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  • Dans la série « il n’y a pas d’islamophobie institutionnelle en France » : Les sénateurs interdisent les sorties scolaires aux mères voilées accompagnatrices
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/31/les-senateurs-interdisent-les-sorties-scolaires-aux-meres-voilees-accompagna

    Les amendements ont été adoptés, mardi, par 177 voix (LR et RDSE) contre 141 (PS, RDPI à majorité LRM, CRCE à majorité communiste, écologistes), au terme d’une discussion nourrie autour d’une dizaine d’amendements allant dans le même sens.

  • Covid-19 : Emmanuel Macron, le « président épidémiologiste »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/30/covid-19-emmanuel-macron-le-president-epidemiologiste_6074919_823448.html


    Emmanuel Macron lors de sa visite d’un centre d’appels de l’Assurance-maladie consacré à la vaccination contre le Covid-19, à Créteil, le 29 mars.
    POOL / REUTERS

    Selon ses proches, le chef de l’Etat a acquis une maîtrise des travaux épidémiologiques, au point de ne plus forcément suivre les conseils des scientifiques. Mais au risque, aussi, d’être la cible de critiques, alors que la situation sanitaire se dégrade fortement.

    Cela avait pourtant bien commencé entre eux. Lors de la première vague de l’épidémie, il y a un an, Emmanuel Macron disait avoir toute confiance dans le jugement des scientifiques, qu’il suivait alors les yeux fermés. « Un principe nous guide pour définir nos actions (…) et il doit continuer de le faire : c’est la confiance dans la science. C’est d’écouter celles et ceux qui savent », déclarait le chef de l’Etat, le 12 mars 2020, lors de sa première allocution télévisée consacrée au Covid-19.

    Son choix de fermer les écoles, notamment, puis de décider le confinement de la population, avait été fait sur la base de leurs recommandations. « Derrière toute décision que nous prenons, il y a des blouses blanches », répétait le ministre de la santé, Olivier Véran.

    Mais, au fil des semaines, le locataire de l’Elysée s’est émancipé de la tutelle des experts. La bascule s’est produite le 13 avril 2020, lorsqu’il a annoncé une réouverture des écoles à partir du 11 mai, contre l’avis du conseil scientifique, qui plaidait pour un retour en septembre. Depuis que M. Macron a tenu tête aux spécialistes de la santé, son entourage l’assure, dans une boutade teintée d’admiration : « Le président est devenu épidémiologiste. »

    En privé, ses proches se montrent impressionnés par la maîtrise du chef de l’Etat, qui a suivi de multiples travaux de recherche sur le sujet du coronavirus. Sa capacité à « challenger » le ministre de la santé, Olivier Véran, ou les scientifiques, autour de la table du conseil de défense, est également mise en avant.

    « Il consulte toutes les études, dès qu’elles sont publiées. Au point que, parfois, le président peut en évoquer une que les experts en face de lui n’ont même pas lue », raconte un participant. D’après son entourage, M. Macron suit notamment de près le compte Twitter de Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTracker, qui fait référence concernant le suivi de l’épidémie.

    « Le président a eu raison contre tous »
    Lors des réunions, le locataire de l’Elysée ne se contente pas d’écouter les observations des experts, il leur pose de nombreuses questions, n’hésitant pas à les pousser dans leurs retranchements.
    « Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires, vante le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne et au regard du temps important qu’il y consacre depuis plusieurs mois. » « Il cherche chaque jour ce qui se produit de nouveau pour ne rien laisser passer. Un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie », s’amusait de son côté le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, fin février dans Le Parisien.

  • Covid-19 : Emmanuel Macron, le « président épidémiologiste »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/30/covid-19-emmanuel-macron-le-president-epidemiologiste_6074919_823448.html

    En privé, ses proches se montrent impressionnés par la maîtrise du chef de l’Etat, qui a suivi de multiples travaux de recherche sur le sujet du coronavirus. Sa capacité à « challenger » le ministre de la santé, Olivier Véran, ou les scientifiques, autour de la table du conseil de défense, est également mise en avant.

    « Il consulte toutes les études, dès qu’elles sont publiées. Au point que, parfois, le président peut en évoquer une que les experts en face de lui n’ont même pas lue », raconte un participant. D’après son entourage, M. Macron suit notamment de près le compte Twitter de Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTracker, qui fait référence concernant le suivi de l’épidémie.

    […]

    « Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires, vante le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne et au regard du temps important qu’il y consacre depuis plusieurs mois. » « Il cherche chaque jour ce qui se produit de nouveau pour ne rien laisser passer. Un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie », s’amusait de son côté le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, fin février dans Le Parisien.

    De fait, M. Macron s’est aussi fait immunologue, en poussant avec vigueur la piste des anticorps monoclonaux. Le 25 février, M. Véran a annoncé que la France avait commandé des « dizaines de milliers de doses » de ce traitement qui peut éviter aux patients de contracter des formes graves du Covid-19. Une annonce présentée par l’Elysée comme le fruit de réunions sur les traitements présidées depuis quelques semaines par le chef de l’Etat afin d’élargir l’arsenal anti-Covid-19.

    La mise en scène est destinée à légitimer les décisions sanitaires du chef de l’Etat. « Les louanges des courtisans, c’est pour alimenter le mythe du chef de guerre face au Covid », dit en souriant un responsable de la majorité. Au printemps 2020, la décision de rouvrir les écoles avait déjà été interprétée par les macronistes comme « une victoire du pouvoir politique face au médical ». « Le président a eu raison contre tous », vantait son entourage. Même satisfecit pour sa décision de ne pas reconfiner le pays, le 29 janvier, considérée comme du « temps gagné ».

    « Publié aujourd’hui à 05h06, mis à jour à 08h29 ». On en est encore là, donc.

  • Des doutes d’Emmanuel Macron à la tentative d’accélération, dans les coulisses de la campagne vaccinale
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/27/des-doutes-de-macron-a-la-tentative-d-acceleration-dans-les-coulisses-de-la-

    Jusqu’à la fin de l’année 2020, le président de la République ne pensait pas que la vaccination serait aussi rapidement le « cœur de la bataille » contre le virus, avant de changer de pied. Sa stratégie européenne a également connu quelques ratés.

    Le moment est historique. Ce 2 décembre 2020, le Royaume-Uni est le premier pays au monde à autoriser sur son sol le vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Mais Emmanuel Macron préfère se montrer prudent. « Très prudent », même, de son propre aveu. Le chef de l’Etat ne considère pas encore la vaccination comme le « cœur de la bataille » contre le virus, ni qu’il faut piquer les Français « matin, midi et soir » . Ça, il ne le dira que dans un peu plus de trois mois, après avoir été critiqué pour la lenteur de sa campagne vaccinale. Pour l’instant, le locataire de l’Elysée privilégie les petits pas face à la technologie inédite de l’ARN messager développée par le consortium américano-allemand. « On ne sait pas tout sur ce vaccin, comme on ne sait pas tout sur le virus » , affirme-t-il le 4 décembre, au média en ligne Brut.

    Le président de la République a lu les sondages collectés par le service d’information du gouvernement, dont la plupart indiquent qu’une majorité de ses concitoyens ne souhaite pas se faire vacciner ; la défiance est grande à l’égard des laboratoires pharmaceutiques. D’ailleurs, l’exécutif vient, discrètement, de placardiser son « M. Vaccin », Louis-Charles Viossat, suspecté de conflit d’intérêts avec certaines entreprises du secteur, pour le remplacer par le professeur Alain Fischer . Ce spécialiste d’immunologie, qui a eu moins de vingt-quatre heures pour réfléchir à la proposition, conseille d’ appuyer sur le frein tant qu’une publication scientifique ou un rapport documenté sur le cocktail de Pfizer-BioNTech n’est pas disponible.

    « On n’est pas en train de dire aux gens : “Vaccinez-vous, vaccinez-vous”, à toute force et pour toute la population. On a une autre #stratégie  » [!] , insiste Emmanuel Macron dans son entretien à Brut. Le matin même, lors d’une visite à l’hôpital Necker, à Paris, le chef de l’Etat se montre encore plus clair : « Le vaccin arrive. Est-ce que c’est la seule réponse ? Non. » [ça, en revanche, c’et indéniable sauf par le même niais malfaisant]

    La découverte rapide d’un vaccin, « une utopie »

    Dès le début de la crise sanitaire, au printemps 2020, le président de la République est déjà sceptique. Il ne croit pas à la découverte rapide d’un vaccin. Une « utopie », selon son ministre de la santé, Olivier Véran. La France s’apprête alors à sortir de son premier confinement. Au sein du gouvernement, on réfléchit surtout à la manière de préparer les services de réanimation en cas de deuxième vague de l’épidémie.
    « Personne de sérieux ne me dit qu’avant la fin de l’année on a des vaccins qui sont disponibles. Personne de sérieux », souligne le chef de l’Etat.

