 2020, le Parti républicain s’est en effet lancé dans un effort sans guère de précédent pour durcir les conditions de vote.

    Plus de 250 projets de loi en ce sens ont été déposés ou sont en cours d’examen dans les législatures des Etats dirigées par le Grand Old Party. Officiellement, ces projets visent à restaurer la confiance des électeurs dans les élections. Plus concrètement, ils pourraient compliquer le vote des minorités qui est majoritairement en faveur du Parti démocrate. Une étude publiée en 2020 du Brennan Center for Justice, une organisation de défense des droits, a montré que les électeurs hispanophones et afro-américains attendent en moyenne 46 % et 45 % plus que des électeurs blancs, faute d’un nombre adéquat de bureaux de vote là où ils sont concentrés.

    Le cas de la Géorgie est emblématique de la bataille en cours, livrée sur deux fronts, politique et judiciaire. Cet Etat a en effet été au cœur de la théorie du complot développée par Donald Trump pour tenter de retourner le verdict des urnes. Sa défaite, suivie de la perte de deux sièges de sénateurs, en janvier, explique l’adoption d’un arsenal restrictif qui a pour objectif notamment de limiter au maximum le vote par correspondance. Il se double du transfert du contrôle des élections du secrétaire d’Etat de Géorgie au parti politique majoritaire dans cet Etat, soit le Parti républicain.

  • L’Espagne va exiger un test PCR négatif à sa frontière avec la France
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/27/face-au-rebond-du-rythme-des-contaminations-sur-son-sol-l-espagne-va-exiger-

    LEspagne va exiger un test PCR négatif à sa frontière avec la France. Destination de prédilection en plein Covid avec ses bars ouverts et son couvre-feu à 23 heures, Madrid est devenue un spot pour touristes français, tandis que ses habitants ont interdiction de quitter la région, ce qui exaspère les Espagnols.Jusqu’à la mi-mars, le nombre d’infections diminuait régulièrement en Espagne mais il a recommencé à progresser, le gouvernement faisant état de 7 586 nouveaux cas en vingt-quatre heures vendrediFace à la hausse du nombre d’arrivées depuis l’Hexagone et au rebond du rythme des contaminations sur le sol espagnol, l’Espagne va exiger des voyageurs arrivant de France par la route qu’ils présentent un test négatif au Covid-19 de moins de soixante-douze heures, a annoncé samedi 27 mars le ministère de la santé.Cette mesure, qui prendra effet mardi et s’appliquera aux personnes âgées de plus de 6 ans, intervient alors que l’Espagne intensifie les restrictions dans l’espoir d’éviter une augmentation des cas de contamination pendant la Semaine sainte, qui commence ce week-end.C’est la première fois qu’une telle exigence est imposée par l’Espagne à ceux qui franchissent cette frontière terrestre. Jusqu’à présent, cela n’avait été exigé que pour les arrivées par voie aérienne (aéroports) ou maritime (ports). A compter du 30 mars, cette obligation est étendue aux voyageurs entrant par la route depuis la France. Les enfants âgés de moins de 6 ans et les voyageurs en transit ne sont pas concernés par cette mesure, qui s’applique aux voyageurs, quels que soient leur nationalité et le motif de leur entrée en Espagne, venant d’un pays classé « à risque », c’est-à-dire enregistrant un taux d’incidence égal ou supérieur à 150 cas pour 100 000 habitants.
    Seules les personnes travaillant dans le transport routier et les travailleurs transfrontaliers seront exemptés, ainsi que les personnes qui vivent dans la zone frontalière à condition qu’elles restent dans un rayon de 30 kilomètres autour de leur domicile.Jusqu’à la mi-mars, le nombre d’infections diminuait régulièrement en Espagne mais il a recommencé à progresser, le gouvernement faisant état de 7 586 nouveaux cas en vingt-quatre heures vendredi, ce qui porte le nombre total de cas à près de 3,3 millions et les décès à plus de 75 000. En France, les cas quotidiens ont presque doublé depuis le début du mois. Le seuil des 200 000 nouveaux cas hebdomadaires a été franchi et plus de 94 000 personnes atteintes de Covid-19 sont mortes depuis le début de l’épidémie. Destination de prédilection en plein Covid avec ses bars ouverts et son couvre-feu à 23 heures, Madrid s’est convertie en refuge pour les touristes européens, notamment français, tandis que ses habitants ont interdiction de quitter la région.
    Cette différence de traitement exaspère les Espagnols, encore plus à l’approche de la Semaine sainte, une fête extrêmement populaire dans le pays et lors de laquelle les gens ont l’habitude de voyager pour se retrouver en famille. L’Allemagne a classé vendredi la France entière, y compris les territoires d’outre-mer, comme zone à « haut risque » d’infection au Covid-19, ce qui implique notamment des contrôles au moins aléatoires aux frontières, que la plupart des voyageurs en provenance de France observent une période de quarantaine à l’arrivée dans le pays et disposent d’un test négatif de moins de quarante-huit heures.

    #Covid-19#migrant#migration#france#espagne#allemagne#sante#frontiere#circulation#test#tourisme

  • Covid-19 : l’Allemagne durcit les conditions d’accès des Français sur son territoire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/27/covid-19-l-allemagne-durcit-les-conditions-d-acces-des-francais-sur-son-terr

    Covid-19 : l’Allemagne durcit les conditions d’accès des Français sur son territoire. Le Royaume-Uni pourrait lui aussi rendre plus difficile le passage de ses frontières, alors que la Belgique, l’Espagne et l’Italie s’en tiennent à ce stade aux restrictions déjà en place. Se rendre en Allemagne depuis la France va devenir plus difficile. A partir de dimanche 28 mars, les voyageurs devront être munis d’un test négatif – PCR ou antigénique – de quarante-huit heures. Ils seront également soumis à une quarantaine de dix jours, qui pourra être levée au bout du cinquième en cas de présentation d’un second test négatif. Cette décision était attendue. Elle est la conséquence du classement de la France comme « zone à haut risque » par l’Institut de santé allemand Robert-Koch, annoncé vendredi 26 mars. A cette catégorie appartiennent les pays qui, pendant dix jours successifs, affichent un taux d’incidence supérieur à 200 cas pour 100 000 habitants. En France, vendredi, il était de 337 (120 en Allemagne). Jusqu’à présent, la France était considérée par l’Allemagne comme une simple « zone à risque ». Les conditions d’entrée outre-Rhin étaient donc moins drastiques : les voyageurs munis d’un test négatif à leur arrivée en Allemagne pouvaient être exemptés de quarantaine dans la plupart des Länder. Quant à ceux qui n’en avaient pas, ils pouvaient malgré tout entrer à condition de se mettre à l’isolement et de se faire tester dans les dix jours suivant leur arrivée si les autorités l’exigeaient. Ce qui, en pratique, était très rare. Concernant les frontaliers, la situation ne devrait pas fondamentalement changer, notamment pour les habitants de la Moselle, dont le département est déjà classé « zone à circulation du variant », depuis début mars, par l’Institut Robert-Koch. Les 16 000 travailleurs et les 2 000 élèves mosellans se rendant chaque jour en Allemagne doivent donc présenter un test de quarante-huit heures, soit en pratique deux ou trois par semaine. Pour les frontaliers venant des départements alsaciens, seuls deux tests négatifs par semaine devraient suffire, et ils pourraient être effectués côté allemand, ont expliqué, vendredi soir, les autorités du Land frontalier du Bade-Wurtemberg.Au Royaume-Uni, également, la pression monte très fortement sur le gouvernement Johnson pour qu’il durcisse encore les modalités de passage des frontières maritimes et aériennes avec la France. Pour les personnes arrivant dans le pays, résidents ou pas, la règle est déjà très contraignante : elles doivent disposer d’un test négatif et doivent s’isoler chez elles dix jours. Outre-Manche, l’épidémie a beaucoup reflué grâce au confinement en vigueur depuis la fin de décembre 2020 et à la campagne vaccinale (29 millions de personnes ont déjà reçu leur première dose). Mais les experts s’inquiètent du nombre de cas de variants brésilien et sud-africain en circulation dans l’Hexagone, et l’opposition travailliste réclame des mesures.Boris Johnson a laissé entendre, mercredi, que les contrôles aux frontières entre la France et le Royaume-Uni pourraient être renforcés « très bientôt ». Lors d’une audition devant la Chambre des communes, il a déclaré qu’il y avait un « équilibre à trouver » entre ces contrôles renforcés et les « ruptures » qu’ils occasionneraient.
    A en croire le quotidien Daily Telegraph, il pourrait être décidé, dès le week-end des 27 et 28 mars, de lever l’exception qui permettait jusqu’à présent aux chauffeurs routiers venant de France d’arriver au Royaume-Uni sans tests. Ils seraient très bientôt soumis à des tests obligatoires, en arrivant à Douvres.
    Il va aussi « falloir considérer » l’option de mettre la France sur la liste rouge, a ajouté M. Johnson. Les personnes arrivant au Royaume-Uni d’un pays placé sur cette liste rouge nationale doivent s’isoler dix jours dans un « hôtel quarantaine », et payer environ 1 750 livres sterling (plus de 2000 euros) pour ce séjour. Actuellement, la liste rouge comprend une trentaine de pays, dont le Chili, le Brésil ou l’Afrique du Sud.
    De leur côté, en revanche, la Belgique, l’Espagne et l’Italie ne prévoient pas, pour l’instant, de durcissement des règles concernant les arrivées depuis la France. Concernant l’Italie, les voyageurs arrivant de l’Hexagone doivent déjà présenter un test de maximum quarante-huit heures ; un antigénique suffit.L’Espagne, elle, exige des Français – comme du reste des Européens – un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures s’ils arrivent par avion. En revanche, aucun test n’est requis pour ceux qui arrivent par route ou voie ferrée.Toutefois, la venue de Français désireux de profiter de l’ouverture des restaurants et des bars, des théâtres et du couvre-feu à 23 heures, provoque une controverse à Madrid, où le parti de la gauche alternative Mas Madrid a demandé à la présidente de la région, la conservatrice Isabel Diaz Ayuso, qu’elle « cesse de dérouler le tapis rouge aux hordes de Français qui viennent se saouler ».Concernant la Belgique, les règles sont plus drastiques concernant les zones dites « rouges », dont la France fait d’ores et déjà partie. Les personnes arrivant de ces zones sont en effet soumises à une quarantaine de dix jours, qui peut être réduite à sept en cas de test négatif au bout du septième jour. Pour les non-résidents, un test négatif doit avoir été effectué au maximum soixante-douze heures avant leur arrivée. S’agissant des résidents, le test peut être fait à leur arrivée. Ces dispositions ne concernent toutefois pas les frontaliers, pour lesquels ni test ni quarantaine ne sont obligatoires.

