Si on éduquait les garçons comme des filles, cela coûterait moins cher à l’État

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    • Ca à l’air marqué du sceau du bon sens, mais ca implique de les humilié et de les dévalorisé régulièrement afin de leur donner de nombreux complexes et manque d’assurance pour qu’ils se comportent en dominé et mettent les intérêts des autres avant les leurs.

    • Un livre de #Lucile_Peytavin (historienne)

      Aussi :

      Lucile Peytavin : « La virilité coûte 100 milliards par an à la France »
      https://www.letelegramme.fr/france/lucile-peytavin-la-virilite-coute-100-milliards-par-an-a-la-france-06-0

      Crimes, agressions, dégradations… À une écrasante majorité, ce sont des hommes qui se rendent responsables de ces délits. Dans son essai (1), l’historienne Lucile Peytavin évalue le prix de ces violences qui mobilisent police, justice, services médicaux et éducatifs. Pour elle, pas de fatalité : c’est l’éducation différentiée donnée aux enfants qui prépare ces comportements.

      Comment avez-vous eu l’idée de chiffrer « le coût de la virilité » ?

      Je suis tombée, un jour, sur un simple chiffre : 96 % de la population carcérale en France est masculine. Ce chiffre m’a interpellée, en ce qu’il dit que les personnes reconnues coupables de crimes et de délits sont, dans plus de neuf fois sur dix, des hommes. J’ai donc décidé de tirer le fil, pour m’intéresser à ce que coûtent ces comportements à l’État, qui dépense des milliards pour appréhender, enquêter, juger, sanctionner, rééduquer, soigner les auteurs. Sans compter le coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances des victimes. À ma grande surprise, ce travail n’avait jamais encore été mené. Les chiffres donnent le tournis : 86 % des homicides, 99 % des viols, 84 % des coups et violences, 95 % des vols avec arme, 90 % des dégradations sont le fait d’hommes.

      « Rien ne prédétermine les hommes à ces comportements asociaux. Ce n’est ni une question de cerveau, ni de production de testostérone, comme on peut l’entendre parfois. La biologie n’a donc rien à voir là-dedans ».

      Et pourtant, insistez-vous d’emblée, le sexe fort n’est pas violent par nature…

      En effet, les chiffres sont saisissants : en France, au XXIe siècle, un homme a six fois plus de risques de devenir meurtrier et cinq fois plus de devenir délinquant qu’une femme. Mais il me paraît important de le dire : rien ne prédétermine les hommes à ces comportements asociaux. Ce n’est ni une question de cerveau, ni de production de testostérone, comme on peut l’entendre parfois. La biologie n’a donc rien à voir là-dedans. Un simple exemple : une enquête menée auprès de 114 violeurs condamnés a montré que 89 % de ces hommes avaient des rapports sexuels consentis au moins deux fois par semaine avant le crime. Le viol n’est donc pas le fruit d’une pulsion incontrôlable. D’ailleurs, quand les hommes passent devant le tribunal, ils sont bien jugés responsables de leurs actes. La responsabilité incombe à l’éducation qu’on donne aux enfants de sexe masculin.

      Et la propension des garçons à adopter des comportements asociaux est mesurable très tôt…

      En effet, 92 % des collégiens sanctionnés pour des atteintes aux biens ou aux personnes sont des garçons. Et ça commence même avant : dès l’école primaire, les filles témoignent de l’agressivité verbale ou physique des petits garçons. Des chercheurs ont relevé une violence systémique de la part des ados sur ceux qu’ils considèrent comme faibles : les filles, les timides, les gros, les « intellos », les homosexuels…

      « Les valeurs viriles sont inculquées dès le plus jeune âge. On a même montré que les mères allaitaient différemment les bébés garçons et les bébés filles ».

      En quoi l’éducation prépare-t-elle les garçons à cette violence ?

      Les valeurs viriles sont inculquées dès le plus jeune âge. On a même montré que les mères allaitaient différemment les bébés garçons et les bébés filles. Elles laissent plus facilement aux premiers le choix du moment de la tétée, alors qu’elles imposent un rythme aux secondes. Dès les premiers mois de vie, donc, les filles apprennent qu’il y a des règles à respecter.

      Que recouvrent ces « valeurs viriles » responsables, selon vous, du penchant des hommes pour la violence ?

      Dès bébé, on valorise la force et la vigueur des garçons. Plus tard, on installe la violence dans les jeux, en favorisant la bagarre, par exemple. Puis, on leur met entre les mains des films et des livres dont les héros, essentiellement des hommes, ont recours à la violence. Ce à quoi on assiste, c’est à une acculturation des hommes à cette violence. On en voit les conséquences. Et dans le même mouvement, on dévalorise le féminin. Par exemple, s’il est tout à fait admis et accepté que les filles peuvent avoir envie de s’inscrire au foot ou à la boxe, on a toujours plus de mal avec le petit garçon qui demande à faire de la danse.

      Le problème, c’est qu’au-delà de l’éducation genrée, c’est toute une culture à laquelle il faudrait s’attaquer…

      Oui, mais c’est possible. C’est une construction sociale, donc, par définition, on peut la déconstruire. On avance déjà : le mouvement MeToo en est une illustration, car il interroge les comportements agressifs des hommes.