    Devant la presse, le 4 mai 2020, après avoir assisté en visioconférence à une réunion de la plate-forme ACT-A, coordonnée par l’organisation mondiale de la santé (OMS) pour permettre une égalité d’accès sur la planète aux traitements contre la maladie, Emmanuel Macron parle du vaccin comme d’un horizon lointain. Sa principale consigne passée aux ministres est de se battre pour en faire, le jour venu [mais pas en 2021], un « bien public mondial ». « Personne de sérieux ne me dit qu’avant la fin de l’année on a des vaccins qui sont disponibles. Personne de sérieux, souligne le chef de l’Etat. Le consensus, il est plutôt sur la fin de l’année prochaine. Beaucoup me rappellent qu’on a la plupart du temps mis dix ans à les trouver. Et certains autres ont coutume de me rappeler que l’on a jamais trouvé un vaccin face à un coronavirus. »

    S’appuyant sur le consensus scientifique, sur la « raison » et les statistiques, Emmanuel Macron s’adresse indirectement au président américain, Donald Trump. A plusieurs reprises, l’excentrique locataire de la Maison blanche a martelé que la prouesse pouvait être accomplie en un peu plus de six mois. Le 14 mai, le milliardaire rédige un tweet dans ce style qui n’appartient qu’à lui : « Le travail sur le vaccin s’annonce TRÈS prometteur, avant la fin de l’année. » Le lendemain, l’administration américaine lance l’opération Warp Speed : 14 milliards de dollars (11,9 milliards d’euros) sont sur la table pour soutenir l’effort des laboratoires.

    Dans la foulée, Paul Hudson, PDG du laboratoire français Sanofi, prévient : « Les Etats-Unis seront servis en premier car ils ont investi dans la prise de risque. » Paris s’étrangle. Outre-Manche, le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca affirme lui aussi que le Royaume-Uni sera prioritaire pour bénéficier de son vaccin, développé en partie grâce aux chercheurs de l’université d’Oxford. L’Union européenne (UE), de son côté, prévoit 2,9 milliards d’euros pour la recherche. C’est quatre fois moins que les Etats-Unis. Et bien moins que la facture d’un mois de confinement : 15 milliards d’euros. « Notre problème, il est là », convient après coup un proche du président français.

    Recherche du « juste prix »

    Le président français pousse plus que nul autre pour que le combat vaccinal soit délégué à l’UE. Dans la « guerre » contre le Covid-19, le chef de l’Etat rêve de voir les troupes du Vieux Continent bien alignées. Or, en matière de vaccination, Paris constate que « l’Allemagne veut ses doses. Point », soupire un membre du gouvernement.

    Emmanuel Macron en visioconférence avec les autorités préfectorales, depuis le palais de l’Elysée, en mai 2020. LUDOVIC MARIN / AFP
    Le ministre allemand de la santé, Jens Spahn, considère l’Europe comme un frein. Il redoute la lourdeur de Bruxelles, les accords multilatéraux… Mais la chancelière Angela Merkel sait qu’il lui faut réintégrer le jeu communautaire après les fermetures sauvages de frontières au sein de l’UE et les psychodrames de la coopération budgétaire. Berlin conjugue donc ses efforts avec la France, les Pays-Bas et l’Italie dans une « Alliance inclusive pour le vaccin ».

    A Paris, c’est la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher qui est chargée de négocier avec la Big Pharma. L’affaire semble bien engagée. Un premier « memorandum of understanding » (MoU), une précommande fixant les quantités, les prix et les calendriers de livraisons, est conclu avec le laboratoire AstraZeneca, le 13 juin : 400 millions de doses à prix coûtant. L’entreprise fanfaronne, elle est en avance dans les négociations de contrats. Et sa technologie « classique » – un vaccin à vecteur viral – rassure davantage que celle, inédite, de l’ARN messager.

    La Commission européenne, forte de vingt-sept pays et de 446 millions d’habitants, prend le relais du quatuor de l’Alliance inclusive dans les négociations. Les « MoU » s’enchaînent, avec BioNTech, Curevac, Sanofi, Janssen, Moderna… Le 9 septembre, un milliard de doses sont commandées pour une livraison « dès que possible ». On se projette alors sur la « mi-2021 », au mieux, souligne Agnès Pannier-Runacher.

    Les fonctionnaires européens ont pris le temps de verrouiller juridiquement les contrats. Ces derniers engagent la responsabilité des laboratoires en cas de défaut ou négligence, et spécifient que le vaccin doit être un « bien public mondial », comme le réclame Emmanuel Macron. Les tarifs ont été scrutés de près, aussi. La recherche du « juste prix » figure d’ailleurs dans les objectifs de l’alliance pour le vaccin, afin d’assurer sa diffusion à tous, y compris aux pays les plus pauvres, en Afrique notamment. Le 16 décembre, devant l’Assemblée nationale, le premier ministre, Jean Castex, se vante des « prix très attractifs » obtenus grâce à la task force européenne… L’Europe a réussi une « percée économique » mais essuyé « un fiasco sanitaire », déplorera, quelques mois plus tard, dans Les Echos, l’économiste Jean Pisani-Ferry. A ses yeux, la Commission européenne s’est bornée au rôle d’une simple centrale d’achat. Défaillante, qui plus est. Car les doses n’arrivent pas.

    Eurovision de la vaccination

    Au printemps 2021, l’UE accuse un retard de sept semaines sur son calendrier vaccinal. Il pourrait, selon les experts de l’assureur-crédit Euler Hermes, coûter 123 milliards d’euros aux Etats membres… Le coup est dur. D’autant qu’à Londres, le premier ministre, Boris Johnson, vante son Brexit, qui aura permis de vacciner au printemps 2021 la moitié des adultes du Royaume-Uni, essentiellement avec le vaccin AstraZeneca. Le même laboratoire qui ne respecte pas ses engagements envers les pays de l’UE et accumule les retards sans donner d’explication convaincante.

    « On va découvrir que le Royaume-Uni a fait un deal parallèle avec AstraZeneca. Le crime est signé », affirme une source au cœur des négociations européennes. « La position de la France, c’est de ne faciliter aucune forme d’exportation aussi longtemps que les engagements ne seront pas tenus, prévient le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. L’UE ne sera pas le dindon de la farce de la vaccination. »

    En France, le manque de fair-play des Britanniques n’est pas l’unique tracas de la campagne vaccinale. Il faut aussi compter avec la « période Mauricette », selon l’expression d’un proche d’Emmanuel Macron. L’ancienne aide ménagère de 78 ans a été, le 27 décembre 2020, la première française vaccinée contre le virus. Dix jours après, à peine 500 nouveaux patients ont eux aussi reçu une dose de vaccin… En Allemagne, Mauricette s’appelle Edith. Et début janvier 240 000 doses de vaccins ont déjà été administrées à ses compatriotes. L’Eurovision de la vaccination est lancée.

    De premières critiques pointent, tandis que la volonté des Français de se faire immuniser remonte en flèche. « Je ne confonds pas vitesse et précipitation , répond Olivier Véran au journal de 20 heures de France 2, le 29 décembre. Ce délai, je l’assume, c’est le temps de l’explication, de la pédagogie. » Mais Emmanuel Macron, lui, prend peur. Il s’en ouvre auprès d’un proche début janvier : après les ratés sur les masques et les tests, il ne peut se permettre d’envoyer dans le décor cette étape de la vaccination.

    Très vite, un document de 45 pages, cinq chapitres, quatre annexes et un luxe de détails, allant de la taille des aiguilles à la procédure visant à s’assurer du consentement des patients, est érigé en coupable. La notice avait été distribuée aux responsables de maisons de retraite pour les guider dans la vaccination de leurs résidents, premières cibles de la campagne vaccinale. « Protéger en priorité les aînés dans nos Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], oui. Leur pondre un guide de vaccination incompréhensible de 45 pages, non », s’agace le chef de l’Etat. Sa prudence des débuts lui revient tel un boomerang.

    « Le péché originel, c’est la logistique »

    Nicolas Sarkozy se permet alors un coup de griffe à l’égard de son successeur. « La seule solution contre le Covid, c’est vacciner. Vacciner matin et soir, sept jours sur sept » , lance-t-il sur TF1, le 3 mars, alors qu’il était invité pour réagir à sa condamnation dans l’affaire des écoutes. En son temps, l’ancien président de la République avait ouvert des vaccinodromes pour lutter contre l’épidémie de H1N1. Emmanuel Macron s’y refuse, redoutant les images de stades vides et la colère de professionnels de santé qui seraient exclus du dispositif. « Les vaccinodromes, on avait essayé en France, ça n’avait pas marché », tranche, fin décembre, Olivier Véran.