    #Covid-19#migrant#migration#france#allemagne#belgique#grandebretagne#espagne#italie#sante#test#frontiere#circulation

  • Covid-19 : comment la Chine mène une guerre de l’information pour réécrire les origines de la pandémie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/26/l-offensive-de-pekin-pour-faire-oublier-le-virus-chinois_6074498_3210.html

    Long et passionnant article sur les méthodes de désinformation menées par la Chine autour de la pandémie Covid-19.
    Il est intéressant de voir que la stratégie médiatique du gouvernement chinois recouvre pleinement ce que Zeynep Tufekci décrit dans son livre "Twitter & les gaz lacrymogènes (https://cfeditions.com/lacrymo) : noyer le poisson est plus efficace que de censurer...

    Sur les réseaux sociaux ou auprès de l’OMS, la Chine fait parler sa propagande pour écrire un nouveau récit et convaincre le monde que le point de départ de la pandémie se trouve aux Etats-Unis.

    Quand Xi Jinping parle pour la première fois du nouveau coronavirus aux Chinois, le 20 janvier 2020, après un mois de silence, sa stratégie est fixée. Le dirigeant communiste part en guerre pour « résolument enrayer » l’épidémie. Il doit contrôler le désordre sanitaire qui a surgi au début de décembre 2019 à Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants, et touche désormais Pékin et Shanghaï. Xi veut placer la Chine à l’avant-garde de la lutte planétaire qui s’engage. Il décide, surtout, de tout faire pour que le monde doute de l’origine du SARS-CoV-2. L’histoire doit oublier le « virus chinois ».

    Une puissante campagne de propagande d’Etat s’engage, dont tous les contours ne sont pas encore connus. Elle débute dans la sidération causée par le nouveau virus, en ce début d’année 2020. Pour les autorités chinoises, il convient d’abord de ne pas raviver le traumatisme du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la première épidémie mondiale du XXIe siècle, qu’elles avaient mal gérée et qui avait paniqué l’Asie en 2002-2003 (774 morts dans le monde).

    A Wuhan, depuis plusieurs semaines, sévit une pneumonie. « Pour le moment, la police de Wuhan a arrêté huit personnes qui ont répandu des rumeurs liant la pneumonie au SARS », écrit le Global Times le 6 janvier 2020. Heureusement, « le virus trouvé à Wuhan apparaît beaucoup moins grave que celui qui a causé le SRAS », rassure, dans le journal d’Etat, Liu Youning, un épidémiologiste travaillant dans un hôpital militaire.

    La chaîne australienne ABC établira que, dès octobre 2019, des douzaines de personnes étaient hospitalisées avec des symptômes de fièvre et de toux dans la capitale régionale du Hubei. De leur côté, le New York Times et ProPublica révéleront que, pour dissimuler l’étendue de l’épidémie à ses débuts, la propagande chinoise s’est appuyée sur 3 200 directives et 1 800 mémos envoyés à des agents locaux dans tout le pays.

    Par ses aspects composites et ses modes opératoires, la campagne de propagande qui a tenté de convaincre le monde que l’origine du virus se trouve aux Etats-Unis est « une des plus emblématiques » menées récemment par la Chine, a expliqué, le 19 novembre 2020, Paul Charon, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), à Paris. S’exprimant dans le cadre du colloque Médias en Seine, ce chercheur a établi que « ce fut un exercice de manipulation de l’information relativement sophistiqué pour renverser la stigmatisation, s’inspirant des méthodes soviétiques des années 1970 et 1980 qui avaient été appliquées au virus du sida ».

    A l’appui de leur campagne, les services chinois ont créé un expert virtuel, « Larry Romanoff », titulaire de comptes sur les réseaux occidentaux. Cet avatar crée une centaine d’articles pseudo-scientifiques en huit mois, diffusés partout dans le monde, depuis un site complotiste canadien (Globalresearch.ca), jusqu’à un faux quotidien japonais, en passant par le canal d’un virologue taïwanais… Le 13 mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, endosse franchement la manipulation en citant le faux Romanoff. « Lisez son article, lance alors l’officiel, il apporte plus de preuves selon lesquelles le virus vient des Etats-Unis. »

    D’autres gouvernements, en Iran et au Venezuela, ont servi de relais à Pékin. Mais c’est avec Moscou, dont le ministère de la défense diffusait dès janvier 2020 la thèse du virus américain, que la conjonction des intérêts fut la plus organisée. La crise a servi de catalyseur, en donnant toute leur portée à des accords bilatéraux récents passés entre médias russes et chinois, portant sur des échanges de contenus, la promotion réciproque d’informations sociétales, ou le développement en ligne : accords de Sputnik avec l’agence officielle Xinhua, Global Times et Alibaba en 2017 ; entre l’agence extérieure russe Rossiya Segodnia et China Media Group en 2018 ; entre Rossiya Segodnia et Huawei en 2019.

    #Chine #Désinformation #Post-Truth #Post-vérité #Zeynep_Tufekci #Red_Mirror

  • Covid-19 : le Royaume-Uni pourrait placer la France sur sa « liste rouge » de restriction des voyages
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/25/covid-19-dans-le-monde-londres-pourrait-placer-la-france-sur-sa-liste-rouge-

    Covid-19 : le Royaume-Uni pourrait placer la France sur sa « liste rouge » de restriction des voyages. Alors qu’une « troisième vague » épidémique de Covid-19 déferle dans presque tous les services hospitaliers dans le monde, certains pays ont décidé de prendre des mesures renforcées. De restrictions supplémentaires à l’imposition d’un nouveau confinement, les réponses des gouvernements diffèrent. Interrogé par des membres du Parlement sur le fait de savoir pourquoi la France ne se trouvait pas sur la « liste rouge » de restriction des voyages, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a répondu : c’est « une chose que nous allons devoir étudier ». Les voyageurs en provenance de pays figurant sur cette liste ne peuvent accéder au territoire britannique à moins d’être ressortissants du Royaume-Uni ou Irlandais, ou d’avoir le statut de résident, auquel cas ils doivent séjourner en quarantaine dans un hôtel à leurs propres frais. « Nous ne pouvons exclure des mesures plus fortes et nous les appliquerons si nécessaire », a donc déclaré M. Johnson. Il a toutefois mis en garde contre les perturbations que provoqueraient d’éventuelles mesures, en particulier dans les échanges commerciaux entre les deux côtés de la Manche. Interrogé sur d’éventuels tests des conducteurs de poids lourds arrivant sur les ports de la Manche, le premier ministre a appelé à évaluer le risque de « très graves perturbations » du flux de marchandises telles que les produits alimentaires et les médicaments. Les routiers sont actuellement exemptés de test et de quarantaine