      « Si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé ».

      Cette éducation qui valorise la force mentale et physique, la domination de l’autre, la brutalité parfois, est-elle universelle ?

      Elle l’est. Partout dans le monde, ce sont les hommes, bien plus que les femmes, qui sont jugés et emprisonnés. Le pays où le plus de femmes sont derrière les barreaux, c’est Hong Kong, mais elles ne représentent jamais que 20 % des détenus. Quel que soit le milieu social, les chiffres montrent que les femmes s’adonnent largement moins à la violence que les hommes. Et cela est vrai pour celles qui grandissent dans la pauvreté, sous les coups, ou en subissant des agressions sexuelles. La misère est donc un facteur moins déterminant que le sexe.

      Vous avez donc fait le calcul : le coût de la virilité, c’est près de 100 milliards d’euros par an en France. Que contient ce chiffre ?

      C’est le coût supporté chaque année par l’État français pour faire face aux comportements asociaux des hommes : dépenses directes de sécurité, de justice, de santé, auxquelles il faut ajouter le coût des souffrances psychologiques et physiques des victimes, celui des dommages matériels, la perte de production des victimes. Imaginez tout ce dans quoi on pourrait investir si on économisait sur ce budget…

      Vous en tirez une recommandation : plutôt que de dépenser des sommes faramineuses pour juger, réparer les violences masculines, notre société aurait plutôt intérêt à investir dans d’autres modes éducatifs. Lesquels ?

      Le mode éducatif, on l’a sous les yeux : c’est celui qu’on donne aux filles. L’éducation non genrée, expérimentée au Danemark, par exemple, ne donne pas de résultats. Elle n’enraye pas la violence. Alors que si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé. À l’avenir, l’État économiserait des milliards et les femmes n’auraient plus peur d’être seules le soir dans la rue, plus peur de laisser les enfants jouer dehors, etc., toutes ces situations considérées comme à risque et qu’on a totalement intégrées.

      * « Le coût de la virilité : ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes ? », éditions Anne Carrière, 17, 50 €.

      #virilité

      En vidéo :
      Les comportements virils coûtent cher à l’État selon Lucile Peytavin
      05/03/2021
      https://www.brut.media/fr/news/les-comportements-virils-coutent-cher-a-l-etat-selon-lucile-peytavin-87e63f4
      La virilité, ça coûte cher à l’État. Très cher. C’est ce qu’affirme l’historienne Lucile Peytavin, qui a fait les calculs…

      Son site :
      https://www.lucilepeytavin.com

      À PROPOS
      Jeune titulaire d’un doctorat en histoire portant sur le travail des artisan.e.s-commerçant.e.s en milieu rural et autrice aux éditions Anne Carrière, j’ai travaillé en tant que chargée de mission à l’égalité professionnelle et au dialogue social pour l’U2P et je suis membre du laboratoire de l’égalité en charge de la question de la précarité des femmes notamment.

    • Le coût de la virilité
      Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes
      Lucile PEYTAVIN
      http://www.anne-carriere.fr/ouvrage_le-cout-de-la-virilite-lucile-peytavin-424.html

      En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux :
      ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
      La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût. Un coût direct pour l’État, qui dépense chaque année des milliards d’euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face. Et un coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens. Pourtant, cette réalité est presque toujours passée sous silence. Lucile Peytavin, historienne et membre du Laboratoire de l’égalité, s’interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes comme principaux auteurs des violences et des comportements à risque, et tente d’estimer le coût financier de l’ensemble de ces préjudices pour l’État et donc pour chaque citoyen.ne. Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêts à nous comporter… comme les femmes ?!

    • Le mode éducatif, on l’a sous les yeux : c’est celui qu’on donne aux filles. L’éducation non genrée, expérimentée au Danemark, par exemple, ne donne pas de résultats. Elle n’enraye pas la violence. Alors que si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé. À l’avenir, l’État économiserait des milliards et les femmes n’auraient plus peur d’être seules le soir dans la rue, plus peur de laisser les enfants jouer dehors, etc., toutes ces situations considérées comme à risque et qu’on a totalement intégrées.

      C’est un peu une vision angélique de l’éducation faite aux filles. Est-ce que c’est pas par la peur, la soumission, le déni, la culpabilisation, la non reconnaissance de leurs qualité, la silenciation et le viol que la différence est faite ? L’empathie avec les dominé·es me semble plutot être une conséquence du fait d’avoir vécu ces souffrances. Par exemple l’allaitement qui est évoqué, c’est par la frustration et le déni de leurs besoins que les filles apprennent justement à ne pas écouté leurs besoins. Elles apprennent certes des règles, mais ces règles c’est qu’elles ne compte pas et que leurs besoins, leur faim, leurs souffrances, OSEF. Les mères font ca inconsciemment, et du coup il faudrait qu’elles maltraite consciemment les garçons autant qu’elles maltraite inconsciemment les filles.

      Je ne voie pas de solution à cela, je me permet juste de tempéré cette « bonne idée ».