    Trois mois plus tard, ces hangars à vacciner ouvriront bel et bien afin d’accélérer la campagne. « Ceux qui nous donnent des leçons aujourd’hui sont ceux qui ont fait du médicament la variable d’ajustement des budgets de santé. On le paye très cher aujourd’hui, accuse Agnès Pannier-Runacher. Le marché du médicament en France représente la moitié du marché du médicament en Allemagne. C’est le résultat d’une politique continue de gestion comptable du prix du médicament sans véritablement tenir compte des enjeux industriels et d’innovation. Nous y avons mis fin. »

    Le gouvernement renvoie la responsabilité à ses prédécesseurs. Pendant ce temps-là, la campagne suit toujours le « rythme d’une promenade en famille », comme s’en plaignait le chef de l’Etat en janvier. Les objectifs sont même, discrètement, revus à la baisse. Le 16 décembre, Jean Castex évoque l’ouverture progressive de la vaccination à l’ensemble de la population « à la fin du printemps » 2021. Deux semaines plus tôt, il fixait cette échéance au début du printemps. L’objectif de 14 millions de personnes vaccinées à la fin mars est lui aussi rangé dans un tiroir. Désormais, le chef du gouvernement ne parle plus que de 10 millions de vaccinés à la mi-avril, 20 millions mi-mai et 30 millions mi-juin.

    « Nous avons eu des retards de livraison des vaccins Pfizer et AstraZeneca par rapport au planning annoncé en décembre », justifie en privé Jean Castex. « On se bat pour avoir plus de doses et on fait avec les doses qu’on a », résume Olivier Véran. Cible des critiques, la stratégie de l’exécutif consistant à viser en priorité les personnes vulnérables trouve sa justification dans la pénurie. « Les critiques, y compris de la part des médecins, sont ridicules, balaie Alain Fischer. On savait qu’on n’avait pas assez de doses, donc on a commencé par les plus fragiles. Et la vaccination dans les Ehpad prenait forcément plus de temps car elle implique une organisation complexe. »

    Mais, à en croire François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, le défaut n’est pas lié uniquement à ces retards de livraison. « Le péché originel, c’est la logistique », affirme cet ancien macroniste. « L’Etat a adopté la stratégie du e-commerce mais on n’en a pas les moyens », dit-il en brandissant les chiffres du « VaccinTracker » de Guillaume Rozier mentionnant 1,6 million de vaccins AstraZeneca injectés sur les 2,7 millions officiellement réceptionnés. « Dit autrement, plus de 40 % des vaccins AstraZeneca sont dans les frigos ! On est en guerre et on stocke les munitions, s’énerve M. Lambert. Le 22 mars, Olivier Véran nous a encore dit que la France était en tête de l’Europe pour la vaccination, et pourquoi pas de la galaxie ? »

    Message à contretemps

    Le commissaire européen chargé du dossier, Thierry Breton, refuse de se confronter à ces critiques au journal de 20 heures de TF1, le 21 mars. L’ancien PDG d’Atos fuit les questions sur le retard de l’UE et promet que les Européens pourront disposer en mai de 120 millions de doses. « Le 14 juillet, nous avons la possibilité d’atteindre l’immunité au niveau du continent », assène l’ex-ministre de Jacques Chirac, qui fixe soudain l’œil de la caméra. « C’est la dernière ligne droite. Pour vaincre la pandémie, une seule solution : se faire vacciner », lance-t-il en prenant à témoin les téléspectateurs. La journaliste Anne-Claire Coudray le coupe : « Je crois que les Français vous ont entendu. Encore faut-il qu’il y ait des doses dans les centres, parce qu’ils sont volontaires… »

    Depuis plusieurs jours, le gouvernement diffuse un spot à la radio pour inciter la population à se faire vacciner. Un message qui paraît à contretemps à l’heure où de nombreuses personnes éligibles au sérum peinent encore à obtenir un rendez-vous. « Le point important, c’est de déployer les vaccins dans une population jeune et en bonne santé qui en perçoit moins l’intérêt. Ça, ce n’est pas gagné », explique le « M. Vaccin » de l’exécutif, Alain Fischer, à propos de ce travail de conviction. L’objectif est de parvenir à un consentement à la vaccination de plus de 80 % de la population pour atteindre l’immunité collective. Emmanuel Macron, comme Thierry Breton, l’estime possible « d’ici mi-juillet ».

    Certes, l’Europe a failli, reconnaît le chef de l’Etat, mercredi 24 mars, dans un entretien accordé à l’animateur Nikos Aliagas pour la télévision grecque, qualifiant l’UE de « diesel ». « On a pensé que le vaccin mettrait du temps à décoller (…) on a sans doute moins rêvé aux étoiles que certains autres », a-t-il insisté, rappelant que, dès l’été 2020, les Américains, eux, « ont mis le paquet ». Mais l’Europe, vante Emmanuel Macron à l’issue du Conseil européen, le lendemain, « sera le continent qui produira d’ici à la fin de l’été le plus de doses dans le monde ». Le président rêve à nouveau aux étoiles, à moins que les variants ne viennent contrarier ses plans.

    #covid-19 #santé_publique #vaccins

  • Vaccination contre le Covid-19 : « On n’a pas été assez vite, assez fort là-dessus », admet Emmanuel Macron
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/vaccination-contre-le-covid-19-on-n-a-pas-ete-assez-vite-assez-fort-la-dessu

    Emmanuel Macron a défendu, par ailleurs, l’importance « d’avoir une vraie vaccination européenne » et « des règles claires pour qu’au sein de l’espace européen on puisse rouvrir » d’ici à l’été avec la mise en place d’un certificat sanitaire, actuellement en discussion au niveau de l’UE.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#france#UE#vaccination#passeportvaccinal#circulation#frontiere

  • Covid-19 : Emmanuel Macron annonce « de nouvelles mesures » à court terme
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/26/covid-emmanuel-macron-annonce-de-nouvelles-mesures-a-court-terme_6074489_823

    Face aux critiques qui montent aussi, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie, à la fois sa décision fin janvier de ne pas reconfiner et le confinement hybride appliqué actuellement. « Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France à la fin du mois de janvier parce qu’il n’y a pas eu l’explosion qui était prévue par tous les modèles. »

    « Je peux vous affirmer que je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec », a-t-il insisté, alors que les critiques se multiplient face à une forte dégradation de la situation sanitaire en France.

    En décembre, quand j’ai appris que la Grande-Bretagne visait la suppression, j’étais sceptique. Ils en sont à 3 mois de confinement dur, et ce n’est plus possible de douter, ils ont bien décidé la suppression du virus.
    Et donc, d’ici quelques semaines, en Grande-Bretagne, ils vont pouvoir reprendre une vie normale, sans dizaines de morts quotidiens, sans mesures restrictives des libertés et amendes à 135 euros, et avec restos et lieux de culture ouverts (vous vous rendez compte que les restaurateurs ne peuvent plus vivre de leur métier depuis 7 mois en France ?) !

    Et ce jour-là, on aura cet individu là qui nous dira : "en France, tout va bien, il ne s’est rien passé, on a bien fait de ne pas confiner, d’ailleurs, vous aviez des projets ? va falloir les annuler, tous, jusqu’à la saint glinglin, et soyez heureux, vous êtes dans le pays le mieux dirigé de la galaxie entière, croyez moi sur parole."

    Mercredi, à la radio, ils ont expliqué que Merkel s’était excusée d’avoir fait la proposition d’un reconfinement. En fait, en Europe, ils sont tous d’accord pour ne pas mener une politique de suppression du virus. Et ils sont tous d’accord pour ne pas critiquer la façon dont on ne produit pas de vaccins, dont on ne tente même pas de produire des vaccins, même quand, par exemple, dès le mois de novembre, les russes nous proposent de collaborer pour en produire.

    Tout aligné, tu te dis que le Brexit, c’est plutôt une réussite, dans l’immédiat.