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#sante#variant#frontiere#circulation#depistage#mesuresanitaire

  • En Espagne, les touristes français venus faire la fête provoquent la controverse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/22/en-espagne-les-touristes-francais-venus-faire-la-fete-provoquent-la-controve

    En Espagne, les touristes français venus faire la fête provoquent la controverse.Les voyageurs viennent à Madrid pour profiter du couvre-feu tardif à 23 heures et de l’ouverture des bars et des restaurants. Alors que les Espagnols, eux, ont l’interdiction d’abandonner leur région de résidence, sauf pour des motifs impérieux. Saouls, hilares, le masque baissé sur le menton, voire couvrant seulement leurs yeux, ils sourient et crient « Viva Madrid », « La libertad », avec un fort accent français, devant les caméras des télévisions espagnoles. Déchaînés, ils profitent des restaurants et des bars ouverts jusqu’à l’heure du couvre-feu, fixé ici à 23 heures.
    En bas de l’écran de télévision, un bandeau s’affiche : « Les Français prennent Madrid », « Madrid, paradis de la fête française », « Vol et appartement pour 170 euros : ainsi viennent les touristes français à Madrid »… Et, sur le plateau, les présentateurs et commentateurs se disent outrés devant ces « images révoltantes » et l’« irresponsabilité » de ces visiteurs en quête de « fiesta ». Ce n’est pas que les touristes français soient extrêmement nombreux en Espagne. Selon l’Institut national de statistiques (INE), ils sont 117 000 à s’être rendus dans le pays en janvier, soit une baisse de 75 % par rapport à janvier 2020. En revanche, face aux 50 000 Allemands ou 22 000 Italiens, ce sont de loin les plus nombreux.
    AMais à Madrid, plus précisément, où 45 000 visiteurs étrangers ont été accueillis au mois de janvier (– 90 %), les Français auraient été à peine 7 000, selon l’INE. Et, même si l’on tient compte des données de la société aéroportuaire espagnole AENA, selon lesquelles 30 000 voyageurs sont arrivés en provenance de France en avion aussi bien en janvier qu’en février, c’est cinq fois moins que durant les deux premiers mois de l’année 2020.
    Peu importe le chiffre exact, dans la capitale espagnole, la présence de touristes français est devenue un sujet de controverse. S’il fallait en dater l’origine, ce serait le 1er février. Ce jour-là, les médias se font l’écho de deux fêtes illégales organisées dans des appartements touristiques. Sans masque, musique à fond, elles rassemblent près de 70 personnes au total et sont stoppées par la police municipale, qui distribue des amendes. Même si des dizaines, voire des centaines d’autres fêtes illégales sont dénoncées chaque week-end dans la capitale, l’information ne passe pas inaperçue. D’autant plus que la région présentait alors un taux d’incidence de 1 000 cas pour 100 000 habitants sur quatorze jours…Depuis, la polémique n’a cessé de monter. Et pas seulement dans les médias. Interpellée sur le phénomène par l’opposition, la présidente conservatrice de la région de Madrid, Isabel Diaz Ayuso, qui s’est fait remarquer pour sa gestion particulièrement laxiste de l’épidémie, s’est encore défendue, le 7 mars : « Si quelqu’un veut venir à Madrid de Logroño, Paris ou ailleurs, s’il respecte les normes et que l’aéroport de Madrid est sûr, cela me semble bien qu’ils viennent dans nos musées, nos commerces et nos restaurants pour activer l’économie. » La députée du parti de la gauche alternative Mas Madrid, Monica Garcia, lui a rétorqué, le 12 mars, qu’elle « donn[ait] plus de priorités aux touristes français qui viennent se saouler qu’aux quartiers et riverains de Madrid ».

    Les images de ces festivités, devenues une arme du débat politique espagnol, utilisées par la droite comme par la gauche, agacent à la fois ceux qui reprochent à la région (conservatrice) de Madrid de prendre des mesures trop légères face à l’épidémie, laissant les bars, restaurants, théâtres et cinémas ouverts, et ceux qui aimeraient eux aussi voyager et reprochent au gouvernement espagnol (socialiste) de fermer les « frontières » entre les régions, alors que les frontières internationales sont ouvertes.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : en Espagne, le modèle décentralisé de santé publique est un échec Le gouvernement, en accord avec la majorité des régions autonomes espagnoles, a en effet décidé de généraliser le « confinement territorial » des régions durant les vacances de la semaine sainte, du 25 mars au 8 avril. Les Espagnols ont donc l’interdiction d’abandonner leur région de résidence, sauf pour des motifs impérieux.
    (...)Après le reconfinement d’une grande partie de la France, samedi 20 mars, les mouvements entre l’Hexagone et la péninsule Ibérique devraient diminuer drastiquement. Mais déjà, les Allemands préparent leur retour, ce qui n’est pas sans générer une autre controverse. « L’Espagne s’ouvre durant la semaine sainte pour le tourisme allemand, pas pour les nationaux », a titré le quotidien El Pais dimanche 21 mars, tandis que le journal ABC pointait que « l’Espagne sera un bunker pour les Espagnols et une oasis pour les touristes étrangers », rappelant que la compagnie aérienne Eurowings a programmé 300 vols en partance d’Allemagne et en direction des Baléares pour faire face à la hausse de la demande à Pâques.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#france#sante#tourisme#étudiant#jeune#santepublique#frontiere#confinement

  • Joe Biden face à une première crise à la frontière avec le Mexique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/22/joe-biden-face-a-une-premiere-crise-a-la-frontiere-avec-le-mexique_6073993_3

