« L’incesteur mène une vie que rien ne différencie des autres »

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  • « L’incesteur mène une vie que rien ne différencie des autres » | CNRS Le journal
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    L’#inceste se révèle avant tout être un rapport paroxystique de #domination qui s’exprime dans l’érotisation et la sexualité. L’appropriation sexuelle des vulnérables dans la famille est une façon d’exprimer qui est le patron.

    Ça a le mérite d’être parfaitement clair  !

    • l’inceste n’a rien à voir avec une pulsion de pédophile. Mon enquête a montré que l’immense majorité des incesteurs n’ont pas spécialement de désir sexuel pour les plus jeunes. Jusqu’au viol d’un enfant, ils ont une vie sexuelle d’homme adulte normal, sont mariés ou divorcés, ont eu une ou plusieurs épouses, éventuellement des maîtresses. L’inceste se révèle avant tout être un rapport paroxystique de domination qui s’exprime dans l’érotisation et la sexualité. L’appropriation sexuelle des vulnérables dans la famille est une façon d’exprimer qui est le patron .

    • Finalement, le plus difficile n’a pas été de rencontrer des incesteurs ou de travailler auprès des victimes, mais de restituer mon enquête auprès de mes collègues.

      Pourquoi avez-vous rencontré des difficultés dans la restitution de votre travail ?
      D. D. Il y a une vingtaine d’années, quand j’ai présenté mes premiers exposés sur l’inceste, les cadres de l’anthropologie – comme dans les autres disciplines – étaient sauf exception des hommes, quinquagénaires ou plus, qui ne portaient aucun intérêt intellectuel ou émotionnel à la question des violences sexuelles. Ils étaient rétifs à trouver légitime de s’y intéresser et le témoignaient parfois de façon grossière, par exemple en quittant la salle au milieu de mon exposé, ou en prenant un appel téléphonique au moment des questions. Je n’avais jamais vécu pareilles interactions dans mon chantier de recherche précédent, sur les questions urbaines en Océanie.

    • On parle de mieux former les professionnels pour débusquer les enfants incestés mais le problème tient aux relais. À qui on en parle, sachant qu’on n’est jamais sûr de la réalité des faits ? Sachant que moins de 2 % des affaires portées en justice aboutissent en faveur d’une condamnation, ça ne sert pas à grand-chose, à part faire entrer un enfant et sa famille dans un enfer judiciaire dont personne ne sort indemne.

      Tant qu’il n’y aura pas une réforme en profondeur des modes d’administration de la preuve, ça ne sert qu’à innocenter l’incesteur. Je pense qu’on gagnerait plus à agir en amont et à s’adresser aux auteurs d’inceste.