    • Sur France inter tout à l’heure au « téléphone sonne », émission sur l’école et le covid (je préparais le dîner). D’habitude dans cette émission il y a un équilibre entre voix critiques et voix du pouvoir. Cette fois, pas un seul intervenant·e ne s’est risquée défendre les macron, blanquer…

  • L’épidémie de coronavirus empire, et la France est toujours un Absurdistan autoritaire
    https://ricochets.cc/L-epidemie-de-coronavirus-empire-et-la-France-est-toujours-un-Absurdistan-

    Après un an de pandémie de coronavirus, voici deux articles pour réfléchir à la situation actuelle et au bilan plutôt catastrophique de la politique gouvernementale, puiq quelques remarques : L’épidémie de Covid-19 ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » d’Emmanuel Macron - Jean Castex a reconnu que la possibilité existe de « durcir » les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie » et de la saturation des hôpitaux. Une évolution devrait être décidée jeudi : l’élargissement des (...) #Les_Articles

    / #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-d-emmanuel-macron-menacee-par-la-saturation-des-reanimatio
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/zero-covid-pour-une-strategie-sanitaire-delimination-du-coronavirus-20210

  • La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, hospitalisée pour être soignée du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/la-ministre-de-la-culture-roselyne-bachelot-hospitalisee-pour-etre-soignee-d

    La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, âgée de 74 ans, est hospitalisée, mercredi 24 mars, selon les déclarations de son entourage à l’Agence France-Presse. Son « état est stable et n’inspire pas d’inquiétudes », ont assuré ses proches. « Son médecin a préconisé une surveillance accrue à l’hôpital pour les quelques jours à venir. »
    Elle avait indiqué, samedi sur Twitter, qu’elle avait été déclarée positive au coronavirus. La ministre de la culture avait effectué un test à la suite de « symptômes respiratoires ».

  • La « troisième voie » du gouvernement français, un pari risqué pour contrôler l’épidémie de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-du-gouvernement-francais-un-pari-risque-pour-controler-l-e

    Pour les épidémiologistes, la campagne vaccinale ne va pas assez vite dans un contexte épidémique inquiétant.

    « Freiner sans enfermer », « Dedans avec les miens, dehors en citoyen »… Les éléments de langage du gouvernement pour décrire les nouvelles mesures appliquées depuis le 20 mars pour maîtriser l’épidémie de Covid-19 en France sont à l’image du manque de lisibilité de la stratégie actuelle. A trop vouloir ménager l’ensemble des acteurs de la crise, le risque est de n’obtenir aucun résultat satisfaisant sur le plan sanitaire, craignent les épidémiologistes. « Il est difficile de prendre des décisions qui soient comprises de tous, et on obtient des solutions qui ne satisfont personne », résume Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine.

    La stratégie actuelle de la « troisième voie », pour reprendre la formule du chef du gouvernement, Jean Castex, ne répond à aucune des trois options recommandées par les épidémiologistes – le « vivre avec », la circulation minimale ou le « zéro Covid ». « Le gouvernement français n’a pas de stratégie explicite : on ne sait pas où il veut aller », analyse Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève). A la fin octobre 2020, le président Macron affichait pourtant un objectif clair : atteindre une circulation minimale du virus en atteignant la barre des cinq mille nouveaux cas de contamination quotidiens. « Sauf qu’on n’y est jamais arrivé, et cet objectif est depuis passé à la trappe », rappelle l’épidémiologiste.

    Le cas de la France n’est pas une exception en Europe. Si les Britanniques, les Irlandais et les Portugais connaissent une forte décrue épidémique après des mesures de confinement strict et prolongé, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique ou encore au Danemark, « on a un peu partout des dirigeants dans un entre-deux, qui n’est plus le “vivre avec”, mais pas encore la circulation minimale », observe le professeur Flahault.

    La situation épidémique a pourtant de quoi inquiéter. Au niveau national, le taux d’incidence est de 308 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants par semaine, avec une forte hétérogénéité territoriale. La plupart des départements d’Ile-de-France et des Hauts-de-France dépassent les 400 et la Seine-Saint-Denis, particulièrement, connaît un pic à 693. Donnée inquiétante, le taux d’incidence des plus de 80 ans repart légèrement à la hausse après des semaines de baisse dues en partie à l’impact de la vaccination chez cette population prioritaire.

    • Avec le variant britannique, « une nouvelle épidémie est née »

      « Aujourd’hui, la situation sanitaire en Ile-de-France est comparable à celle de la deuxième vague, mais en pire : le taux d’hospitalisation depuis les urgences sur les pathologies habituelles hors Covid est élevé, l’épuisement des équipes est également plus important, et il n’y a pas de renforts en provenance de la province, explique Renaud Piarroux, épidémiologiste à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Par ailleurs, avec le variant britannique, les transferts sont souvent impossibles, car les malades sont très instables. »

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      Cette tension à l’hôpital risque de durer, car les gens qui se contaminent aujourd’hui pourraient se retrouver en réanimation dans les trois à quatre prochaines semaines. « On s’attend à ce que la situation hospitalière soit plus compliquée à gérer que lors des deux premiers confinements », anticipe le docteur Piarroux, regrettant que le gouvernement n’ait pas pris de décision plus tôt : « Il aurait fallu freiner fort en janvier avec un confinement, allonger les vacances d’hiver et imposer le #télétravail chaque fois que possible. »

      Le tableau actuel est également très noir pour Arnaud Fontanet. Membre du conseil scientifique, il a plaidé, mardi, sur BFM-TV, pour une extension à de nouvelles régions des mesures de restriction prises dans les seize départements reconfinés. « Ces mesures seraient très pertinentes dans des régions qui, aujourd’hui, sont encore dans un état à peu près maîtrisé, mais qui, d’ici trois à quatre semaines (…), vont se retrouver dans une situation critique », estime l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur.

      « Le variant anglais a complètement changé la donne, avec sa transmissibilité et sa létalité accrues (…), une nouvelle épidémie est née », estime M. Fontanet. Selon lui, ce variant représentera « 90 % [des nouveaux cas] fin mars, 100 % en avril »_ [c’est déjà 100% dans le 93, ndc]. Pour le moment, il en représente plus des trois quarts (75,9 %, selon les chiffres de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France, portant sur la période du 13 au 19 mars).

      Le pari de la vaccination

      Désormais, au-delà des mesures de restriction, l’exécutif parie avant tout sur la vaccination pour espérer parvenir à une situation d’équilibre au cours du printemps. Le ministère de la santé espère passer le cap des 400 000 injections par jour à la fin de la semaine, afin d’atteindre l’objectif des dix millions d’adultes ayant reçu au moins une dose de vaccin d’ici à la mi-avril. Et ce, malgré les retards de livraison d’ores et déjà annoncés par AstraZeneca, qui n’aura, au mois de mars, honoré qu’un quart des volumes de doses prévus dans son contrat avec les Etats membres de l’Union européenne.
      Pour le moment, la couverture vaccinale n’est pas encore suffisante pour espérer réduire massivement les hospitalisations. Au 22 mars, 9,5 % de la population totale a reçu au moins une injection et 3,7 % les deux, selon le ministère de la santé.

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      « On réclame depuis longtemps d’accélérer la #campagne_vaccinale, car c’est grâce à la vaccination qu’on pourra sortir de l’épidémie. Mais cette stratégie seule ne suffit pas, il faut aussi contenir les contaminations », plaide Mylène Ogliastro, vice-présidente de la Société française de virologie. « Si on lâche la pression sur la maîtrise des contaminations, on crée des circonstances favorables à l’émergence de nouveaux #variants_résistant aux vaccins », explique la virologue. Les virus suivent en effet les lois de l’évolution des espèces : ils mutent en permanence, et certaines de ces variations peuvent se révéler avantageuses, favorisant leur résistance ou leur reproduction.

      « Si un confinement strict se met en œuvre en France, on a la possibilité de revenir à un été serein, mais, pour ça, il faudrait avoir une stratégie autre que celle de contenir l’épidémie bon an mal an, et des objectifs clairs », acquiesce le professeur Flahault.

      « D’abord une responsabilité individuelle »

      « Ce qui est compliqué, c’est le timing », complète Rodolphe Thiébaut [l’idiot utile de l’article, ndc], professeur de santé publique à Bordeaux. Sous-entendu, plus on attend, plus cela nécessitera que les restrictions soient fortes. La stratégie actuelle est donc « risquée » si on se place au seul plan du contrôle de l’épidémie, mais imposer un confinement strict à une population lasse et épuisée psychologiquement au bout d’un an, « est plus difficile et plus complexe » [L’habituelle légitimation du "pari" par l’opinion]
      .
      « On revient à cette nécessité de compréhension et de pédagogie où c’est d’abord une responsabilité individuelle et de bon sens de chaque citoyen. Et il n’y a sans doute rien de plus difficile… », souligne l’épidémiologiste. D’où le choix du gouvernement de recourir à ce que le professeur Thiébaut et ses confrères nomment une « santé publique de précision », en confinant certains territoires, mais pas d’autres.

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      Il faudra encore attendre quelques semaines avant de savoir si le pari du gouvernement sera payant, selon Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistique à l’Ecole des hautes études en santé publique, à Rennes. _« On ne mise pas que sur le confinement. L’arrivée des beaux jours et l’avancée de la vaccination vont peut-être compenser la moindre efficacité de ce confinement. Il faut attendre deux à trois semaines pour voir si l’incidence continue d’augmenter », conclut-il.