    En un mois, plus de 10 000 enfants et adolescents sans papiers ont déjà été recensés, un niveau inédit depuis les arrivées massives de 2014. Les grandes tentes blanches disposées géométriquement sont entourées d’un grillage doublé d’une bâche textile qui les dissimule aux regards. Lorsque l’on s’approche, un gardien tire précipitamment la barrière mobile qui en commande l’entrée avant d’inviter à passer son chemin. Le camp de Donna, dans le sud-est du Texas, fonctionne depuis plus d’un mois et il est devenu un symbole de la nouvelle poussée migratoire à laquelle est brusquement confrontée l’administration de Joe Biden, un peu plus de soixante jours après son arrivée à la Maison Blanche.La frontière avec le Mexique n’est distante que d’une dizaine de kilomètres, plus au sud, au bout d’une vaste plaine agricole. Elle est annoncée par des tronçons discontinus du mur voulu par Donald Trump, mais encore inachevé.
    Comme le confirme Roderick Kise, du service des douanes et de la protection des frontières, les tentes de Donna, climatisées, accueillent depuis un mois de nouveaux candidats à l’immigration dont il se garde cependant de préciser le nombre. Il s’agit de mineurs isolés que la nouvelle administration refuse désormais de renvoyer côté mexicain pour des raisons humanitaires, comme elle le fait au contraire pour les adultes ou la majorité des familles venues pour l’essentiel d’Amérique centrale.Depuis ce changement de politique, les chiffres s’envolent. En un mois, plus de 10 000 enfants et adolescents sans papiers ont déjà été recensés, un niveau inédit depuis les arrivées massives de 2014. Environ la moitié se trouvaient dans un de ces centres du service des frontières au 21 mars. La loi impose que le séjour de ces mineurs n’y excède pas soixante-douze heures, un délai devenu très difficile à tenir. Ils doivent ensuite être remis aux services relevant du département de la santé, ou bien placés dans des familles d’accueil. L’afflux actuel place les services fédéraux d’autant plus sous tension qu’ils sont tenus de respecter les nouvelles contraintes de distance physique imposées par l’épidémie de Covid-19. Un centre de convention de Dallas a été réquisitionné pour héberger ces mineurs. La Federal Emergency Management Agency (FEMA) – l’organisme gouvernemental qui intervient lors des catastrophes naturelles – a été également appelée à la rescousse. Les enfants retenus dans ces centres ont reçu la visite d’avocats. Une délégation d’élus du Congrès s’est également rendue sur place pour évaluer leurs conditions d’hébergement, souvent spartiates. La presse a été gardée à distance. Depuis des jours, l’administration de Joe Biden refuse d’utiliser le terme de « crise » pour dépeindre la situation à la frontière, préférant celui de « défi », plus neutre. (...) l’épidémie impose de nouvelles procédures. Ces migrants, arrêtés par la police des frontières après le franchissement clandestin du Rio Grande ou bien sans le moindre visa, doivent passer par d’autres tentes, installées non loin du centre, pour y subir un dépistage du virus. C’est seulement ensuite qu’ils sont autorisés à se rendre dans le bâtiment d’un ancien night-club reconverti en foyer d’accueil, pour s’y reposer ou s’y laver, avant de repartir vers des familles d’accueil dans l’attente d’un jugement sur leur sort.(...)
    Dénonçant une politique migratoire « ravagée », qui a entraîné l’entassement de migrants côté mexicain à la frontière avec les Etats-Unis, ce dernier a immédiatement promis depuis une refonte complète et ambitieuse, y compris en évoquant une aide massive pour les sociétés civiles des pays de départ. Dans l’intervalle, la frontière reste officiellement fermée. Les responsables de l’administration Biden ne cessent depuis de marteler ce message, y compris en espagnol, sans effet notable pour l’instant sur la détermination des candidats à l’immigration. Le changement de ton à la Maison Blanche a-t-il créé un appel d’air ? « Il n’y a rien de vraiment nouveau dans le fait que des gens veuillent venir » aux Etats-Unis, estime sœur Norma Pimentel, du haut de son expérience de la frontière, « mais il est vrai que le discours compassionnel du nouveau président a pu avoir un effet ».Norma Herrera, une avocate de la vallée du Rio Grande, relativise. « Les gens qui quittent leur pays, leurs familles et leurs amis se déterminent toujours bien plus en fonction de ce qui se passe chez eux que de ce qui peut se dire ici. S’ils décident d’affronter tous les dangers que comporte le voyage vers cette frontière, c’est en premier lieu pour fuir une situation devenue insupportable », suggère-t-elle, énumérant le poids des violences liées aux gangs ou bien les effets des ouragans qui se sont abattus sur l’Amérique centrale à l’automne 2020. (...) Avant lui (Trump), des responsables républicains ont estimé que la situation faisait peser des risques pour la sécurité des Etats-Unis. Kevin McCarthy, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, a évoqué des migrants venus du Yémen et d’Iran alors que le gouverneur républicain du Texas a dénoncé l’afflux de porteurs potentiels du virus. Après avoir suivi à la lettre le programme qu’elle s’était fixé depuis le 20 janvier, la nouvelle administration démocrate est désormais confrontée à sa première crise. Si elle perdure, elle pourrait parasiter les premiers résultats qu’elle revendique : le passage d’un gigantesque plan de soutien à l’économie, très populaire dans l’opinion américaine, et l’efficacité de la campagne de vaccination contre le Covid-19 qui permet d’espérer un début de retour à la normale. Après avoir vanté son plan de soutien en Pennsylvanie, Joe Biden a prévu de se rendre cette semaine dans l’Ohio, pour en faire de même. Il n’a cependant pas exclu, dimanche, de se rendre à la frontière « le moment venu ».

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#ameriquelatine#sante#vaccination#politiquemigratoire#stigmatisation#virus#MNA#securite

  • La Norvège engage une vaste réforme de dépénalisation des drogues
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/18/la-norvege-engage-une-vaste-reforme-de-depenalisation-des-drogues-douces-et-

    La Norvège pourrait bientôt disposer d’une des législations sur les stupéfiants les plus libérales d’Europe, et même du monde. Si le projet de loi, élaboré par le gouvernement de centre droit et examiné par les députés depuis le 16 mars, est adopté, l’achat, la possession et l’usage d’une dizaine de drogues – dont le cannabis, la cocaïne et l’héroïne – seront dépénalisés. En petite quantité, certes. Mais suffisamment pour que la réforme, présentée comme « la plus radicale socialement depuis des décennies », suscite un débat de société. Intitulé « De la punition à l’aide », le projet de loi plaide en faveur d’un changement de paradigme : privilégier le dialogue à la sanction. — (...)

    #politiquedrogues #société

  • L’Espagne légalise l’euthanasie, devenant le sixième pays au monde le faire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/18/l-espagne-devient-le-quatrieme-pays-europeen-a-legaliser-l-euthanasie_607359

    La nouvelle législation espagnole, qui doit entrer en vigueur en juin, autorise aussi bien l’#euthanasie – c’est-à-dire lorsque le soignant provoque la #mort du patient – que le #suicide_médicalement_assisté – lorsque le patient prend lui-même la dose prescrite. Ils seront réservés aux personnes ayant « une maladie grave et incurable » ou des douleurs « chroniques [les] plaçant dans une situation d’#incapacité ». Les patients seront en droit de demander l’aide du corps médical pour mourir et s’éviter ainsi « une #souffrance_intolérable ».

  • Covid-19 : la Commission européenne mise sur un certificat sanitaire pour « faciliter la liberté de mouvement »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/17/covid-19-la-commission-europeenne-mise-sur-un-certificat-sanitaire-pour-faci

    Covid-19 : la Commission européenne mise sur un certificat sanitaire pour « faciliter la liberté de mouvement ». Ce passeport vaccinal permettrait de fluidifier la circulation au sein de l’UE. Mais le débat sur les informations qu’il comportera et les droits qu’il ouvrira s’annonce difficile.L’objectif est clair – faire en sorte que cet été, la liberté de circulation au sein de l’Union européenne (UE) ne soit pas un vain postulat – ; mais la manière de l’atteindre reste semée d’embûches. Mercredi 17 mars, la Commission européenne a présenté le principal instrument à sa disposition pour y parvenir, en attendant que les vaccins contre le Covid-19 produisent leur effet et assurent une immunité collective : le « certificat digital vert », appelé ainsi en référence aux « voies vertes » mises en place il y a un peu moins d’un an pour assurer un passage aux transporteurs routiers quand, face à la propagation du virus, les frontières fermaient les unes après les autres.
    Ce visa sanitaire, s’il devait voir le jour d’ici à juin comme l’exécutif communautaire le souhaite, n’est, en théorie, qu’un outil mis à la disposition des Vingt-Sept. A chacun d’entre eux ensuite, assure la Commission, de décider, des droits qu’il ouvre – par exemple celui de séjourner sur son sol sans avoir à subir de quarantaine pour un non ressortissant – même si l’objectif assumé est bel et bien « de faciliter la liberté de mouvement », comme on peut le lire dans le projet de législation. « Ils seront obligés de fournir le “certificat vert” aux citoyens qui y ont droit mais ils décideront de l’usage qu’ils veulent en faire », explique ainsi un haut fonctionnaire européen.
    En réalité, la Commission marche sur des œufs tant la question des frontières, qui relève des compétences nationales, est sensible. Elle sait aussi que sa proposition fera l’objet de négociations difficiles entre, d’un côté, le Parlement européen et, de l’autre, les Vingt-Sept, qui devront l’adopter à la majorité qualifiée.« Le Parlement européen va vouloir la rendre plus contraignante pour les Etats membres, et les contraindre à associer à ce certificat vert une liberté de circulation », commente un diplomate. Avant de poursuivre : « Du côté des Etats membres, certains, au Nord, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, craignent que cela se transforme en une tentative d’harmonisation des règles aux frontières. D’autres, au Sud, qui veulent sauver leur saison estivale, ont peur que ce ne soit pas prêt à temps. » Athènes, Madrid ou Lisbonne, dont les économies sont très dépendantes du tourisme, comptent sur ce « certificat vert » pour ouvrir les portes de leurs hôtels et restaurants à tous ceux qui souhaiteraient venir en vacances chez eux.Bruxelles sait que si le « certificat digital vert » ne voit pas le jour, les Etats membres se doteront les uns après les autres de leur propre passeport sanitaire, sans avoir à cœur de se coordonner, comme on l’a déjà vu dans le passé avec les applications de traçage du Covid-19. Des initiatives ont d’ailleurs déjà commencé ici ou là. Entre autres, le Danemark et la Suède ont annoncé la mise en place de certificats électroniques. Quant à la Grèce, elle a, comme Chypre, signé un accord bilatéral avec Israël autorisant leurs ressortissants vaccinés à se déplacer entre les deux pays. Face à ce nouveau risque de fragmentation, donc, Bruxelles veut poser des jalons, avec un dispositif qui se veut interopérable et sécurisé.
    Alors que les campagnes de vaccination restent laborieuses – à ce stade, seuls 9 % des Européens se sont vus administrer une première dose – et qu’elles n’auront sans doute pas commencé pour les plus jeunes avant cet été, la Commission propose donc un « certificat vert » non discriminant : il devra être remis aux ressortissants des pays européens qui auront déjà contracté le virus, et seront donc provisoirement immunisés, ainsi qu’à ceux qui auront fait l’objet d’un test négatif, ou qui auront été vaccinés – il précisera alors avec quel vaccin et à quelle date.Tant que l’on parle des vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments – quatre, à ce stade : Pfizer-BioNTecH, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson –, cela va de soi. Mais Bruxelles prévoit aussi que ceux qu’elle n’a pas homologués puissent être inscrits sur ce certificat. Libre à chaque Etat membre de décider s’il accepte de faire venir sur son sol les personnes qui en ont bénéficié.La Hongrie, qui utilise les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm, devrait modérément apprécier… Et, au sein de l’UE, les pays les plus touristiques, comme la Grèce, n’ont pas l’intention de limiter leurs débouchés. Ils espèrent pouvoir faire venir chez eux des ressortissants de pays hors UE, qui n’auront pas forcément été vaccinés avec l’un des vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments.Afin qu’il soit facile d’utilisation, la Commission prévoit que le « certificat vert » soit doté d’un QR code, et puisse être gardé sous forme électronique, ou papier. Il devra être « gratuit », précise-t-elle. Enfin, il sera rédigé dans la langue du pays où il a été émis mais aussi en anglais, afin qu’il soit lisible partout sur le continent.La Commission a en effet constaté que, même si les Vingt-Sept se sont engagés à reconnaître mutuellement leurs tests, en pratique, certains d’entre eux se soustraient à cette promesse, dès lors qu’ils sont rédigés dans une langue qui ne leur est pas familière.Un groupe d’experts des Etats membres s’est déjà mis d’accord sur la manière de rendre ce document sécurisé. Objectif : éviter la falsification, comme cela existe aujourd’hui pour les tests PCR. Dans une notification du 1er février, Europol signale ainsi plusieurs circuits qui ont permis de mettre sur le marché de faux tests négatifs, par exemple à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, pour un prix variant « de 150 à 300 euros », rapporte l’agence européenne. Tous ces sujets – les données qui figureront sur ce certificat, l’outil numérique qui sera utilisé, les droits qu’il ouvrira – sont extrêmement délicats et susceptibles de faire naître des débats complexes entre les Vingt-Sept. « Il n’est pas sûr qu’on ait le temps de faire une législation en deux ou trois mois. Il faut, en parallèle aux négociations qui vont commencer, travailler à une solution plus pragmatique qui ne serait pas une législation, mais des recommandations de la Commission », confie une source européenne.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#sante#circultion#frontiere#vaccination#passepotvaccinal#test#droit#tourisme#economie