      Ce soir ça claironne que, oui, il faut être dehors mais les rassemblement de plus de 6 personnes sont interdits. On va pouvoir montrer que c’est pas le bordel, non mais ! et distribuer des amendes.

      Pour ce qui est de la « pédagogie » et de la « compréhension », on a toujours pas entendu ou lu le mot aérosol ailleurs qu’à la marge (experte ou non).

      #covid-19 #crise-sanitaire #pari

    • L’épidémie de Covid-19 ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » d’Emmanuel Macron
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-d-emmanuel-macron-menacee-par-la-saturation-des-reanimatio

      Jean Castex a reconnu que la possibilité existe de « durcir » les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie » et de la saturation des hôpitaux. Une évolution devrait être décidée jeudi : l’élargissement des restrictions à l’Aube, le Rhône et la Nièvre.

      Jean-François Delfraissy fuit les médias depuis qu’il a recommandé en vain, fin janvier, de recourir à un nouveau confinement national. Après coup, le président du conseil scientifique soupirait devant un proche : « Chaque mot que je prononce, en ce moment, c’est une tuerie… » « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays[Le Vietnam ?], dès la mi-mars » , alertait alors l’immunologiste, qui se montrait inquiet de la diffusion du variant britannique du Covid-19, plus contagieux que la souche originelle du virus. Une sortie publique qui avait suscité la polémique, Emmanuel Macron souhaitant à tout prix éviter de remettre la France sous cloche.

      Les graphiques : comment les contaminations évoluent-elles dans votre département ?

      Près de deux mois plus tard, pourtant, « les faits lui donnent totalement raison », estime le sénateur écologiste de Paris Bernard Jomier, président de la mission d’information du Palais du Luxembourg sur la gestion de la crise sanitaire. « L’exécutif l’a dénigré et a écarté ses préconisations », a regretté l’élu dans un tweet, le 18 mars. C’était au soir de l’annonce du premier ministre, Jean Castex, d’un confinement allégé dans 16 départements pour répondre à ce qu’il qualifie de « troisième vague ». Depuis, la situation ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » du gouvernement, dont l’objectif est de « freiner sans enfermer ».

      Lire notre récit : « C’est kafkaïen » : dans les coulisses du cafouillage au sommet de l’Etat sur le « vrai-faux » confinement

      Mercredi 24 mars, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a envoyé un courriel au ton alarmiste à ses équipes. « Nous n’avions pas connu un nombre d’entrées [dans les services de l’AP-HP] aussi haut en vingt-quatre heures depuis la première vague », a-t-il souligné dans ce message, rendu public sur le compte Twitter de l’institution [673 admissions hier : https://seenthis.net/messages/907670#message907861].

      Avec plus de 4 600 patients placés en réanimation au total, la France se rapproche du pic de la deuxième vague, qui était de 4 903 malades, le 16 novembre 2020. « Nous ne tiendrons pas longtemps à ce rythme ou pire s’il continue de s’accélérer. Je ne vois pas d’autres options qu’un vrai confinement », a prévenu, mercredi, Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP. « On est dans le mur. Il fallait freiner avant. C’est plein comme un œuf. Le prochain mois va être infernal », a déploré, pour sa part, sur France Inter, Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat, à Paris.

      Après avoir indiqué pendant des mois qu’il voulait à tout prix préserver de l’engorgement les services de réanimation, l’exécutif compte aujourd’hui se laisser un peu de temps avant de recourir à un éventuel tour de vis supplémentaire. « On a besoin de quinze jours pour vérifier si les mesures prises sont efficaces sur les territoires concernés », a soutenu Emmanuel Macron, mardi, lors d’un déplacement à Valenciennes (Nord). Recours au télétravail [Ou ça ? ndc], limitation des rassemblements privés à son domicile… « Si ces mesures sont pleinement appliquées, elles auront un effet », a voulu croire le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui s’est exprimé, mercredi midi, à l’issue du conseil des ministres.


      YOAN VALAT / EPA VIA AFP

      « Pas de totem » [quand au nombre de malades et de morts, juste quelques tabous dont l’aérosolisation]

      Au cours de l’après-midi, Jean Castex a néanmoins évoqué la possibilité de « durcir » [contre qui cette fois ?] les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie ». « Nous avons un devoir de nous adapter, comme nous l’avons toujours fait », [sic] a assuré le premier ministre lors des questions au gouvernement au Sénat, évoquant « une troisième vague particulièrement violente ». (...) Le ministère de l’intérieur a par ailleurs rappelé que les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire sauf dans certaines situations comme les manifestations déclarées par exemple, mais l’interdiction est stricte dans les 16 départements en très forte tension virale.

      Reste une question cruciale en suspens, celle des écoles. Depuis plusieurs jours, le nombre de contaminations explose dans les établissements scolaires, posant l’éventualité de nouvelles restrictions, voire d’une fermeture pure et simple. « Nous n’excluons pas que les écoles doivent refermer », a affirmé Gabriel Attal, mercredi, dans un entretien au quotidien régional L’Union. « Tout est possible, pas de totem », confirme un conseiller de l’exécutif. Une telle décision représenterait un véritable camouflet pour le chef de l’Etat, qui a fait du maintien de l’ouverture des écoles un marqueur politique dans sa gestion de la crise sanitaire. « Tout est toujours possible mais ce n’est pas le choix que l’on fait là », élude un proche de M. Macron.

      Pendant ce temps-là, Jean-François Delfraissy est sorti de sa réserve : il était interrogé, mercredi matin, par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en vue de son renouvellement comme président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce qui ne l’a pas empêché de prendre un détour par la case Covid-19, ce « virus qui nous domine », selon lui. « Cette crise n’est pas finie. Les vaccins vont nous sortir en partie de cela, pas complètement. On a une vision d’atterrissage qui pourrait être l’été » [létale ?], a-t-il estimé, avant de se montrer pessimiste sur l’état moral d’une société secouée par un an de pandémie : « Fondamentalement, ce qui nous manque en ce moment, c’est le climat de confiance. La confiance vis-à-vis de la science, vis-à-vis du politique. » Et peut-être, aussi, entre la science et le politique.

      Entre l’accélération de la circulation du virus et l’arrivée des test dans les écoles, voilà qu’ils finissent par trébucher grave sur le "cas mouflets" :

      Delphine_V*, TZR un jour, TZR toujours. Prof d’HG lancée dans la coopération, académie de Versailles. Passionnée et curieuse de tout. #ICEM #HG2DPF, touiteur

      Hier c’était journée dépistage au collège. Aujourd’hui c’est fermeture.

    • Oui, c’est ce qui se dit par ailleurs, notamment suite à la « fuite » de Guérini qui se serait indigné que Blanquer ait menti sur les chiffres des tests. D’aucuns en concluent que Blanquer va prochainement servir de fusible.

    • « L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir » : les morts du Covid-19 s’accumulent, l’indifférence s’installe
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/25/covid-19-les-morts-s-accumulent-l-indifference-s-installe_6074385_3232.html

      Le coronavirus aura bientôt tué 100 000 personnes en France. Pourtant, le gouvernement ne veut pas prendre de mesures trop strictes, et n’agit que dos au mur. Un consensus inavoué s’est instauré pour tolérer des centaines de décès quotidiens.

      Analyse. C’est une sorte de mystère. Depuis le début du mois de décembre 2020, l’épidémie de Covid-19, qui s’était un peu calmée, est repartie de plus belle, en particulier en région parisienne. En trois mois et demi, le nombre de nouveaux cas recensés sur sept jours y est passé de 100 à 560 pour 100 000 habitants. Au fil des semaines, tous les seuils d’alerte ont été franchis. L’Ile-de-France est devenue la région où le virus circule le plus activement. Les hôpitaux sont saturés. Les services de réanimation débordent. Les morts s’accumulent. Bientôt près de 100 000 dans l’ensemble du pays depuis l’apparition du virus, selon les chiffres officiels.

      Et pourtant, rien ne se passe, ou si peu. Le dos au mur, Jean Castex a fini par annoncer, jeudi 18 mars, de nouvelles mesures de freinage dans les 16 départements les plus touchés, dont toute l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. Trois départements ont été ajoutés mercredi 24 mars. Mais à peine le premier ministre avait-il achevé sa déclaration au ton grave que les Français réalisaient à quel point le tour de vis était en réalité modeste. Cette fois-ci, pas de « confinement », mot récusé par le gouvernement. Pas de télétravail obligatoire, pas de fermeture des écoles ni des lycées, pas d’obligation de rester chez soi, pas d’attestation nécessaire pour sortir dans la plupart des cas, ni de limitation de durée. Le couvre-feu est au contraire retardé d’une heure.

      Freinage limité

      Au bout du compte, ce « confinement aéré » aboutit essentiellement à réduire les déplacements entre régions et à fermer des magasins supplémentaires. Relativement peu, en réalité, puisque les coiffeurs, les fleuristes, les chocolatiers, les libraires et les vendeurs de voitures ont été considérés comme de « première nécessité » et autorisés à rester ouverts. Résultat : le trafic automobile dans Paris, bon indicateur de l’activité, n’a reculé que d’environ 5 % par rapport à la période précédente. Freinage limité, donc.

      Le gouvernement revendique lui-même cette « approche pragmatique » , qui entend lutter contre le Covid-19 tout en évitant de trop peser sur l’économie et le moral des Français. Plutôt que de vouloir éradiquer l’épidémie, comme le premier confinement y était pratiquement parvenu, et comme de nombreux scientifiques le réclamaient, l’exécutif accepte depuis des mois de laisser circuler le virus. Misant sur une future vaccination de masse, il refuse les mesures trop dures, ne suit pas les recommandations du conseil scientifique, et ne muscle – mollement – son dispositif qu’en dernier recours, lorsque l’épidémie commence à échapper à tout contrôle.
      Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021, c’est l’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui ne fait plus la « une »

      Clairement, Emmanuel Macron estime que la France doit pour le moment « vivre avec » le virus, selon sa propre formule. Cela signifie aussi vivre avec les malades. Et les morts. Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021. L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui attire de moins en moins l’attention et ne fait plus la « une ». Non seulement il n’amène pas le gouvernement à agir drastiquement, mais cette approche modérée, qui ne donne pas la priorité absolue à l’urgence sanitaire, n’est guère contestée, si ce n’est par des médecins comme le généticien Axel Kahn. Le conseil scientifique le constate dans sa dernière note, datée du 11 mars : « La lassitude a gagné nos concitoyens et nos soignants. Une certaine indifférence face aux chiffres des décès s’installe ».

      D’où vient cette « indifférence » face à la mort ? D’une forme d’accoutumance, sans doute. D’autant que, depuis le début de la deuxième vague, le nombre de décès attribués au Covid-19 a rarement dépassé 500 par jour, alors qu’il avait culminé au-delà de 1 000 au printemps 2020. Dans la durée, la vague actuelle se révèle néanmoins beaucoup plus meurtrière que la première, qui n’avait tué « que » 30 000 personnes. En outre, le Covid tue avant tout des personnes âgées, fragiles, dont l’espérance de vie était limitée. Certaines d’entre elles « seraient de toute façon décédées » d’une autre cause, relève une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) le 17 mars.

      Pas de lobby des endeuillés

      Au-delà, un parallèle peut sans doute être établi avec le chômage. En 1994, Denis Olivennes avait publié dans Le Débat un article resté fameux sur « La préférence française pour le chômage ». L’ex-conseiller de Pierre Bérégovoy (1925-1993) y avançait l’hypothèse que le chômage de masse constaté en France ne relevait pas d’une fatalité, mais « d’une préférence collective, d’un consensus inavoué ». « Les syndicats, par construction, représentent les intérêts des actifs occupés ; le patronat gère la paix sociale dans ses entreprises en négligeant les intérêts des chômeurs ; le gouvernement dialogue avec les partenaires sociaux et soigne un électorat composé d’actifs occupés et d’assurés sociaux », expliquait-il. Personne ne représentant les chômeurs, le pays avait opté, selon lui, pour le pouvoir d’achat des actifs, au détriment du nombre d’emplois.

      Il est tentant, aujourd’hui, d’esquisser une analyse du même type pour le Covid. Là aussi, le gouvernement, les syndicats et le patronat discutent en permanence des choix à effectuer pour piloter la crise économique et sanitaire. Les fleuristes, par exemple, ont souligné qu’« ils font la moitié de leur chiffre d’affaires pendant cette période de printemps », un argument repris par le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Et là encore, les principales victimes ne sont pas dans la boucle. Pas de syndicats des malades, pas de fédération des morts, pas de lobby des endeuillés. Leurs voix ne sont guère portées que par les médecins et les scientifiques, dont les messages, parfois discordants, peinent à être entendus. Cette absence de relais contribue sans doute au « consensus inavoué » actuel, selon lequel la France, comme d’autres pays, tolère un « plateau haut » de malades, et un nombre de morts qui aurait paru inacceptable il y a peu.

      Ce journal a beau être ce qu’il est (...), ça fait longtemps qu’il publie des éléments critiques (par exemple sur les discordances entre conseil scientifique et gouvernement, ou même en documentant ce qui s’est passé dans les hôpitaux) sur un ton "neutre" et poli.

      Ici, il reprend l’image du crash d’avion qui a court depuis des mois, par ailleurs, il laisse de plus en plus à d’autres le soin de dire les choses de façon très étayée avec une netteté :

      C’est comme rouler en voiture vers un mur et affirmer qu’en freinant le plus tard possible on gagnera du temps.

      https://seenthis.net/messages/908051

      #acceptabilité

  • Santé Publique France, 22/03/2021 :
    • décès covid à l’hôpital : 343 (cvh : 235)
    • hospitalisations covid : 26 488 (+562)

    décès, toujours en plateau, éventuellement petite croissance
    réanimations, après l’oscillation du week-end, le début de semaine confirme une forte croissance (avec 471 admissions, on n’est plus très loin du pic de la deuxième vague, 540, le mercredi 4 novembre 2020)

    retour des taux d’incidence dans les métropoles, avec donc 4 nouveaux jours depuis la dernière publication
    il n’y a plus que 2 métropoles en baisse sur une semaine (Nice et Marseille) championnes de la vague précédente
    Paris (560 p. 100 000) est largement en tête de la croissance et, sans surprise, devance dorénavant très largement Nice, suivi pour la croissance de Rouen, Saint-Étienne et Lyon
    au dessus de la barre (ah, non c’est juste un seuil de vigilance renforcée) des 400, il y a donc Paris, Nice et Rouen (419) mais Lille (398) devrait suivre très prochainement, Lyon un peu plus loin (376)

    • doutant, à tort, je dois l’avouer, de la disponibilité des chiffres d’incidence, j’avais commencé à regarder d’autres données :

      • le taux d’occupation en réanimation, (pour faire bref, la définition étant reprise sous le graphique) par région :

      au 19/03/2021 (puisque visiblement, il s’agit d’une moyenne mobile sur 7 jours) (publié le 22/03/2021)

      tension hospitalière sur la capacité en réanimation : Proportion de patients atteints de COVID-19 actuellement en réanimation, en soins intensifs, ou en unité de surveillance continue rapportée au total des lits en capacité initiale, c’est-à-dire avant d’augmenter les capacités de lits de réanimation dans un hôpital.

      la progression extrêmement régulière du taux d’occupation depuis plus d’un mois est impressionnante, on est passé tranquillement (!) de 64% à 116% en Île-de-France et de 74% à 130% dans les Hauts-de-France

      • le détail par département du taux d’incidence en Île-de-France (bon, ça dépend aussi de SI-DEP)
      au 22/03/2021

      même remarque pour les taux d’incidence, où, à partir du 8 mars, au plus tard (le 93 ayant démarré nettement plus tôt) la dynamique de croissance s’enclenche
      il semblerait que l’on approche du pic et peut-être l’aurait-on déjà passé pour les 94 et 95

    • Covid-19 : l’épidémie s’emballe en Ile-de-France
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/22/covid-19-l-epidemie-s-emballe-en-ile-de-france_6074083_823448.html

      Le taux d’incidence y frôle désormais 550 cas pour 100 000 habitants. « Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie », dit le directeur de l’agence régionale de santé de la région, Aurélien Rousseau.

      Aurélien Rousseau, le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, l’admet sans fard : « Dans la région parisienne, l’épidémie s’emballe, tous les indicateurs progressent de façon violente. Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie. » L’épidémiologiste Dominique Costagliola, qui préside le comité scientifique consultatif mis en place par Anne Hidalgo à Paris, partage la même angoisse : « Les chiffres font peur, il devient urgent de freiner. Et pas seulement en Ile-de-France, mais tout le pays, sauf peut-être en Corse ! »

      Dans les bilans publiés lundi 22 mars par Santé publique France, la hausse la plus spectaculaire est sans doute celle des contaminations. En moyenne, dans la région, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués de Covid-19 en une semaine atteint désormais 549 pour 100 000 habitants. Il n’était que d’environ 100 pour 100 000 habitants début décembre. Puis il a lentement mais sûrement franchi les différentes cotes d’alerte, y compris le seuil maximal fixé par le gouvernement à 250 pour 100 000 habitants, et a poursuivi son ascension de plus en plus vivement. En seulement quinze jours, le taux d’incidence est ainsi passé de 350 à presque 550 cas pour 100 000.