  • Le Mexique a rapatrié les corps de migrants Guatelmatèques victimes du crime organisé
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/13/le-mexique-a-rapatrie-les-corps-de-migrants-guatelmateques-victimes-du-crime

    Une crise sécuritaire dénoncée, début mars, par un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui fustige « les violences et les extorsions de la part des policiers, des agents migratoires et des groupes criminels mexicains ». Ce à quoi Gina Garibo ajoute : « Les réseaux de passeurs profitent aussi de la frustration des migrants. » Leurs tarifs ont en effet décollé, passant de 3 000 dollars à plus de 13 000 dollars pour un départ d’Amérique centrale. « Des milliers d’autres subissent le même sort, disparaissant dans des fosses clandestines » Jose Luis Gonzalez, coordinateur au Guatemala du réseau jésuite d’aide aux migrants« Certains abandonnent les clandestins en chemin, les livrent au crime organisé, qui les enlève contre rançon, les recrute de force, voire les tue », affirme Jose Luis Gonzalez, coordinateur au Guatemala du réseau jésuite d’aide aux migrants. Le religieux accompagne les proches des seize victimes du massacre de Camargo, dont les corps sont arrivés, vendredi, dans leur pays. Le président guatémaltèque, Alejandro Giammattei, a déclaré trois jours de deuil national.
    L’enquête mexicaine sur le drame s’oriente vers la rivalité territoriale entre le cartel du nord-est et celui du golfe. Les trois passeurs mexicains tués travaillaient sans doute pour la concurrence. « Des milliers d’autres subissent le même sort, disparaissant dans des fosses clandestines », souligne le père Gonzalez, qui déplore que « le discours de Biden, plus favorable aux migrants, ne se traduise pas encore dans les faits ». D’autant que le président américain a maintenu la règle des « expulsions express », instaurée par M. Trump, au nom des mesures sanitaires liées au Covid-19. Quelque 136 419 clandestins ont ainsi été expulsés et renvoyés, en janvier et en février, dans leur pays d’origine. « Ne venez pas aux Etats-Unis de manière irrégulière, la frontière reste fermée », martèle Roberta Jacobson, coordinatrice de la frontière sud à la Maison Blanche. « Les Centraméricains sont trop désespérés, par la violence et la misère dans leurs pays, pour ne pas tenter quand même la traversée », répond M. Gonzalez, qui redoute une crise migratoire et humanitaire.

    #Covid-19#migration#migrant#etatsunis#mexique#ameriquecentrale#crisemigratoire#pandemie#frontiere#politiquemigratoire#trafic#mesuresanitaire

  • Le rôle de l’armée russe au Karabakh fait débat en Azerbaïdjan
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/11/karabakh-le-role-de-l-armee-russe-fait-debat-en-azerbaidjan_6072724_3210.htm


    Le monastère arménien de Dadivank (Haut-Karabakh), ici le 21 décembre 2020, est protégé par la Russie.
    LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

    Sorti victorieux de la guerre avec l’Arménie, Bakou a dû accepter le retour de troupes russes sur son sol, trente ans après son indépendance. Mais la Russie livrera-t-elle bien le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan dans cinq ans ?

    Bakou bruisse de rumeurs sur les intentions véritables de Moscou. Les forces de maintien de la paix russes livreront-elles clé en main le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan dans cinq ans, comme le stipule la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, qui a mis fin à la seconde guerre de ce territoire disputé depuis la chute de l’URSS ? N’y croient que ceux qui se sentent obligés de répéter le discours officiel. L’autoritaire président Ilham Aliev répète sur tous les tons que la guerre est gagnée et que la question du Karabakh est réglée une fois pour toutes.

    Dans les faits, la République autoproclamée du Haut-Karabakh (reconnue par aucun pays au monde, pas même l’Arménie) continue d’administrer un peu moins de 100 000 Arméniens en dehors de la juridiction azerbaïdjanaise. Quoique très affaiblie par les pertes durant le conflit, l’armée séparatiste du Haut-Karabakh continue néanmoins d’exister, sous le contrôle des 1 960 soldats russes déployés sur ce territoire. On est donc encore très loin d’une « intégration » des Arméniens du Haut-Karabakh dans la République d’Azerbaïdjan, contrainte d’accepter une présence militaire russe sur son territoire pour la première fois depuis l’indépendance du pays acquise en 1991.

    « Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient depuis trente ans, c’est-à-dire redéployer leurs soldats sur notre sol, déplore au Monde un officiel azerbaïdjanais sous couvert d’anonymat. Nous voulons avancer jusqu’à l’application complète de l’accord tripartite et rétablir notre souveraineté sur tout le territoire. Mais les Russes ont plutôt intérêt à geler la situation telle qu’elle est aujourd’hui pour proroger leur présence. » Il note cependant que la présence russe a apaisé la tension sur le terrain et apporté une indéniable stabilité.
    Une partie de l’opinion publique se satisfait du calme apparent et est encline à supporter le retour des militaires russes. « Notre voisin du Nord est très puissant. Il ne faut pas se fâcher avec lui mais s’en accommoder. Il est plus fort que nous et plus fort que les Turcs », juge Elkhan Fatali, vendeur de téléphones à Bakou.

    Soupçon de collusion
    Mais d’autres gardent une vive rancune envers une armée russe dont beaucoup se souviennent qu’elle a tué 147 manifestants indépendantistes azerbaïdjanais lors du « janvier noir » en 1990 à Bakou. Une armée russe aussi et surtout soupçonnée de collusion avec les séparatistes arméniens. Les images récentes d’embrassades entre le commandant de la force russe de maintien de la paix, Roustam Mouradov, et le président de la République séparatiste du Haut-Karabakh, Arayik Haroutiounian, qui circulent sur les réseaux sociaux, entretiennent la défiance.