      « Plus de 1 330 malades en soins critiques »
      La hausse atteint tous les départements de la région, mais l’explosion est particulièrement forte en Seine-Saint-Denis. Avec un taux d’incidence passé de 543 à 683 pour 100 000 habitants en une semaine, ce département pauvre de la proche banlieue est désormais le plus touché de l’Hexagone. Suivent cinq autres départements d’Ile-de-France – le Val-d’Oise, le Val-de-Marne, la Seine-et-Marne, Paris et l’Essonne – puis le Pas-de-Calais.

      L’accroissement des contaminations se ressent d’ores et déjà dans les hôpitaux, qui continuent à se remplir dangereusement. Plus de 6 400 patients atteints du Covid sont désormais pris en charge dans les hôpitaux d’Ile-de-France, à l’image de la ministre du travail Elisabeth Borne, contre moins de 6 100 vendredi.

      « On compte à présent plus de 1 330 malades en soins critiques dans les hôpitaux de la région, soit 176 de plus qu’il y a une semaine », rapporte Aurélien Rousseau, avec inquiétude. Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation, était de garde ce week-end à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Sur Twitter, il a résumé la situation en quelques mots : « Rea Covid : pleine, Réa non-Covid : pleine, Unité intermédiaire Covid : pleine, Lits réa Covid dispos dans le 93 (Seine-Saint-Denis) : 0. »

    • [IDF, suite, avec bilan de la stratégie "en roue libre" depuis janvier]

      « Déprogrammer davantage d’opérations »

      Le taux d’incidence frôle désormais 550 cas pour 100 000 habitants dans la région. « Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie », dit le directeur de l’agence régionale de santé de la région, Aurélien Rousseau.

      Face à cette saturation, « j’ai demandé aux hôpitaux de prendre les mesures nécessaires pour que les services de réanimation puissent accueillir 1 530 malades Covid en début de semaine prochaine, ce qui implique de déprogrammer 40 % des interventions prévues dans d’autres domaines, explique Aurélien Rousseau. Il faudra peut-être aller plus loin, et déprogrammer davantage encore d’opérations, mais cela pose de gros problèmes ».

      Dans cette situation de crise, tous les espoirs reposent à terme sur une future vaccination de masse, et, dans l’immédiat, sur le succès des mesures de semi-confinement annoncées jeudi soir par le premier ministre, Jean Castex, précisées et corrigées les jours suivants. Mais ce tour de vis, assez limité, peut-il suffire ? « Cela ne marchera que si les gens comprennent qu’ils sont tous acteurs, commente Aurélien Rousseau. Nous devons tous voir moins de monde chaque jour. »

      Dominique Costagliola regrette pour sa part que le gouvernement ait tardé à muscler son dispositif. #« Que n’a-t-on écouté Jean-François Delfraissy quand, le 24 janvier, il a expliqué que les nouveaux variants changeaient la donne ? » A l’époque, le président du conseil scientifique avait sonné clairement l’alarme. « On se rend compte que si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous trouver dans une situation extrêmement difficile dès la mi-mars »_, avait-il averti, sans que ces propos soient suivis d’effets.

  • Madame c’est-navrant-de-voir-des-artistes-piétiner-leur-outil-de-travail Bachelot "covidée, et avec elle un discret déluge de cas contacts

    Roselyne Bachelot sur cuicui

    hier

    J’ai remis aujourd’hui les insignes de Commandeur de la Légion d’honneur à Michel Sardou.
    Artiste aux multiples facettes, auteur, compositeur, interprète, mais aussi comédien de talent, il fait rayonner notre culture.
    Merci pour ces si nombreux moments de bonheur et d’émotion !

    aujourd’hui

    À la suite de symptômes respiratoires, j’ai fait un test qui confirme que je suis positive au covid. À l’isolement, je vais aménager mon programme pour la semaine qui vient. Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles régulièrement !

    ‘Rion @MarionCanneval sur touiteur, ce soir

    PTDRRRRRRR DEVINEZ QUELLE MINISTRE S’EST PAYÉE DISCRETOS UNE REPRÉSENTATION FILMÉE À L’OPÉRA DE PARIS VENDREDI ALORS QUE LE CONFINEMENT AVAIT ÉTÉ ANNONCÉ ET A FAIT DES PHOTOS AVEC LES SOLISTES ET LE MAESTRO ET EST RÉVÉLÉE POSITIVE AU COVID AUJOURD’HUI DE-VI-NEZ

    Je suis en fou rire nerveux là, déjà on était outrés qu’elle soit là, en plus elle a tapé la pose avec les solistes après, fait des bisous câlins, et maintenant tous nos solistes et le chef d’orchestre sont cas contact ?????? Seigneur Dieu

    (...) les solistes et le maestro qui n’ont pas de masque pour chanter/saluer et avec qui elle a fait des photos

    Sardou ! Sardou ! Sardou !

    #unesoiréeàl'opéra #sansvergogne

  • L’UNEF, de plus en plus isolée et critiquée pour ses « réunions non mixtes racisées »

    Sa présidente, Mélanie Luce, a admis que le syndicat étudiant organisait de telles réunions. Pour Jean-Michel Blanquer, qui réfléchit à des moyens de les interdire , il s’agit de réunion « racistes ».

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/18/de-plus-en-plus-isolee-l-unef-sous-le-feu-des-critiques_6073632_823448.html

    Et pourtant, il avoue :

    Je ne suis pas ministre de l’Enseignement supérieur. Mais en tant que ministre de l’Éducation

    Donc il devrait fermer sa grande gueule.

  • Avec un troisième confinement pour une large partie de la France, le gouvernement défend sa « troisième voie »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/19/confinement-contraint-d-annoncer-de-nouvelles-mesures-fortes-le-gouvernement

    Il y a un an, évoquer la perspective d’une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 auprès de certains proches conseillers d’Emmanuel Macron vous valait de grands éclats de rire. « On anticipe tout ! », se voyait-on répondre avec ironie.

    Au-delà de l’anecdote sur la nullité d’âne bâté de nos gouvernants : pourquoi nos journalistes protègent ces abrutis ? Pourquoi ne jamais nommer ces « certains proches conseillers » ?

    Moi si je merde mon boulot à ce point-là, ça se sait dans le petit milieu de mes clients potentiels, et je vais avoir beaucoup de mal à vendre mon incompétence à quelqu’un d’autre. Donc : pourquoi les incompétents et menteurs responsables de la gestion catastrophique de l’épidémie ne sont-ils jamais nommés ? Pourquoi ces conseillers sont anonymes ? Pourquoi ces ministres qui « confient » que Macron est un génie de l’épidémiologie ne sont jamais nommés ?

    (Au passage, évidemment, ce sont les mêmes qui trouvent que le pseudonymat sur l’interwebz c’est le mal absolu qui menace nos démocraties.)

    • D’aucuns ont affirmé qu’il ne fallait pas donner à cette « troisième voie » le nom de « confinement ».
      Suggestion de « réforme » : désormais, ce mot s’écrira comme un nom composé (avec un trait d’union pour « faire barrage »).

  • Covid-19 : les transferts massifs de patients, pour éviter la saturation des hôpitaux en Ile-de-France, remis en question
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/16/ile-de-france-les-transferts-massifs-de-patients-de-reanimation-remis-en-que

    (...) Les deux TGV sanitaires comprenant chacun 24 patients, envisagés pour jeudi et dimanche, ne partiront pas d’Ile-de-France. « Nous avons dû reporter ce projet », annonce Bruno Riou, directeur médical de crise de l’Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP), qui n’a pas de visibilité sur la tenue d’une telle opération dans les semaines qui viennent. Seuls les transferts au fil de l’eau, de trois à six patients par jour par voie aérienne, qui ont débuté depuis samedi 13 mars, vont se poursuivre.

    Au ministère de la santé, on souligne qu’une dizaine d’évacuations ont ainsi pu avoir lieu ces quatre derniers jours en provenance d’Ile-de-France, et que trois sont programmées mercredi 17 mars. « Nous ne sommes pas en mesure de communiquer sur d’autres évacuations sanitaires pour l’instant », indique-on rue de Ségur.

    Pourquoi les hôpitaux ont-ils dû renoncer à ces vastes opérations ? « Nous sommes dans l’impossibilité à la fois de trouver des patients éligibles, c’est-à-dire dans un état relativement stable afin de respecter les conditions de sécurité de ce transport, et dont les familles acceptent l’évacuation vers une autre région », explique le professeur Bruno Riou.