  • Covid-19 : Israël reprend vie avec le passeport vert
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/11/covid-19-israel-reprend-vie-avec-le-passeport-vert_6072723_3210.html

    Covid-19 : Israël reprend vie avec le passeport vert La vie reprend partout en Israël, fruit d’une campagne de vaccination d’une rapidité unique au monde. Pourtant le Covid-19 impose encore certaines pudeurs, qu’il revient à chacun de lever peu à peu. Depuis dimanche 7 mars, les bars et les restaurants, les hôtels et les halls de mariage, les établissements sportifs et culturels, comme les entreprises, rouvrent. Dernière étape d’une levée graduelle de confinement, chaque activité se voit imposer une jauge limite d’assistance, selon des critères complexes – pour les collèges, ce n’est qu’à temps partiel et pas dans les villes les plus contaminées. Il est doux cependant de parcourir les boulevards de Tel-Aviv et de prétendre comme tout le monde que l’épidémie est derrière nous.
    Comme tout le monde ou presque : seuls sont autorisés à s’attabler en salle les détenteurs d’un certificat de vaccination ou de guérison. Le sésame est matérialisé par un code QR ou une animation sur smartphone, par un simple document pour les étrangers. Lundi, 54 % des Israéliens avaient reçu une première dose de vaccin Pfizer, et plus de 42 % une seconde. Israël a aussi commencé à vacciner les 115 000 travailleurs palestiniens employés légalement sur son sol et dans les colonies, alors que les territoires connaissent un regain massif de l’épidémie.
    Au Lima Lima, il y a encore des frontières invisibles : entre la rue et le bar, où le videur vous fait entrer prestement, parce que des policiers arrivent – quand bien même ils n’ont rien à y redire. Entre la salle de danse, réservée aux vaccinés, et le bar à ciel ouvert, où une dizaine de bouteilles à peine sont alignées derrière le comptoir. Le patron, Gilad Dubinowski, 30 ans, n’a pas refait les stocks. Il a rouvert avec un tiers de ses anciens employés : les autres n’ont pas répondu à ses appels. « Comment les blâmer ? Ils se sont fait une autre vie depuis un an et je ne peux rien leur promettre », dit-il. Nombre de travailleurs toucheront des indemnités de chômage dues à l’épidémie jusqu’en juin : ils n’entendent pas y renoncer trop vite.
    Une petite centaine de clients – la limite pour un espace de danse où l’on sert de l’alcool – a rejoint cette soirée hip-hop prisée avant l’épidémie. Il y a ceux qui se laissent aller sans mesure, comme Keren Or, 22 ans : « La vodka et la musique à la maison, c’était pas pareil. Et puis tout va refermer dans deux semaines, pour les fêtes de Pessah », craint-elle. Il y a aussi ceux qui se tiennent au bord de la piste de danse et les nerveux qui s’abandonnent quand même. « Depuis un an, il n’y avait plus vraiment de vie gay à Tel-Aviv. J’ai bien vu quelques garçons, mais j’avais peur de contaminer ma famille et je n’ai pas recommencé à draguer », dit Amit, économiste de 31
    La plupart des experts de santé encouragent cette réouverture. Les hôpitaux ne risquent plus, pour l’heure, d’être débordés. Mais nombre d’Israéliens craignent un bref mirage, qui aurait moins à voir avec la réalité sanitaire qu’avec les élections législatives prévues le 23 mars, les quatrièmes en deux ans. Amit salue la performance du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, maître d’œuvre de ce succès vaccinal, et s’interroge : « Une fois qu’on aura voté, est-ce que tout refermera encore ? »
    Pour Ronni Gamzu, directeur de l’hôpital Sourasky de Tel-Aviv, qui fut un temps le principal conseiller du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie, rouvrir est un impératif économique, certes. Mais c’est avant tout une affaire de « santé mentale » du pays. « Les gens se sont dédiés à cette campagne de vaccination. Ils ont fait confiance au gouvernement et aux experts. Nous devons leur rendre leur vie en retour », dit-il. L’Etat n’en fait d’ailleurs pas mystère : ces certificats doivent avant tout inciter les indécis à se faire vacciner, dans le cadre d’une campagne qui se poursuit agressivementLa presse constate que les passeports verts sont falsifiables : des faux s’échangent en ligne. Mais ces contournements demeurent négligeables. L’Etat n’en fait d’ailleurs pas mystère : ces certificats doivent avant tout inciter les indécis à se faire vacciner, dans le cadre d’une campagne qui se poursuit agressivement. Début mars, le Parlement a passé une loi autorisant l’Etat à transmettre aux mairies l’identité des non-vaccinés. Dans les entreprises, pas question d’imposer le vaccin aux employés, mais le ministre de la santé, Yuli Edelstein, a envisagé de faire tester les récalcitrants tous les deux jours. L’idée a aussi flotté de contraindre les professeurs des écoles publiques à se faire vacciner – 24 % ne le sont pas. Déjà, à l’hôpital Hadassah de Tel-Aviv, 80 docteurs, infirmiers et personnels administratifs sans passeport ont été mis en congé sans solde. Difficile d’imaginer que la justice laisse se généraliser une telle forme de harcèlement. Mais le discours des autorités vise à imposer le sentiment qu’il n’y a pas d’autre choix.
    Symbole de cette intransigeance, l’aéroport international de Tel-Aviv est demeuré en activité minimale depuis la fin janvier. Afin de fermer la porte aux nouveaux variants, des milliers d’Israéliens sont demeurés bloqués hors du pays. Depuis dimanche, les vols reprennent, notamment depuis la France, pour un millier de personnes par jour – un chiffre qui doit aller croissant.Les autorités ont testé ces dernières semaines un système de bracelets électroniques, censé imposé aux Israéliens de retour de respecter leur quarantaine à domicile. Dès février, le gouvernement a aussi signé des accords avec la Grèce et Chypre, qui reconnaissent mutuellement leurs certificats de vaccination nationaux : un coup de pouce aux futurs touristes. Maya Domatov, 62 ans, exilée depuis deux mois à New York, est revenue mardi au pays avec son mari. Elle s’isolera chez son fils et mettra un bulletin pour « Bibi » Nétanyahou dans l’urne le 23 mars, avant de passer Pessah à Jérusalem. Le couple a payé 1 000 dollars pour faire et refaire des tests Covid-19, en attendant d’obtenir l’autorisation de voyager. Elle préférerait ne pas se faire vacciner, mais elle ne pourra pas remonter dans un avion sans passeport vert.

    #Covid-19#migrant#migration#Israel#sante#santementale#frontiere#vaccination#passeportvaccinal#grece#chypre#france

  • Au Pérou, l’ex-président Alberto Fujimori devant la justice pour avoir orchestré une politique de stérilisations forcées
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/10/au-perou-alberto-fujimori-devant-la-justice-dans-le-dossier-des-sterilisatio

    « Un jour, ils sont venus me chercher et ils m’ont fait monter de force dans une ambulance. Je n’étais pas seule, il y avait d’autres femmes avec moi, ils nous ont emmenées comme du bétail. » Aurelia Paccohuanca avait 24 ans quand elle a été forcée de subir une opération de stérilisation. « On m’a dit que je ne devais plus avoir d’enfants, que je devais me faire ligaturer les trompes. Je ne savais même pas ce qu’était la ligature des trompes ! “Comment, vous ne savez pas ?”, on m’a dit. “Vous êtes des ignorants !” Arrivées au centre de santé, on nous a demandé de nous déshabiller, certaines femmes criaient. »

    Les médecins l’endorment, l’opèrent alors qu’elle est à demi consciente et la renvoient chez elle, sans aucun suivi post-opératoire. C’était en 1998, sous la présidence d’Alberto Fujimori (1990-2000). Elle en garde des douleurs et un profond traumatisme.

    et après paywall...

    Celui de l’ancien président Alberto Fujimori et trois de ses ministres, accusés d’avoir fait stériliser plus de 300 000 femmes, la plupart sans leur consentement, entre 1996 et 2000. Après moult reports, une première audience préliminaire s’est tenue ce lundi 1er mars.
    (y’a du y avoir un kouak entre le titre et chapo)
    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20210302-p%C3%A9rou-alberto-fujimori-devant-les-juges-pour-la-st%C3%A9rilisation

  • Au Brésil, un juge de la Cour suprême annule les condamnations de Lula
    (mais reste inculpé…)
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/08/au-bresil-un-juge-de-la-cour-supreme-annule-les-condamnations-de-lula_607239


    L’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva assiste à une cérémonie pour recevoir la citoyenneté d’honneur de Paris, en mars 2020.
    THIBAULT CAMUS / AP

    Cette décision, qui fait l’effet d’une bombe dans le pays, rend l’ancien président potentiellement éligible pour affronter Jair Bolsonaro lors de la présidentielle de 2022.

    Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné, lundi 8 mars, l’annulation de l’ensemble des condamnations de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva pour corruption, le rendant potentiellement éligible pour affronter Jair Bolsonaro à la présidentielle de 2022.

    Cette décision, qui a fait l’effet d’une bombe au Brésil, a été prise par le juge Edson Fachin. Ce dernier a estimé que le tribunal de Curitiba (sud), qui avait condamné Lula dans quatre procès, n’était « pas compétent » pour juger ces affaires. Celles-ci seront à présent jugées par un tribunal fédéral de Brasilia. En attendant ces jugements, l’ex-président de gauche (2003-2010) est rétabli dans ses droits politiques et peut briguer un troisième mandat.

    Le procureur général brésilien dispose toutefois d’un droit de recours devant la Cour suprême réunie en séance plénière.
    « Lula innocent », a sobrement réagi sur Twitter le Parti des travailleurs (PT), formation de gauche cofondée en 1980 par Lula, qui, pour sa part, restait silencieux.

    • selon médiapart, ça serait a double ou triple détente :

      La décision d’Edson Fachin a d’autant plus surpris qu’il est un ardent défenseur de l’opération anticorruption Lava Jato. En réalité, avec cet arbitrage, il enterre de fait les procès en cours au STF visant à statuer sur l’impartialité de l’ancien juge Sérgio Moro, largement mise en doute par les échanges de messages dévoilés par le site The Intercept Brasil.

      De nombreux commentateurs estiment ainsi que le juge Fachin aurait choisi de ressusciter une vieille jurisprudence pour annuler les condamnations de Lula, plutôt que de risquer des annulations en cascade dans d’autres procès de Lava Jato si Sérgio Moro venait à être déclaré partial dans ses jugements.

      [...]

      Paradoxalement, cette décision juridique peut aussi servir les intérêts de Jair Bolsonaro. Avec sa gestion catastrophique de la pandémie, une économie en déroute, un chômage et une inflation en hausse, sa popularité commençait à sérieusement s’éroder. Le retour fracassant de Lula peut lui permettre de repartir sur ses fondamentaux et d’attiser le sentiment anti-PT, toujours très répandu dans le pays.

      Selon l’éditorialiste Thomas Traumann, « le président avait perdu une partie de ses soutiens au sein des marchés financiers, des entrepreneurs et des médias. Mais il est probable que ces repentis reviennent maintenant vers lui par crainte d’un retour du PT ». En campagne permanente et beaucoup plus à l’aise dans la provocation que dans la gouvernance, le président brésilien devrait à nouveau jouer à fond sur le fantasme d’une prétendue menace communiste.

      Dans ces conditions, les deux adversaires risquent d’occuper une grande partie de l’espace politique et les prétendants du centre et du centre-droit qui tentent de se présenter comme des alternatives crédibles à Jair Bolsonaro voient leurs chances fortement diminuer. « On va vers une polarisation forte entre un candidat démocrate de gauche et un président d’extrême droite qui cherche à radicaliser la scène politique brésilienne, analyse Adriano Codato. Jair Bolsonaro pourrait profiter de cette décision pour remobiliser ses soutiens contre le STF. »

  • Protection des migrants en Méditerranée : le Conseil de l’Europe s’alarme des politiques migratoires de l’UE
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/09/protection-des-migrants-en-mediterranee-le-conseil-de-l-europe-s-alarme-des-

    Protection des migrants en Méditerranée : le Conseil de l’Europe s’alarme des politiques migratoires de l’UE. Dans un rapport publié mardi, l’instance européenne épingle le « manque de volonté des Etats européens » d’établir des politiques de protection, qui cause la perte de « milliers de vies humaines ».Refoulements d’embarcations, naufrages plus fréquents…, la situation des migrants qui traversent la Méditerranée s’est détériorée en 2020, aggravée par la crise sanitaire. Le Conseil de l’Europe a vilipendé mardi 9 mars le « manque de volonté des Etats européens » d’établir des politiques de protection, qui cause la perte de « milliers de vies humaines ».
    « Depuis des années, les pays d’Europe se sont engagés dans une course vers l’abîme, pour maintenir hors de nos frontières les personnes ayant besoin de notre protection, avec des conséquences désastreuses », déplore Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, en introduction d’un rapport publié mardi. « Leur réponse est l’un des exemples les plus flagrants de la façon dont les mauvaises politiques migratoires portent atteinte aux droits humains et coûtent la vie à des milliers d’êtres humains. »
    Le document dresse le bilan de la mise en place des recommandations publiées en 2019, dans un précédent rapport, par le Conseil de l’Europe. Et le constat est sans appel : « La situation des droits humains dans la région méditerranéenne reste déplorable », et s’est « encore détériorée ». Sur la période observée, entre juillet 2019 et la fin de 2020, plus de 2 600 décès ont été recensés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le rapport rappelle que ce chiffre est sans doute sous-estimé, les noyades se produisant bien souvent hors des radars. « Les naufrages en Méditerranée demeurent tragiquement fréquents. » Le Conseil de l’Europe énumère plusieurs raisons à la détérioration de la situation, notamment « le retrait progressif des navires affrétés par les Etats », en même temps que les entraves, administratives et judiciaires, posées aux opérations de sauvetage menées par les organisations non gouvernementales (ONG). « L’approche des Etats consiste encore à limiter le travail vital des ONG, plutôt que de considérer qu’elles comblent les lacunes laissées par leur propre désengagement. »
    L’institution estime que ce désengagement des Etats européens vise à « accroître la possibilité » que les personnes en mer soient interceptées par les garde-côtes libyens et reconduites dans ce pays, malgré les « graves violations des droits humains » qui y sont commises contre les migrants. Certains pays n’ont d’ailleurs pas hésité à signer ou renouveler des accords avec Tripoli, et à « externaliser » certaines responsabilités.
    « Développer des voies de migration sûres et légales » Elle dénonce également la pratique, « en augmentation », des refoulements d’embarcations de migrants, documentée dans le cas des autorités maltaises, grecques et chypriotes, et suspectées de la part de l’agence Frontex. Le Conseil de l’Europe souligne que le contexte d’épidémie de Covid-19 a encore dégradé la situation : ainsi, en novembre 2020, un navire a été utilisé pour maintenir 1 195 migrants en quarantaine au large de la Sicile, et les délais de débarquement ont été allongés pour d’autres bateaux, quand les ports n’étaient pas tout simplement rendus inaccessibles.
    Le rapport invite les Etats européens à « développer des voies de migration sûres et légales », par exemple en généralisant les « visas humanitaires », encore « sous-utilisés », ou en assouplissant les règles permettant le regroupement familial. De telles réformes permettraient de limiter les « trafics et la traite d’êtres humains ».En conclusion, Mme Mijatovic appelle les pays membres du Conseil de l’Europe, tous signataires de la Convention européenne des droits de l’homme, à prendre des mesures pour préserver la vie des migrants tentant de traverser la Méditerranée. « Il s’agit là d’une question de vie ou de mort – et il en va de la crédibilité de l’engagement des pays européens en faveur des droits humains », prévient-elle.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#conseildeleurope#politiquemigratoire#pandemie#politiquemigratoire#sante#mortalité#traite#regroupementfamilial#droit#visahumanitaire#quarantaine

  • Scandale en Suède : un pédiatre a tronqué les chiffres des décès d’enfants pour garder les écoles ouvertes
    https://fr.businessam.be/scandale-en-suede-un-pediatre-a-volontairement-minimise-les-deces-denf

    En résumé. Dans son mail à l’épidémiologiste en chef suédois, Ludvigsson constate une surmortalité de 68% chez les 7-16 ans au printemps 2020. Dans son billet public, il ne l’évoque absolument pas. Il va même jusqu’à dire l’inverse, avançant qu’il n’y a pas eu plus de morts chez les jeunes durant cette période.

    Comment a-t-il pu réaliser ce tour de magie ? Les plus attentifs l’auront déjà remarqué. Dans sa lettre publique, il a procédé à une comparaison entre le printemps 2020 et l’hiver 2019-2020, au lieu de se focaliser sur une comparaison avec les printemps des années précédentes. Se basant – consciemment – sur un raisonnement tout à fait fallacieux, Ludvigsson a donc tenu à démontrer à tout prix qu’il avait eu raison de plaider pour une non-fermeture des écoles.

    Ludvigsson ne le nie pas. Mis devant le fait accompli par Science, le pédiatre a expliqué avoir procédé à une comparaison avec l’hiver 2019-2020 ‘sur les conseils d’un examinateur du NEJM’, lors du traditionnel peer reviewing de son article. Quant au fait d’avoir mis tous les jeunes en-dessous de 16 ans au sein d’une même catégorie, il dit l’avoir fait ‘en raison des exigences de longueur du NEJM’.