    Une « enquête flash » menée le vendredi 12 mars a montré que seulement 11 % des patients de réanimation Covid ventilés et intubés à l’AP-HP (qui représente la moitié des lits de la région) et dans deux hôpitaux militaires franciliens, étaient éligibles. « Très peu de familles [de ces patients] ont accepté », rapporte le professeur, pour qui plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. « La perception des familles a changé, entre la première vague et aujourd’hui, elles acceptaient très facilement en mars 2020 pour sauver des vies, mais tout ce qu’elles ont pu entendre ce week-end leur a laissé penser qu’on faisait cela juste pour éviter un confinement. » C’est aussi le changement du droit de visite qui a pu faire pencher la balance, avec la volonté de rester proche du patient : si les visites étaient interdites au pic de la crise au printemps, elles sont désormais autorisées.

    Comment vont faire les hôpitaux franciliens, où la tension s’accroît depuis dix jours, avec 1 164 patients Covid en réanimation mardi 16 mars ? « On essaie de faire face en augmentant toujours la déprogrammation d’autres patients, mais il faudra prendre rapidement des décisions importantes » , soutient Bruno Riou, qui appelle à des mesures restrictives pour casser la courbe des contaminations depuis plusieurs semaines.

    • Le couvre-feu n’a pas suffi à contenir l’épidémie en Ile-de-France
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/18/le-couvre-feu-n-a-pas-suffi-a-contenir-l-epidemie-en-ile-de-france_6073595_8

      Les restrictions imposées depuis le 15 décembre n’ont pas assez ralenti l’activité et les déplacements pour stopper une épidémie de plus en plus virulente.

      [...]
      En mars 2020, la vie s’était figée. Les théâtres, les cinémas, les musées, les cafés, les écoles étant fermés, et beaucoup de Parisiens convertis de gré ou de force au télétravail, le trafic automobile dans Paris avait chuté de 75 % en quinze jours. Du jamais-vu ! Avec la fin de la première vague, la circulation a ensuite retrouvé son niveau habituel durant l’été. En octobre, le premier couvre-feu puis le deuxième confinement ont entraîné une nouvelle baisse, mais bien moins marquée que neuf mois plus tôt. Dans Paris, le trafic routier n’a diminué que de 30 %, au début du deuxième confinement. Début mars, la baisse par rapport à la normale se limitait à 18 %. Dans les transports en commun, le recul de la fréquentation est plus accentué (– 50 % début mars), mais là aussi bien moindre que lors du premier confinement (– 86 %).

      Le fait d’avoir maintenu les écoles, collèges et lycées ouverts constitue une des différences marquantes entre les deux périodes. Elle explique une partie des déplacements, tant des enseignants que des élèves et de leurs parents. Ces derniers peuvent d’autant plus facilement se rendre au travail que leurs enfants sont ainsi pris en charge.

      Les données de Google Mobility confirment le phénomène. En Ile-de-France, la fréquentation des lieux de travail avait chuté de 80 % lors du premier confinement. Aujourd’hui, le recul est plutôt de l’ordre de 35 %, avec une baisse plus sensible à Paris et dans les Hauts-de-Seine, où une plus grande proportion d’actifs peut télétravailler, comme le souligne l’Institut Paris Région.

      #crise_sanitaire #santé_publique (ou pas)

  • Réforme de l’assurance-chômage : « Les demandeurs d’emploi concernés vont avoir un lourd sentiment d’injustice »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/02/assurance-chomage-les-demandeurs-d-emploi-concernes-vont-avoir-un-lourd-sent

    L’un des principaux artisans de la réforme de l’assurance-chômage en 2019, Antoine Foucher, l’ancien directeur du cabinet de la ministre du travail Muriel Pénicaud, estime que sa mise en œuvre se justifie moins aujourd’hui dans un contexte de crise.

    Propos recueillis par Bertrand Bissuel

    Directeur du cabinet de Muriel Pénicaud lorsque celle-ci était ministre du travail (mai 2017-juillet 2020), Antoine Foucher a été l’un des principaux artisans de la réforme de l’assurance-chômage – dans sa mouture initiale qui remonte à juillet 2019. A ses yeux, les changements que le gouvernement de Jean Castex vient d’apporter à ces mesures sont inopportuns, notamment parce que de fortes inconnues pèsent sur la réalité du marché du travail.

    Que pensez-vous des modifications apportées à la réforme de l’assurance-chômage, que le gouvernement vient de détailler aux partenaires sociaux ?

    Il est impossible de savoir si ces aménagements sont adaptés ou non car on ne connaît pas la réalité actuelle du marché du travail. L’Insee vient d’enregistrer une diminution du taux de chômage au dernier trimestre 2020, mais en indiquant qu’il s’agissait d’une baisse « en trompe-l’œil ». Tous nos instruments de mesure sont brouillés par les aides exceptionnelles en cours : activité partielle, prêts garantis par l’Etat, fonds de solidarité. Ces dispositifs puissants permettent à des dizaines de milliers d’employeurs, et des millions d’indépendants et de salariés de tenir dans la crise. Mais qu’adviendra-t-il lorsque ces filets de protection seront peu à peu retirés ?

    Vous pensez qu’il n’est pas opportun d’engager cette réforme aujourd’hui ?

    Cela s’apparente à un coup de dé, car je le répète : personne ne sait à quoi ressemblera le marché du travail après l’épidémie de Covid-19. La réforme, quand elle a été présentée il y a presque deux ans, se justifiait car elle intervenait dans un contexte de croissance économique, avec un nombre de demandeurs d’emploi en repli et des créations d’emploi historiques. Elle cherchait à modifier des comportements de tous les acteurs en présence, de façon systémique. Un seul exemple : la résorption de la précarité. Les mesures élaborées dans cette optique en 2019 comportaient deux orientations : augmenter les cotisations des entreprises qui abusent des contrats courts et inciter les personnes à reprendre une activité durable, au lieu d’enchaîner petits boulots et périodes d’inactivité indemnisées, comme on le voyait depuis longtemps dans plusieurs secteurs – l’hôtellerie-restauration, entre autres. Mais depuis, la situation a radicalement changé : si des milliers de cafés et de restaurants sont contraints de fermer leurs portes dans les mois à venir, ou si la saison touristique est encore en recul, quel est le sens de telles dispositions ?

    Mettre en œuvre ces changements maintenant équivaut à jouer avec le feu ?

    Tout le monde sent bien que nous sommes en train de changer de monde et que nous entrons dans une nouvelle époque. Ce dont le pays a besoin, c’est d’un diagnostic clair sur ce changement, et d’un nouveau projet qui nous explique quelle France nous pouvons et voulons être dans cette nouvelle période historique. Tant que ce travail politique de diagnostic et de proposition n’est pas fait, les réformes sont difficilement compréhensibles.

    Comment expliquer l’obstination de l’exécutif ?

    Il fait le pari qu’une forte reprise économique arrivera dès cet été, et que l’assurance-chômage devra alors pousser au maximum les demandeurs d’emploi et les entreprises vers l’emploi durable. Il se peut que la réalité lui donne raison, mais personne n’en sait rien à ce jour ! Ce qui est certain en revanche, c’est que les demandeurs d’emploi concernés vont avoir un lourd sentiment d’injustice : dans les efforts légitimes à demander à la France dans le monde post-Covid, pourquoi commencer par les chômeurs ?

    https://seenthis.net/messages/904162
    https://seenthis.net/messages/895766
    https://seenthis.net/messages/888292

    #chômeurs #droits_sociaux #chômage #travail

  • Covid-19 : « Le couvre-feu fonctionne très bien », assure le directeur général de la santé
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/28/covid-19-en-france-nice-et-dunkerque-confinees-des-deputes-demandent-la-reou

    Jérôme Salomon n’écarte toutefois pas l’hypothèse de restrictions supplémentaires dans les prochains jours en cas d’aggravation de l’épidémie.

    Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, se satisfait des mesures actuelles, sans exclure pour autant « des mesures plus strictes » au niveau national en cas d’aggravation de l’épidémie de Covid, dans un entretien au Journal du dimanche publié dimanche 28 février.

    « La situation est évidemment très tendue » mais « le gouvernement a pris des mesures de freinage fortes, en particulier avec le couvre-feu. Ce dernier fonctionne très bien », a jugé le responsable. Quant au confinement local le week-end, inauguré samedi dans la région de Nice et autour de Dunkerque, « nous allons étudier ce que donne [cette mesure] mais nous savons, au vu de l’exemple en Guyane, que cela fonctionne », a poursuivi le DGS, estimant que « ce sont des mesures difficiles mais [qui] ont un vrai impact ».

    Interrogé sur l’éventualité de mesures plus larges, Jérôme Salomon a estimé qu’outre des mesures possibles au niveau des départements, « des régions pourront aussi être concernées par des mesures plus strictes. Et si la situation s’aggrave vraiment, l’ensemble du territoire pourra être concerné ».