  • Covid-19 : les Américains d’origine asiatique victimes collatérales du « virus chinois »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/08/covid-19-les-americains-d-origine-asiatique-victimes-collaterales-du-virus-c

    Covid-19 : les Américains d’origine asiatique victimes collatérales du « virus chinois ». Plus de 3 000 incidents ont été signalés à Stop AAPI Hate ces douze derniers mois, principalement en Californie et à New York, où vit la plus grande proportion de cette communauté hétérogène de 21 millions de personnes..
    Un vieil homme jeté à terre à San Francisco, une mère de famille violemment bousculée à New York, une autre attaquée à Oakland (Californie) : ces faits divers survenus ces dernières semaines aux Etats-Unis, tristes symboles d’une violence ordinaire, auraient pu passer inaperçus. Mais l’identité des victimes, toutes Américaines d’origine asiatique, a ravivé les peurs de cette communauté, qui dénonce depuis plusieurs mois, une recrudescence des agressions, physiques et verbales, à son encontre.Pour nombre de responsables associatifs et communautaires, le lien entre la pandémie de Covid-19 et son probable point de départ en Chine, souligné à l’envi par l’ancien président américain, explique cet emballement. La rhétorique de Donald Trump n’a fait qu’attiser la stigmatisation de cette population, estime notamment Stop AAPI (Asian Americans and Pacific Islanders) Hate, une coalition d’associations créée dès mars 2020 pour lutter contre la xénophobie anti-asiatique. Les diatribes présidentielles contre le « virus chinois » ou ses jeux de mots douteux sur la « kung flu » (grippe en anglais) auraient donné libre cours aux attaques contre toute personne associée de près ou de loin à l’Asie.
    Plus de 3 000 incidents ont été signalés à Stop AAPI Hate ces douze derniers mois, principalement en Californie et à New York, où vit la plus grande proportion de cette communauté hétérogène de 21 millions de personnes (5,5 % de la population américaine), originaires d’une vingtaine de pays. La plupart ne font pas l’objet d’une plainte. Crachats et insultes représentent l’immense majorité des agressions. Et, à travers les pays, les attaques les plus graves contre des personnes d’origine asiatique ne relèvent pas forcément toutes d’une motivation raciste. Mais à New York, où s’est tenu le 28 février un rassemblement pour dénoncer ce climat, vingt-neuf « crimes de haine » ont été enregistrés en 2020 contre des Américains d’origine asiatique, parmi lesquels vingt-quatre étaient liés au coronavirus. En 2019, seuls trois incidents contre des membres de cette communauté avaient été signalés. Alertés dès les débuts de la pandémie, les services de police de la ville (NYPD) ont créé un groupe d’agents spécialement dédié à ces affaires. Contrairement à son prédécesseur, le nouveau président Joe Biden a reconnu la multiplication des incidents, en signant un texte, de portée principalement symbolique, qui condamne ces attaques et demandant au ministère de la justice de mieux traiter les « crimes de haine » à l’encontre des Américains d’origine asiatique. « La résurgence de la xénophobie qui a fortement augmenté durant la pandémie est inacceptable et non-américaine », a-t-il déclaré le 26 janvier, quelques jours seulement après sa prise de fonction. Un an après l’arrivée du Covid-19 aux Etats-Unis, le malaise est tel que des volontaires se relaient désormais dans les quartiers « chinois » de plusieurs villes américaines pour protéger les personnes âgées et les commerçants, distribuent des documents en plusieurs langues expliquant la procédure pour porter plainte ; des personnels de santé d’origine asiatique sont pris pour cibles, accusés d’avoir propagé la maladie ; « mon ethnicité n’est pas un virus » proclament des pancartes sur les lieux des agressions ou lors de manifestations.
    Des personnalités s’engagent publiquement
    Des personnalités d’origine asiatique ont aussi donné de la voix. Dénonçant la vague de racisme, le basketteur Jeremy Lin, premier Américain d’origine asiatique à accéder à la NBA, a assuré s’être fait traiter de « coronavirus » sur le terrain. L’actrice Olivia Munn ou les acteurs Daniel Wu et Daniel Dae Kim se sont aussi engagés publiquement, offrant des récompenses pour accélérer l’arrestation des auteurs de récentes agressions. Dans certaines villes, alors que les écoles rouvrent leurs portes après des mois de cours à distance, les autorités scolaires notent une forte réticence des familles d’origine asiatique à réinscrire leurs enfants en cours en présentiel. Parmi les raisons avancées, outre la peur de contracter la maladie à l’école et de contaminer des familles vivant à plusieurs générations sous le même toit, certaines évoquent la peur des insultes racistes.
    Ainsi, indique le Washington Post, à New York, les enfants des communautés d’origine asiatique ne représentent que 12 % des écoliers présents en classe, alors qu’ils constituent 18 % de la population. Dans le Tennessee, moins de la moitié de ces enfants ont choisi l’école en présentiel, contre deux tiers des enfants blancs. Cette méfiance envers la communauté d’origine asiatique et une désaffection pour ses commerces ont eu, aux premières heures de la pandémie, des conséquences économiques. Souvent employés dans des petits commerces particulièrement affectés par les fermetures, les Asian Americans connaissent aujourd’hui une reprise économique plus lente que leurs concitoyens avec des périodes de chômage plus longues.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#stigmatisation#xenophobie#violence#sante#pandemie#communaute#economie#asianamercians

  • La diplomatie chinoise n’entend faire aucune concession
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/07/la-diplomatie-chinoise-n-entend-faire-aucune-concession_6072271_3210.html


    Pendant la conférence de presse de Wang Yi, ministre chinois des affaires étrangères, le 7 mars à Pékin.
    THOMAS PETER / REUTERS

    Le ministre des affaires étrangères, Wang Yi, a prononcé dimanche 7 mars en marge de l’Assemblée populaire, un discours très agressif à l’égard de ses voisins asiatiques et, surtout, des pays occidentaux.

    Mince, élégant, les traits fins… le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi passe, auprès de ses compatriotes, pour l’un des hommes politiques les plus séduisants du pays. Un détail sans importance ? Pas forcément. Nombre de Chinois sont convaincus que ce gentleman communiste incarne une diplomatie qui parvient à charmer le reste du monde et que, notamment grâce à lui, l’image de la Chine s’améliore.

    Pourtant, dimanche 7 mars, sa conférence de presse annuelle, tant sur la forme que sur le fond, a été, au contraire, révélatrice du fossé, voire du gouffre qui sépare la Chine des pays occidentaux. Durant une heure et quarante minutes, le message de Wang Yi a été on ne peut plus clair : sur aucun sujet, Pékin n’est prêt à faire la moindre concession. Cela vaut pour le Xinjiang, Hongkong et Taïwan, mais aussi la liberté de circulation en mer de Chine du Sud, les tensions territoriales avec le Japon, voire le conflit frontalier avec l’Inde. Pourquoi en ferait-elle ? Répondant à une question opportunément posée par le China Daily, publication du Parti communiste (PCC), sur le rôle de celui-ci dans la politique étrangère du pays, le ministre, après avoir rappelé que ce rôle était évidemment fondamental, a eu cette formule : « Les 100 ans du Parti communiste [commémorés en 2021] ne sont que le préambule d’une grande œuvre millénaire ».

    Jusqu’à ces derniers temps, on pensait les dirigeants chinois inquiets. Même en Union soviétique, le Parti communiste s’est effondré au bout de soixante-quatorze ans. Le Parti communiste chinois, au pouvoir depuis soixante et onze ans, n’est-il pas menacé du même syndrome ? Wang Yi, au détour d’une phrase, a résumé l’état d’esprit de Xi Jinping, ou en tout cas le sentiment que le président chinois veut donner : le PCC est là pour mille ans.

    Les « mensonges » sur le génocide au Xinjiang
    L’heure est d’autant moins aux concessions qu’aux yeux de la diplomatie chinoise, les pays qui critiquent Pékin sont de mauvaise foi. Par exemple, l’Inde dont les « provocations unilatérales » ne sauraient servir à résoudre un différend territorial. Ou le Japon qui, bien sûr, a tort de s’alarmer de la possibilité offerte depuis un mois aux garde-côtes chinois de recourir à la force armée. « Nous souhaitons que le Japon ait une perception objective et raisonnable de la Chine ». Mais que Tokyo se méfie : on n’est jamais à l’abri d’ « incidents de parcours ».